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29 mars 2014

Soljenitsyne : « La position anti-russe de l’Ukraine est ce dont les États-Unis ont besoin »

Sur LE COURRIER DE RUSSIE

Soljenitsyne : « La position anti-russe de l’Ukraine est ce dont les États-Unis ont besoin »

En 1998, le dissident soviétique Alexandre Soljenitsyne, auteur notamment de L’Archipel du Goulag, publiait son essai La Russie sous l’avalanche, dont un chapitre est consacré aux relations russo-ukrainiennes. L’extrait, à la lumière des événements mouvementés d’aujourd’hui, retrouve toute son actualité.

 

 

Soljenitsyne


Sur la Crimée

Que Dieu accorde à l’Ukraine tous les succès dans son développement autonome. L’erreur accablante de ce pays consiste précisément dans cet élargissement à l’excès sur des terres qui jamais jusqu’à Lénine n’avaient été l’Ukraine : les deux oblasts de Donetsk, toute la ceinture sud de la Novorossia (Melitopol-Kherson-Odessa) et la Crimée.

(Accepter le cadeau de Khrouchtchev était au minimum peu consciencieux. L’octroi de Sébastopol au mépris, sans même parler des victimes russes, mais simplement des documents juridiques soviétiques, n’était autre chose que du vol d’État)…

Combien de Russes ont vécu avec indignation et effroi cette attribution en 24 heures de la Crimée – veule, pas le moins du monde contestée, n’ayant pas rencontré la moindre protestation du fait de la mollesse de notre diplomatie d’alors. Et la trahison de la région, ensuite, répétée à chacun des conflits suivants de Crimée. Et la remise de Sébastopol, diamant de la vaillance militaire russe – inconditionnelle, sans le moindre pas politique. Cette scélératesse est le fait d’un pouvoir totalement choisi par nous – et nous-mêmes n’avons pas résisté à temps. Et désormais, pour un temps long, incommensurable, les générations à venir devront s’y résigner…

L’éradication de la Flotte de mer Noire de Sébastopol est un outrage vil, haineux à toute l’histoire russe des XIXème et XXème siècles. Dans toutes ces conditions, la Russie n’osera pas, sous aucune forme, trahir indifféremment les plusieurs millions de Russes qui peuplent l’Ukraine, renier notre unité avec eux.

 

Sur la langue russe

Les autorités ukrainiennes ont choisi la voie d’une persécution active de la langue russe. On lui a non seulement refusé le statut de deuxième langue d’État officielle, mais on l’évince encore énergiquement de la radio, de la télévision, de la presse. Dans les universités, depuis l’examen d’entrée jusqu’au projet de diplôme : tout est exclusivement en ukrainien, et si la terminologie manque – débrouille-toi.

Dans les manuels scolaires de russe, la langue est totalement expulsée, réduite à une langue «  étrangère », à une langue facultative ; des programmes d’histoire, on a totalement extirpé l’histoire de l’État russe ; et, depuis les programmes de littérature, c’est à peine si l’on n’a pas retiré l’ensemble des classiques russes. On entend résonner des accusations telles que « l’agression linguistique de la Russie », ou « les Ukrainiens russifiés sont la cinquième colonne ». Ainsi commence non une élévation de la culture ukrainienne, mais un écrasement de la culture russe. Et on harcèle opiniâtrement l’Église orthodoxe ukrainienne, celle qui est restée fidèle au Patriarcat de Moscou, avec ses 70 % d’Ukrainiens orthodoxes…

La répression et la persécution fanatiques de la langue russe (que, dans les derniers sondages, plus de 60 % de la population d’Ukraine a reconnu comme étant leur langue principale) est une mesure simplement bestiale, et dirigée, en outre, contre la perspective culturelle de l’Ukraine elle-même.

soljenitsyne

“La défense de Sébastopol” d’Alexandre Dejneka, 1942

 

Sur la langue ukrainienne

En Galicie annexée, par un empoisonnement autrichien, on a fait pousser une langue ukrainienne dénaturée, non populaire, entrelardée de mots allemands et polonais…

Même la population ukrainienne ethnique, pour beaucoup, ne maîtrise ou n’utilise pas la langue ukrainienne. Il faudra donc traduire en langue ukrainienne tous les Ukrainiens natifs. Ensuite, manifestement, viendra la tâche de traduire en ukrainien les Russes aussi (et déjà, ce ne sera pas sans violence) ?

Ensuite : la langue ukrainienne ne s’est jusqu’aujourd’hui pas élevée, sur la verticale, jusqu’aux couches supérieures de la science, de la technique, de la culture – il faudra réaliser cette tâche aussi. Mais plus encore : il faudra rendre la langue ukrainienne incontournable aussi dans les relations internationales. Peut-être que toutes ces tâches culturelles exigeront plus d’un siècle ? Et d’ici là, nous lisons les nouvelles sur la persécution des écoles russes, sur la cessation de la diffusion de la télévision russe à certains endroits, et jusqu’à l’interdiction faite aux bibliothécaires de converser en russe avec leurs lecteurs – est-il possible que ce soit cela, la voie de développement de la culture ukrainienne ?

 

Sur les plans de l’Occident

La position anti-russe de l’Ukraine est précisément ce dont les États-Unis ont besoin. Les autorités ukrainiennes accompagnent complaisamment l’objectif américain d’affaiblir la Russie. Ainsi les choses ont-elles rapidement mûri jusqu’aux « relations particulières de l’OTAN et de l’Ukraine » et jusqu’aux exercices de la flotte américaine en mer Noire. Qu’on le veuille ou non, il vous revient en mémoire le plan de Parvus de l’année 1915 : utiliser le séparatisme ukrainien pour réussir à désorganiser la Russie…

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