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8 février 2014

CNRS : trois suicides récents inquiètent la CGT (I)

Sur SCIENCE21

 

 

07/02/2014

CNRS : trois suicides récents inquiètent la CGT (I)

Le 7 février 2014, le Syndicat National des Travailleurs de la Recherche Scientifique (SNTRS-CGT) vient de diffuser un communiqué intitulé « SOUFFRANCE AU TRAVAIL AU CNRS : Sommes-nous au début d’une vague de suicide ? » s'inquiétant de « la survenue, pour le seul mois de janvier 2014, de trois suicides de personnels travaillant dans des laboratoires et l’administration du CNRS (Rennes, Annecy, Meudon) ». Nous avons évoqué récemment la situation de plus en plus préoccupante du Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS) et d'autres organismes publics de recherche dans nos articles « CNRS et crise des hiérarchies scientifiques (I) », « CNRS, IRSTEA, INSERM... la crise s'aggrave (I) » et « La fin des organismes de recherche (CNRS, INSERM...) ? (I) ». C'est dans ce contexte, que le communiqué du SNTRS-CGT souligne la montée d'alertes au contenu sans ambiguïté : « arrêts de maladie, dépressions, augmentation des cas de souffrance et de harcèlements au travail déclarés auprès des DRH, de la médiatrice du CNRS et auprès du SNTRS-CGT », et qu'il dénonce « la souffrance au travail qui se manifeste dans les laboratoires et les services » ou encore « le poids de la hiérarchie et des outils de contrôle, la pression pour la réalisation d’objectifs, la course aux publications et à l’obtention de contrats... ». Nous avons analysé à plusieurs reprises sur ce blog des dérives institutionnelles qui ne cessent de s'aggraver et qui nous semblent nécessiter une révision profonde de la politique imposée progressivement aux organismes de recherche depuis trois décennies : montée de hiérarchies et coupoles administratives au détriment du travail créateur, suprématie croissante du « management », du « relationnel » et du lobbying sur la véritable activité scientifique, blocage récurrent des initiatives originales individuelles ou émanant de « petits groupes », absence d'un réel contrôle institutionnel des conflits d'intérêts dans l'évaluation, mise en cause de l'indépendance des chercheurs et de la stabilité d'emploi de tous les personnels, développement de la précarité, délocalisation de la recherche... Outre une rectification radicale de cette politique répétitive et autodestructrice, une enquête approfondie menée dans la transparence paraît indispensable sur les affaires signalées par le SNTRS-CGT.

 

Suit le communiqué du 7 février 2014 du SNTRS-CGT

http://websyndicats.vjf.cnrs.fr/sntrscgt/spip.php?article...

 

COMMUNIQUE DU SNTRS-CGT

SOUFFRANCE AU TRAVAIL AU CNRS

Sommes-nous au début d’une vague de suicide ?

La survenue, pour le seul mois de janvier 2014, de trois suicides de personnels travaillant dans des laboratoires et l’administration du CNRS (Rennes, Annecy, Meudon) nous inquiètent sérieusement. Même si les facteurs qui ont conduit à ces drames ne sont pas encore connus, deux de ces collègues étaient en congés de maladie.

La Direction du CNRS et le Ministère ne doivent pas prendre la situation à la légère. Ils doivent tenir compte de la souffrance au travail qui se manifeste dans les laboratoires et les services, notamment en révisant leurs objectifs de réduction d’emplois et en donnant les moyens aux Comités d’Hygiène, de Sécurité et de Conditions de Travail d’exercer toutes leurs prérogatives.

La Révision Générale des Politiques Publiques (RGPP) rebaptisée Modernisation de l’Action Publique (MAP) par le gouvernement Ayrault a des conséquences directes sur le mal être au travail et l’augmentation des risques psychosociaux.

Au CNRS, le budget 2014 va accentuer ces difficultés du fait des suppressions massives d’emplois. En 2014, le CNRS va perdre 842 emplois (102 fonctionnaires et 740 CDD payés sur la subvention d’Etat. Les conditions de travail vont s’en ressentir sérieusement car il sera difficile d’effectuer le remplacement de toutes les absences. L'emploi précaire restera à un haut niveau en raison du nombre important de CDD payés sur les ressources propres des laboratoires.

La dégradation des conditions de travail au CNRS est aussi la conséquence du mode de management qui renforce le poids de la hiérarchie et des outils de contrôle, la pression pour la réalisation d’objectifs, la course aux publications et à l’obtention de contrats,…

La Direction du CNRS nie la dégradation des conditions de travail bien que les signaux d’alerte se multiplient : arrêts de maladie, dépressions, augmentation des cas de souffrance et de harcèlements au travail déclarés auprès des DRH, de la médiatrice du CNRS et auprès du SNTRS-CGT. Il est temps de rendre publics les travaux du CNAM sur la souffrance des chercheurs et de lancer la même étude pour les ingénieurs, techniciens et administratifs. Les procédures mises en place par la direction, circulaire sur les risques psychosociaux et cellule de veille sont insuffisantes et peu efficaces. Il est temps de s’attaquer aux causes des risques psychosociaux et non à leurs seuls symptômes.

Villejuif, le 7 février 2014

 

(fin du communiqué du SNTRS-CGT)

 

Suit également un communiqué intersyndical du 28 novembre dernier

Source : site du CNTRS-CGT

http://websyndicats.vjf.cnrs.fr/sntrscgt/spip.php?article...

 

Communiqué intersyndical de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche

L’austérité étrangle les universités et les organismes de recherche. Desserrons l’étau !

Le désengagement de l’Etat se traduit par de nombreux gels et suppressions de postes dans les universités et les organismes. Toutes les catégories de personnels sont concernées, enseignants-chercheurs, chercheurs, bibliothécaires, ingénieurs, techniciens, administratifs. . De nombreux contrats de CDD ne sont pas renouvelés, malgré les besoins. Le gouvernement sacrifie l’avenir des jeunes qui ne pourront plus postuler aux postes supprimés ou gelés. Les témoignages sur les difficultés budgétaires qui remontent de toutes les universités mettent notamment en question le passage aux Responsabilités et Compétences Elargies et les Partenariats Public/Privé. Certains établissements n'échappent qu'in extremis à une situation de cessation de paiement. Partout, au motif de sauver les formations, les seuils d’encadrement des étudiants sont relevés, on fait pression sur les collègues pour effectuer gratuitement des heures complémentaires ou transformer les heures de cours en heures de TD, on recherche les économies d'échelle dans tous les secteurs. Les étudiants en sont les premières victimes. .

Dans les organismes, avec un budget recherche pour 2014 annoncé encore une fois en baisse, on ne renouvelle au mieux qu’une partie des départs. Certains comme l’IRSTEA annoncent une année 2014 sans aucun recrutement, l’IRD prévoit seulement 8 postes au concours chercheurs et aucun en ITA, et le CEA un plan de réduction du nombre de personnels. Tous évoquent des années 2015 et 2016 catastrophiques.

Dans ce contexte de pénurie, les cas de souffrance au travail se multiplient. La mise en place de la loi Fioraso et des communautés d'universités et d'établissements, souvent accompagnée de fusions d’universités, menées au pas de charge, conduiront à des réorganisations et des regroupements de services qui risquent d'aggraver encore les conditions de travail et réduire l’emploi C'est dans ce contexte aussi que se préparent des modifications statutaires qui maintiennent la possibilité de modulation des services pour les enseignants-chercheurs. Dans ces conditions, le Service public d'Enseignement supérieur et de Recherche n'a plus les moyens d'assurer la qualité de ses missions, au service du plus grand nombre.

En outre, avec le gel du point d’indice depuis 3 ans et le nombre de promotions en baisse, le pouvoir d’achat des personnels titulaires et précaires régresse et nombre d’entre eux, notamment les catégories C et B, sont en voie de paupérisation. La précarité n’est nullement résorbée et peut atteindre 30 à 40% de l’effectif de certains laboratoires et services.

Il est urgent que la gestion des personnels et de la masse salariale de l’enseignement supérieur revienne au niveau ministériel et que de véritables augmentations des budgets récurrents soient consenties Cela implique notamment de revenir en profondeur sur la logique du Crédit d’Impôt Recherche, véritable niche fiscale, qui sert aujourd’hui surtout à financer des intérêts privés par des stratégies de contournement fiscal, avant que de servir l’intérêt général. Une telle mesure permettrait de dégager des recettes budgétaires à même de financer le service public et son développement.

Il est temps de réagir !

Les organisations soussignées s’adressent solennellement au gouvernement pour qu’il donne immédiatement aux établissements les moyens nécessaires à l’exercice de leurs missions.

Les organisations soussignées s'opposent aux mesures d'austérité mises en oeuvre dans les établissements et appellent les personnels des universités et des organismes de recherche à intervenir collectivement pour s’opposer à toutes les mesures d’austérité budgétaire qui seront présentées dans les conseils d’administration qui vont se tenir ces prochains jours. Assemblées Générales, rassemblements, pétitions, motions, refus de vote ou vote contre les budgets, journées « fac morte ou université en lutte », information à la presse et au public … . Les formes d'action sont multiples et doivent être décidées localement.

Au-delà des initiatives locales indispensables, les organisations appellent à une journée nationale d’action et de grève dans les établissements, laboratoires, formations et services :

- contre l’austérité : pas de suppression d'emplois et arrêt des gels de postes, pour un abondement de la masse salariale permettant de couvrir toutes les dépenses de personnel et des crédits récurrents permettant le fonctionnement des universités et des organismes de recherche.

- retour à une gestion nationale et ministérielle des personnels et de la masse salariale des établissements d’enseignement supérieur

- pour l’amélioration du pouvoir d’achat de tous et le développement de l’emploi. Il faut notamment la création d’un nombre de postes suffisants pour qu'une réelle possibilité d’intégration soit offerte aux personnels précaires

- pour revenir sur les réformes de l’ESR mises en oeuvre depuis 2005 ( loi Pacte pour la Recherche, loi sur les Libertés et les Responsabilités des Universités, loi du 22 juillet 2013 relative à l’Enseignement Supérieur et à la Recherche,….)

Le jeudi 12 décembre 2013 :

Manifestation à Paris en direction du MESR

et en régions en direction des préfectures

ou des rectorats et des délégations d’organismes

Les organisations signataires :

CGT (SNTRS, INRA, FERC-Sup), FSU (SNESUP, SNCS, SNASUB, SNEP), UNSA (SNPTES, SUP-recherche), Solidaires (SUD-Recherche-EPST, SUD-Education), FO (SNPREES)

Paris, le 28 novembre 2013

(fin du communiqué intersyndical)

 

Voir aussi nos articles (cliquer sur chaque titre) :

CNRS et crise des hiérarchies scientifiques (I)

Chômage en France, délocalisations, recherche... (I)

Chômage en France, délocalisations, recherche... (II)

CNRS, IRSTEA, INSERM... la crise s'aggrave (I)

La fin des organismes de recherche (CNRS, INSERM...) ? (I)

Recherche publique : le rapport de l'Académie des Sciences (I)

Recherche publique : le rapport de l'Académie des Sciences (II)

Chômage en France et dans le monde, délocalisations...

Délocalisations, recherche scientifique et propagande politique

Recherche scientifique et technologique : où est la « guerre économique » ?

L'indépendance des chercheurs, un grand enjeu citoyen au niveau planétaire

Création d'un Institut européen d'innovation et de technologie et casse programmée du CNRS français

La Chine et la débâcle de la "division internationale du travail"

CNRS, délocalisation de la recherche et débâcle européenne (I)

CNRS, délocalisation de la recherche et débâcle européenne (II)

CNRS, délocalisation de la recherche et débâcle européenne (III)

CNRS, délocalisation de la recherche et débâcle européenne (IV)

François Hollande, impôts, "réformes", mondialisation...

Hollande, Ayrault et la mondialisation (I)

Hollande, Ayrault et la mondialisation (II)

Hollande, Ayrault et la mondialisation (III)

Hollande, Ayrault et la mondialisation (IV)

Hollande, Montebourg, privatisation de l'économie (I)

Hollande, Montebourg, privatisation de l'économie (II)

Roberto Carvalho de Azevêdo, à la tête de l'OMC

L'OMC, "chef de file du commerce mondial"

FMI, Pisani-Ferry, "réformes de structure", OM

Arctique, écologie, "commerce mondial", propagande...

Lamy, Hollande, OMC et "classes moyennes" (I)

Lamy, Hollande, OMC et "classes moyennes" (II)

Made in France, Big Mac, fonte des glaces, OMC...

Pub contre le Made in France et politique de l'OMC

CEPII, Hollande, Ayrault, délocalisations

Moscovici, Hollande, FMI, OMC...

Jean Pisani-Ferry, Hollande, Matignon, consensus

Fioraso, Pisani-Ferry, langue française, universités...

Big Mac, compétitivité, OMC, salaires, retraites...

 

Indépendance des Chercheurs

indep_chercheurs@yahoo.fr

http://science21.blogs.courrierinternational.com

http://www.mediapart.fr/club/blog/Scientia

Groupes de discussion :

http://groups.yahoo.com/group/problemes_des_scientifiques

http://groups.yahoo.com/group/combatconnaissance

 

17:06 Publié dans Administration et administrés, CA du CNRS du 1er juillet 2008, Culture, Délocalisations et dumping, Droits et libertés, Economie, Education, Europe, Evaluation, Fonction publique, France, Indépendance du service public, Institutions, Mondialisation, Politique, Politique scientifique, Précarité, Services publics, Société, Société du XXI siècle, Statut des chercheurs, Syndicalisme, Travail, Université, « Réforme » de la recherche | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cnrs, suicides dans la recherche, recherche scientifique, france, société, politique, économie, libertés, souffrance au travail |

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