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19 décembre 2013

FREDERIC LORDON FAVORABLE A UNE SORTIE DE L'EURO...

 

Hors-champs par Laure Adler du lundi au vendredi de 22h15 à 23h 

 

Frédéric Lordon 

Laure Adler reçoit Frédéric Lordon, économiste, directeur de recherche au CNRS et chercheur au Centre de sociologie ...

. .

http://img.over-blog.com/200x197/0/32/46/53/Personnalites2/frederic-Lordon1.jpg

 

 

 

Dans une récente interview donnée à France Culture, Frédéric Lordon développe une analyse faisant écho rejoignant celle formulée déjà à mainte reprises par Georges Gastaud philosophe, secrétaire nationale du PRCF, auteur notamment de "Mondialisation Capitaliste et projet communiste" en 1997 puis "Patriotisme et Internationalisme" .

 


Cette analyse doit être méditée par l'ensemble des forces progressistes et notamment par nos camarades du Front de Gauche.

Frédéric Lordon : "On peut envisager de changer l'europe, de faire un autre euro, un euro qui soit plus social et progressiste à la place de l'euro austéritaire. Mais j'ajoute aussitôt cette transformation là est un rêve de singe".

 

 

 

 

Frédéric Lordon :La transformation de l'UE est impossible pour un certains nombre de raisons très très profondes. C'est à dire passer d'une europe néo libérale et austéritaire présente à une europe qui serait sociale et progressiste, sans transition. C'est pourquoi je pense que le retour aux monnaies nationales se fera du seul fait qu'émergerait même un projet de transformation de l'Euro. C'est que l'euro actuel est un outil qui a été conçu pour donner toute satisfaction aux marchés financier. Je pourrais vous reprendre le détail des règles de politiques économiques et des agencements institutionnels un par un.
Tout projet de transformation significatif de l'euro ne pourrait avoir pour objet que de soustraire la monnaie européenne à l'empire de la finance et des marchés de capitaux. Ce que voyant l'empire des marchés de capitaux déchainerait immédiatement une spéculation d'où résulterait l'éclatement de la zone euro et le retour forcé aux monnaies nationales.Je dis que ce retour aux monnaies nationales n'est pas normativement parlant une catastrophe, qui permettrait de recouvrer de nombreux degrés de liberté économique et politique.

Laure Adler :Vous êtes pour le retour à la souveraineté nationale.

Oui absolument, le retour à la souveraineté nationale car je ne vois pas comment on peut contester, plus exactement le retour à la souveraineté populaire, car je ne vois pas comment on peut contester l'idée de souveraineté populaire d'un point de vue de gauche.

 

 

 

Et c'est pas parce que le FN ou les mouvements de droite à la droite de l'UMP ont essayé de capter - et réussi à capter semble t-il ce thème - qu'il faut se laisser faire pour autant. Car de dépossessions en dépossessions, nous finirons à poil. Qu'est ce que c'est que la souveraineté populaire?

 

 

 

La souveraineté populaire c'est la capacité d'une communauté politique à décider collectivement de son propre destin. C'est une idée qui nous a été léguée par les Lumières, par la Révolution Française, et je refuse le stigmate du FN et que l'on nous vole cette idée. La souveraineté populaire d'ailleurs, c'est un petit peu plus que la souveraineté nationale et ce serait cela la différence qu'il faudrait marquer entre les deux.

 

 

 

Et de même, pour l'idée de Nation. Si j'avais su que je serai venu parler de ce thème, je serais venu avec quelques munitions. Et en particulier avec une définition de la nationalité qui avait été donnée dans l'article 4 de la constitution de 1793, la constitution de Robespierre. C'est une définition de la Nation par la citoyenneté et c'est une définition de la Nation qui est absolument admirable.

 

 

 

Car la Nation, si elle est une communauté finie - la souveraineté populaire ne peut s'exercer que dans le périmètre d'un territoire finie, n'en déplaisent au cosmopolitisme car on n'a pas vu encore l'ombre d'une communauté politique mondiale qui n’existe qu'en fantasme - donc si la Nation lieu d'exercice de la souveraineté populaire est une communauté finie, elle n'est pas pour autant une communauté close. Et rien n'interdit que des étrangers prennent la nationalité française définie comme citoyenneté.

 

 

 

En particulier tous les travailleurs qui sont actuellement clandestins, qui payent des impots, leurs cotisations sociales. Ces gens-là ont droit à la nationalité française précisément parce qu’ils s'acquittent de leur devoir de citoyen le plus fondamental qui est celui du consentement fiscal, là où Bernard Arnault, Jérôme Cahuzac, des Depardieu et des Johnny se baladent dans le monde comme dans un self-service à passeports pour faire de l'optimisation fiscale.

 

 

 

Et donc voila ma redéfinition de la Nation. Et celle-là elle ne va pas plaire au Front National. Bernard Arnault, pas français. Johnny, Cahuzac, pas français ; mais tous les travailleurs clandestins qui aspirent à payer des impôts, français."

A écouter plus précisément à partir de la 30ème minutes :Frédéric Lordon - Emission "Hors Champs" sur France Culture le 26 novembre 2013

 

 

 

 http://www.franceculture.fr/player/reecouter?play=4697904

 

 

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