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15 février 2014

Venezuela : mais qui est donc Leopolo Lopez ?

Sur le blog ETATS D'ANNE
Visite vivement recommandée de ce blog!!! analyses et précisions  très détaillées et informées sur les soubassements des évènements politiques  en Amérique Latine

 

 

 

Leopoldo López tel que le caractérise Ivina Cardinale est un « néonazi de confession, fasciste génétique putschiste de profession, qui offre un financement à de jeunes Vénézuéliens pour des stages d’entraînement paramilitaire à Miami ». Participant actif aux actions violentes du coup d’état de 2002 dont il un est des co-auteurs, Lopez était un des candidat aux primaires présidentielles de la MUD du 12 février 2012, mais sa candidature n’eut pas de succès et l’élection fut remporté par Henrique Caprilès Radonski.

Quelques mois auparavant, en décembre 2011, notre candidat malheureux, alors plein d’espoir, s’était rendu en Colombie pour y rencontrer l’ex-président Uribe afin de conclure avec lui un contrat de Conseil en Sécurité, pour sa future présidence.

En cette occasion López avait déclaré : « La Colombie est une référence absolument nécessaire et inégalable de ce que signifie le succès en matière de sécurité ». Alors qu’Uribe encensait ce candidat tout à fait à son goût : « Cela me préoccupe beaucoup que notre sœur Venezuela puisse se consolider en tant que dictature, un empire de destruction de la production, et aussi comme un refuge de la criminalité, c’est pourquoi, nous nous sommes réunit avec ce grand leader ».

Il avait alors mis à la disposition de López deux de ses « bras droits », Le premier José Obdulio Gaviria, avocat, cousin de l’ex chef du Cartel de Medellin Pablo Escobar, écrivait les discours d’Uribe et lui servait de conseiller politique chargé de donner une cohérence aux « théories » uribistes, surtout en matière de soutien et justification du paramilitarisme. Allant jusqu’à nier l’évidence des quelques 2000 cadavres victimes de ces escadrons de la mort retrouvés en 2O1O à La Macarena et les sordides assassinats de civils, faux positifs, tués pour que les militaires remplissent leur quota de guérilleros morts en les revêtant, après leur assassinat, de l’uniforme de la guérilla. Plusieurs mouvements populaires colombiens estiment que par ses liens actifs avec le paramilitarisme et le narcotrafic Obdulio Gaviria devrait être mené droit devant les tribunaux internationaux pour crime de lèse-humanité.

L’autre conseiller que Uribe mit à disposition de López est Alfredo Rangel, un défenseur inconditionnel du Plan Colombia et du leadership étasunien dans la mise en œuvre de ce plan dont il a été dit qu’il constituait une ingérence et une dépendance accrue de la Colombie vis-à-vis des EU qui fournissent les armes alors que les Colombiens, eux, fournissent les morts.

Un des objectif de López était de créé immédiatement des groupes paramilitaires légaux au Venezuela pour « lutter contre l’insécurité » en utilisant les méthodes colombiennes. Il n’est pas inutile de rappeler ici, que dans le cadre de cette lutte contre l’ « insécurité régionale » incarnée pour les yankees par le Venezuela bolivarien en général et son président Hugo Chavez en particulier, les Colombiens (et leurs maîtres militaires) avaient jugé bon d’infiltrer au Venezuela pas moins de 56 paramilitaires Colombiens, capturés en mai 2004, dans la propriété d’un membre de l’opposition, Roberto Alonsa, alors que revêtus de l’uniforme et des insignes de l’armée vénézuélienne, ils préparaient une tentative d’assassinat du président Hugo Chavez et de déstabilisation du pays, en se faisant passer pour des membres de l’armée nationale du Venezuela, la FANB.

On peut rappeler également que plusieurs groupes de paramilitaires avaient infiltrés le pays en Avril dernier, au moment des élections, encore une fois revêtus d’uniformes de la FANB, manque de bol, certains avaient été capturés parce qu’ils ne portaient pas le bon uniforme au bon moment. Actuellement des paramilitaires, en soutien aux teranientes, sèment la terreur dans la région frontalière, s’en prenant en particulier aux indigènes et petits paysans qui voudraient récupérer les terres dont ils ont été spoliés et qu’ils devraient récupérer dans le cadre de la Réforme Agraire entamée par Chavez. Fidèles à la bonne vieille méthode « sécuritaire » colombienne, qui, en semant la terreur, réduit les populations à l’impuissance, ils ont commis quelques meurtres et proférés pas mal de menaces contre les impudents qui voudraient faire valoir leurs droits, cette méthode à présent bien connue des mouvements sociaux d’Amérique Latine, du Pérou au Mexique en passant par le Honduras, porte le nom de Colombisation des Forces de Répression, et López en est un adepte inconditionnel. Nous verrons par la suite que des paramilitaires colombiens jouent également un rôle dans les processus de guérilla de la tentative de coup d'état actuel.

Mais là ne s’arrête pas les avancées de López dans la marche vers un conflit armé fratricide au Venezuela, puisqu’il a - il y a quelques mois - lancé un appel aux jeunes qui voudraient bénéficier d’une bourse pour participer à des stages de formations aux techniques paramilitaires à Miami. Stages qui ont effectivement lieu, et lors desquels les participants s’entraînent au tir de précision sur des cibles à l’effigie du Président Nicolas Maduro. Tout cela bien sûr sous prétexte de contribuer à établir la paix dans le pays et de créer un réseau de solidarité avec les « victimes du terrorisme marxiste ». Question "naïve", est-ce conforme au règles du droits international, qu'un pays héberge et facilite l'entrainement de terroristes qui se préparent à renverser un gouvernement démocratiquement élu ? Rappelons qu'une enquête menée par un ensemble d'organisations non gouvernementales des EU, d'Amérique Latine,du Canada, établi que 87% des vénézuéliens ont confiance en leur démocratie, certainement un des chiffres les plus élevé au monde.

Miami, on ne présente plus, c’est le lieu où sont fomentés les complots qui visent à renverser les président(e)s progressistes d’Amérique Latine, le lieu ou depuis des décennies s’entraînent les terroristes qui les servent, le lieux où se réfugient les criminels recherchés dans leur pays, anciens bourreaux de Condor ou financiers corrompus, et c’est aussi un haut lieu du blanchiment de l’argent du narcotrafic auquel tout ce « beau monde » est plus ou moins liés et source de la fortune de plusieurs d’entre eux. Les liens en sac de nœuds qui lient entre eux dans des zones d’indiscernabilité, narcopoliticiens aux ordres, oligarchie vassale, DEA, « répresseurs nationaux et internationaux » de l’armée aux paramilitaires, comme les AUC, Autodéfenses Unie de Colombie. Une procédure judiciaire internationale est actuellement en cours contre Uribe, pour son rôle directeur de ces groupes de meurtriers – tortionnaires – violeurs. C’est aussi le lieu ou convergent et se nouent les associations avec le pouvoir de "Washington" qui par l’intermédiaire de diverses fondations et organismes subventionne la déstabilisation, les uns agissant ouvertement, les autres clandestinement.

La mainmise par les corporations sur les richesses des pays du Sud, par appropriation de la Terre est une réalité qui gagne du terrain et tue, affame, assoiffe, terrorise ou désespère,  chaque jour, des dizaines de millions de gens - et beaucoup de jeunes enfants chez qui un taux de sucide croissant cause une grande inquiétude -  cela  pour mener des projets d’agro-industrie, d’extractivisme, de tourisme « écologique », de zones franches, des projets de soustraction de territoire à la souveraineté nationale qui connaisse leur forme la plus aboutie dans les projets de « Cités Modèles » actuellement programmées au Honduras, et qui ont pour but de se répandre dans la région,… et dans le monde (voir la victoire contre Eurovegas en Espagne). De véritables enclaves néolibérales ayant leur propres lois, leurs propres services de répressions, leurs propres règlements d’esclavage des travailleurs et dont une association « sans but lucratif » fait la propagande dans le monde, entre chantage à la dette et promesse de création d’emplois.

C’est à la promotion de tels projets que travaille López, un gamin qui a grandit dans les quartiers réservés de l’Olympe Vénézuélienne, avant d’être envoyé au Kenyon Collège (haut lieu de recrutement pour la CIA) et à Havard au Kennedy School of Government dont un des célèbres anciens est le général Petraeus en personne…

Stella Calloni et Eva Golinger ont mené des enquêtes de grande ampleur pour démonter la toile d’araignée de l’invasion silencieuse de la CIA en Amérique Latine à travers des ONG de façade dont l’USAID est la plus connue, mais est loin d’être la seule - y sévit aussi sous le nom de JAVU, le programme de OTPOR/CANVA de Gene Sharp - et à travers lesquelles des milliards de dollars  ont été et sont consacrés à la déstabilisation de l’Amérique Latine Rebelle à la néo colonisation, tant peuples que gouvernements ; c’est dans cette mouvance qu’il faut placer López, Uribe ainsi que d’autres agents actifs de la déstabilisation régionale, comme le conseiller (d’origine vénézuélienne) des politiciens d’extrême-droite, JJ Rendon, qui après avoir dirigé la plus monstrueuse fraude électorale jamais menée au Honduras en décembre dernier, s’est retrouvé au Salvador pour la prochaine échéance présidentielle du continent, il n’est donc pas surprenant qu’il ait également été le conseiller de Capriles, une de ses spécialité consistant à salir les adversaires avec les plus ignobles mensonges « plausibles » que sa sinistre imagination produit.

On peut sans grand risque de se tromper considérer López, ou Caprilès, et d’autres comme fer de lance de la reprise en main du Venezuela par les pilleurs de planète, pour lesquels les morts d’une guerre civile sont autant de bouches inutiles à nourrir en moins, et les « interventions humanitaires » l’occasion de juteux contrats léonins, de même que les fumigations de Round Up et autres mortelles saloperie, plutôt en Amérique Latine qu’aux EU font partie de cette irréprochable logique économique énoncée sans détour par Lawrence Summer (ex-directeur du FMI et conseiller économique de Bush puis d’Obama de la première heure à la fin 2013), qui postule que les entreprises polluantes doivent être placées là « où les gens ont moins de valeur » (marchande..).

Ce qu’il faut retenir de López dans le cadre de la tentative de coup d’état actuel : son appartenance à une oligarchie vénézuélienne qui a en permanence un pied au Venezuela et l’autre à Miami et qui fait fait partie des serviteurs zélés de transnationales, qui leurs permettent en échange de participer aux modes de vie de l’Olympe transnationale.

Que ce monde est profondément raciste, élitiste, méprisant le peuple et estimant que toute dépense pour lui accorder éducation, soin de santé, logement et autres composantes de la bonne vie, qui sont amplement mises en place au Venezuela, sont des gaspillages éhontés qui risquent de les priver des moyens d’acheter le dernier modèle de grand couturier de quelques cent mille dollars, la dernière voiture du plus grand luxe ou une nouvelle nième résidence, avec marina. C’est une réalité dont s’est plaint Manuel Zelaya, victime d’un coup d’état après avoir violé la règle de "tout pour l’oligarchie rien pour le peuple" et récemment le nouveau président du Paraguay a fait une déclaration en ce sens… encore un qui prend la mauvaise pente du socialisme du 21ème siècle… une histoire d’humanité tout simplement ?

Comme je disais précédemment, malgré la mort de Chavez, tellement souhaitée et appelée par ces pilleurs sans conscience, la révolution bolivarienne tient bon, et les échéances électorale qui devait en être les étapes de déstabilisation ont au contraire démontré sa solidité, sa large et profonde implantation. Si Chavez était grand, c’est qu’il s’était hissé, sur les épaules d’un peuple auquel il avait tendu la main pour qu’il se lève et se dresse de toute la hauteur de sa dignité nouvellement conquise, ne consentant à mettre « genou à terre » que pour faire allégeance non pas à un homme ou une femme mais bien à la Révolution de tout un Peuple. Chavez est un nom, "nous sommes tous Chavez", c’est cet ensemble où un peuple porte sur ces épaules celui qui a la vue la plus perçante, une vision d’avenir à long terme, mais aussi ce talent stratégique qui lui a permis de voir l’ennemi venir de loin et de construire la défense dissuasive du Venezuela contre ceux qui veulent en faire la proie de leur pillage.

Chavez est bien sûr irremplaçable mais chacun s’efforce d’endosser l’héritage collectif - qui à travers les communes et autres mouvements sociaux sont la construction en acte du socialisme du 21ème -   que la révolution bolivarienne poursuive son chemin, conduisant vers la bonne vie, tous ceux qui sont prêt à participer à ce projet, fondé dans l’amour, la paix, le partage et la joie et aussi un immense pouvoir créatif d’intelligence collective.

 

A retenir donc, en ce qui concerne Lopez, son organisation de stages de paramilitarisation pour former des paramilitaires opposants sont la claire évidence d'une volonté de déstabilisation programmée. Des faits hautement condamnables lorsque ils ne sont pas menés avec l'aide, la bienveillance, et la collaboration active de "Washington". Mais qui avec son soutien et sa stratégie multimillionnaire de "diabolisation de l'ennemi" renverse les rôles et fait des bourreaux de peuples les chouchous de l'opinion publique internationale... pas tout à fait heureusement et un large mouvement de solidarité avec le vaillant et pacifique Peuple Bolivarien de Venezuela se fait entendre dans le monde entier...

 

Anne Wolff

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