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5 juin 2014

INTERVIEW POUTINE : le scandale des coupes de TF1 . Transcription de l’interview en version intégrale

Dénoncé par WIKISTRIKE et repris (détaillé) par Olivier Berruyer qui détaille les "coupes" ,  les "points gênants en somme...

 

 

 Sur LES CRISES blog d'O. BERRUYER

 

5 juin 2014

Voici la transcription de l’interview de Poutine d’hier. C’est la traduction de la version intégrale issue du site du Kremlin (ou ici en russe, ou ).

En effet, pour faire tenir cette interview de 41 minutes en 24 minutes, TF1 a sabré largement dans certaines parties. Comme il a été décidé de couper des éléments essentiels sur la Crimée, l’opposition dans les médias français, et de laisser des propos sans intérêts genre sur la langue qu’il utilise avec Hollande, le mot censure me semble adapté – vu qu’il y a rétention d’informations importantes qui éclaireraient le public français. Et je reviendrais sur la faute inacceptable de traduction quand il parle d’Hillary Clinton.

Ceci étant, reconnaissons qu’il est salutaire que TF1 et Europe1 aient interviewé Vladimir Poutine…

Tout est donc traduit ici – les passages censurés sont en exergue – à vous de voir s’ils méritaient de l’être…

Voici la version TF1 :

Question – Bonsoir, M. le président. Merci beaucoup d’accueillir Europe 1 et TF1 dans cette résidence, dans votre résidence de Sotchi pour cet entretien exceptionnel. Jeudi soir, vous serez reçu à l’Élysée par le président François Hollande et le lendemain, le 6 juin, vous participerez aux commémorations du Débarquement. Ce sera la première fois pour vous que vous irez sur les plages de Normandie. Mais c’est aussi la première fois qu’un président russe participera et sera invité à ces cérémonies. Qu’est-ce que cela vous fait en tant que citoyen russe d’être invité à cette commémoration exceptionnelle ?  

Vladimir Poutine – C’est un événement important pour l’Europe et le monde entier. Nous allons rendre hommage à ceux qui ont empêché les nazis de réduire l’Europe en esclavage. Je pense que la participation de la Russie à cette commémoration est chargée de symboles. Je veux dire par là que la Russie et les autres pays de la coalition antihitlérienne, y compris la France, étaient alliés dans cette lutte pour la liberté. La participation de notre pays a été très importante, voire décisive pour vaincre le fascisme.

Mais nous n’oublierons jamais non plus les combattants français de la Résistance, notamment ces soldats français qui sont venus combattre à nos côtés sur le front de l’Est, le front germano-soviétique. Et il me semble que c’est quelque chose qui doit nous rappeler notre passé et, en même temps, nous servir à construire nos relations d’aujourd’hui et de demain.

Question – Justement, vous avez, avec la Russie, votre place sur les plages de la Normandie. Jusqu’à l’âge de quarante ans, vous viviez en Union soviétique. Vous avez vu son effondrement. Et vous participez, vous, activement à la renaissance de la Russie. Qu’est-ce que vous voulez ? Qu’est-ce que vous cherchez ? Votre stratégie est-elle une stratégie de dialogue ou d’expansionnisme et de conquête ? 

Vladimir Poutine – Non, bien sûr. Je suis persuadé que dans le monde contemporain une politique basée sur l’expansionnisme et les conquêtes n’a aucun avenir. Il est évident que la Russie, dans le monde d’aujourd’hui et de demain, peut être et doit être partenaire de ses alliés historiques dans le sens large du terme. C’est cela que nous voulons et nous allons continuer d’œuvrer en ce sens. C’est la seule manière dont nous pouvons concevoir nos relations avec nos voisins et tous les autres pays. 

Question – Mais vous voulez être l’avocat de la nation russe ou le symbole d’un nationalisme russe, d’un empire russe ? On se sait ce que vous avez dit quand l’Union soviétique s’est écroulée : « L’éclatement de l’empire soviétique a été la pire catastrophe géopolitique du XXe siècle. » Cela a été beaucoup interprété. Et vous avez dit : « Celui qui ne regrette pas l’Union soviétique n’a pas de cœur et celui qui veut la reconstituer n’a pas de tête. » Or, vous avez une tête. Qu’est-ce que vous proposez : le nationalisme russe ou un empire russe sur les frontières d’avant ?  

Vladimir Poutine – Nous n’envisageons ni de soutenir le nationalisme russe ni de reconstituer un empire. Quand je disais que la disparition de l’URSS était une des plus grandes catastrophes du XXe siècle, je parlais d’une catastrophe humanitaire avant tout. Je voulais dire qu’en URSS existait une population qui – quelle que soit son origine ethnique – vivait dans un pays uni. Par contre, après sa dissolution, 25 millions de Russes se sont soudain retrouvés dans des pays étrangers. Et cela a été une vraie catastrophe humanitaire. Ni politique, ni idéologique, mais un problème d’ordre humanitaire. Des familles ont été séparées, beaucoup de gens ont perdu leur emploi et se sont retrouvés sans ressource, sans moyen de communiquer. C’est là qu’était le problème.  

[Passage coupé]

Question – Et à l’avenir ? Voulez-vous reconstituer l’empire dans ses anciennes frontières ou voulez-vous continuer à développer votre pays à l’intérieur de ses propres frontières ?  

Vladimir Poutine – Nous souhaitons développer notre pays à l’intérieur de ses frontières, bien sûr. Mais – et ceci est très important – comme d’autres pays dans le monde, nous voulons utiliser des moyens modernes pour devenir plus compétitifs, notamment grâce à l’intégration économique. C’est ce que nous faisons dans l’espace de l’ex-URSS dans le cadre de l’Union douanière et de l’Union eurasiatique. 

Question – Président Poutine, alors que nous discutons ici un pays voisin qui n’est pas très lointain, l’Ukraine, est en état de guerre. Il n’y a pas d’autre mot. Les pro-russes affrontent ceux qui veulent garder les frontières actuelles de l’Ukraine. Qui va les arrêter et voulez-vous arrêter cette guerre ? 

Vladimir Poutine – Vous savez, personnellement, je ne parlerais pas de ces gens-là comme des pro-russes ou des pro-ukrainiens. Il y a des personnes qui ont des droits, politiques, humanitaires et ils ont besoin de pouvoir en jouir.   

Par exemple, en Ukraine, jusqu’à aujourd’hui les gouverneurs de toutes les régions sont encore nommés par le pouvoir central. Or, après le coup d’État inconstitutionnel qui a eu lieu à Kiev en février de cette année, la première chose que le nouveau pouvoir a tenté de faire était de supprimer le droit des minorités d’utiliser leur langue maternelle. Cela a provoqué une grande inquiétude chez une grande partie de la population en Ukraine orientale. 

Question –  Et cela vous ne l’avez pas accepté. Mais est-ce que vous dites, président Poutine, que nous sommes rentrés dans une nouvelle phase de la guerre froide, même glaciale entre l’Est et l’Ouest ? 

Vladimir Poutine – Premièrement, j’espère qu’il n’y aura pas une nouvelle phase d’une guerre froide. Deuxièmement, et j’insiste là-dessus, les gens, où qu’ils vivent, ont des droits et doivent avoir la possibilité de les défendre. Voilà ce qui est en jeu. 

[Passage coupé]

Question – Y a-t-il un risque de guerre ? Maintenant, alors que des chars font route depuis Kiev, de nombreuses personnes en France se posent cette question : « Avez-vous été tenté d’envoyer des troupes à l’Est de l’Ukraine ? » 

Vladimir Poutine – Il s’agit d’un entretien ce qui suppose des questions courtes et des réponses courtes. Mais si vous êtes patient et me donnez une minute, je vais vous dire comment nous voyons les choses. Voici notre position. Qu’est-ce qui s’est réellement passé là-bas ? Il existait un conflit et ce conflit est survenu parce que l’ancien président ukrainien a refusé de signer un accord d’association avec l’UE. La Russie a une certaine position sur cette question. Nous avons estimé qu’il était en effet déraisonnable de signer cet accord, car il aurait eu un grave impact sur l’économie, y compris l’économie russe. Nous avons 390 accords économiques avec l’Ukraine et l’Ukraine est un membre de la zone de libre-échange au sein de la CEI. Et nous ne serions pas en mesure de poursuivre cette relation économique avec l’Ukraine en tant que membre de la zone de libre-échange européenne.

Nous en avons discuté avec nos partenaires européens. Au lieu de poursuivre avec nous ce débat par des voies légitimes et diplomatiques, nos amis européens et américains ont soutenu une prise du pouvoir armée et anticonstitutionnelle. Voilà ce qui s’est passé. Nous n’avons pas provoqué cette crise. Nous aurions voulu que les choses se passent autrement, mais après le coup d’État anticonstitutionnel – avouons-le, après tout…

Question –  Mais on voit tant de tensions dans la vie politique. Pourtant, malgré cela, vous serez en Normandie pour parler de paix alors que Barack Obama continue d’exhorter l’Europe à s’armer.

Vladimir Poutine – Eh bien, il faut continuer de parler de paix, mais il faut comprendre les causes et la nature de cette crise. Le fait est que personne ne devrait être porté au pouvoir par un coup d’État anticonstitutionnel armé, plus particulièrement dans l’espace post-soviétique, où les institutions gouvernementales n’ont pas encore atteint leur pleine maturité. Quand cela s’est produit, certaines personnes ont accueilli avec joie ce régime tandis que d’autres, disons, dans l’Est et le Sud de l’Ukraine ne veulent tout simplement pas l’accepter. Il est essentiel de parler avec ces gens qui n’ont pas accepté cette prise de pouvoir au lieu de leur envoyer des chars, comme vous le dites vous-même, au lieu de tirer à partir d’avions des missiles sur des civils et de bombarder des cibles non militaires. 

Question –  Les États-Unis affirment détenir la preuve que, vous, la Russie, intervenez en Ukraine en laissant des combattants franchir la frontière et même en fournissant des armes à ce que les États-Unis appellent des sécessionnistes. Ils disent avoir des preuves. Vous croyez à ces preuves ?  

Vladimir Poutine – Preuves ? S’ils ont des preuves, ils n’ont qu’à les présenter. Nous avons vu, et tout le monde a vu, le secrétaire d’État des États-Unis agiter en 2003 au Conseil de sécurité de l’ONU les preuves de détention d’armes de destruction massive en Irak. Ils avaient montré une éprouvette avec une substance inconnue qui était peut-être simplement de la lessive en poudre. Finalement, les troupes américaines ont envahi l’Irak, ils ont fait pendre Saddam Hussein, suite à quoi nous avons appris qu’il n’y avait pas, qu’il n’y avait jamais eu en Irak d’armes de destruction massive. Il y a donc une grande différence entre faire des déclarations et avoir des preuves réelles. Je vous le répète : il n’y a pas de militaires russes en Ukraine. 

Question – Vous voulez dire que, là, ils sont en train de mentir les Américains ? 

Vladimir Poutine –  Ils mentent. Il n’y a pas de militaires, aucun instructeur russe dans le sud-est de l’Ukraine. Il n’y en a pas eu et il n’y en a pas. 

Question – Vous n’avez pas envie d’annexer l’Ukraine ? Et vous n’avez jamais tenté de déstabiliser l’Ukraine ?  

[Note OB : Poutine doit commencer à penser qu'il a affaire à des journalistes débiles...]

Vladimir Poutine – Non. Nous ne l’avons jamais fait et ne le faisons pas maintenant. Et le pouvoir qui est aujourd‘hui en place en Ukraine devrait établir le dialogue avec sa propre population. Et pas à l’aide d’armes, de chars, d’avions et d’hélicoptères, mais en lançant des négociations. 

[Passage coupé]

Question — Le nouveau président ukrainien a été élu le 25 mai par un vote démocratique. Considérons-vous M. Porochenko comme un président légitime ?

      [Note OB : Poutine ne va bientôt plus avoir de doutes pour les journalistes...]

Vladimir Poutine — Je vous ai déjà dit et le répète : nous respecterons le choix du peuple ukrainien et nous coopérerons avec les autorités ukrainiennes. 

Question – En d’autres termes, si vous le rencontrez le 6 juin sur les plages de Normandie, et si le président Hollande contribue à rendre possible cette rencontre, vous lui serrerez la main ? Lui parlerez-vous ?  

Vladimir Poutine – Vous savez, je n’ai pas l’intention d’éviter quiconque. Le président Hollande m’a gentiment invité à participer à cette commémoration en tant que représentant de la Russie, même si l’événement commémoré fut tragique. C’est avec joie que j’ai accepté son invitation et je suis reconnaissant au Président de m’avoir invité. Il y aura d’autres invités, et je n’en éviterai aucun. Je suis prêt à parler avec chacun d’eux. 

Question – Mais allez-vous rencontrer M. Porochenko ? Vous avez dit que vous ne travailleriez avec lui qu’à la condition qu’il ne soumette pas totalement à l’influence américaine.  

Vladimir Poutine — Je n’ai pas dit qu’il ne doit pas céder à l’influence américaine. Il est libre d’accepter l’influence qu’il désire. Les Ukrainiens l’ont élu et il est libre d’adopter une politique qui lui est propre. S’il choisit d’accepter la forte influence d’un pays tiers, libre à lui. Mais je ne le ferais pas…

Question – Mais vous acceptez la souveraineté de l’Ukraine et, peut-être, son indépendance entre la Russie et les Occidentaux ?  Sa neutralité, son indépendance ? Ça, on peut le dire ? 

      [Note OB : aïe, je crois que c'est mort pour la crédibilité de nos journalistes... Il arrive un moment où la bêtise devient insultante...] 

Vladimir Poutine – Bien sûr, nous reconnaissons la souveraineté de l’Ukraine ! En outre, nous aurions aimé qu’elle se sente elle-même comme un état souverain. 

Parce que la participation à un bloc militaire, quel qu’il soit, ou à une structure rigide d’intégration signifie une perte partielle de souveraineté pour ce pays. Maintenant, si l’Ukraine accepte cela et accepte cette perte, c’est son choix. Mais quand nous parlons de l’Ukraine et des blocs militaires, il est évident que cela nous inquiète. Parce que si, par exemple, l’Ukraine rejoint l’OTAN, les infrastructures militaires de cette organisation se retrouvent à côté de nos frontières, et nous ne pouvons y rester indifférents.

[Passage coupé] 

Question – Monsieur le Président, les troupes russes ont récemment annexé la Crimée. Allez-vous jamais la rendre ?

    [Note OB : crédibilité de nos journalistes, repose en paix...] 

Vladimir Poutine –  Il est faux de croire que les troupes russes ont annexé la Crimée. Les troupes russes n’ont rien fait de la sorte. Franchement… 

Question – Mais la Crimée a été ajoutée à la carte de la Russie, le genre de cartes utilisées à l’école. Elle fait partie de la Russie maintenant. De quoi s’agit-il ? D’une annexion ou d’une réunification ? Quel mot faut-il utiliser ?

Vladimir Poutine –  Si vous me permettez de terminer, je pense que vous verrez ce que je veux dire.

Les troupes russes étaient en Crimée en vertu du traité international sur le déploiement de la base militaire russe. Il est vrai que les troupes russes ont aidé la Crimée à organiser un référendum sur leur (a) l’indépendance et (b) son désir de rejoindre la Fédération de Russie. Personne ne peut empêcher ces personnes d’exercer un droit qui est prévu à l’article 1 de la Charte des Nations Unies, le droit des peuples à l’autodétermination. 

Question – En d’autres termes, vous ne rendrez pas la Crimée ? La Crimée fait partie de la Russie, c’est ça ?

Vladimir Poutine – Conformément à l’expression de la volonté des personnes qui y vivent, la Crimée fait partie de la Fédération de Russie et de son entité constitutive.

Je veux que chacun comprenne cela clairement. Nous avons mené un dialogue exclusivement diplomatique et pacifique – je veux le souligner – avec nos partenaires européens et américains. Nos tentatives d’organiser un tel dialogue et de négocier une solution acceptable n’ont eu pour toute réponse que leur soutien pour un coup d’État anticonstitutionnel en Ukraine. Nous ne savions donc pas si l’Ukraine ne deviendrait pas une partie de l’alliance militaire de l’Atlantique Nord. Dans ces circonstances, nous ne pouvions pas permettre qu’une partie historique du territoire russe avec une population majoritairement russe puisse être intégrée dans une alliance militaire internationale, en particulier parce que la Crimée voulait faire partie de la Russie. Je suis désolé, mais nous ne pouvions pas agir autrement. 

Question – François Hollande vous a invité en France, à Paris et en Normandie. Vous le connaissez très bien. Pouvons-nous aller plus loin et dire qu’il existe entre vous une relation de confiance ?

Vladimir Poutine – Oui, je le pense.

Question – Le pensez-vous ou en êtes-vous sûr ?

Vladimir Poutine – Je l’ai toujours pensé. Je n’ai pas de raison de penser le contraire. Nous avons de très bonnes relations interétatiques, mais nous avons encore beaucoup à faire pour promouvoir nos relations économiques. Mais nos relations personnelles ont toujours été fondées sur la confiance, ce qui aide également sur le plan professionnel. J’espère que cela continuera.

Question – Vous parlez de relations basées sur la confiance — à la fois pour ce qui est de la défense et de l’économie. 

Vous avez acheté (et même payé) plus d’un milliard d’euros deux porte-hélicoptères Mistral à la France et des marins russes doivent arriver à Saint-Nazaire dans quelques jours, quelques semaines. Est-ce que vous allez autoriser ces marins russes à aller en France dans quelques jours ? 

Vladimir Poutine – Oui, bien sûr. J’espère que nous vivons dans un monde civilisé et tout le monde respecte ses obligations contractuelles. J’ai beaucoup entendu parler de l’opinion qui a été exprimée selon laquelle la France ne devrait plus nous vendre ces bâtiments. Et à cela je peux vous dire qu’en Russie également il y a eu beaucoup d’opposants à ce contrat. Si la France décide d’annuler ce contrat – elle peut le faire – nous exigerons alors un dédommagement. Mais cela ne contribuera pas positivement au futur développement de nos relations dans le domaine de coopération technique et militaire. Mais en principe, nous sommes ouverts à la coopération, éventuellement à signer de nouvelles commandes si nos partenaires français souhaitent continuer la coopération.  

[Passage coupé]  [Note OB. : merci pour les habitants de St-Nazaire]

Question – En dépit des pressions externes, vous avez commandé à la France ces navires d’assaut – et si la France les livre, vous pourriez en commander d’autres, n’est-ce pas ?

Vladimir Poutine – Nous attendons de nos partenaires français qu’ils s’acquittent de leurs obligations contractuelles, et si tout se passe comme convenu, nous n’excluons pas la possibilité de nouvelles commandes, et pas nécessairement dans la construction navale, elles peuvent concerner d’autres secteurs. Dans l’ensemble, nos relations dans ce domaine se développent favorablement, et nous aimerions continuer à les renforcer, dans l’aviation, la construction navale et d’autres secteurs. Nous avons une expérience de coopération réussie dans l’exploration spatiale, au Centre spatial guyanais près de Kourou. 

Question – La France est-ce qu’elle est pour vous une puissance souveraine, indépendante qui est écoutée ? Il y a l’Allemagne. Vous parlez le russe et l’allemand avec Mme Merkel. François Hollande ne parle aucune des deux langues, est-ce que vous pouvez vous comprendre ? Est-ce que la France a ce statut ?  

      [Note OB : nos journalistes ne savent apparemment pas ce qu'est un interprète, que tous les chefs d'État ne parlent pas toutes les langues du monde... Bon, ben, c'est clair, à ce stade, Poutine a compris qu'il avait deux débiles devant lui...]

Vladimir Poutine – La langue n’est pas une barrière, le fait que je ne parle pas français ne nous empêche pas, François Hollande et moi, de dialoguer. Nous avons des interprètes si besoin et, en général, nous pouvons toujours très bien nous comprendre. 

Pour ce qui concerne la souveraineté, je répèterai : un pays qui rejoint une organisation militaire consent à céder une partie de sa souveraineté à une institution supranationale. Pour la Russie cela est inacceptable, pour les autres pays, à eux de décider, cela ne nous regarde pas. Mais cela me rappelle la France, la tradition gaulliste, de Gaulle qui était un défenseur de la souveraineté française et qui, selon moi, mérite du respect. Un autre exemple est celui de François Mitterrand qui parlait d’une Confédération européenne où, d’ailleurs, même la Russie pourrait participer. Je pense que rien n’est encore perdu en ce qui concerne le futur de l’Europe.  

Question – Je voudrais qu’on parle des États-Unis. Dans quelques jours vous serez à côté à quelques mètres de Barack Obama. Apparemment, il ne souhaite pas vraiment vous parler. Comment les choses vont-elles se passer entre deux des plus grandes puissances du monde ? Le pays le plus riche du monde, les États-Unis, et de très loin le pays le plus grand, le plus vaste du monde, le vôtre. On image mal que vous ne parliez pas l’un avec l’autre, d’autant plus qu’on a un besoin impérieux puisque la guerre n’est pas très loin à quelques centaines de kilomètres d’ici.  

Vladimir Poutine – D’abord, je pense que vous exagérez un peu en disant qu’une guerre approche. Vous êtes un peu agressif comme journaliste, pourquoi pensez-vous qu’une guerre approche ?  Pourquoi essayez-vous de faire peur à tout le monde ? 

Question – Parce que l’Ukraine n’est pas loin d’ici. 

Vladimir Poutine – Et alors ? 

Question –  C’est là qu’il y a la guerre. (pointant vers l’Ukraine) Et quand il (l’autre journaliste) mentionne la guerre, elle est là. 

Vladimir Poutine – Ce n’est pas une guerre, mais une opération de représailles que mène le pouvoir de Kiev contre cette partie de sa population. Il ne s’agit pas d’une guerre entre États, il y a là une grande différence. 

Question – Mais cela doit cesser ? Cette opération punitive pour vous, Vladimir Poutine, elle doit cesser, vite ? 

Vladimir Poutine – Je pense que M. Porochenko a une chance unique : pour l’instant ses mains ne sont pas tachées de sang, et il peut suspendre cette opération punitive et commencer un dialogue direct avec ses propres citoyens à l’Est et au Sud de son pays. 

Quant à mes relations avec M. Obama – je n’ai pas oublié votre question –, je n’ai aucune raison de penser qu’il ne souhaite plus du tout communiquer avec le président de la Russie. Mais c’est à lui de décider après tout. Je suis toujours prêt pour le dialogue, car le dialogue est le meilleur moyen de se comprendre. Jusque-là nous étions toujours en contact, nous avons régulièrement parlé au téléphone…

[Passage coupé]

Question – La Russie et les États-Unis connaissent des difficultés. S’agit-il d’un différend entre deux puissances ou deux personnes, entre Barack Obama et Vladimir Poutine ? 

Vladimir Poutine –  Il existe toujours des tensions entre pays, plus particulièrement avec des pays aussi vastes que la Russie et les États-Unis. Des problèmes se posent toujours, mais je ne pense pas que nous devrions aller à l’extrême. En tout cas, ce ne serait pas notre choix. Je suis toujours prêt à parler à l’un de mes partenaires, y compris le président Obama. 

Question – Alors vous êtes prêt à discuter et vous regrettez ce qui se passe ? Mais ne pensez-vous pas que les États-Unis tentent d’encercler la Russie, pour vous affaiblir en tant que dirigeant et peut-être vous isoler du reste du monde ? Vous êtes très diplomatique maintenant, mais vous connaissez les faits.

     [Note OB : oh, une très bonne question ! Donc une bonne raison de la couper au montage...]

Vladimir Poutine – Les faits ? Vous l’avez dit vous-même : la Russie est le plus grand pays dans le monde. Il est très difficile de l’encercler et le monde change si vite que ce serait essentiellement impossible, même en théorie.

Bien sûr, nous pouvons voir les tentatives des États-Unis qui font pression sur leurs alliés en utilisant leur position dominante évidente dans la communauté occidentale, dans le but d’influer sur la politique de la Russie.

La politique de la Russie est fondée uniquement sur ses intérêts nationaux. Bien sûr, nous prenons les opinions de nos partenaires en compte, mais nous sommes guidés par les intérêts du peuple russe. 

Question – M. le président, il est heureux d’une certaine manière que vous ayez affaire le 6 juin à Barack Obama. Si vous aviez affaire à Hillary Clinton, les choses tourneraient peut-être mal : elle a dit, il y a quelques jours, que ce que faisait la Russie en ce moment en Europe centrale ressemblait à ce qu’Hitler faisait dans les années 30. Vous avez pris cela comme une injure suprême en tant que citoyen et président russe ? 

Vladimir Poutine – Vous savez, il vaut mieux de ne pas se chamailler avec une femme. [sourire - à 13'55] Quant à Mme Clinton, elle n’a jamais été trop subtile dans ses déclarations, mais cela ne nous a pas empêchés de la rencontrer lors de différents événements internationaux et discuter normalement. Je pense qu’ici également nous pourrions trouver un langage commun, mais quand les gens dépassent certaines limites de politesse, cela montre leur faiblesse, pas leur force. Mais peut-être que, pour une femme, la faiblesse n’est pas tellement un défaut. [sourire]  

[Note OB : TF1 traduit par "Il est préférable de ne pas débattre avec un femme", la presse à repris "préférable de ne pas discuter avec une femme". Le principe premier d'un traducteur est normalement de ne pas manipuler la pensée originale. Poutine emploie le terme “спорить” (sporit) qui a les sens différents de "discuter", "débattre", "contester", "contredire", "chicaner", "se disputer", "se chamailler". Il faut donc bien comprendre ce qu'il disait... Dans la version anglaise du Kremlin, il est retenu "argue", qui de même signifie "argumenter" et "se disputer". Il faut savoir qu'il y a un proverbe russe qui dit : "Il ne faut jamais contredire une femme, l’homme est la tête pensante, mais la femme est son cou, elle vous tournera là où elle le veut". Il fait allusion à ceci. Je rappelle qu'en France on a le dicton "ce que femme veut, Dieu le veut"

 

Donc Mme Clinton, ancienne chef de la Diplomatie américaine et candidate à la succession d'Obama, a la débilité crasse de comparer à Hitler le chef d'État du pays qui a battu Hitler, au prix de 25 millions de morts (ce qu'elle ne ferait pas du Premier Ministre israélien, j'imagine). Poutine aurait dû protester avec véhémence à ce stade (le terme "grosse conne" aurait été approprié à mon sens, mais il a dû hésiter...), mais il a choisi une pirouette d'humour russe.

Comme il semble assez logique (si, si, réfléchissez) de penser qu'il ne pense pas vraiment qu'il ne faut pas discuter avec les femmes (je rappelle que le Sénat Russe est présidé par une femme - Valentina Matvienko - prévoir un délai pour la France...), il est clair qu'il fait une boutade, et que "chamailler" est le bon terme... Que le traducteur se trompe sur le moment, cela se comprend, mais comme l'interview était enregistrée, cette erreur aurait du être corrigé, car il est évident que cette petite phrase ferait réagir... Ce qui n'a pas manqué, les médias s'étant jeté dessus comme la vérole sur le bas-clergé... Mission accomplie, on n'a presque pas parlé de ses propos - cf Libération ou ci-après... Notons que France Télévision emploie "se disputer", ce qui est bien plus correct...]

Question – Il faut respecter les femmes, bien sûr, et je suis certain que vous les respectez. Mais vous pensez qu’elle est allée loin ? Il y a beaucoup de caricatures des dirigeants du monde et sur vous aussi, vous n’êtes pas épargné. Votre première réaction spontanée, c’est la colère ? Une certaine maîtrise de vous, l’envie de punir ? Ou peut-être un jour de rire ? On ne vous a jamais vu rire. 

     [Note OB : rôôô, mais si, il rit - surtout face à des journalistes débiles - qui semblent décidemment pléthore...]

 Vladimir Poutine – Oh, je ne voudrais pas vous priver de ce plaisir et je pense qu’un jour nous pourrions avoir l’occasion de rire ensemble d’une bonne plaisanterie. Mais quand j’entends des déclarations de ce genre qui dépassent un peu les limites, j’en conclus que les gens n’ont simplement plus d’arguments. Les déclarations de ce genre ne sont pas un très bon argument.

En ce qui concerne la politique des États-Unis, ce n’est un secret pour personne que le pays qui mène la politique internationale la plus agressive, la plus dure, pour défendre ses intérêts comme ses dirigeants les voient, ce sont les États-Unis. Et ce depuis de nombreuses années.

Nous n’avons pratiquement pas de présence militaire à l’étranger alors que les bases de l’armée américaine sont présentes sur toute la planète. Et partout où ils sont, ils décident activement du sort des autres peuples, à des milliers de kilomètres de leurs frontières. Alors, nous reprocher de ne pas respecter des règles me semble un peu étrange de la part de nos interlocuteurs américains.

Question – Mais vous avez fait des efforts en matière de budget militaire. Est-ce que, en ce moment, le président de la Russie, le président Poutine prend des décisions particulières sur la sécurité et la défense, parce que le climat est dangereux ?  

Vladimir Poutine – Oui, en ce qui concerne les budgets militaires tout le monde ne le sait pas – sauf peut-être quelques spécialistes – mais le budget militaire des États-Unis est plus élevé que les budgets de tous les autres pays du monde pris ensemble. Et qui mène une politique agressive alors ?  En ce qui concerne notre budget militaire : en termes de pourcentage du PIB, il n’augmente pratiquement pas, de quelques dixièmes de pour cent peut-être. Il est vrai que nous souhaitons rééquiper notre armée et notre flotte avec des technologies de pointe, réduire la quantité et améliorer la qualité. Nous avons tout un programme de rééquipement qui ne date pas d’hier, mais qui n’a aucun lien avec les évènements en Ukraine, c’est un projet à long terme que nous allons poursuivre. 

Question – M. le président, le président syrien Bachar el-Assad vient de s’offrir une nouvelle réélection sans suspense. Vous avez de l’influence sur lui. Pourquoi ne lui demandez-vous pas d’arrêter les atrocités que son armée commet et d’arrêter de s’acharner sur son peuple ? 

Vladimir Poutine – Saviez-vous que toutes les parties du conflit commettent des atrocités et que les organisations extrémistes, qui sont désormais très nombreuses, ne sont pas en dernière place ? Mais plutôt à la première sur ce point. Mais savez-vous ce qui nous inquiète le plus ? 

Question – Religieuses, extrémistes, islamistes… ? 

Vladimir Poutine – Oui, tout à fait. Ce sont des organisations liées directement à Al-Qaïda et il y en a une multitude. Personne n’essaie même plus de démentir cela. C’est un fait connu de tout le monde. Ce qui nous inquiète le plus, c’est que si nous agissons avec trop d’imprudence, la Syrie peut devenir une sorte de deuxième Afghanistan, un nid de terroristes totalement incontrôlable. D’ailleurs, c’est une menace pour les États européens également, parce que les extrémistes présents maintenant en Syrie vont se rendre un jour dans d’autres pays, y compris ceux d’Europe. 

Question – Ce qu’on ne comprend pas c’est pourquoi vous, Vladimir Poutine qui voulez moderniser la Russie, vous continuez à soutenir, peut-être à donner des armes, à quelqu’un qui continue à massacrer son peuple et qui est comme Macbeth les mains couvertes de sang ? Comment ça se fait ? Et jusqu’à quand ? 

Vladimir Poutine – Je vous donnerai une explication courte et facile à comprendre. Et je pense que la plupart des téléspectateurs et des auditeurs français me comprendront. Ce que nous craignons avant tout, c’est le démembrement de la Syrie à l’image de ce qui s’est produit au Soudan. Nous craignons que la situation y devienne similaire à celle que nous voyons aujourd’hui en Irak. Et nous craignons également que la Syrie devienne une sorte de nouvel Afghanistan. C’est pourquoi nous tenons à y conserver le pouvoir légitime, pour ensuite progressivement, avec la participation du peuple syrien et de nos partenaires européens et américains, réfléchir sur la façon de réformer cette société pour la moderniser et l’humaniser. 

[Passage coupé]

Question – Je voudrais vous poser une question sur votre pays, la Russie. Comment décririez-vous son régime politique actuel ? Certains le décrivent comme une Démocratie, tandis que d’autres affirment que la Russie est tellement vaste qu’elle a besoin d’un homme à la poigne de fer. Comment Vladimir Poutine définit-il le régime de Poutine ?

Vladimir Poutine – Le régime actuel n’est pas lié à une personne en particulier, y compris le président sortant. Nous avons des institutions politiques démocratiques habituelles, même si elles reflètent les besoins de la Russie. Lesquels ? L’écrasante majorité des citoyens russes ont tendance à compter sur leurs traditions, sur leur histoire et, si je puis dire, leurs valeurs traditionnelles. Je vois cela comme le fondement et un facteur de stabilité pour l’État russe, mais rien de tout cela n’est lié au Président en tant qu’individu. En outre, il convient de rappeler que nous n’avons commencé à introduire ces institutions démocratiques habituelles que récemment. Elles continuent d’évoluer. 

Question – Est-il possible d’être un opposant en Russie sans mettre en danger ses relations et sa réputation ou éviter la sanction du système judiciaire russe ?

 Question – Monsieur le Président, est-ce qu’on peut s’opposer à vous en Russie sans risque ? [Note OB : petit montage, la question était posée juste après]

Vladimir Poutine – Mais nous avons plein d’opposants, de nombreux partis d’opposition, nous avons tout récemment libéralisé la création de nouveaux partis politiques. D’ailleurs, plusieurs dizaines de partis sont apparus, ils ont participé aux élections municipales ou régionales. 

[Passage coupé]

Question – Monsieur le Président, est-ce qu’on peut s’opposer à vous en Russie sans risque ?  

Vladimir Poutine – Si vous écoutez certaines de nos stations de radio ou regardez certaines de nos émissions de télévision, je vous assure que vous avez peu de chance de trouver quelque chose de semblable à ce genre d’opposition en France. 

Question – Il y a toujours eu dans la période de la Russie, avec les tsars ou après, l’ordre et l’autorité. Est-ce qu’à l’époque d’Internet, un pays peut s’épanouir sans avoir toutes les libertés ?  

    [Note OB : c'est une bonne question à poser au Président qui a accueilli Edouard Snowden]

Vladimir Poutine – Non, ce n’est pas possible. Et, d’ailleurs nous ne limitons pas Internet. Quoi qu’on fasse il se trouve tout de suite quelqu’un qui commence à chercher des violations de principes démocratiques. Y compris pour ce qui est d’Internet. Avons-nous limité Internet ? Non, à mon avis. Certains de nos contradicteurs vont affirmer cela, dire qu’il existe des limitations intenables. Lesquelles ? Par exemple, nous avons une interdiction de propagande du suicide et des méthodes de suicide, de l’utilisation de stupéfiants, de pédophilie – voilà nos interdictions. Qu’y a-t-il d’exagéré ? 

Question – Et de l’homosexualité qui est une chose très distincte de la pédophilie. La propagande en faveur de l’homosexualité a été interdite… 

Vladimir Poutine – Non, ce n’est pas le cas. Nous n’avons pas de loi interdisant l’homosexualité, nous interdisons la promotion de l’homosexualité auprès d’un public de mineurs, ce sont deux choses tout à fait distinctes. Comprenez-vous ? Par exemple, certains États des États-Unis ont des lois, qui punissent pénalement les relations homosexuelles. Nous n’avons pas de peines de ce genre. Seulement quand il s’agit de propagande destinée à des mineurs, nous avons le droit de défendre nos enfants et nous allons le faire. 

Question – M. le président, j’aimerais qu’on parle de libertés publiques en Russie. Est-ce que, d’ici la fin de votre mandat en 2018, vous avez l’envie de fermer les camps de travail ? Il y a des gens dans ce pays qui sont condamnés non seulement à une peine de prison, mais à des camps de travail ce qui nous, en Occident, nous étonne. Les Pussy Riot, par exemple, ont été condamnées, me semble-t-il, à deux années de camp de travail avant que vous ne fassiez en sorte qu’elles ne soient libérées. Ce n’était pas une prison normale. Est-ce que vous allez fermer ces camps ? 

Vladimir Poutine – Écoutez.Il ne s’agit pas de « camps » à proprement parler. Il s’agit d’endroit où les personnes sont, en effet, privées de liberté, mais peuvent mener une vie plus ou moins normale. Ce ne sont pas des prisons, où la personne, au contraire, n’a pas la possibilité de travailler. Une prison où l’individu ne peut pas travailler est justement la pire punition, et je ne pense pas que tous les condamnés doivent être placés dans ce type d’établissement. Je pense que c’est encore pire que les établissements que vous mentionnez. 

[Note OB : dommage que Poutine n'ait pas placé là qu'il était contre la peine de mort, interdite en Russie depuis 1996 - ce qui est une petite différence avec la Chine ou les États-Unis, raison pour laquelle le Parlement russe a voté une résolution demandant au Parlement américain d'établir un moratoire sur la peine de mort]

Question – Qui vous a convaincu un jour que vous aviez une mission pour la Russie ? Que vous étiez destiné à vous occuper de la Russie ? 

    [Note OB : Ben, BELZÉBUTH évidemment !!!  Admirez la tête qu'il fait à 23'15...]

Vladimir Poutine – Pourquoi êtes-vous persuadé que je pense avoir une mission particulière ? J’ai la confiance de mes électeurs. Plus de 63 % ont voté pour moi. Je pense avoir le mandat me permettant de gérer la politique intérieure et extérieure de mon pays, et je travaillerai conformément à ce mandat. 

[Passage coupé]

Question — Avez-vous un modèle dans l’histoire de la Russie ? Êtes-vous guidé par la politique soviétique ou la politique russe ?  

    [Note OB : mais pourquoi ne demande-t-il pas s'il est guidé par la politique nazie - pour être bien sûr... ?]

Vladimir Poutine — J’ai un grand amour et respect pour l’histoire et la culture russes. Mais le monde change, tout comme la Russie. La Russie est une partie du monde moderne, pas du passé, mais plutôt du monde moderne. Et je crois qu’elle jouera un rôle encore plus important à l’avenir que d’autres pays qui ne prennent pas soin de leurs jeunes, des nouvelles générations, de leurs enfants, et qui pensent qu’ils peuvent simplement se contenter du laisser-faire. 

Question – Et la dernière question, Monsieur le Président. En 2013, [le magazine] Forbes vous a classé comme la personne la plus puissante dans le monde. Avez-vous été flatté par ce titre ?  

Vladimir Poutine — Vous savez, je suis adulte et je sais ce que signifie le pouvoir dans le monde moderne. Dans le monde moderne, la puissance est principalement définie par des facteurs tels que l’économie, la défense et l’influence culturelle. Je crois que sur le plan de la défense, la Russie est sans aucun doute l’un des chefs de file parce que nous sommes une puissance nucléaire et que nos armes nucléaires sont peut-être les meilleures dans le monde.

En ce qui concerne l’influence culturelle, nous sommes fiers de la culture russe : la littérature, les arts et ainsi de suite.

Quant à l’économie, nous sommes conscients que nous avons encore beaucoup à faire avant d’atteindre le sommet. Bien que, ces derniers temps, nous ayons fait d’énormes progrès et que nous soyons désormais la cinquième économie dans le monde par sa taille. C’est un succès, mais nous pouvons faire mieux.

Question – Vladimir Poutine, l’Histoire ne sait pas encore ce qu’elle retiendra des années Poutine. Elle attend et ces années s’écrivent. Qu’est-ce que vous voulez qu’il reste ?

[Phrase coupée]

Voulez-vous qu’on se souvienne de vous comme d’un dirigeant démocratique ou autoritaire ?

 Vladimir Poutine – Eh bien, je voudrais être considéré comme quelqu’un qui a fait son maximum pour le bonheur et la prospérité de son pays et de sa nation. 

Question – Merci beaucoup de nous avoir reçus tous les deux. Bon voyage en France ! Au revoir. 

Vladimir Poutine – merci.

Traduction : Patrick pour www.les-crises.fr

P.S. merci de signaler les coquilles en commentaire, ainsi que les soucis de transcription (ou de passage coupés) afin qu’on corrige si besoin… Merci d’avance !

Note : liste de quelques médias russes d’opposition à Vladimir Poutine :

  • Сайт и радиоэфир “Эхо Москвы”
  • Телеканал “Дождь”
  • Новая газета
  • The New Times
  • Newsru.com
  • Радио “Свобода”
  • РИА «Новый Регион»
  • Slon.ru
  • РБК и РБК daily
  • “Ведомости”
  • Сноб
  • Росбалт
  • Грани.ру **
  • Ежедневный журнал **
  • Lenta.ru*
  • Коммерсантъ
  • Русский Журнал
  • Форбс (Россия)
  • Znak.com
  • Московские новости
  • Московский комсомолец

* Et quand on dit “d’opposition”, on peut carrément dire pour ceux-ci “les médias de la haine et du déni quotidien de Poutine”

Note 2 : l’inénarrable ex-première trompée de France n’a pas manqué de tweeter :

Heureux pour ma part que cette femme sortie de rien (et retourné dedans) ne détériore plus l’image de la France – son conjoint en fait suffisamment…

C’est bizarre, elle avait moins de scrupule au Qatar on dirait…

Et elle était plus silencieuse quand Scoutermane 1er rencontrait le dirigeant de la Chine – patrie bien connue des Droits de l’Homme :

mais hélas, pays très en retard sur la norme indépassable de l’Arabie Saoudite (et sa peine de mort pour les homosexuels par exemple ; en général, ce pays est bien noté sur l’échelle internationale de la Barbarie moyenâgeuse…) :

P.P.S. Tiens, une Femen aryenne a détruit la statue de Poutine au musée Grévin à coups de pieux en bois (méthode de sinistre mémoire, elles vont bientôt brûler les livres je pense – ce qui va bien avec la proximité de certaines avec les mouvances fascistes/néonazies ukrainiennes comme on l’a vu)

Ca fait bien rire Caroline Fourest en tous cas quand on détruit des oeuvres dans les musées :

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39 réponses à [ÉNORME] La transcription de l’interview de Vladimir Poutine en version intégrale : le scandale des coupes de TF1

  1. PA.Québec Le 05 juin 2014 à 16h50
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    Coquille : [aie, je croix que c'est mort] –> a*ï*e, je croi*s*

    Je dirais plutôt transcription que script (qui fait trop penser à un scénario donc planifié, voir définition 3, link to cnrtl.fr)

  2. Che Le 05 juin 2014 à 16h52
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    Comment trouver à répondre face aux citations brillantes de Poutine à des journalistes qui débitent le catéchisme de l’actualité sous-contrôle ?
    Ex :
    1)Le budget armements des USA est supérieur à tous les budgets de tous les pays du monde réunis.
    2)Le nombre de bases américaines dans le monde, c’est l’armée la plus déployée.
    Et c’est l’Amérique qui donne des leçons de diplomatie ? De paix ? Ils n’hésitent pas à pratiquer l’assassinat politique, la déstabilisation de régimes, voir carrément de déclarer la guerre à des pays ayant le “malheur” d’avoir le pétrole qu’il leur manque. Je passe le mensonge à l’ONU… Regarder tous les conflits dans le monde depuis la dernière guerre ils y sont presque systématiquement impliqués : militairement ou financièrement ou par des instructeurs, c’est eux qui ont mis le feux au moyen-orient… Bref, pour préserver leurs intérêts. Depuis 90, les USA tournent avec son “l’état profond” vers statut qui inquiète tout démocrate raisonnable, ils deviennent de plus en plus étouffants. Avec leurs agences (CIA, NSA… ) et leur armée on peut raisonnablement se demander s’ils ne sont pas devenus Le “dragon aux sept têtes et dix cornes” pour ceux qui connaissent…

  3. PF Le 05 juin 2014 à 17h06
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    Sur la petite phrase de Poutine concernant les femmes, celle-ci a été commentée lors d’une émission sur itélé. C’est d’ailleurs le premier sujet abordé lors de cette émission, où était présent le député UMP Franck Riester. Il fallait voir comment les invités se sont régalés à faire passer Poutine pour un macho moyenâgeux.

    On pouvait également admirer l’incompétence crasse de Franck Riester sur le dossier Ukrainien.

    • V_Parlier Le 05 juin 2014 à 17h27
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      En effet, c’est à cela que je faisais allusion sous un billet précédent (d’ailleurs disparu, mais tout est repris ici donc je ne vais pas chipoter). A propos de la liste de médias d’opposition citée, je confirme la note d’Olivier, et particulièrement les 2 premiers: Site web et radio “Эхо Москвы” et chaîne TV “Дождь” (que je qualifierai, n’engageant que moi, de néolibéraux-bobos agressifs…).

    • moderato si cantabile Le 05 juin 2014 à 17h41
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      sans vouloir encombrer les billets d’Olivier, je reprends un commentaire que j’ai déjà publié. Je suis femme, je suis née à l’Est et j’ai compris de premier abord de quoi Poutine parlait.

      “Cher Goldfinger, pour prendre la réponse de Poutine à une question, plutôt orientée, pour “son allusion machiste sur les discussions avec les femmes”, il faut vraiment être plongé dans le “tableau” de “l’égalité homme=femme” tel qu’il est servi et déformé depuis longtemps…un peu partout dans ce qu’on appelle l’Occident européen.
      Sachez que, à peu près partout dans l’Orient Européen (je parle de celui de l’UE) la quasi totalité des gens est d’accord avec Poutine (sauf la “presse”).
      Ce que Poutine a voulu dire (à mon avis) c’est que un “homme” ne peut pas s’exprimer librement dans une “discussion” avec une “femme (fusse t’elle politique) parce qu’il serait obligé (de par son éducation) de ne pas lui répondre avec le même ton (ne pas pouvoir lui rendre la “monnaie de sa pièce,” comme on dit).
      Il y en a encore des “endroits” dans le monde où les hommes et les femmes aspirent aux mêmes droits, sans aspirer à se “confondre”, dans une “non-identité”.
      C’est pour ça que Poutine a rajouté que la “faiblesse” des femmes ça leur sert de qualité (d’avantage, plutôt).
      Et c’est ça que Guigou…n’a pas compris (ou fait semblant de ne pas comprendre).
      Quand un homme se fait insulter par une femme…soit il se tait et encaisse, soit il répond et se fait traiter de “macho”.
      Je pense que…sur ce terrain, les femmes qui se veulent “égales”…ben elles devraient faire un choix :
      - soit elles se pensent en homme (à tout point de vue) et donc dialoguent en oubliant leur “sexe”
      - soit elles se comportent en tant que femmes pas vraiment identiques aux hommes

  4. Barnocode Le 05 juin 2014 à 17h09
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    énorme c’est le mot. On a vraiment plus rien à envier aux républiques bananières.

  5. Cyrille Le 05 juin 2014 à 17h10
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    L’ancienne Première dame des États-Unis avait comparé l’action du chef de l’État russe en Ukraine à celle d’Adolf Hitler dans les années 30. Qu’en pense Vladimir Poutine ? “Il est préférable de ne pas débattre avec les femmes [...]. Les déclarations de ce genre ne sont pas un très bon argument”, a-t-il lâché. Et de conclure sur le sujet : “Pour une femme, la faiblesse n’est pas un défaut.”

    les 2 phrases qui choque les commentateurs sont des aphorismes très répandus :

    Expression n°1 traduite comme « Il est préférable de ne pas débattre avec les femmes » est connue en Russie comme dicton (voici quelques versions) :

    - С женщинами не спорят или соглашаются
    - спорить с женщиной не нужно
    - Настоящий мужчина не станет спорить с женщиной
    - Спорить с женщиной – что ходить к стоматологу – либо больно, либо дорого
    - Умный мужчина, с женщиной не спорит, а соглашается с ней, но всё равно делает по-своему, если конечно это не противоречит здравому смыслу

    L’interprétation est difficile et dépend du contexte. L’équivalent français serait peut être “Ce que femme veut, Dieu veut” soulignant d’un coté l’inflexibilité mais aussi, selon le contexte, le coté irrationel et déraisonnable

    Expression n°2 traduite comme “Pour une femme, la faiblesse n’est pas un défaut” est également une phrase assez connue et répandue qui singnifie « la faiblesse d’une femme est sa force ». Ca sous-entend qu’une femme peut facilement se servir de sa prétendue faiblesse et l’utiliser contre les autres (= notion de manipulation).

    Сильная женщина — это женщина, знающая, что ее слабости — такая сила, которой невозможно противостоять. Франсуаза Саган

    Так уж устроен прекрасный пол — он слаб только до тех пор, пока может себе эту слабость позволить. Олег Рой. Одно чудесное пари

  6. chatard Le 05 juin 2014 à 17h14
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    incroyable. TF1, europe1, vous êtes démasqués. Son dérapage sur les femmes m’a surpris quand même: c’est du pain béni pour les médias qui ne vont parler que de ça.

  7. PA.Québec Le 05 juin 2014 à 17h14
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    Encore verbatim plutôt que script.

    link to fr.wiktionary.org

    • Nicolas Le 05 juin 2014 à 17h44
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      je plussoie, c’est un verbatim

  8. VAILLANT GERARD Le 05 juin 2014 à 17h16
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    Excellent !! et Scandaleux à la fois sur ce qui est pire que la censure et le part-pris habituel !!!

  9. moderato si cantabile Le 05 juin 2014 à 17h16
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    Merci pour ces “mises aux point”…car même entre ce qu’on a pu entendre (de nos propres oreilles), les “comptes-rendus” sur le site de TF1:Europe 1/LCI, hier soir…et que ce jour on tombe sur “cette vidéo n’est plus disponible, revenez plus tard”….pour ne pas croire qu’on a halluciné, il faut revenir sur votre site, Olivier.
    Vous êtes tellement courageux et encore plus, tellement utile à notre santé mentale.
    Mais…ça alors, d’où ces tout petits “menteurs-traîtres” sortent-ils ? N’ont-ils pas encore rien compris à la force de l’internet ? Ne savent-ils même pas que Snowden et Wikileaks existent ? N’ont-ils même pas vu le film V- comme Vendetta, que tout petit adolescent de nos jours connait ?
    Comment peut-on être aussi bête, de nos jour, tout en se pensant si “PUISSANT” ?

    • Haosaabaidii Le 05 juin 2014 à 17h47
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      Bonsoir,
      link to videos.tf1.fr
      Disponible dans sa version ” allégée “, en contradiction avec l’intitulé du lien.
      Très sincères remerciements à O.Berruyer et toutes celles et ceux qui y contribuent,
      pour votre remarquable travail de fond.

  10. Anon Le 05 juin 2014 à 17h19
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    Information complémentaires :
    link to facebook.com

    C’est bizarre, elle avait moins de scrupule au Qatar on dirait…
    et pas que : link to facebook.com

  11. Nicolas Le 05 juin 2014 à 17h21
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    “Si vous écoutez certaines de nos stations de radio ou regardez certaines de nos émissions de télévision, je vous assure que vous avez peu de chance de trouver quelque chose de semblable à ce genre d’opposition en France. ”
    Ça, c’est très vrai, et c’est même pour ça que TF1 a coupé la phrase au montage.
    Pour ce qui est de la liste, je dirais que les 2 premiers sont dans une position d’opposition haineuse, systématique jusqu’à l’idiotie (il pleut, c’est la faute à Poutine, ils ont dépensé beaucoup d’argent pour tel projet, donc c’est des voleurs).
    Les autres, pour ce que j’en connais, sont plus intéressant. C’est sûr qu’ils se permettent parfois de dire des choses que les journalistes occidentaux s’interdisent de dire, mais pas systématiquement. Par exemple sur slon.ru, j’ai lu 2 articles sur le méga contrat gazier avec la Chine :
    -Le premier disait que c’était une catastrophe pour la Russie, et que Poutine avait encore fait une énorme erreur
    -Le second disait que c’était formidable, une garantie de croissance économique et de jours heureux.
    Les 2 étaient intéressants, avec des arguments, c’est du vrai journalisme, chacun donne son opinion de façon argumentée, le lecteur se fait son opinion. Vivement que les occidentaux aillent en école de journalisme en Russie.
    Bon je ne lis pas suffisamment les autres pour donner une opinion, mais il me semble vraiment que dans l’opposition haineuse, bave aux lèvres, il n’y a que les 2 premiers.
    Pour la route, je rappelle ce que raconte Chomsky. Pendant la Détente de la guerre froide, des dirigeants soviétiques ont visité les USA. Ils ont acheté plein de journaux, les ont comparé, et ont eu une seule question : comment faites vous pour que tous les journaux disent la même chose ? Surprenant puisqu’à l’époque la presse soviétique était très contrôlée, et la presse US était libre en apparence (en fait très contrôlée de façon très subtile par les services secrets, Cf. limogeage de Chris Hedges qui a osé dire une vérité évidente sur la guerre en Iraq)

  12. cnr Le 05 juin 2014 à 17h22
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    спасибо pour ce site d’information non mainstream !

    dans la série le cnr parle aux cnrs > link to lesmoutonsenrages.fr > c’est quand même inadmissible d’oser fêter le débarquement et soutenir des nazis > collabos and co > merci le traité de lisbonne ?! нет non nein no etc.

  13. PA.Québec Le 05 juin 2014 à 17h31
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    Schneidermann : ” L’horrible malentendu éclate soudain : Poutine a compris que Bouleau estimait qu’une guerre s’approche (dans le temps), alors que Bouleau exprimait une analyse géographique (dans l’espace). ”

    Oui, il est possible qu’il y ait eu méprise.

  14. bm607 Le 05 juin 2014 à 17h31
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    Merci pour ce texte non expurgé, ça permet une meilleure compréhension de la position de Poutine, malgré la débilité de certaines questions.

    Poutine va discuter avec plusieurs dirigeants (Hollande, Cameron, Merkel), mais quand on voit les exigences du G7 telles que retranscrites par la presse française link to lepoint.fr, il y aurait pourtant de quoi être moins calme :
    “”L’annexion illégale de la Crimée par la Russie et les actions de déstabilisation de l’Est de l’Ukraine sont inacceptables et doivent cesser”, ont réclamé les dirigeants du G7 dans une déclaration commune.”
    Ou encore :
    “Dans un projet de déclaration qui devrait être adopté à l’issue de leur réunion à Bruxelles, les dirigeants du G7, qui discutent jeudi de l’état de l’économie mondiale et des question énergétiques, ont une nouvelle fois mis en garde Moscou. “L’utilisation de l’approvisionnement énergétique comme un moyen de coercition politique ou comme une menace à la sécurité est inacceptable”,”
    Ben oui, il faut obéir, et puis ne pas nous punir en nous privant de votre gaz ! Comme s’il avait menacé de couper les approvisionnements à quiconque respecterait les termes des contrats.
    S’il coupait le gaz, ils feraient quoi ? Ils pleureraient en se roulant par terre ? Comme pour la Crimée ils feraient une déclaration (une de plus) ?
    Lamentable. Heureusement pour nous qu’en face il y a une personne qui a une vision du Monde plus posée.

  15. Misska Le 05 juin 2014 à 17h36
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    Merci pour cette transcription ! De nombreux médias ne parlent que du passage sur Hillary Clinton, on va bientôt voir les femens débarquer

    • PA.Québec Le 05 juin 2014 à 17h38
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      Les Femen, c’est déjà le cas non ? Attaque contre Poutine, au musée Grévin.

      link to lorientlejour.com

      • Ghosties Le 05 juin 2014 à 17h42
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        Pour le coup oui, grâce aux Femen on reparle de nouveau de l’Ukraine et de la Russie…

        Inna plus forte qu’Elkabach ?

    • Olivier Berruyer Le 05 juin 2014 à 18h02
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      C’ets formidable, qu’elle ait osé rapprocher Poutine d’Hitler, ça ne choque personne…

      Bah, de tels nains finiront pas détruire le système…

  16. Ghosties Le 05 juin 2014 à 17h39
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    bon, je sais pas si ça sert encore à quelque chose, mais voici la réaction de notre Fourest préférée suite aux dégradations du musée Grévin :

    link to twitter.com

    ça me désespère..

  17. samuel Le 05 juin 2014 à 17h42
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    Il me semble être d’une classe au dessus, quelle patience de sa part. Je crois deviner pourquoi beaucoup de femmes Occidentales ne l’apprécient pas, elles ne pourraient avoir le dessus sur lui. Faut pas croire certaines femmes se montrent tout autant autoritaires que les hommes de nos jours surtout envers les petites gens que les puissants, ce qui pourrait expliquer pourquoi il est si mal vu en Occident.

    • Ghosties Le 05 juin 2014 à 17h55
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      Euh … suis pas certain qu’une analyse sexologique soit de mise ici (même si en effet le sieur Poutine se présente comme un macho-man)… personnellement j’avais trouvé ça drôle, car décalé.

      Sans compter la faute de traduction qui change tout le sens (discuter vs disputer) je trouve la saillie assez piquante car touchant à une lubie que l’on a (en France, en UE, etc) : la parité.

      En même temps c’était de l’humour poutiniens (plus subtile que l’humour hollandais qui est proche de l’humour Carambaresque).

      • samuel Le 05 juin 2014 à 18h54
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        Vous avez peut-être raison, je devrais pas m’aventurer sur ce terrain là, mais faut voir tout ce qu’ils ont coupés, en fait tous les passages qui auraient pu trop nuire à la si bonne image de nos décideurs, comme quoi l’information n’est plus complète.

        Imaginez la chose si tout ce qui avait été dit sur Poutine en exagération (…) sur sa personne avait été également dit de la même sorte sur le président Obama ? L’Amérique serait-elle toujours aussi fière d’elle même, surtout que là bas il ne vole pas bien dans les sondages.

  18. canfrarus Le 05 juin 2014 à 17h58
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    Спорить veut également dire “parier”. Mais dans son contexte, il voulais dire “argumenter”, “contredire en coupant la parole”. Au Québec, on dit “s’obstiner”.
    En Russie, en général, le mari écoute ce que sa femme dit, sans broncher ni contredire, mais fait à sa manière.

    • PA.Québec Le 05 juin 2014 à 18h08
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      Ça me rappelle quelque chose. Merci pour ces explications anthropologiques.

      Merci aussi à Cyrille pour ses explications linguistiques.

  19. martine marchand Le 05 juin 2014 à 18h00
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    Quand j’ai regardé la vidéo de TF1, donc la version “coupée” de l’interview, j’avais honte de la France, honte que on laisse des journalistes, sur une chaîne publique, être aussi irrespectueux du chef légitime d’un grand état; bref, honte à pleurer d’être française, honte d’être représentée par Elkabbach et son collègue dont je ne connais pas le nom.
    Après avoir lu vos informations, je voudrais pouvoir m’excuser personnellement auprès de Mr Poutine pour me laver de cette honte; et en prime, virer ces journalistes pour faute grave .
    Merci à vous.

  20. Alexandre Le 05 juin 2014 à 18h00
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    Excellent travail de fond, ou quand un journaliste fait vraiment son job. En me réjouissant de lire votre livre !

  21. Misska Le 05 juin 2014 à 18h01
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    link to leplus.nouvelobs.com

    une autre clownerie diplomatique…

  22. step Le 05 juin 2014 à 18h04
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    La très bonne question est à ce point surprenant au milieu de ces questions agaçantes et inutiles – A t’on jamais vu de toute façon un dictateur répondre à un question du style “êtes vous un méchant… définitivement OUI”- que je me demande si pour le coup, elle, est bien exacte.

  23. Marius Le 05 juin 2014 à 18h06
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    Un grand merci pour cette traduction !
    L’interview intégrale est une perle démontrant la “lobotomisation” de nos merdias français ….

  24. NC Le 05 juin 2014 à 18h12
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    Pour info,

    L’IRSEM (Institut de Recherche Stratégique de l’École Militaire, dépendant du ministère de la Défense) a publié une note de recherche intéressante sur la crise ukrainienne.

    A lire ici : link to defense.gouv.fr

  25. Nanker Le 05 juin 2014 à 18h12
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    “Question – Monsieur le Président, est-ce qu’on peut s’opposer à vous en Russie sans risque ?

    Vladimir Poutine – Si vous écoutez certaines de nos stations de radio ou regardez certaines de nos émissions de télévision, je vous assure que vous avez peu de chance de trouver quelque chose de semblable à ce genre d’opposition en France”

    Ah ça c’est bien sûr… mais il nous reste Internet, tombeau des félons et des menteurs en tous genre… (hein Caro F.?) ;-)

    Bravo Olivier, voila encore un fantastique boulot!

  26. theniere Le 05 juin 2014 à 18h21
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    le budjet des americains vaut plus que le budjet de tout les autres pays voila , triste !!!!

  27. Patrick Luder Le 05 juin 2014 à 18h21
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    Oui, L’Europe de l’ouest à peur de la Russie,
    non parce que la Russie est dangereuse,
    mais parce que la Russie est incomprise …

    Après tant d’années de propagande transatlantique,
    c’est un peu normal non ?

  28. Misska Le 05 juin 2014 à 18h29
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  29. Chris Le 05 juin 2014 à 18h38
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    Oui en effet. Un accoutrement étrange pour une concubine en visite avec un chef d’Etat dans un pays musulman. Complètement à côté de la plaque. Quel manque de respect envers elle-même et ses hôtes.

     

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Commentaires
V
Avant tout merci pour les éclaircissements donnés en ce qui concerne ''la traduction erroné '' qui conscerne les femmes dans l'entretient avec Poutine . <br /> <br /> <br /> <br /> Comme dans toute culture , il ne suffit pas seulement une traduction , il faut connaître aussi la culture du pays , fait rarement approfondi en France ou on s'imagine que tout ce qui vient de l'est de l'Europe ( y compris l’Allemagne!) n'ont pas la ''profondeur '' , '' la finesse '' ni '' la grande ouverture d'esprit '' de la ''grande culture française '' . <br /> <br /> Poutine et les russes sont présentées presque comme des moujiks par moment ce qui est insultant envers ce grand peuple . La manière de parler de ce pays , de ses dirigeants ainsi que son peuple souvent est insultant par la méconnaissance de leur culture , leur grande et riche histoire . La France ne se permettrait jamais a avoir cette attitude avec d'autres pays '' démocratiques '' du Golf ou Afrique , ou tout bêtement la Chine !<br /> <br /> <br /> <br /> Je ne suis pas russe et je n'ai pas des origines non plus , par mes origines je serrais plus tôt appelée a ne pas avoir de la sympathie envers ce pays mais il m'est insupportable de voir ce baching envers Poutine . Il n'y a qu'une vérité , celle de l'Occident , voulue (ou imposé par les americains ? ) qui s’apparente a du lavage de cerveau qui n'est pas compatible avec la soit disant indépendance journalistique et la démocratie française qu'on nous rabâche en permanence . <br /> <br /> Les americains sont autant obsedés par la grande Russie maintenand que les Sovietics l'étaient par l'imperialisme occidental à la grande epoque . <br /> <br /> L'Occident n'etait pas aussi volontaire envers les Sovietics qu'il l'est maintenand envers la Russie . <br /> <br /> A force d'etre obsedé par l'URSS , l'Occident et les americains n'ont pas vu arriver les poseurs de bombes venus d'ailleurs , eux . Ce sont cela qui destabilisent les democraties !<br /> <br /> Il y a une chose qui est sure : Poutine n'a jamais envoyé des poseurs de bombes en Occident ! On le traite comme un ennemi , je me demande bien pourquois ? Son peuple a largement contribue au fait que la guerre soit gagné . On honnore les americains ( on oublie citer souvent les autres ! ) et je suis amplement d'accord , mais il a fallu combien de temps pour que la Russie soit invité aux reunions de Memoire ? Les millions de morts russes et les peuples qui fesait partie de leur pays à l'epoque, doivent comter … ou alors il y des morts frequentable et d'autres non ? <br /> <br /> L’Occident a une mémoire assez sélective , je le constate depuis des années , ce qui m’amène à dire que les ''vérités '' qu'on nous serve sont à prendre toujours avec précaution ...
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