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5 janvier 2014

A. Lacroix-Riz censurée - Indymedia Lille appelle à empêcher la tenue de débats par Annie Lacroix-Riz à Lille.

 

Sur HUMANITE ROUGE

   Posté le 07-06-2013 à 23:52:46

 



Nous pensons qu'il n'est pas légitime d'assimiler la période actuelle et celle de l'occupation de la France par les nazis, ni la période qui a précédé cette occupation. Les contradictions entre la France et l'Allemagne relèvent des contradictions inter impérialistes et du développement inégal de ces deux pays impérialistes dans le cadre de la crise mondiale du capitalisme, et non d'une menace contre la nation française.
Cette conception erronée aboutit à réaliser des alliances contre-nature avec des gaullistes partisans de l'Union Nationale comme Asselineau. Le développement du chauvinisme dans notre pays, en parallèle avec la crise et aux ambitions des monopoles français, fer de lance des agressions impérialistes, exige des communistes qu'ils rejettent toute ambiguïté.

Ceci ne retire rien aux travaux d'Annie Lacroix-Riz concernant l'attitude collaborationniste du patronat français, et la synarchie, que nous avons cités plusieurs fois ici.

Nous avions déjà eu un débat sur le sujet ici

Annie Lacroix-Riz répond à ses détracteurs :


"Cette affaire sent la manipulation à plein nez : un groupuscule ne représentant rien décide de qui peut parler et faire des conférences. Il ne s’agit en fait que de faire taire une pensée qui dérange et qui appelle à réfléchir, sous couvert d’antifacisme.

Nous appelons ceux d’entre vous qui sont à proximité de Lille à venir participer à ces conférences, pour ainsi aider à faire respecter la liberté d’expression "


La controverse ci-dessous :

______________________



« Indymedia Lille » publie :


« Annulation venue d’annie lacroix-riz
Les conspirationnistes n’ont rien à faire dans les débats sur la Résistance !
Le cinéma L’Univers doit annuler la venue d’Annie Lacroix-Riz !


Dans le cadre d’un week-end (8-9 juin 2013) consacré à l’anniversaire du Conseil National de la Résistance, le cinéma L’Univers, à Lille, organise deux conférences auxquelles l’unique personne invitée est Annie Lacroix-Riz, une historienne et militante du Pôle de Renaissance Communiste en France (PRCF).


Annie Lacroix-Riz et la réhabilitation de la thèse de la Synarchie
Annie Lacroix-Riz s’est notamment fait connaitre à partir de 2006 avec son livre, Le choix de la défaite (Armand Colin). Elle a son petit succès dans le milieu de la gauche alter, mais avec des conférences données en compagnie de Thierry Meyssan, Jacques Cheminade ou Ginette Skandrani, elle s’est également fait une place de choix parmi le gratin du conspirationnisme français.

Annie Lacroix-Riz défend l’idée que la défaite militaire de la France en mai 1940 est le résultat d’un complot préparé pendant près de 20 ans par la Synarchie, une organisation secrète composée de banquiers, de grands patrons (Comité des Houillères, Comité des Forges, etc.), de technocrates, de syndicalistes et de journalistes. La Synarchie avait un intérêt économique à la guerre et à la défaite, et donc mai 1940… c’est elle !

La Synarchie, vieille théorie pour fachos d’aujourd’hui

Jouant de son statut d’universitaire (elle est professeure émérite à l’Université de Paris VII), Annie Lacroix-Riz tente de faire passer la Synarchie pour un fait historique, alors que, jusqu’à ce qu’elle la remette à l’honneur, il s’agissait juste d’une théorie conspirationniste oubliée depuis qu’elle avait été en vogue dans les années 40. Annie Lacroix-Riz a une réputation exécrable parmi les universitaires, notamment à cause de sa méthode farfelue : se baser quasi-exclusivement sur des archives policières, qui rapportent certes des rumeurs de l’existence de la Synarchie… Pas besoin d’être universitaire pour savoir qu’écrire l’histoire à partir de fiches rédigées par des gens qui écoutent aux portes, c’est douteux. Et ceux/celles qui veulent lire un travail sérieux sur le mythe de la Synarchie peuvent se référer au livre d’Olivier Dard, La Synarchie. Le mythe du complot permanent (Perrin, 2012).

Le problème, ce n’est évidemment pas qu’Annie Lacroix-Riz soit une mauvaise historienne. Le problème est politique et Annie Lacroix-Riz n’est ni naïve, ni manipulée. Depuis la publication de son ouvrage, elle dénonce inlassablement, tout en faisant le parallèle entre la situation actuelle et celle des années 30, un « complot synarchique » qui serait en cours et elle n’a jamais exprimée de réticences à ce que des conspirationnistes et des fascistes de tous poils agitent ses grotesques travaux.

Aujourd’hui, le choix de la défaite, c’est de laisser se répandre les théories conspirationnistes. Il n’y a pas de complot, mais il y a un bien un monde d’oppressions à renverser ! Dans ce combat, les complotistes n’ont rien à offrir à part des théories fumeuses !

Conspis, fachos, on vous fera taire !

> Les programmateurs du cinéma L’Univers peuvent être alertés, soit par téléphone (03 20 52 73 48), soit par mail (cinema@lunivers.org et sophiearchereau.lunivers@gmail.com), de notre demande d’annulation de la présence d’Annie Lacroix-Riz lors du week-end sur la Résistance (8-9 juin 2013).

> Dans le cas où le cinéma L’Univers maintiendrait la présence d’Annie Lacroix-Riz, nous appelons à être présents le samedi à 20h30 et le dimanche à 17h (16, rue Georges Danton) pour informer les spectateurs et empêcher la tenue des événements programmés.
Conspis hors de nos vies !

des antifascistes de Lille »


NB : le lien direct ne fonctionne pas, il faut effectuer la recherche sur Google

_______________________



Ci-après la mise au point faite précédemment par ALR sur la question de la synarchie.


Mise au point d'Annie Lacroix-Riz





Chers amis,
Je me suis récemment fait mettre violemment en cause par Rudy Reichstadt, dénonciateur inlassable de mon présumé « conspirationnisme » et hagiographe de mon collègue Olivier Dard, dont j’ai beaucoup commenté la thèse du « mythe de la synarchie », notamment dans Le choix de la défaite et plus récemment dans L’histoire contemporaine toujours sous influence. Un correspondant m’a transmis les propos du pamphlétaire qui loue l’immense valeur historique des travaux de M. Dard, lequel aurait enfin découvert (il figure en F7, 15343, aux AN, et je l’y ai vu en 1999) un « Pacte synarchique » de synarques qui n’existent pas. Je n’ai pas l’intention de polémiquer avec M. Reichstadt, qui me dénonce à longueur de colonnes électroniques comme rouge voire rouge-brune (mais se garde de nous parler des options politiques de M. Dard, notoirement opposées aux miennes et d’un grand intérêt documentaire, mais qui m’importent peu en l'occurrence, ma seule préoccupation concernant ses écrits sur la synarchie étant son non-recours aux archives contemporaines des faits traités).

Je souhaite simplement, et surtout pour les membres de la liste qui m’écoutent mais n’ont pas lu mes ouvrages, vous confirmer que :

1° Pierre Béteille, magistrat, chargé des enquêtes sur les ligues et la Cagoule depuis 1936, et chargé du dossier Pétain après la Libération, et

2° les policiers du cabinet Mathieu, chargés de l’enquête sur la synarchie, n’ont pas, pendant plusieurs années, travaillé sur un « un chat noir » aussi inexistant que la synarchie-fantôme de MM. Dard et Reichstadt.

Les premiers interrogatoires de Pétain par Béteille, d’une précision et d’une virulence inédites, méritent lecture, de même que le déroulement de son procès, « farce » au cours de laquelle l’accusation, sur mandat étatique, abandonna l’accusation de haute trahison. Un certain nombre d’éléments de cet abandon d’après-guerre sont abordés dans les épilogues des ouvrages Le choix de la défaite et De Munich à Vichy. L’article qui vous est envoyé aujourd'hui, paru en septembre 2011, y ajoute des données intéressantes, trouvées dans des archives dépouillées depuis 2008-2009 (notamment les dossiers W3 de la Haute Cour de Justice).

D’autres dossiers sur la synarchie sous l’Occupation, tellement mythique qu’elle figurera dans l’intitulé de mon nouvel Industriels et banquiers français sous l’Occupation, sous-titré Collaboration économique et triomphe des synarques, seront évidemment traités au fil de l’ouvrage, prévu pour 2013.
L’article se concluant sur le dossier Renault, soyez attentifs aux délibérations de la Cour d'Appel de Paris qui seront rendues publiques le 21 novembre 2012.


Bien cordialement à tous,
Annie Lacroix-Riz


Pour Rappel :

Critique de livre par Claude Mazauric. La (grande) bourgeoisie et l'inavouable collaboration
Chronique de L’histoire contemporaine toujours sous influence, d' Annie Lacroix-Riz, Paris. En 2004, parut au Temps des cerises sous le titre prosaïque L’histoire contemporaine sous influence la première édition du présent essai : sa réédition entièrement refondée, élargie, corrigée et complétée, s’insère désormais dans le double catalogue du Temps des cerises et des Editions Delga. La réédition élargit le contenu de l’édition première et en accentue les angles saillants. Ce qu’exprime fort bien ce « toujours sous influence » qui en illustre le titre.



Depuis le dernier tiers du XXe siècle, Annie Lacroix-Riz poursuit avec persévérance un combat que je considère personnellement comme méritoire et nécessaire, contre les tentatives inlassablement réitérées d’exempter la grande bourgeoisie française de son essentielle responsabilité politique et morale dans la collaboration avec le nazisme, après la défaite de 1940. Idéologiquement travaillée par l’action de la « synarchie » et même de la « cagoule » et d’autres groupuscules fascisants et provocateurs, elle y était prête. Politiquement soumise à l’influence de l’oligarchie financière et industrielle qui demeurait hantée par le souvenir de 1936, une bonne partie des milieux dirigeants et influents de la Troisième république, était préparée à suivre la pente où les intérêts de classe et leur conservatisme social les entraînaient.

Tout comme la haute hiérarchie de l’Eglise catholique, soit dit en passant, ces gens-là considéraient que leur seul et véritable adversaire était le bolchevisme dont le Front populaire n’avait été à leurs yeux qu’une réplique plutôt fantomatique, instable et récupérable, de moins de deux années, mais inquiétante, toujours menaçante. Enquête après enquête, livre après livre, Annie Lacroix-Riz n’a cessé d’approfondir sa démonstration dérangeante concluant sans rémission à la responsabilité de la bourgeoisie française, entendue comme classe dominante, dans l’avilissement de la France, malgré le sursaut gaullien qui ne prit racines que très tardivement quand se profila la défaite des hitlériens.
Comment l’historienne s’est-elle engagée dans ce combat ?

La question est d’importance. Elle s’y consacra d’abord en montrant audacieusement à tous, que bardée de diplômes prestigieux à faire pâlir un lettré chinois de l’époque classique, d’un savoir-faire assumé doublé d’une énergie incroyable et d’une pratique des langues étrangères comme peu en disposent, enfin d’un statut universitaire qu’il a bien fallu lui reconnaître (d’abord à Toulouse, ensuite à Paris), elle connaissait les règles du métier. Pour lui répondre et invalider son argumentaire, il faudra donc déplacer des montagnes discursives et lire des tonnes de travaux, ce qui n’est pas à la portée de tous ! Ensuite, en raison de son infatigable travail d’enquête dans les fonds d’archives accessibles en France et hors de France dont elle a épuisé les ressources, il faudra mobiliser pour tenter de lui répondre sur le fond, un déplacement de forces équivalent, ce qui en vérité dépassait l’ordre habituel des choses. Que faire alors pour parer à la menace qu’elle incarnait sur le plan idéologique ?

Le procédé est classique et inépuisable : d’abord faire silence autant que possible dans les médias sur le contenu de l’œuvre; ensuite, quand la méthode précédente crée plus de mécomptes que d’avantages, en médire en évoquant moins le résultat final d’un travail dont on parlera peu, sinon globalement ce qui ne mange pas de pain, en traitant surtout des origines, des appartenances subjectives et des intentions supposées ou avérées qu’on prêtera à l’auteure ; enfin, en jetant le discrédit académique sur sa personne ce qui éloignera d’elle collègues empesés par l’habit doctoral ou jeunes chercheurs ; enfin, faire en sorte que l’œuvre d’Annie Lacroix-Riz ne sorte pas du cercle restreint, aseptisé et sous contrôle de ces « spécialistes » (comme on dit) qui dominent dans les institutions de recherche et autres appareils idéologiques d’Etat. Il est d’ailleurs souvent arrivé que par esprit chevaleresque, candeur ou arrogance, Annie Lacroix-Riz ait favorisé les manœuvres destinées à l’abattre, en facilitant face à elle la constitution d’un front adverse associant sycophantes attitrés et censeurs hypocrites, à de simples questionneurs indécis, sceptiques, timides ou portés à la conciliation par souci de préserver ce minimum de consensus professionnel qui aide à survivre dans le monde impitoyable de l’histoire du temps présent. Reste que beaucoup attendaient l’hallali : ils en seront pour leurs frais !

Voilà tout l’arrière-plan qui fait le grand intérêt du livre dont il est ici question. Mais en le lisant, on en apprendra beaucoup. En particulier (chapitre 2) sur la manière dont les bailleurs de fonds capitalistes qui soutiennent l’histoire des entreprises en bénéficiant de la complaisance de mandarins réputés, poursuivent, ce faisant, l’objectif de laver le cerveau des citoyens, par exemple en cherchant à effacer le souvenir des turpitudes passées (notamment lors de l’aryanisation des entreprises pendant l’occupation). A leur instigation, ce qui pour tout le monde relevait de la « collaboration économique » de la plupart des grandes firmes françaises avec le Troisième Reich, ne relève plus que de « taxinomies d’époque (sic) » … Et hop, passez muscade ! Chapitre 3 : qui ne se souvient de l’affaire Touvier ? On sait que le chef de la milice en Rhône-Alpes, abominable et fanatique tortionnaire, bénéficia après la Libération de la protection d’une partie de la hiérarchie catholique : devant la révélation de la chose, on inventa une « commission » (présidée par René Rémond dont la personne s’oublie plus vite que son discours) dont les conclusions bien balancées n’eurent pour effet que d’euphémiser la responsabilité de hiérarques plus ou moins compromis ou serviles, marquant ainsi le « triomphe du cléricalisme académique » comme écrit joliment Annie Lacroix-Riz.

Le « fichier juif » établi par l’administration française qu’on tint longtemps pour détruit et qui fut retrouvé, ce « fichier de la honte » fut certes soumis à l’expertise d’une commission puis d’une mission pratique (la « Mission Mattéoli » ) mais leurs conclusions se sont surtout signalées par l’art de ne rien dire ou presque mais de tout régler « au mieux » des affaires, c’est à dire en accréditant l’idée qu’il fallait d’abord montrer de la contrition avant de se soumettre au fameux « devoir de mémoire » mais avec un peu moins de colère rétrospective ! Heureusement pour l’honneur de la France, deux des plus hautes autorités de l’Etat, les présidents Jacques Chirac et François Hollande très récemment, sont allés au bout de la conclusion que les commissions avaient renoncé à formuler, en reconnaissant la responsabilité propre de la France et de son administration dans le génocide et la collaboration avec le nazisme. A quand le même aveu sur la question du colonialisme ?

Le livre d’Annie Lacroix-Riz s’achève sur l’évocation de l’ « affaire Renault », c’est à dire sur la tentative engagée par les héritiers de Louis Renault d’imposer la réhabilitation officielle de l’ancêtre dans toutes ses conséquences possibles. Rappelons que Louis Renault décéda en prison peu après la Libération où il avait été conduit pour collaboration industrielle avec l’occupant. La prétention de l’héritière et de son conjoint, l’historien « moderniste » Laurent Dingli, était d’obtenir que le peuple français, c’est à dire les contribuables, soit en outre condamné à leur verser une indemnisation pour le préjudice que le séquestre et la nationalisation des usines Renault, voulus par de Gaulle et son gouvernement inspiré par les propositions du C.N.R., firent prétendument subir à la famille Renault. Ils s’appuyaient sur la « recherche » (si l’on ose dire) d’une historienne allemande qui avait, disait-on, blanchi Louis Renault des accusations portées contre lui. De cette historienne, on lira avec jubilation le portrait en pied qu’en donne Annie Lacroix-Riz (pages 192-194) mais surtout on retiendra que les preuves fournies par Annie Lacroix-Riz ont eu raison des intentions initiales des héritiers que la complaisance d’historiens faux-culs, un tapage médiatique parfaitement organisé et la croyance aux vertus exclusives de l’anti-communisme viscéral pour emporter la décision, avaient encouragés à mener une bataille qui s’est révélée bien trop rude pour leurs médiocres épaules.

Assorti de 327 notes et justifications, le livre d’Annie-Lacroix-Riz mérite d’être lu, médité, soupesé et discuté sans préjugés, c’est à dire pour ce qu’il énonce et établit et non pour ce qu’on dit de lui. A mes yeux, il relève pour une part de ce qu’on peut désigner comme une exigence du salut public.

Annie Lacroix-Riz, L’histoire contemporaine toujours sous influence, Paris, Le Temps des cerises/Editions Delga, 2012, 265 pages, 12 Euros.



Edité le 08-06-2013 à 00:01:19 par Xuan




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contrairement à une opinion répandue, le soleil brille aussi la nuit

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Commentaires
R
ALR est certes une historienne très érudite et elle a sûrement raison de fouiller dans ce "merdier" des années 20 à ...récemment.<br /> <br /> Mais, bon, je n'ai pas loisir à me lancer dans sa lecture qui, dans le FOND, ne fera que me confirmer dans ma connaissance du fait : collusion de classe des possédants, tout simplement, contre la menace du peuple qui gronde... : c'est pas nouveau et pas fini !
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