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23 janvier 2014

Syrie. "Toutes les forces démocratiques de l’intérieur sont exclues" de Genève 2

Sur l'HUMANITE

 

Haytham Manna, au centre, avec le ministre russe des Affaires étrangères Serguei Lavrov, lors d'une visite à Moscou en 2013

Monde - le 22 Janvier 2014

 

Syrie. "Toutes les forces démocratiques de l’intérieur sont exclues" de Genève 2

Haytham Manna est l’un des principaux animateurs du Comité national pour le changement démocratique (CNCD). Il n'est pas en Suisse pour participer à la conférence de "Genève 2" sur la Syrie qui a débuté ce mercredi matin.

La conférence de Genève 2 représente le lancement 
d’un processus politique, idée que vous avez toujours défendue. Pourtant vous n’y participez pas. Pourquoi?

Haytham Manna. Nous avons toujours défendu les résultats de Genève 1 et la tenue d’une conférence internationale pour la Syrie. 
Mais une conférence préoccupée avant tout par les Syriens et en présence des Syriens. Malheureusement, les préparatifs et la gestion de Genève 2 ont officialisé la transformation 
de la révolution syrienne d’un conflit sociopolitique pour le changement démocratique à un conflit géopolitique sur la Syrie.

Les Russes ont demandé aux Américains de s’occuper de l’application de l’article 10 de la déclaration de Genève 1, concernant la composition 
de la délégation syrienne! 
Cet article demande instamment 
à l’opposition de renforcer 
sa cohésion et d’être en position de se doter d’interlocuteurs valables et représentatifs. Que s’est-il passé? Robert Ford (ancien ambassadeur des États-Unis en Syrie – NDLR) a été chargé de composer la délégation de l’opposition. Non seulement il n’a pas réussi à intégrer l’ensemble 
de la Coalition nationale syrienne, puisque seulement 45 % 
de celle-ci y participe. De plus, toutes les forces démocratiques de l’intérieur en sont exclues. Le Comité national pour le changement démocratique (CNCD) est exclu, de même 
que le Forum démocratique 
(créé par Michel Kilo et maintenant dirigé par Samir Aïta) et d’autres groupes pourtant représentatifs. On a réduit la représentation de l’opposition à une petite partie. L’important pour Robert Ford n’était pas la représentativité du peuple syrien mais d’avoir une délégation syrienne sous tutelle.

 

Cette conférence de Genève 2 a failli ne pas se tenir à cause de l’invitation faite à l’Iran. Qu’en pensez-vous?

Haytham Manna. L’Arabie saoudite, lors de la réunion de Paris, avait déjà dit «non» à la présence de l’Iran. Il s’agit donc d’une délégation sous tutelle qui applique ce qu’on lui donne comme orientation. Mais il faut être sérieux. Ce qu’on exige 
des Iraniens ne l’a pas été s’agissant de la CNS. Elle n’a jamais reconnu la déclaration de Genève 1. Le Conseil national syrien non plus. Pas plus que le régime syrien! 
Pour notre part, nous avons toujours pensé que tous les pays qui font partie du problème doivent être partie de la solution.

Où en est le pouvoir syrien?

Haytham Manna. Un diplomate américain m’a dit que, dans les pires des cas, ils avaient besoin de deux ou trois ministres pro-américains et d’une ou deux personnes au sein de l’état-major de l’armée, de façon à être au courant de tout ce qui se passe en Syrie! Si c’est le programme minimum, il faut oublier 
la conférence de Genève qui parle de l’établissement d’un État démocratique, pluraliste pour 
tous les Syriens.

 

Quelle peut être la suite?

Haytham Manna. Nous avons demandé de retarder la conférence pour une meilleure préparation 
et qu’il y ait une délégation 
de l’opposition syrienne forte 
et représentative. Si la Coalition nationale a décidé de travailler seule, sous tutelle des onze pays soi-disant amis du peuple syrien, de son côté l’opposition syrienne démocratique doit composer 
avec des personnalités importantes et l’ensemble des organisations démocratiques pour créer 
une délégation indépendante 
qui négocie. On peut penser 
que l’échec probable fera réfléchir les Nations unies et faire prendre 
en considération une partie 
de nos revendications.

Comme je l’ai dit à des responsables occidentaux: «Ne poussez pas l’opposition démocratique à créer un processus politique en dehors de ce que vous êtes en train de faire.» Nous devons être l’acteur principal de notre destinée. Pour cela, nous sommes prêts à trouver d’autres moyens pour défendre une solution politique en Syrie. C’est pour cela que nous appelons à une conférence qui associerait toutes 
les forces démocratiques en Syrie et se tiendrait en Europe. Les préparatifs ont commencé. Il y aura une réelle présence des forces démocratiques, ensemble, dans 
une structure qui sera certainement plus représentative et plus forte 
que ce qu’on est en train de voir.

  • A lire aussi:

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Pierre Barbancey

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