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3 mai 2014

[Actu'Ukraine] Retour sur la situation à l’est

 Sur le blog Olivier BERRUYER

 

 

 

Samedi 3 mai 2014 6 03 /05 /Mai /2014 00:36

le 3 mai 2014.

   [Petit rappel des évènements récents - Merci à Paul pour cet incroyable boulot]

De nombreux événements se sont déroulés dans l’est de l’Ukraine, suite à la victoire de l’offensive pro-UE à Kiev.

Leur importance ayant récemment fortement augmenté, il est crucial de revenir sur ces mouvements.

Les opinions politiques présentes dans ces mouvements, que l’on qualifiera de pro-russe, sont diverses : référendum pour un changement de statut (allant de la fédéralisation de l’Ukraine à l’appartenance à la Fédération de Russie), garantie dans la constitution de pouvoir parler le russe, contre l’appartenance à l’UE ou à l’OTAN, retour de Ianoukovitch, fin de la « junte » de Kiev, boycott de l’élection présidentielle du 25 mai, union douanière, contre les « eurofascistes », nostalgie de l’URSS,…

 

L’ensemble de ces événements est appelé « printemps russe » par ses soutiens et participants.

Le grand absent de l’ensemble de ces événements est le Parti des Régions de Ianoukovitch.

 

A contrario, le parti communiste ukrainien appelle depuis longtemps à un référendum sur l’UE et l’union douanière et a collecté 3,5 millions de signatures pour sa tenue.

 

Leurs opposants, que l’on qualifiera de pro-UE, manifestaient lors d’Euromaïdan pour le traité d’association avec l’UE, contre la corruption et le népotisme, etc. mais les revendications se sont recentrées après la victoire sur l’unité de l’Ukraine (Crimée incluse), contre Poutine et les « séparatistes ».

 

Les média, déjà avares en article lorsqu’il s’agit de manifestations contre l’austérité européenne, l’ont été encore plus dans le cas de l’Ukraine.

Nous allons donc revenir sur les événements après le déploiement des forces russes en Crimée, qui a fortement encouragé les pro-russes.

 

Signes distinctifs.

 

En plus du drapeau russe, les pro-russes utilisent le ruban de Saint-Georges.

Il a été popularisé par la médaille « Pour la victoire sur l’Allemagne dans la Grande guerre patriotique 1941 – 1945 », distribuée à tous ceux qui ont participé à la guerre (soit plus de 14 millions de personnes, ou 8,7 % de la population).

Depuis 2005, l’État russe organise la distribution de rubans de Saint-Georges pour le 9 mai.

 

« Notre cause est juste. Nous avons gagné. »

 

Ils utilisent aussi le Drapeau de la Victoire, hissé sur le Reichstag le 30 avril 1945.

« 150ème [division de] fusiliers, Ordre de Koutouzov 2ème classe, Division “Idritsa”, 79ème corps de fusiliers, 3ème armée de choc, premier front biélarusse »

 

Enfin, on trouve aussi le drapeau de la République Populaire de Donetsk (proclamée le 7 avril), basé sur celuide la république soviétique de Donetsk-Krivoï-Rog (1918) :

 

 

« République de Donetsk. Rous de Donetsk »

 

Les pro-UE utilisent surtout le drapeau ukrainien.

Sa partie militarisée, Secteur Droit, utilise un drapeau qui est celui de l’UPA, sur lequel il est écrit le nom du groupe.

 

L’UPA, pour Armée insurrectionnelle ukrainienne, est la branche militaire de l’Organisation des nationalistes ukrainiens.

 

Les « nationalistes » ont largement collaboré avec le Troisième Reich, jusqu’à la déclaration d’indépendance qui, bien que garantissant la soumission à leur tuteur, déclencha l’ire de l’armée allemande.

 

L’approche de l’armée rouge permit leur réconciliation, qui se poursuivit après la fin de la Deuxième Guerre Mondiale avec le monde libre.

 

« Secteur Droit »

Donetsk

Le premier mars, des manifestants ont hissé le drapeau russe devant la mairie de Donetsk et « élu » Pavel Goubarev gouverneur du peuple.

 

Le 2 mars, 4 000 manifestants se rendent devant l’administration régionale.

Le 3 mars, ils s’en emparent et le 5, le SBU (Service de sécurité de l’Ukraine, ex-KGB) chasse les manifestants sous la couverture d’une alerte à la bombe.

Le 6 mars, Pavel Goubarev est arrêté lors d’une interview à la BBC par le SBU.

Le 8 mars, il y a à nouveau une manifestation de 2 000 personnes.

Le 13 mars, un rassemblement « pour l’unité de l’Ukraine » et un rassemblement pro-russe se sont terminés par des échauffourés qui ont tué une personne et en a blessé 29, la police n’ayant pu contenir les pro-russes. La personne tuée à coups de couteau est Dmitri Tcherniavski, porte-parole de Svoboda.

Le 15 mars, 10 000 personnes se rassemblent devant le SBU pour exiger la libération de Pavel Goubarev et 70 autres pro-russes.

Le 16 mars, des militaires ukrainiens souhaitant faire des exercices près de la frontière sont bloqués, et font demi-tour.

Le 19 mars, Andreï Pourguine, un des chefs de « République de Donetsk » est arrêté par le SBU.

Les 22 et 23 mars ainsi que le 30, des milliers de personnes de pro-russes manifestent pour un référendum sur le statut de la région de Donetsk.

Le 6 avril, les manifestants s’emparent (vidéo) de l’administration régionale et posent un ultimatum à Kiev pour le soir-même : si les autorités ne décident pas d’un référendum, ils considéreront que celles-ci sont illégitimes.

Le 7 avril, la République populaire de Donetsk est proclamée et décide de la tenue d’un référendum avant le 11 mai.


Le SBU est pris par les manifestants et repris par les forces spéciales.

Le 12 avril, les pro-russes s’emparent des bureaux du procureur, puis la police reprend le bâtiment.

Des Berkouts sont passés du côté pro-russe, puis les meneurs pro-russes ont demandé la démission du dirigeant des bureaux du ministère de l’intérieur pour la région, qui a été obtenue, ainsi que le retour de son prédécesseur Roman Romanov.

Néanmoins, le chef de l’administration présidentielle par intérim Sergueï Pachinski a déclaré que les Berkouts n’étaient pas passés du côté des manifestants.

 

Kharkiv.

Le premier mars, Secteur Droit s’empare de l’administration régionale de Kharkiv.

Les militants en sont délogés par les pro-russes manu militari, certains étant sortis dans un « corridor de la honte », où ils se font généralement frapper, ou doivent marcher à genoux.

Ensuite, ils ont dû se mettre à genoux et demander pardon.

D’après le maire de Kharkiv, il y a eu 97 blessés (aucun par balle) et on a retrouvé dans le bâtiment 120 cocktails molotov, 2 mines et de la drogue.

Le drapeau russe est hissé.

 

Le 5 mars, des milliers de pro-russes se rassemblent sur la place de la liberté.

Le 8 mars, des milliers de pro-russes manifestent à nouveau, Secteur Droit attaque à la dispersion et fait 3 blessés par arme à feu.

Un référendum est organisé sur la place.

Le 10 mars, Klitchko fait un discours à côté du monument du poète Taras Chevtchenko (figure centrale du nationalisme ukrainien, décédé le 10 mars 1861), où il reçoit des œufs et des pétards.

Le 14 mars, Secteur Droit attaque à nouveau des pro-russes, qui poursuivent leurs assaillants jusqu’au local de Patriote d’Ukraine (groupe néo-nazi).
Secteur Droit prend trois otages (deux gardiens de leur immeuble et un policier) et ouvre le feu, tuant deux pro-russes.

Le maire de Kharkiv se rapproche du bâtiment pour parlementer, Secteur Droit tire pour l’empêcher de rentrer.

Après une conversation téléphonique, il peut à nouveau rentrer et Secteur Droit décide de se rendre.

40 personnes sont arrêtées, trois fusils de chasse et trois fusils à canon scié sont confisqués.

Un policier a reçu de nombreuses blessures de plombs au cou, au visage, aux mains et aux jambes.

Une personne a un traumatisme crânien, trois autres ont reçu des blessures sévères.

Le dirigeant de Patriote d’Ukraine, présent lors de l’offensive, avait été libéré de sa détention provisoire (il était accusé d’avoir commis un meurtre, dans la même rue, le 23 août 2011) suite à la loi du 24 février «

Sur la libération des prisonniers politiques » (qui seront ensuite réhabilités par une loi proposée par Oleg Liachko).

On rappelle que le procureur général vient de Svoboda.

Les 22, et 30 mars ansi que le 5 avril, il y a à nouveau des manifestations pour la fédéralisation.

Le 6 avril, des affrontements ont lieu entre des pro-russes et quelques pro-UE, ces derniers partent à genoux, protégés par la police.

Des manifestants arrivent à rentrer dans l’administration régionale pendant 10 minutes, et accrochent un drapeau russe et un drapeau de Saint-George.

Le 7 avril, des militants déclarent la République populaire de Kharkov dans l’administration régionale.

Le 8 avril, la police reprend le bâtiment, 65 personnes sont arrêtées.
Des autobus de la police sont caillassés.

Le 12 avril, des manifestants pro-russes et pro-UE se rassemblent respectivement sur la place de la Liberté et à côté du monument Chevtchenko.

Le 13 avril, des pro-russes armés de battes dispersent une manifestation pro-UE au monument Chevtchenko, et font au moins trois blessés.

D’autres pro-russes parviennent à pénétrer dans la cour de la mairie, la police reprend le bâtiment, un policier est blessé.

 

Lougansk.

 

Le premier mars, 20 000 personnes se rassemblent pour demander un référendum.

Le 5 mars, des milliers de personnes décident d’un référendum pour le 30 mars ; Aleksandr Kharitonov, chef de la « Garde de Lougansk » est « élu » gouverneur du peuple.

Le 9 mars,des militants de Patrie (parti de Tymochenko) et Svoboda se rassemblent autour du monument Chevtchenko et dénoncent la « menace de l’occupation russe ».

Ils se font disperser par les pro-russes.

Ensuite les pro-russes s’emparent de l’administration régionale et hissent le drapeau russe.

Le soir, Oleg Liachko (député, candidat à la présidentielle) capture Arsen Klintchaev (parti des régions, chef de la « jeune garde »), avant de le relâcher.

Klintchaev sera mis en détention provisoire par le SBU ; Liachko promet qu’en cas de récidive, il recevra une balle dans la tête.

Le 13 mars, le SBU arrête Aleksandr Kharitonov.

Le 22 mars, il y a un rassemblement sur la place des Héros de la Grande Guerre Patriotique (Deuxième Guerre mondiale), qui se poursuit par le blocage du bâtiment du SBU.

Dans la nuit du 29 au 30 mars, plusieurs dizaines de militants attaquent le campement des pro-russes et font plusieurs blessés.

Le 30 mars, il y a un nouveau rassemblement de 2 000 personnes.

Le 6 avril, les pro-russes s’emparent du bâtiment du SBU et des armes s’y trouvant.

Un policier et une femme sont blessés.

Le 9 avril, l’oligarque Mikhail Dobkin, candidat à la présidentielle du Parti des Régions se fait siffler et reçoit des œufs des pro-russes.

Le 11 avril, l’état-major de l’Armée du Sud-Est proclame la République Populaire de Lougansk, annonce la tenue d’un référendum pour l’entrée dans l’Ukraine ou la Russie et déclare qu’ils rendront les armes au pays choisi par les habitants.

 

Odessa.

 

Le premier mars, des milliers de manifestants hissent le drapeau russe sur la Maison des Syndicats.

Le 2 mars, des milliers de pro-UE manifestent pour la paix et contre Poutine.

Le 3 mars, des manifestants pro-russes et pro-UE se rassemblent devant l’administration régionale.

Les pro-russes, menés par Anton Davidtchenko, parviennent à entrer dans le bâtiment, avant d’être repoussés par la police.

Les 6 et 9 mars, 2 000 puis 10 000 personnes manifestent pour un référendum, contre l’OTAN, etc.

Le 16 mars, 30 000 personnes marchent pour un référendum, avec à leur tête Davidtchenko.

Le 17 mars, Davidtchenko est emprisonné par le SBU.

Le 20 mars, Valeri Kaourov, président de l’Union des citoyens orthodoxes d’Ukraine, « Patrie unie » et dirigeant local du « Bloc russe » est emprisonné par le SBU, pour au moins deux mois.

Le 23 mars, des milliers de manifestants demandent la libération de Davidtchenko.

Le 30 mars, les pro-russes et pro-UE manifestent près de la statue de Richelieu.

Les pro-russes lancent des œufs et des pierres, un jeune de Secteur Droit est blessé à la tête.

Des rubans de Saint-George ont été brûlés par les pro-UE.

Le 7 avril, Secteur Droit effectue un rassemblement près du Duc de Richelieu, arrête les passants portants un ruban de Saint-Georges dont un qui possède un pistolet.

Le 9 avril, le mémorial pour le génocide des juifs est redécoré avec des symboles nazis, ainsi que des « Secteur Droit ».

Le 10 avril, 70 ans après la libération de la ville -, l’oligarque pro-russe Oleg Tsariov, candidat à la présidentielle expulsé du Parti des Régions est encerclé dans un hôtel par « Secteur Droit », avant d’en être libéré par les forces spéciales.

Des pro-UE ont lancé des œufs sur l’oligarque et ex-ministre Sergueï Tiguipko, candidat à la présidentielle exclu du Parti des Régions.

Enfin, un militant de Svoboda s’est essuyé les pieds sur un drapeau de la victoire arraché à une passante.

Dnipropetrovsk.

 

Le premier mars, des milliers de personnes prennent part à un rassemblement anti-fasciste.

Ils ont hissé le drapeau russe devant la mairie, puis détruit le mémorial aux héors d’Euromaïdan.

Secteur Droit, Svoboda et UDAR ont organisé une manifestation devant l’administration régionale.

Le 9 mars, il y a une marche antifasciste.

Les 22 et 30 mars, il y a un rassemblement contre le fascisme et pour un référendum.

Le 6 avril, les pro-russes manifestent à nouveau et brûlent un drapeau de l’UE.

Ils prévoient de s’emparer de l’administration régionale, mais l’opération est annulée, faute de monde et à cause des pro-UE qui se sont rassemblés devant le bâtiment.

Les pro-UE accrochent un immense drapeau ukrainien sur un hôtel en construction, visible dans toute la ville.

Zaporijia.

 

Les premier, 5 et 9 des centaines de pro-russes manifestent.

Des milliers de pro-UE manifestent contre l’entrée en Ukraine de troupes russes le 2 mars.

Le 23 mars, des automobilistes pro-russes de Melitopol viennent à Zaporijia, et sont interceptés par les forces d’auto-défense pro-UE.

Les uns purent donc s’entraîner au lancer de marteau, les autres au slalom :

Le 30 mars et le 6 avril ont lieu un rassemblement et une marche pro-russes de plusieurs milliers de personnes.

Le 13 avril, les pro-russes ont été encerclés par des pro-UE, « bombardés » avec des œufs, du lait et du papier toilette (sic).

Ils ont dû traverser un couloir de la honte, avant d’être mené au Service contre le crime organisé (UBOP).


Après le 6 avril.

 

Le 8 avril, à Mykolaïv, les pro-russes tentent par deux fois de s’emparer de l’administration régionale, et sont repoussés par la police.

La « milice populaire de Mykolaïv » (pro-UE) a ensuite détruit le campement pro-russe, présent depuis le 25 février.

Il y a eu 15 blessés et 20 personnes arrêtées, des armes à feu et des couteaux des pro-russes ont été retrouvés.

Des feux d’artifices et des armes à feu ont été largement utilisées :

 

Le 9 avril, le candidat à la présidentielle Oleg Tsariov est tabassé et reçoit des œufs et de l’eau des pro-UE à Mykolaïv, alors qu’il allait voir les pro-russes à l’hôpital de Mykolaïv.

Le 12 avril, le poste de police et la mairie de Sloviansk passent sous le contrôle des pro-russes, soutenus par la maire et d’anciens Berkouts (force de police chargée de la répression à Maïdan).

La maire déclarera ensuite qu’il s’agissait d’une ruse pour libérer des centaines d’otages, et démissionnera ; avant de redevenir pro-russe.

À Kramatorsk, et Krasni Liman (« Liman Rouge ») et Krasnoarmeïsk (« Armée rouge »), le poste de police est pris par les pro-russes.

 

À Kramatorsk, la prise fut musclée et fit entre zéro et un blessé selon les sources.

À Droujkovka, l’administration du raïon est envahie par les pro-russes.

La mairie de Artiomovsk a rejoint la République populaire de Donetsk.

Le 13 avril, la mairie de Marioupol passe sous le contrôle des pro-russes.

À Kramatorsk, l’aérodrome militaire est bloqué par les pro-russes.

La mairie de Makiivka se rend sans combat, un maire du peuple est désigné.

La maire, les bureaux de la police et le justice d’Enakievo sont pris par les pro-russes.

À Sloviansk, l’unique opération anti-terroriste à ce jour fait un mort et quatre blessés chez le SBU.

D’autre part, des inconnus ont tiré sur une voiture, tuant deux personnes et en blessant gravement une autre.

Près de Sloviansk, après l’arrivée de véhicules de transporteurs de troupes de l’armée, puis celle des pro-russes, quatre assaillants ont blessé une personne et tué une autre.

À Artiomovsk, une unité de la garde nationale a été désarmée.

Le 14 avril, à Sloviansk, l’aérodrome passe sous le contrôle des pro-russes.

À Gorlovka, les pro-russes entrent en force dans les bureaux de la police, et menacent les policiers de les fusiller s’ils ne passent pas de leur côté dans les 48 h.

L’assaut a fait trois blessés dont deux par balle.

À Khartsyzk, Jdanovka et Kirovske, le drapeau de la République populaire de Donetsk est hissé sur les mairies.

 

À Rodinskoe, l’équipage d’un char égaré se fait copieusement insulter :

 

Le 16 avril, la mairie de Donetsk est capturée par les pro-russes.

Une partie de la 24ème division aéroportée passe du côté pro-russe à Kramatorsk.

Le 17 avril, des Berkouts pro-russes contrôlent l’aéroport de Donetsk.

Des milliers de pro-UE se rassemblent.

 


Les gouvernements membres de l’OTAN, s’imaginant une Ukraine unie derrière leur gouvernement d’union sans exclusive, car pro-UE et pro-OTAN, se sont confrontés à une réalité plus nuancée.

L’application d’un programme ultra-austéritaire dans un pays ruiné et surtout, la présence de nazis au gouvernement a achevé de miner la très faible légitimité du gouvernement ukrainien.

Pour autant, les œillères restent : Le Monde se contente de décrire Bandera comme « la grande figure nationaliste » et non comme, par exemple, le créateur de deux bataillons de l’Abwehr.

Les mêmes qui envisageaient des sanctions en cas d’utilisation de l’armée contre les manifestants, s’engagent maintenant à une aide financière (et probablement répressive) puisque le SBU d’un gouvernement partiellement fasciste veut « liquider » ceux qui ne déposeront les armes.

Les média attribuent la molestation de l’auteur de cette expression à « une incapacité à entendre une opinion divergente » (sic !) de la part des pro-russes (qui, par ailleurs, n’arrivent pas à retenir « les effluves d’alcool »).

Une stabilisation de l’Ukraine nécessiterait pour les membres de l’OTAN : une condamnation claire et ferme de tous les mouvements fascistes (et non de féliciter le national-socialiste Tiagnibok pour son engagement à créer un parti « moderne, européen et démocratique » ; ou trouver le gouvernement « raisonnable et démocratique » tout en refusant de décrire Svoboda) ainsi qu’un appel à les désarmer et à les dissoudre ; s’excuser pour les avoir secrètement soutenus dès avril 1946 pour les États-Unis et la Grande-Bretagne ; retirer la plaque à Munich en l’honneur de Iaroslav Stetsko (qui soutenait l’extermination des juifs ukrainiens) plutôt que les chars russes des mémoriaux ; condamner l’ambassadeur ukrainien pour avoir affirmé que les preuves contre l’UPA étaient des fabrications soviétiques ; enfin, mettre en œuvre la désescalade et la non-ingérence régulièrement prônées au gouvernement russe.

Finalement, les média doivent cesser d’assimiler toute dénonciation des fascistes ukrainiens à de la propagande du Kremlin, et devraient être plus prolixes sur la machine à propagande de l’Élysée, qui intéresse certainement plus leurs lecteurs que celle du Kremlin.

Par exemple, lorsqu’elle accuse un pro-russe de 32 ans d’être « l’un des cadres en Ukraine de l’entreprise MMM, la pyramide de Ponzi la plus ravageuse dans l’ère postsoviétique, avec des centaines de milliers d’investisseurs », pyramide qui a éclaté en… 1994 !

Ou lorsqu’elle omet de préciser que le slogan utilisé dans une manifestation pro-UE est celui de l’UPA, et non de « Maïdan » ; de plus, l’article oublie de préciser que le candidat à la présidentielle présent, Oleg Liachko, en plus de l’enlèvement évoqué plus haut, a proposé le 17 mars la peine de mort pour les « déserteurs », entre autres.

Des média dignes de ce nom souligneraient l’évident deux poids deux mesures, qualifié de « total et monstrueux » par la diplomatie russe.

 

« L’Amérique et l’UE occupent l’Ukraine »

« Berkout : héros » « OTAN hors du Donbass » « Référendum »

 

« La junte de Kiev a envoyé Greystone nous tuer »

 

Mémorial d’Odessa redécoré

 

« Non au fascisme ! Non à la junte ! Pour l’union douanière et un référendum »

 

« À bas la junte » « Non au fascisme »

Oleg Tsariov, après la première récolte de marrons

Oleg Liachko


Le lecteur pourra méditer sur cette conversation, tenue en 1945 entre le gouverneur militaire Patton, en charge de la pseudo-dénazification en zone américaine et le général américain McNarney :

Patton : Diable, pourquoi est-ce que l’on s’occuppe de ce que pensent ces damnés Russes ? Tôt ou tard, on va devoir les combattre. Pourquoi ne pas le faire maintenant tandis que notre Armée est intacte et que l’on peut botter le cul de ces damnés Russes en Russie en trois mois ? On peut le faire facilement avec l’aide des troupes allemandes que nous avons, si on les arme et qu’on les prend avec nous. Ils détestent ces bâtards.

McNarney : Tais-toi, George. Cette ligne pourrait être écoutée et tu vas démarrer une guerre avec les Russes avec ce que tu dis.

Patton : Je veux qu’elle démarre, de toute manière. C’est la meilleure chose que l’on peut faire maintenant. Tu n’as pas à t’impliquer dedans si tu es si terrifié pour ton rang. Laisse-moi m’en occuper maintenant. En dix jours, je peux fabriquer suffisamment d’incidents pour partir en guerre avec ces fils de putes et faire comme si c’était de leur faute, donc on sera justifié à les attaquer et les poursuivre.                 

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