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13 février 2014

Merci Valls ! Merci Dieudo !

 

 

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Il y aura désormais en France un avant et un après affaire Dieudonné. Nous avons, sans le savoir, vécu une révolution majeure qui n’a certes pas bouleversé les institutions, mais a radicalement modifié les consciences. En peu de temps cette affaire a réussi à révéler toutes les contradictions d’un narratif patiemment et savamment mis en place pour reconstruire la société par le haut et qui avait fini par être accepté comme une réalité. En quelques jours, les écailles sont tombées des yeux de beaucoup de Français.

Emanuel Valls, peut-être pressé par le calendrier ou trompé pas ses maîtres qui croyaient que l’anesthésie était totale et que les français dormaient profondément, a voulu foncer billes en tête. Malheureusement pour lui, le sommeil n’était qu’artificiel. Ce qu’il croyait être une anesthésie n’était qu’un état d’hypnose. Or ce qui caractérise l’hypnose c’est d’abord le fait que le sujet est complice et « joue le jeu » pour aboutir à l’endormissement, faisant entièrement confiance à l’hypnotiseur. Inconsciemment, il sait donc que tout ce qui est dit pendant la séance n’est pas vrai, mais fait semblant d’y croire et finit peu à peu par y croire. Si la confiance est brisée, c’est le réveil.

Avec l’affaire Dieudonné, beaucoup de français sont brusquement sortis du processus et ont l’impression de ne plus être des complices mais d’être « pris pour des cons ». Les français peuvent tout accepter, sauf d’être « pris pour des cons ». Oh, ce n’est pas encore le grand réveil massif mais, devant la série de questionnements qu’a soulevée cette affaire, ils commencent à entendre les autres voix qui, jusqu’ici, étaient couvertes par le « vous n’entendez que ma voix » de l’hypnotiseur, et à examiner les autres réponses aux questions qui se posent. Il faut dire que l’édifice, malgré son aspect imposant et hyper verrouillé, était fragile. Tous les concepts qui ont servis à construire le cocon dans lequel les français étaient lovés ne résiste pas même au moindre questionnement aussi léger soit-il. Ce n’est pas un hasard si les hypnotiseurs ont érigé des règles pour bannir et châtier tout questionnement. Car ils savent que le seul fait de se poser des questions, même sans chercher des réponses, suffirait à tout mettre par terre.

Avant, inconsciemment ou non, les gens savaient où était le mensonge sans forcément savoir où était la vérité. Aujourd’hui, ils ne savent peut-être pas où se trouve la vérité, mais ils ne veulent plus être complice du mensonge. Car l’alternative qui se présente désormais est : soit continuer à mentir avec les menteurs, soit s’en désolidariser.

Pour illustrer ce renouveau, voici le témoignage d’une personne qui a vécu sous hypnose pendant des années, en plein cœur du système des « anti-tout-ce-qui-n’est-pas-bien », et sort de son état grâce à l’affaire Dieudonné. Il illustre tout à fait cette prise de conscience pleine de promesses.

Avic

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Dieudonné : depuis "l’affaire", mon anti-racisme virulent a fait place à l’indifférence
Manifestation anti-raciste 30 novembre 2013 (Baudet/SIPA).

Manifestation anti-raciste 30 novembre 2013 (Baudet/SIPA).

Par Sabine Colon

Se battre pour des causes justes, puis se rendre compte qu’elles servent des intérêts particuliers… Après l’affaire Dieudonné, notre contributrice, Sabine Colon, s’est rendu compte que l’anti-racisme s’éloignait souvent de son objectif. Comment est-elle passée du prosélytisme politique à l’indifférence ? C’est ce qu’elle nous raconte.

J’ai longtemps été une "indignée" de gauche, à conspuer les extrémistes en tout genre, racistes, homophobes, antisémites. J’ai souvent joué la commentatrice météo, moraliste à souhait, qui parle du climat délétère, nauséabond, des années trente, et j’en passe.

Aujourd’hui, je n’arrive plus à m’indigner. J’observe et commente les débats, je ne les vis plus. Discuter avec des militants d’extrême droite m’était impossible. J’aurais pu en regarder mourir et m’en délecter, c’était un de mes paradoxes. L’affaire Clément Méric m’avait bouleversée – et me bouleverse toujours. Mais à l’inverse, si Esteban Morillo avait subi le même sort, je me serais dit "tant mieux". J’étais une petite dictatrice. J’étais une hystérique de la morale, une Fourest en herbe. Mais l’affaire Dieudonné a chamboulé mes schèmes moraux.

L’anti-racisme pour exister

J’ai définitivement rompu avec la gauche "touche pas mon pote", ces antifascistes en papier mâché, petits politiciens étriqués. J’ai rarement vu plus machiavélique qu’eux. J’ai heureusement gardé beaucoup de sympathie pour des personnalités de gauche, je pense à Christiane Taubira ou à Esther Benbassa. Mais Manuel Valls me laisse hilare, lorsqu’il participe à des conférences antiracistes !

Et ces quelques députés, maires ou autres, sentinelles autoproclamées de la bonne morale. Ceux-là – qui ne sont pas bien nombreux mais font beaucoup de bruit – semblent incapables d’exister autrement. Il est plus facile de se faire remarquer pour ses saillies antiracistes, à renfort de belles valeurs, que pour son talent et pour la pertinence de sa conception de la politique.

Je regrette que leurs masques soient tombés si brutalement, eux que j’appréciais tant jusqu’à l’affaire Dieudonné, ces quelques politiciens qu’Harlem Désir guide avec son bâton de sourcier, en quête du prochain scandale.

Échoués sur l’affaire Dieudonné

L’antiracisme est la panacée pour un politicien en mal de succès. L’affaire Dieudonné était un piège. La majorité de la classe politico-journalistique est vulgairement tombée dedans. Elle s’est laissée abuser par les simplifications de personnalités qui connaissaient trop peu l’environnement de Dieudonné, comme Alain Jakubowicz qui atteste que la quenelle serait un "salut nazi inversé". Une interprétation personnelle que tous les commentateurs ont reprise, eux qui n’avaient pas vu un poil de barbe de Dieudonné depuis dix ans – certains prenant soin de préciser que c’est un salut nazi, oui, mais "supposé".

Les ambassadeurs de l’opinion publique ont plongé dans l’hystérie collective. Et les politiciens moralistes les y ont poussés.

J’ai longtemps combattu les dogmes de cette extrême droite, ai souvent frôlé la bagarre avec des soraliens. J’avais une haine pour le conspirationnisme d’Alain Soral, pour son dénie de l’homophobie, sa façon de penser l’actualité internationale, son anti-féminisme. À une époque où on parlait encore peu de lui.

Aujourd’hui, à force d’entendre n’importe qui théoriser n’importe quoi, comparant celui-ci ou celui-là à Marine le Pen ou à Éric Zemmour (que de raccourcis !) ma haine s’est muée en mépris. En mépris sans indignation. Avec l’affaire Dieudonné, je me suis sentie harcelée par les prédicateurs de la bonne morale. Si bien que tout ce prosélytisme m’a fait perdre la foi.

http://leplus.nouvelobs.com/contribution/1144147-avec-l-affaire-dieudonne-mon-anti-racisme-virulent-a-fait-place-a-l-indifference.html

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