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1 mai 2014

Vote du plan d’austérité : pari gagné pour Valls, mais perdu pour la France

Sur GAULLISTE LIBRE

 

 

jeudi 1 mai 2014

 

Vote du plan d’austérité : pari gagné pour Valls, mais perdu pour la France


L’aile gauche du PS joue au bon flic
C’est un commentateur du blog, rebondissant sur un papier, qui m’a suggéré cette image, assez juste. Car au final, les abstentionnistes ont suffisamment montré leur différence pour pouvoir dire qu’ils ne sont pas pleinement solidaires du plan d’austérité. Mais ils ne sont pas allés assez loin (voter contre) pour se fâcher contre l’appareil socialiste et mettre en danger leur investiture et à risque l’approbation du texte. En fait, alors que le gouvernement exécute, comme il le peut après la campagne, les basses œuvres néolibérales, l’aile gauche regarde, compatissante, le peuple français en lui disant qu’elle n’est pas complètement d’accord. Mais elle a laissé passer le texte (l’abstention étant ici plus un « oui mais » qu’autre chose) contre des modifications à la marge (environ 1% du montant du plan).
En promettant de taper 1% moins fort, Manuel Valls a ainsi obtenu que son aile gauche ne se mette pas en travers de son chemin, ce qui en dit long sur les convictions réelles de cette « aile gauche ». On peut même se demander si la tragi-comédie des derniers jours n’a pas été orchestrée par Matignon et l’Elysée tant cela les sert tous. Cela montre que la majorité s’étend des frontières du centrisme à celles du FG. Cela donne une caution sociale aux abstentionnistes et, en modifiant un peu son plan, une touche d’humanisme à Valls. D’ailleurs, l’UMP était bien gêné aux entournures, l’appel à un plan deux fois et demi plus important, de 130 milliards (financé on ne sait comment dans le détail) ayant été publiquement refusé par deux figures du mouvement, François Baroin et NKM. Le PS fonce au centre toute !
Un très mauvais plan
Il faut noter que l’ensemble des députés du MRC, le mouvement de Jean-Pierre Chevènement, n’a pas eu la timidité de l’aile gauche du PS, et a voté contre ce mauvais plan, comme Nicolas Dupont-Aignan. Car sur le fond, comme le note Paul Krugman, « il ne rompt pas avec l’orthodoxie destructrice de l’Europe et son parti pris d’austérité ». La logique même du plan est totalement absurde. Les variations de l’euro, toujours aussi cher peuvent du jour au lendemain ruiner l’ensemble des efforts faits, comme cela s’est déjà passé avec le CICE. Les efforts de la France sont d’autant plus illusoires que notre voisin immédiat, l’Espagne, est allée plus loin que nous et restera donc plus compétitive… Ce plan, c’est un retour en arrière catastrophique aux politiques menées par Pierre Laval au milieu des années 1930.
Car fondamentalement, la logique même de faire de la course à la compétitivité la priorité du gouvernement, par delà l’incohérence crasse que cela représente pour un gouvernement qui se dit de gauche, est plus que suicidaire. Comment peut-on rentrer dans cette logique alors que le coût du travail en France est 5 à 20 fois supérieur à celui de l’Europe de l’Est, de l’Afrique du Nord ou d’une partie de l’Asie. A moins de diviser le SMIC par 5, notre pays ne sera plus jamais compétitif sur les coûts. C’est ce qui explique les récentes offensives du « socialiste » Pascal Lamy et du Medef contre le SMIC d’ailleurs. Dans ce cadre, nous ne pouvons aller que vers plus de chômage et moins de pouvoir d’achat.
Ce faisant, les abstentionnistes de mardi laissent faire une politique monstrueuse socialement et stupide économiquement. Ils ont préféré leur petit confort, comme le pressentait bien François Hollande, à la France et aux Français. Décidemment, il n’y a strictement rien à espérer du Parti « Socialiste ».
  1. Et Valls ne pose pas la bonne question: pourquoi l'euro est-il une monnaie flottante? Qui l'a décidé ainsi? Dans les temps jadis, avant la domination bancaire sur le monde exercée par l'argent-dette, les pièces jaunes étaient en or et les pièces blanches en argent et leur valeur correspondait au poids du métal. Les Soros et compagnie pouvaient se brosser...
    Si on voulait creer de la monnaie, il fallait de l'or ou de l'argent.
    Je suis prêt à parier que d'aucuns envisagent de revenir à ce type de monnaie et vont même plus loin en envisageant d'abandonner le système des reserves fractionnaires. Adieu les enrichissements sans cause...

    Répondre
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  2. Revenir à l'or, c'est la déflation assurée, une solution encore pire que l'Euro...

  3. Répondre
  4. A noter pour etre complet sur les partis heterodoxes de Gauche que la député du Calvados Isabelle Attard ex-EELV desormais Nouvelle Donne a également voté contre le plan, comme elle avait déja voté contre la confiance.

    Talisker.

    Répondre
  5. Quelque chose qui doit passer par-dessus les têtes de Manuel Valls et d’autres, relevé par Jean-Marc Vittori :

    Le stupéfiant sacrifice de la France pour sauver l’Europe :

    http://www.lesechos.fr/economie-politique/france/actu/0203427762401-le-stupefiant-sacrifice-de-la-france-pour-sauver-l-europe-662856.php

    Heureusement que la France est là pour sauver l'Europe :

    http://videos.lesechos.fr/news/graphiques-vittori/heureusement-que-la-france-est-la-pour-sauver-l-europe-les-graphiques-de-vittori-40-3362445206001.html

    Les sacrifices par dévaluation interne des pays en difficulté de la zone euro ont contribué à l’accroitre l’excédent de la balance courante de celle-ci actuellement à 3% du PIB, ce qui pousse à la hausse le taux de change de l’euro dans le régime des changes flottants. Si à son tour la France cesse de jouer le rôle de « consommateur en dernier ressort » dans la zone euro en faisant elle aussi une dévaluation interne pour tenter de respecter le traité budgétaire européen, l’excédent courant de la zone euro va être de plus en plus important, ce qui va pousser l’euro encore plus à la hausse, peut-être vers 1,50 par rapport au dolar. Or on sait que les pays qui ont été confronté à des situations de crise gravissimes, que ce soit la Suède dans les années 90 ou même le Royaume-Uni lors de la crise de 2007 – 2008, sont passés par des dévaluations (ou dépréciation de la monnaie en change flottant), dans le cadre de la stratégie de sortie de crise qu’ils ont plus ou moins réussi, dépréciation que la France ne pourra pas obtenir en faisant sa stratégie de sortie de crise dans le cadre institutionnel de l’euro, au contraire l’euro va s’apprécier. Si elle sortait de l’euro et qu’elle mettait sa monnaie nationale dans le régime des changes flottants, évidemment sa monnaie se déprécierait compte tenu des déficits courants, budgétaire et des problèmes de désindustrialisation et manque de compétitivité de son économie et des quantitatives Easings que sa banque centrale serait obligée de faire pour permettre notamment à l’État français de se financer. À ce moment-là elle aurait une chance de réussir la stratégie de sortie de crise. Autrement, ce n’est même pas la peine d’y penser.

    Saul

    Répondre
  6. Manuel Valls est-il de gauche, s'interroge Laurent Joffrin sur le Nouvel observateur. Bonne question et dont la réponse est fascinante : il n'y a ni gauche, ni droite quand on est confronté à la fatalité !
    On s'interrogera sur cette récurrence libérale qui veut que les malheurs des gens reposent uniquement sur la "fatalité" et on notera qu'entre la droite et la gauche, la différence ne réside plus dans l'action, elle se trouve dans la bonne ou mauvaise conscience de ce que l'on fait. Pour Laurent Joffrin, être à gauche aujourd'hui, c'est être de droite avec mauvaise conscience.

    Répondre
    Réponses
  7. Joffrin est un imbécile bouffi d'orgueil et de suffisance, qui crée des polémiques sans intérêt, des questions qui créent une diversion. Sa stratégie est celle des journaux people, ses analyses dignes de Paris Match.
    La question n'est pas de savoir si Valls est de gauche ou pas, mais d'analyser, de mesurer les résultats de la politique menée par les socialos. Et le résultat est clair : pas de vision, un chômage qui augmente, la pauvreté et les inégalités qui progressent, une industrie, qui continue à disparaître ...
    L'échec est si évident qu'Hollozy a fixé l'échéance de son engagement à 2017. Et, en 2017, il demandera à nouveau
    que nous lui fassions confiance. On connaît la musique !

    Demos

  8. "Pour Laurent Joffrin, être à gauche aujourd'hui, c'est être de droite avec mauvaise conscience. " => On retrouve en effet ici le mot de Frederic Lordon, qui appelle desormais le PS "le parti de la Droite complexée" (en reference à la formule de JF Copé sur la Droite décomplexée).

    Talisker.

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