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29 avril 2014

UKRAINE - [Mensonge] Le (double) scandale des photos du New York Times

 Sur LES CRISES Blog d'Olivier BERRUYER

 

29 avr 2014

 

Encore une affaire de propagande mensongère des USA. Je rappelle qu’on a déjà eu Nulland expliquant que les USA avaient dépensé 5 Md$ en 20 ans pour “amener la démocratie en Ukraine”, puis la conversation de Nulland montrant (avec une PREUVE) que les USA complotaient pour composer le nouveau gouvernement ukrainien, puis le leak montrant que Ashton avait été informée qu’il y avait des choses troubles sur les morts de Maïdan, puis le chef de la CIA est venu à Kiev, puis le vice-président américain est venu à Kiev, etc.

Et là, encore, un pur mensonge de pure propagande pour justifier des sanctions, façon “armes de destruction massives en Irak”. Lamentable.

“De nouvelles sanctions, annoncées samedi par le G7, visent à “faire comprendre à la Russie que les actes de déstabilisation qui se déroulent en Ukraine doivent cesser“, a expliqué dimanche le président américain Barack Obama (envoyer McCain et Ashton encourager les manifestants place Maidan, ce n’était pas une déstabilisation de l’Ukraine en décembre, NUANCE). “Tant que la Russie suivra la voie des provocations plutôt que d’essayer de résoudre cette question par des moyens pacifiques et (de favoriser) une désescalade, il y aura des conséquences et ces conséquences iront crescendo“, a déclaré le conseiller adjoint américain à la Sécurité nationale Tony Blinken.”

Vous noterez qu’il n’y a à ce jour aucune PREUVE que la Russie soit pour quelque chose dans les troubles à l’Est du pays (et je pense même que personne ne contrôle vraiment ces nationalistes, pas plus que l’UE ne contrôlait les types de Svoboda pro-UE à l’Ouest). Parce que s’il y avait des preuves, vus nos médias, on ne parlerait que de ça. Et comme malgré la NSA, les USA n’ont rien sorti, je pense qu’il n’y a rien. Ce qui ne m’étonne pas, car ce n’est pas l’intérêt stratégique de Poutine de déstabiliser l’Ukraine à ce stade…

Mais ce n’est pas grave, les USA viennent de nouveau de sanctionner la Russie (liste détaillée ici) – qui, face aux humiliations répétées de ces maniaques, va évidemment devoir répondre.

Je me demandais depuis 5 ans comment la crise exploserait : je me dis de plus en plus qu’on a peut-être trouvé la dynamite avec l’Ukraine. À suivre….

P.S. le maire de Kharkov s’est fait tirer dessus hier, mais cela n’a aucune importance. Cela aurait été le maire de Lviv, tous les médias en parleraient en Une – en accusant même Poutine à demi-mots…

 

L’article du New-York Times du 20/04/2014 : Des photos relient des hommes masqués dans l’Est de l’Ukraine à la Russie

(traduit en exclusivité pour ce blog – source NYT)

Article en UNE

Par ANDREW HIGGINS, MICHAEL R. GORDON and ANDREW E. KRAMER

Pendant deux semaines, les mystérieux insurgés armés et bien équipés, désignés sous le nom d’« hommes en kaki » ont pris le contrôle de sites gouvernementaux ville après ville, déclenchant une vague d’agitation séparatiste dans l’Est de l’Ukraine. Des dénégations énergiques du Kremlin ont suivi de peu chaque accusation par des officiels ukrainiens que le monde était témoin d’une invasion furtivement menée par des troupes russes. 

Des photographies et signalements de l’Est de l’Ukraine, avalisés par l’administration Obama dimanche dernier suggèrent que beaucoup de ces hommes en kaki sont effectivement des membres des forces armées ou du renseignement russe – équipés de la même manière que les forces spéciales russes impliquées dans l’annexion de la Crimée en février. Certains des hommes photographiés en Ukraine ont été identifiés sur des photos de soldats russes clairement prises dans des circonstances différentes. 

De plus, les services de sécurités ukrainiens ont identifié l’un des Russes signalé comme actif parmi les hommes en kaki comme Igor Ivanovitch Strelkov, un opérationnel russe du renseignement militaire, la cinquantaine bien tassée. Il aurait  une longue expérience dans les services clandestins de la Direction générale des renseignements (GRU) de l’État-major des forces armées russes, tout dernièrement en Crimée en février et mars, et maintenant dans la ville de Sovyansk dans l’est de l’Ukraine. 

« Il y avait un large consensus concernant le lien entre la Russie et certains des miliciens armés dans l’est de l’Ukraine, et les photographies présentées par les Ukrainiens la semaine dernière ne font que confirmer cela, c’est pourquoi les officiels des Etats Unis ont continué à défendre ce point de vue, » déclarait Jen Psaki, le porte-parole du Département d’Etat des États-Unis dimanche 20 avril. 

La question du rôle de la Russie dans l’Est de l’Ukraine a un rapport direct sur l’accord obtenu jeudi entre les diplomates russes, ukrainiens, américains et européens pour calmer la crise. Des officiels américains ont dit que la Russie serait tenue responsable de l’évacuation des bâtiments administratifs ukrainiens par les milices pro-russes [sic.], et qu’elle pourrait se voir imposer de nouvelles sanctions si les termes de l’accord n’étaient pas respectés. 

Le Kremlin insiste sur le fait que les forces russes ne sont en aucun cas impliquées, et que M. Strelkov n’existe même pas, du moins, pas en tant qu’agent russe envoyé en Ukraine avec l’ordre de provoquer des troubles. « Cela n’a aucun sens », déclara le président Vladimir Poutine jeudi pendant une session de questions-réponses de 4 heures à la télévision russe. « Il n’y a pas d’unités russes, de forces spéciales, ou d’instructeurs dans l’Est de l’Ukraine. » Les activistes pro-russes qui ont pris le contrôle des bâtiments administratifs nient également recevoir de l’aide de militaires russes ou d’agents du renseignement. 

Mais masquer l’identité de ses forces, et atténuer les chances d’une dénonciation internationale  est un axe central de la stratégie russe, développée au cours d’années de conflit dans l’ancienne sphère soviétique [sic.], disent les officiels ukrainiens et américains. 

John R. Schindler, un ancien officier du contre-espionnage de la NSA (National Security Agency), qui enseigne maintenant à l’Ecole de Guerre Navale (Naval War College), appelle cela une « guerre spéciale » : un mélange d’espionnage, de subversion, et parfois même de terrorisme pour atteindre ses fins politiques sans avoir à mener une guerre conventionnelle. 

Et dans un article de l’année dernière dans lequel il définissait ce terme, M. Schindler faisait remarquer qu’un pays, la Russie, excellait particulièrement dans ce genre de « guerres spéciales »,  comme l’attestait sa première guerre de l’époque post-soviétique pour reprendre le contrôle de la Tchétchénie en rébellion : au cours de celle-ci la Russie envoya une colonne de véhicules blindés transportant des soldats russes se faisant passer pour des Tchétchènes pro-Moscou en 1994. 

Le talent des Russes en matière de « maskirovka » (guerre déguisée) est devenu encore plus évident sous la présidence de M. Poutine, un ancien officier du K.G.B dont les plus proches conseillers sont pour la plupart issus de la même agence de renseignement soviétique. 

Pendant près de deux mois, le nouveau gouvernement ukrainien chancelant a été confronté à des fantômes, d’abord en Crimée, et maintenant dans l’Est de l’Ukraine, où des activistes pro-russes auparavant minoritaires ont vu leur chance tourner grâce à l’arrivée petits groupes d’hommes masqués lourdement armés. 

Dans la ville de Slovyansk, à l’Est du pays, sous le contrôle d’insurgés pro-russes depuis maintenant plus d’une semaine, les hommes en kaki ont travaillé dur pour se mélanger à la population locale, mais en laissant tomber le masque à plusieurs reprises, apparemment pour signaler clairement qu’une tentative de reprendre le contrôle par les forces armées ukrainiennes risquerait de faire s’abattre la colère de l’armée russe sur celles-ci. [sic.] 

Les forces contrôlant cette ville et les autres zones maintenant aux mains des séparatistes rebelles vont de soldats masqués clairement professionnels [NdT : pas autant que Secteur Droit quand même ?] et autres groupes indisciplinés en tenue de camouflage avec fusil en bandoulière, aux adolescents en short, portant des battes de base-ball ou des couteaux de chasse. La plupart du temps, seuls les locaux endurcis sont visibles dans les rues. 

Mais lorsqu’une femme se faufila jusqu’à l’un des insurgés masqués en armes sur la place centrale de la ville la semaine dernière, et lui demanda d’où il venait, elle reçut une réponse qui résumait bien la  dissimulation déroutante et constamment en mouvement de la Russie. L’homme armé répondit initialement qu’il était « de Russie » [NdT : pas très futé le Russe en opération secrète…], mais poussé à donner plus d’explication, ajouta de façon évasive qu’il était « de Nouvelle Russie », un terme depuis longtemps inusité, remontant à l’époque des Tsars, ressuscité la semaine dernière par Poutine pour désigner une grande part de l’Est et du sud de l’Ukraine. 

Lorsque la femme lui demanda ce qui se passerait si l’armée ukrainienne attaquait, il répliqua : « Nous n’avons qu’à tenir 24h pour contenir l’incendie, après cela, une armée d’un million d’hommes sera ici ». [NdT : pas très futé le Russe en opération secrète, bis…], 

Lorsqu’une colonne de blindés ukrainiens approcha de la ville mercredi dernier, et se rendit rapidement, un groupe d’hommes en kaki disciplinés apparut subitement sur la scène, pour monter la garde. Au cours des heures qui suivirent, plusieurs d’entre eux dirent aux spectateurs de la foule qui leur était favorable qu’ils étaient Russes [NdT : pas très futé le etc…]. Ils se firent photographier aux côtés d’eux et conduisirent un véhicule de transport de troupes blindé en cercle pour faire plaisir à la foule. 

« Il est difficile de comprendre comment des groupes d’insurgés armés seraient soudainement apparus au sein de la population de l’Est de l’Ukraine et auraient systématiquement commencé à occuper des bâtiments administratifs » écrivait le Général Philip M. Breedlove, le commandant suprême des forces de l’OTAN, sur un article de blog de la page web de l’alliance. [Ndt : ils ont peut-être regardé EuroMaïdan à la télé ?] 

« C’est difficile à comprendre car c’est tout simplement faux. Ce qui est en train de se passer dans l’Est de l’Ukraine est une opération militaire bien planifiée et bien organisée, et nous estimons qu’elle est exécutée sous la direction de la Russie. » 

Ses arguments, cependant, étaient principalement des présomptions: des insurgés armés pro-russes « exhibant un équipement et un entraînement militaires révélateurs » ; ils manipulent leurs armes tels des soldats professionnels et non comme de nouvelles recrues d’une force spontanée « d’auto-défense » ; ils portent des armes et des équipements qui sont principalement des armes de dotation de l’armée russe, et non de l’équipement que des « civils seraient en mesure d’acquérir en grand nombre. » Le général Breedlove concéda que ces points, pris séparément pouvaient ne pas prouver grand-chose, mais « une fois pris ensemble, l’histoire est claire » 

Le scepticisme montant que rencontrent les dénégations de la Russie est aussi dû à M. Poutine lui-même, qui après avoir nié avoir le moindre lien avec les hommes armés ayant saisi les bâtiments administratifs et mis sous blocus les bases militaires ukrainiennes de Crimée, changea sa version de l’histoire la semaine dernière et dit : « Bien sûr, des soldats russes ont appuyé les forces d’auto-défense de Crimée. » [Ndt : Crimée, base militaire avec 15 000 militaires russes, louée 5 Md$ par an par la Russie à l’Ukraine] 

Des preuves supplémentaires de l’implication de la Russie dans les événements de l’Est de l’Ukraine sont contenues dans un dossier de photographies fournies par l’Ukraine à l’Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE), l’organisation dont le siège est à Vienne supervise maintenant la situation à Donetsk et dans les autres parties du pays. Des photos d’insurgés armés non identifiés prises dans l’Est de l’Ukraine y figurent, ainsi que des photos plus anciennes de ce qui semble être les mêmes hommes apparaissant dans une photo de groupe d’une unité militaire en Russie. 

L’un des jeux de photos montre ce qui semble bien être le même homme en armes, sur des images prises lors de l’annexion de l’Ukraine, et plus récemment à Slovyansk. Sur une autre figure un homme barbu et corpulent photographié à Slovyansk le 14 avril, portant une tenue de camouflage sans insigne. Six ans plus tôt, il avait été photographié lors de l’invasion de la Géorgie par la Russie, avec un blason des forces spéciales sur le bras gauche. 

Un autre personnage important dans l’argumentaire de l’Ukraine contre la Russie est M. Strelkov, l’officier du renseignement militaire présumé dont Kiev dit qu’il aurait pris part à une opération clandestine russe pour préparer l’annexion de la Crimée, et plus récemment, à une action d’insurrection à Slovyansk. 

Aucune photographie de M. Strelkov n’a encore été présentée, mais le Service de Sécurité d’Ukraine, l’organisation héritière de ce qui était auparavant la branche locale du K.G.B en Ukraine a divulgué un dessin de ce qu’elle dit être son visage. [NdT : non, on n’invente rien] 

L’agence de sécurité l’a d’abord identifié publiquement la semaine dernière, après avoir réalisé un enregistrement audio de ce qu’elle dit être une communication interceptée entre des agents russes dans l’Est de l’Ukraine, et leurs supérieurs en Russie. 

Dans l’enregistrement, on peut entendre un homme nommé Strelok – dont les services ukrainiens disent qu’il s’agit de M. Strelkov – et d’autres discuter d’armes, de barrages routiers, et de comment tenir les positions capturées dans et près de Slovyansk avec un supérieur en Russie. 

On peut entendre le supérieur, clairement anxieux de garder secret le rôle de la Russie, donner à ses hommes en Ukraine l’ordre de ne pas s’identifier, et de trouver quelqu’un avec un accent ukrainien qui pourrait donner une interview à une chaîne de télévision russe. Il était très important, dit-il, de déclarer à cette occasion que tout ce que les insurgés pro-russes voulaient étaient la « fédéralisation », ou des modifications constitutionnelles pour donner plus d’autonomie à l’Est de l’Ukraine. 

Des analystes militaires disent que les tactiques russes montrent une finesse troublante indiquant une planification de longue date. 

« Les Russes ont utilisé des forces très spécialisées et très efficaces » dit Jacob W. Kipp, un expert sur l’armée russe et ancien directeur adjoint de l’Ecole des Etudes Militaires Avancées de l’armée américaine (United States Army’s School of Advanced Military Studies ) à Fort Leavenworth, dans le Kansas. 

« Ils ne supposent pas que les civils vont encombrer le champ de bataille, ils supposent qu’ils seront là », dit-il. « Ils sont entraînés à opérer dans ce genre d’environnements. »

(traduit en exclusivité pour ce blog – source NYT)

 

 

 

[Contre-propagande] Les photos de propagande du New York Times sur l’Ukraine sont démasquées

Les photos de propagande publiées dans le New York Times ont été reproduites dans Le Monde, le soi-disant journal de référence français. Lire ci-dessous une analyse du rôle du New York Times.

Un jour seulement après que le New York Times a publié à la Une un rapport prétendant montrer l’implication des Forces spéciales russes dans les manifestations en Ukraine orientale, son reportage intitulé « Des photos établissent un lien entre des hommes masqués en Ukraine orientale et la Russie, » a été démasqué comme étant une pure invention.

Le Times a imprimé des images à basse résolution de combattants, portant soi-disant des insignes russes alors qu’ils se trouvaient en Géorgie, puis, plus tard, en tant que manifestants dans l’Est de l’Ukraine, tout en affirmant qu’il s’agissait des mêmes hommes, et prouvant ainsi l’existence d’une intervention armée russe en Ukraine. Ceci était fondé sur une escroquerie grossière qui a tout d’abord été signalée par un commentateur sur un lien affiché sur Reddit. Les photos publiées dans le Times sont des versions sous-échantillonnées d’images à plus haute résolution qui circulent en ligne, et qui montrent que les hommes figurant sur les différentes images n’étaient en fait pas les mêmes.

Il est très vite devenu évident que les affirmations du Times prétendant prouver que des soldats russes dirigeaient les manifestations en Ukraine orientale contre le régime pro-occidental de Kiev n’avaient aucun sens.

La BBC a comparé les images à haute résolution de deux hommes barbus que le Times prétend faussement être un seul et même combattant. La BBC conclut, « Sur les photos de 2014, la barbe grisonnante de l’homme semble être noire tandis qu’il y a six ans en Géorgie, l’homme plus mince, que l’on voit, a une barbe rousse. »

Elle a aussi fait remarquer que les insignes des Forces spéciales russes figurant sur les uniformes de ces hommes et repérés par le Times comme preuve qu’il s’agit bien de soldats russes, « peuvent s’acheter sur Internet pour moins de 5 dollars. »

A la question de savoir si ces images « prouvent quoi que ce soit, » la BBC conclut : « On ne peut pas affirmer avec certitude qu’on a vraiment affaire à des Forces spéciales russes, comme le soutiennent les Ukrainiens. »

Pour publier ces fausses accusations, le Times a collaboré étroitement avec le gouvernement américain qui avait reçu ces photos du régime pro-américain non élu de Kiev et les avaient « confirmées » avant de faire suivre. Cependant, lors d’un point presse la porte-parole du Département d’Etat américain, Jen Psaki, que le New York Times cite dans son article, a indiqué que le gouvernement était conscient que ces photos ne constituaient pas une preuve de ce qui était affirmé.

Lorsqu’on lui a demandé avec insistance si elle était sûre que les photos montraient des individus liés à la Russie, Psaki a répondu : « Ce que nous voyons sur ces photos qui ont, encore une fois, circulé dans les médias internationaux, sur Twitter et qui sont accessibles au public, c’est qu’il y a des individus qui visiblement semblent avoir un lien avec la Russie. Nous l’avons dit publiquement maintes et maintes fois. Je vous laisse tirer vos propres conclusions quant à savoir s’il s’agit d’individus qui ressemblent ou non à ceux photographiés lors d’autres événements. »

Lors du point presse, un journaliste avait contesté que l’on puisse appeler ceci une « preuve » et demandé, « Pensez-vous que c’est une preuve qui serait valable au tribunal ? »

Psaki a répondu, « Je ne pense pas que ce soit légal, nous ne faisons pas ici un procès devant le tribunal. Nous montrons simplement que c’est une preuve photographique qui indique le lien dont nous parlons, depuis des semaines maintenant. »

Le journaliste a demandé, « Vous pensez que c’est la preuve d’un lien, ou que c’est juste…, ou bien est-ce que présumez simplement que c’est un signe de plus de ce lien ? »

Psaki a répondu, « C’est un signe de plus. »

En fait, le Times a cherché à induire en erreur ses lecteurs, en présentant sans discernement des photos manipulées fournies par ses contacts au Département d’Etat.

Au moment de transmettre les images au Times, Washington savait pertinemment qu’elles ne prouvaient absolument rien, et qu’elles n’étaient rien de plus qu’un nouvel objet de propagande à l’appui de ses accusations, à ce jour infondées, d’une implication russe en Ukraine. Le gouvernement Obama comptait sur le Times pour publier les photos et jeter de l’huile sur le feu de la campagne médiatique visant à dénoncer la Russie, sans prendre la peine de vérifier si le matériel était exact ou s’il prouvait quoi que ce soit.

Il y a une décennie, la journaliste du Times Judith Miller avait été le relais pour la diffusion de mensonges selon lesquels l’Irak disposait d’armes de destruction massive (ADM), ce qui avait déclenché une énorme campagne médiatique qui avait préparé le terrain pour l’invasion américaine de l’Irak.

Aujourd’hui, les mensonges que le Times nous sert comme des informations pourraient provoquer une guerre avec la Russie qui est une puissance nucléaire. En fabriquant les preuves d’une implication de la Russie en Ukraine orientale, le Times est en train de fournir des munitions politiques aux appels, en Ukraine et au sein des puissances impérialistes occidentales, en faveur d’une répression militaire contre les manifestations en Ukraine orientale, région qui abrite une importante population russe. Ceci pourrait entraîner une intervention militaire en Ukraine orientale de la part de Moscou afin de mettre fin à la répression et un affrontement entre la Russie et l’Ukraine qui impliquerait les puissances occidentales.

Les inventions du Times ont aussi servi à occulter le fait que ce conflit est né de la décision prise par Washington et ses alliés européens de renverser, en février dernier, lors d’un coup d’Etat mené par les fascistes le précédent régime ukrainien qui était aligné sur la Russie. Le régime pro-occidental non élu de Kiev se heurte à présent à une opposition populaire considérable dans les régions pro-russes de l’Est de l’Ukraine. C’est cette politique agressive des puissances occidentales qui alimente cette confrontation explosive en Ukraine orientale.

Les employés du Times impliqués dans cet article, comme Judith Miller avant eux, reflètent l’intégration croissante des médias au sein de l’Etat.

Henry Kissinger, secrétaire d’Etat sous le président Richard Nixon, était intervenu personnellement il y a quatre ans pour tenter d’obtenir un visa pour la Chine pour Andrew Higgins, principal auteur de l’article du Times. Higgins n’a plus le droit d’entrer en Chine depuis 1991. En effet après un reportage sur le massacre de la place Tian’anmen, on avait retrouvé dans sa mallette des documents officiels chinois et il avait été expulsé du pays.

Dans la crise actuelle, le reportage de Higgins sur l’Ukraine vise surtout à minimiser les dangers que posent les forces fascistes que Washington et ses alliés européens ont mis en place à Kiev et à diaboliser la Russie. Un article tout particulièrement infect publié le 8 avril et intitulé « Pour les Juifs ukrainiens, le plus gros problème c’est Poutine, pas les pogromes, » attaque l’idée que ces groupes fascistes représenteraient un quelconque danger pour la population juive en Ukraine.

Les milices de Secteur droit et du parti fasciste Svoboda occupent des postes clé au sein du régime non élu de Kiev et glorifient des forces fascistes de l’époque de la Deuxième Guerre mondiale, telle l’Organisation des nationalistes ukrainiens (OUN) de Stepan Bandera, qui s’était allié aux nazis durant l’holocauste ukrainien. Et pourtant, selon Higgins, de telles organisations seraient bien moins dangereuses pour le peuple ukrainien que le gouvernement russe.

« Même Secteur droit, une coalition d’organisations ultranationalistes et dans certains cas néo-nazies, a fait un effort pour se distancer de l’antisémitisme, » écrit Higgins. « Fin février, son dirigeant Dmytro Yarosh, a promis durant une réunion avec l’ambassadeur d’Israël à Kiev de combattre toutes les formes de racisme. »

La tentative de Higgins de dissimuler le caractère droitier du régime de Kiev est conforme aux dénonciations actuelles de la Russie, fabriquées de toutes pièces par le Times et soutenant de façon éhontée l’intervention de l’impérialisme occidental en Ukraine.

Par Alex Lantier, wsws.org
23 avril 2014

 

 

Les “preuves”

Il y a 3 jeux de photos du New York Times.

Voici le premier jeu - avec le texte  :

L’Ukraine fournit la preuve de la présence de militaires russes dans les troubles civils 

Le gouvernement ukrainien a fourni ces photos la semaine dernières à l’OSCE (Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe, dont le siège est à Vienne). L’Ukraine déclare que ces photographies attestent que les insurgés armés qui auraient pris le contrôle de bâtiments administratifs dans l’Est de l’Ukraine sont des combattants russes. Le Département d’Etat américain, qui avait également soutenu qu’il y avait une ingérence russe en Ukraine indique que cette preuve est convaincante. [NdT : ce doit être le même service qui s'est occupé de l'Irak en 2003]

  

Légende : Un soldat des forces spéciales, en haut avec une barbe, lors du conflit avec la Géorgie en 2008, et en Ukraine, cette année.

Quand on recherche sur Internet (Google Images est ton ami, cher New York Times !), on retrouve les photos en haute résolution (bah oui pas de bol que ces belles “images convaincantes” soient floues au XXIe siècle où le moindre briquet possède désormais un appareil photo 5 millions de pixels…). Ca donne ceci :

Je crois que c’est clair : c’est (presque) le même homme (il a une barbe, on vous dit !!!!).

Deuxième jeu de photos du New York Times :

Légende : “Photo de groupe prise en Russie Ces soldats, que l’on voit dans une photo de groupe d’une unité de reconnaissance prise en Russie, ont ensuite été photographiés opérant dans des villes de l’est de l’Ukraine.”

Celui-là est véridique, je dois bien le reconnaitre : le groupe d’hommes qu’on voit à gauche est bien le même qu’on voit à droite.

La preuve sur cette photo prise en Ukraine :

Bon, après, ce n’est pas très surprenant.

Le tout est de trouver l’original de la photo floue du NY Times (rôôô toujours ce flou) :

Ah, tiens, cette fois, on s’aperçoit que le gouvernement ukrainien l’a retaillée fortement, en haut et en bas. Observez surtout comment elle a été coupée en bas, de façon étrange par rapport au type cerclé de jaune qu’on souhaitait mettre en avant dans le NY Times (il perd la moitié de son corps dans la coupe). Ce n’est pas logique de couper aussi court – surtout que l’originale semble encore plus effrayante…

Comparons alors les 2 photos :

Vous voyez le petit souci, la cause de la coupe sauvage ? Le sol ! C’est le même. avec les mêmes arbres ! Les 2 photos ont été prises au même endroit, et donc sans doute le même jour !!

Bref, c’est sûr que les deux groupes sont les mêmes, puisque les deux photos sont les mêmes ! Mais c’est sûr que si le gouvernement ukrainien coupe, floute et dit que la première photo a été prise en Russie (PREUVE ???), on peut démontrer beaucoup de choses comme ça… D’ailleurs, il suffirait même de dire qu’elle a été prise à Bruxelles pour y voir la main de Van Rompuy…

Commode comme méthode…

Troisième jeu de photos du New York Times :

 

                 Forces d’autodéfense du Donbass. // Forces spéciales russes

L’équipement, incluant les casques, utilisés par les forces d’auto-défense du Donbass apparaît comme similaire à celui des forces spéciales russes.

L’Ukraine dit que le même soldat a été identifié en Crimée et à Slovyansk :  Cagoule / Uniforme / Gants / Cartouchières / Pantalon

Bon, là, pas besoin d’en rajouter, l’original se suffit à lui-même… C’est le même soldat parce qu’il a la même cagoule et les mêmes gants sur des photos floues, comment dire… ? Fallait oser…

Voilà donc comment naissent des guerres…

« La première victime d’une guerre, c’est la vérité. » [Hiram Johnson, sénateur américain, 1917]

 

 

 

 

Épilogue

Bon, ben, ça s’est vu du coup…

Alors le New York Times a dû y revenir – sans présenter d’excuses, bien évidemment…

Mais avec courage, deux jours après, en petit en page 9 (c’était à la Une cette bouse pour mémoire…), 2 des 3 auteurs reconnurent le petit problème.

L’artcile commence très étrangement : “Une collection de photographies dont l’Ukraine indique qu’elles démontrent la présence des forces russes dans la partie orientale du pays, et que les États-Unis a cité comme preuve de l’implication de Russie, a subi un examen approfondi.” Cela fait plaisir – d’ailleurs, un journaliste le fait généralement AVANT de publier les photos, surtout dans un contexte de conflit aussi dangereux…

Mais le mieux, est qu’ils n’indiquent pas clairement que les photos de leur artcile sont toutes du pipeau, et en varient même pas dans la conclusion. Une pépite !
Examen des photos censées relier des unités russes à l’Ukraine

Par MICHAEL R. GORDON et ANDREW E. KRAMER – 22 avril 2014

Une collection de photographies dont l’Ukraine indique qu’elles démontrent la présence des forces russes dans la partie orientale du pays, et que les États-Unis a cité comme preuve de l’implication de Russie, a subi un examen approfondi. 

Certaines des photos ont également été fournies par les autorités américaines au secrétaire d’État John Kerry pour qu’il puisse les montrer quand il a rencontré à Genève jeudi dernier ses homologues de l’Union européenne, de la Russie et de l’Ukraine . 

Une série de photographies illustre ce que l’Ukraine a décrit comme un « soldat des forces spéciales russes identifiés dans Slovyansk et Kramatorsk lors de l’assaut de bâtiments administratifs. » 

Vyachislav Ponomaryov , le maire de facto de Slovyansk , qui a été désigné à ce poste par des militants pro-russes , a reconnu lors d’une conférence de nouvelles mardi que des hommes armés étaient venus dans son village de l’extérieur Ukraine mais a nié avec véhémence qu’ils étaient des forces spéciales russes. 

« Pas un seul militaire de la Fédération de Russie ne se trouve sur le territoire de Slovyansk », a déclaré M. Ponomarev. 

« Nous n’avons aucun contact direct avec les services spéciaux de la Fédération de Russie » dit-il. Toutes les personnes que vous voyez ici dans la milice sont mes amis, mes frères, mes alliés dans la bataille contre le fascisme. Nous avons des bénévoles qui sont venus nous de la Moldavie, de la Russie, de la Biélorussie, du Kazakhstan, du Caucase du Nord. » 

Une autre série de photographies dans la présentation ukrainien montre un homme en uniforme avec une longue barbe qui a été photographié cette année dans Slovyansk et Kramatorsk et qui , affirment les Ukrainiens, a également été photographié lors d’opérations de combat russes en Géorgie en 2008 , portant un patch des forces spéciales .

Interrogé sur le soldat, M. Ponomarev a dit qu’il était un ami proche, mais a ajouté qu’il ne savait pas si l’homme, qu’il a refusé de nommer, avait combattu en Géorgie. 

« Je ne peux pas l’exclure », a-t-il dit dans une interview . « Il a un bon fond. Il est l’un de mes vieux amis. J’ai de bons amis en Ossétie du Sud et à Grozny. » 

Certains observateurs se demandent si l’homme photographié en Géorgie est la même personne photographiée dans l’Est de l’Ukraine. [SIC !] 

Une autre question a été soulevée sur une photo d’un groupe d’hommes en uniforme qui sont identifiés dans la présentation ukrainienne comme un « groupe de sabotage – reconnaissance » qui relève de « l’État-major général des forces armées russes. » 

La présentation ukrainienne à l’OSCE ne permet pas d’identifier où la photo de groupe a été prise, mais affirme qu’un soldat identifié a été impliqué dans des opérations dans l’Est de l’Ukraine. [Re-SIC !] 

Un ensemble de documents d’information américains qui a été préparé pour la réunion de Genève affirme que la photographie a été prise en Russie. Les mêmes hommes sont également présentés sur les photos prises en Ukraine. Leur apparition dans les deux photographies a été présentée comme preuve de l’implication russe dans l’Est de l’Ukraine. L’ensemble a été plus tard fourni par les autorités américaines pour le New York Times, qui comprenait la description de la photo du groupe dans un article et sa légende qui ont été publiés lundi. 

Les allégations occidentales que la Russie est intervenue en Ukraine sont basées sur l’analyse de l’OTAN des tactiques employées par les groupes armés dans l’Est de l’Ukraine ; sur l’’affirmation par l’Ukraine qu’elle a arrêté plusieurs officiers de renseignement russes ; sur les témoignages de résidents locaux et les informations des médias ; et sur des informations secrètes. Mais le différend sur la photo du groupe a jeté un nuage au-dessus d’un élément particulièrement saisissanteet très médiatisé de la preuve.                                  

Maxim Dondyuk, un photographe indépendant qui travaillait dans Slovyansk principalement pour le magazine Russian Reporter, a déclaré qu’il avait pris la photo de groupe là-bas et qu’il l’a postée sur son compte Instagram. 

« Elle a été prise à Slovyansk » a-t-il dit dans un entretien téléphonique. « Personne ne m’a demandé la permission d’utiliser cette photo. » 

Jen Psaki, une porte-parole du département d’Etat, a reconnu que l’affirmation selon laquelle la photographie dans les documents d’information américains avaient été prise en Russie était incorrecte. Mais elle a dit que la photo a été incluse dans une « ébauche » d’un paquet d’information et que l’information a été corrigée depuis. Cette photographie, dit-elle, n’était pas parmi celles qui ont été présentées par M. Kerry à Genève. 

Pourtant, Mme Psaki a affirmé qu’il y avait des informations classifiées (secret-défense) et non classifiées considérables [RE-RE-SIC !] qui a conduit les États-Unis et ses alliés occidentaux à « établir une connexion entre les Russes et les militants armés » dans l’Est de l’Ukraine. 

« Nous n’avons pas l’ombre d’un doute à propos de cette connexion », a-t-elle déclaré.

Source : New York Times

Bref, du GRAND journalisme !

Conclusion : continuons à soutenir et croire aveuglément le gouvernement ukrainien – ce sont des gens de CONFIANCE ! (pas comme Poutine…)

Catégories : Crise Politique Tags :  

19 réponses à [Mensonge] Le (double) scandale des photos du New York Times
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Commentaires
B
Quels débiles, ces (Russes ?) Ricains ! Ils ne sont même pas capables de faire du bon boulot de propagande. C'est aussi amusant que Ben Laden, qui est mort un certain nombre de fois selon l'humeur de ces messieurs. Et comme ils ont jeté le (un) corps à l'eau, ils ne peuvent plus recommencer. C'est ballot.
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