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9 avril 2014

Israël - Charles Enderlin : le messianisme expliqué aux Français

Sur LE POINT

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Les mouvements messianiques israéliens sont devenus un des piliers de la vie politique et religieuse locale. Dans un livre, le journaliste lève le voile.

Des colons à Yitzhar, près de Naplouse, en 2000.

Des colons à Yitzhar, près de Naplouse, en 2000. © Menahem Kahana / AFP

La scène politique israélienne ne se limite pas aux deux parties de gouvernement qui se succèdent au pouvoir depuis l'indépendance du pays en 1948. Derrière le Likoud (à droite) et le Parti travailliste (plutôt à gauche) émergent de temps à autre des organisations chargées de porter au pouvoir un homme ou une idéologie. Ainsi, Kadima permit à Ariel Sharon de s'affranchir du Likoud, tandis que les religieux créent de temps à autre des structures ad hoc.

Mais un courant transcende depuis 1967 les débats politiques et religieux. Il se revendique du messianisme. Ses tenants affirment que les droits historiques et religieux valent titre de propriété pour l'État d'Israël.
Autrement dit, lorsque l'Ancien Testament et les textes sacrés mentionnent un lieu, un petit coin de désert, un cours d'eau, une montagne, une tombe, un arbre, celui-ci est de facto partie intégrante de l'État d'Israël.
La prééminence de ce pouvoir religieux ne peut que gêner, et contrecarrer le pouvoir politique...

Depuis quarante-cinq ans, le messianisme et le politique cohabitent rarement harmonieusement, mais font contre mauvaise fortune bon coeur. Menahem Begin prêta une oreille attentive aux idées messianiques qu'il utilisa avec opportunisme. Ce sont ces liaisons dangereuses que retrace dans Au nom du temple, un livre époustouflant, précis et très documenté, Charles Enderlin.

 

 

Une fuite en avant

Souvent inspirée par des rabbins, l'idée messianique défend farouchement la politique de colonisation de la Cisjordanie ou du Sinaï, et l'avènement du Grand Israël. Dans les années 1980, certains de ces penseurs revendiquèrent l'annexion d'une partie du Liban. On imputa à ces "idéalistes" les germes des massacres de Sabra et Chatila...
Charles Enderlin, correspondant permanent de France 2 à Jérusalem depuis 1981, montre le pragmatisme de ces mouvements capables de souffler le chaud et le froid, d'alterner modération et provocation.
Ils ont su habilement exploiter les vides ou les hésitations politiques et profiter des débordements et excès des extrémistes palestiniens.

Sans juger ni affirmer sans preuve, l'auteur convainc progressivement ses lecteurs que ce messianisme a progressivement abdiqué ses devoirs de modération pour ne trouver son salut et sa raison d'exister que dans la guerre, le pousse-au-crime et la peur qu'il peut susciter dans les pays limitrophes de l'État juif. Au nom du temple est le chaînon manquant nécessaire à la bonne compréhension de l'histoire récente politique et religieuse d'Israël et d'une partie du Moyen-Orient.

 

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