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10 février 2014

Fourest: « Les familles musulmanes demandent à ce qu’on n’enseigne pas la Shoah » .....

 Sur PANAMZA

 

 

INFO PANAMZA. Samedi, sur LCP, l'essayiste Caroline Fourest a affirmé que « les familles musulmanes demandent à ce qu'on n'enseigne pas la Shoah ». Décryptage d'une contre-vérité.

Elle a récidivé. Mardi 4 février, Panamza informait ses lecteurs que Caroline Fourest avait prétendu, la veille sur La Chaîne Parlementaire, que des familles, basées dans les « territoires perdus de la République » (titre d'un livre consacré au prétendu antisémitisme massif des élèves d'origine maghrébine en banlieue), auraient, « au nom de leurs convictions religieuses, retiré les enfants des cours d'histoire quand on enseigne la Shoah ». 

Une telle déclaration avait été ainsi prononcée sur une antenne du service public sans être factuellement étayée par sa responsable.

Samedi 8 février, la même chaine diffusa un entretien spécial avec l'essayiste dans l'émission Politiques animée par Serge Moati. Et, de nouveau, Caroline Fourest a réitéré sa déclaration, de manière encore plus catégorique:

Les familles musulmanes demandent à ce qu'on n'enseigne pas la Shoah.

Comme le précisa Panamza, une telle assertion n'avait pas été formulée par les spécialistes de l'enseignement de la Shoah (un cours d'histoire obligatoire dispensé en 3ème et en première). Référence intellectuelle du sujet, la philosophe Sophie Ernst n'a jamais fait mention, dans ses études parues sur la question, à une quelconque forme d'opposition des parents d'élèves musulmans. Comme d'autres observateurs, elle se contenta de signaler la défiance de certains élèves tout en soulignant qu'il s'agissait là d'un phénomène extrêmement minoritaire et anecdotique.

Or, à entendre Caroline Fourest, un téléspectateur pourrait penser que le retrait des cours d'histoire sur la Shoah par des familles musulmanes constitue un problème avéré et récurrent. En l'espace de six jours, la militante s'est exprimé à trois reprises sur le sujet: le 30 janvier sur France 3, le 3 février sur LCP et le lendemain sur la même chaîne (lors de l'enregistrement de l'émission de Moati qui sera diffusée quatre jours plus tard, le 8 février).

 

Dans un entretien -en deux parties- à propos de la transmission de la mémoire à l'école, Sophie Ernst, fille de déportés morts à Auschwitz, déplorait "l'ethnicisation" de la controverse relative à l'enseignement de la Shoah au détriment des élèves d'origine maghrébine avant de rajouter que cette question était également instrumentalisée pour couvrir "les politiques d'Israël".

Dans un article du Monde, daté du 26 janvier 2005, le journaliste Philippe Bernard faisait également remarquer la relativité de ces incivilités: 

Peut-on encore enseigner la Shoah dans les collèges et lycées français ?

Un pamphlet, Les Territoires perdus de la République (Mille et une nuits), a répondu violemment par la négative à cette question en 2002, décrivant une sorte de révolte généralisée des élèves d'origine maghrébine contre cette partie de l'enseignement de l'histoire et mettant en cause la complaisance de professeurs aveuglés par leurs sympathies propalestiniennes. Le philosophe Alain Finkielkraut n'est pas loin de partager ce diagnostic lorsqu'il estime que « l'enseignement de la Shoah se révèle impossible à l'instant même où il devient obligatoire ».

Si personne ne nie la réalité de tels dérapages, leur ampleur reste à mesurer scientifiquement. « Sur une quarantaine d'établissements visités dans l'académie de Versailles, nous avons constaté deux incidents de cet ordre », rapporte Benoît Falaize, professeur à l'Institut universitaire de formation des maîtres (IUFM) de Versailles et coauteur de la seule enquête d'ampleur menée par l'éducation nationale (INRP) sur la question.

Même le Rapport Obin de 2004, alors critiqué pour sa stigmatisation de l'islam en milieu scolaire, n'avait pas évoqué une quelconque refus de parents musulmans à propos des cours sur la Shoah.

Rappelons enfin que cette polémique à propos d'élèves musulmans présentés comme des boycotteurs antisémites a été suscitée par le livre cité élogieusement par Caroline Fourest mais qualifié de "sinistre farce xénophobe" par le philosophe franco-israélien Ivan Segré: Les territoires perdus de la République, ouvrage supervisé par un chantre de l'État hébreu (Georges Bensoussan) et célébré -fin 2012 et en présence d'Alain Finkielkraut- par la loge Ben Gourion d'un mouvement juif international dénommé B'naï B'rith.

Par ailleurs, l'idée selon laquelle des élèves français et musulmans rejettent violemment les cours sur la Shoah a été relayée, en février 2013, par Jewish News One, une web-tv fondée par des oligarques israélo-ukrainiens. Anecdote: ce média avait récemment remis le "prix de l'activisme" à Hassen Chalghoumi, un ami de Caroline Fourest et collaborateur du gouvernement israélien.

Curieuse coïncidence. La thématique fallacieuse martelée à trois reprises par Caroline Fourest a également été utilisée par un homme a priori distant de l'essayiste proche du PS: Claude Goasguen. Ce député UMP a précisément exprimé la même contre-vérité en affirmant -dimanche 2 février, au salon du Fonds national juif- ces propos qui résonnent avec ceux de la militante : 

Cette Shoah terrible qu'on n'ose plus enseigner dans les lycées tant on a peur de la réaction des jeunes musulmans qui ont été drogués dans les mosquées !

De deux choses l'une:

* soit Caroline Fourest et Claude Goasguen sont, tous deux, en train de relire le même ouvrage de Bensoussan (paru en 2002) et se sont retrouvés, par hasard, à évoquer la même fable sans s'appuyer sur le moindre fait d'actualié.

* soit ces deux personnages publics, également proches de la mouvance ultra-sioniste hexagonale, ont puisé dans les mêmes éléments de langage fournis par des cercles ou des individus qui oeuvrent, comme l'affirma Sophie Ernst, à la défense de l'image d'Israël à travers une "ethnicisation" anti-musulmane de la question de l'enseignement de la Shoah.

En attendant de creuser davantage cette énigme, Panamza -dont le directeur de publication est toujours engagé dans une procédure judiciaire avec Caroline Fourest- ne tranchera pas.

Mais prenez garde, cher lecteur : le choix publiquement assumé en faveur de la seconde option vous conduira irrémédiablement à être taxé de  "complotiste" au "cerveau malade" par Caroline Fourest et ses alliés idéologiques.

Hicham HAMZA

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Quelques commentaires éclairés (il y en a d'autres sur le site de Mr  Hicham Hamza:

  1. On février 9th, 2014 at 23:48 , Genç Osman said...

    Un cerveau malade… mais à ce niveau ce n'est plus de la maladie c'est carrément de l'irradiation.

    PS : une piste pour comprendre pourquoi les lobbys juifs des USA et Israel ne souhaitent pas une reconnaissance d'un génocide arménien :

    http://chroniquesdegencosman.blogspot.fr/2014/02/donmeh-sabbateens-ataturk-et-les-jeunes.html

    Non pas qu'il y ai une génocide avec un chiffre fantaisiste de 1,5 million de morts, mais pour d'autres raisons.

  2. On février 10th, 2014 at 05:56 , Acuité said...

    Tout d'abord, je veux ici féliciter et rendre hommage à l'immense travail de Monsieur Hicham Hamza, l'un des derniers (le?) à défendre la dignité du mot "journalisme".

    Des faits sortis d'un océan de faits afin que l'on puisse se faire une idée… de ce qui se (trame) passe.

    Quant à cette Madame Caroline Fourest, qu'écrire sinon qu'elle représente comme tant d'autres, ceux qui pour leur ascension sociale choisissent de gravir l'échelle de la honte tendue par d'autres du même acabit, qui instrumentalisent la souffrance du peuple juif, qui n'hésitent pas à la brandir comme s'ils en avaient le droit; d'un côté en attaquant l'Islam sous toutes ses formes comme pour prouver leur allégeance et de l'autre en occultant certaines vérités gênantes pour leur entreprise…

    Fauteurs de haine qui dévoient autant qu'ils lui font honte, la grandeur historique du peuple Juif à des fins géostratégiques peut-être mais au final bassement mondaines. 

    Monsieur Hamza, vous n'êtes pas un chasseur de Sionistes mais un honnête homme, chasseur de fauteurs de haine des plus retors…

    Merci!

 

 

 

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