Du monde selon Fourest à Poutine selon Pierre Hassner: Poutine chevauche des ours

Olivier Renault

RUVR RU

24 mai, 14:48

Pour Pierre Hassner, Poutine chevauche des ours

Photo fournie pal l'auteur

Par La Voix de la Russie | Après les globes oculaires arrachés au couteau à trois officiers ukrainiens selon la version de la journaliste Caroline Fourest qui dénonce une propagande russe en continue sur les ondes françaises, voilà un directeur de recherche honoraire au CERI qui écrit que Vladimir Poutine chevauche (à cheval) des ours dans un article intitulé « Poutine est-il la Russie ? ».

Le Figaro a tiré la sonnette d'alarme en publiant un entretien avec Vladimir Fédorovski qui, en vantant le travail des journalistes allemands et américains, épingle le travail des journalistes français : « Les journalistes français sont souvent politiquement correct et voient le monde en noir et blanc ». Après les journalistes et « le monde selon Caroline Fourest » voilà le monde selon le spécialiste des relations internationales du CERI du groupe Sciences-Po qui en rajoute une couche en parlant de « mégalomanie presque pathologique » en évoquant le président russe. Tout cela vient se rajouter aux accusations de Wolfgang Schauble, ministre de l'économie allemande, d’Hillary Clinton et du prince Charles qui comparent Vladimir Poutine à Hitler. Des politiques aux chercheurs en politique en passant pas les journalistes, il faut pratiquer la désinformation et aider à la guerre contre la Russie.

Les journalistes. Vladimir Fédorovski, qui dit dans l'entretien du Figaro du 8 mai ne pas porter Poutine dans son cœur, explique voir le signe d'une russophobie dans nos médias alors qu'il déclare que les Français aiment la Russie : « Aujourd'hui, c'est pire que du deux poids-deux mesures, je suis ahuri par le manque de professionnalisme des journalistes, notamment français ». Vladimir Fédorovski explique sa pensée en prenant en exemple la Maison des syndicats qui a été incendiée à Odessa et qui démontre l'esprit anti-russe à la limite de la haine chez les journalistes français: « La présentation unilatérale du massacre d'Odessa, imputé à la responsabilité russe, alors que ce sont des russophones qui ont été brûlés vifs, est à cet égard significative. Les journalistes ont donné les réponses avant de poser les questions, concluant à la culpabilité russe ». Comme nous l'avons vu, Caroline Fourest rentre, avec son invention d’yeux arrachés, dans cette catégorie des journalistes français qui donnent des réponses avant de poser des questions et qui jette de la désinformation dans leurs émissions et colonnes envers la Russie. Caroline Fourest a gravement nui à la profession en parlant de globes oculaires arrachés au couteau sur une station de radio. Un tel journaliste, manquant si peu de responsabilité envers ses auditeurs, devrait perdre sa carte de presse et sa qualité de journaliste et ses colonnes dans les médias. Au lieu de cela, Caroline Fourest reconnaît son erreur par un article dans le Huffington Post mais se dédouane en faisant porter la responsabilité sur sa source « Mon contact m'explique que les séparatistes leur ont arraché les globes oculaires avec un couteau. Ne parlant pas russe, je pense que les séparatistes le revendiquent et en parlent dans cette vidéo». Puis Caroline Fourest s'enfonce dans le ridicule : « En résumé : je ne peux pas avoir vérifié par moi-même si on leur a crevé les yeux avec couteau puisque je ne suis pas sur place». Une personne connaissant la vie réelle sait très bien, à l'exemple de lapins que des paysans tuent en leur arrachant au couteau les globes oculaires, que ça pisse le sang jusqu'à la mort et qu'un lapin ne pourrait même pas tenir assis sur son train arrière comme ses trois officiers vus sur la vidéo. 

L'expert en relations internationales. Le nouveau journal français le1hebdo, qui est un journal sérieux selon son rédacteur en chef, a consacré toutes ses pages à la Russie dans son édition du 16 avril. C'est là, parmi d'autres articles parlant de la Russie sous un angle peu avantageux et de Russia Today avec La Voix de la Russie et Ria Novosti qui « façonnent l'opinion des habitants de la Fédération de Russie et celle des journalistes occidentaux », qu'on trouve l'article de Pierre Hassner, spécialiste des relations internationales, directeur de recherche honoraire au CERI, qui écrit au sujet de Vladimir Poutine : « Par ailleurs, la mégalomanie quelque peu pathologique dont témoigne sa quête d'exploits à la Superman - voler avec les cigognes, chevaucher des ours, pêcher des statuettes antiques au fond des mers - risque de lui jouer des tours...». Soucieux de savoir si le chercheur faisait référence à un photomontage, qui circule sur le net, montrant le président russe chevaucher un ours, nous avons contacté par téléphone Pierre Hassner : « On m'a montré une photo où Vladimir Poutine est photographié à cheval sur un ours » et dit avant de raccrocher sans expliquer la photo « renseignez-vous et vous la trouverez aussi ». C'est ce que nous avons fait.

Le service de presse du Kremlin dément l'existence de photos sur lesquels le président russe serait à cheval sur des ours et explique que ce sont des photomontages. Sur le Net, nous pouvons les voir. Inquiet d'être confronté à l'affirmation d'un chercheur d'un grand institut français qui se limiterait à employer un photomontage pour sa démonstration politique, nous avons demandé au CERI de nous envoyer la photo en question il y a plus de 10 jours. Le service de presse du CERI refuse de répondre à cette question et dit « pour cette question je ne peux pas répondre. Vous devez contacter la direction ». La direction du CERI, elle, n'a toujours pas répondu. Le journal le1hebdo, qui a consacré un numéro à la Russie, lui, ne voit rien de dramatique : « Nous sommes un journal sérieux et nos auteurs sont libres d'écrire ce qu'ils veulent», explique le rédacteur en chef joint par téléphone. Nous attendons toujours la fameuse photo vue par Pierre Hassner, histoire de nous rassurer sur la qualité de la recherche française et de penser que le souci se limite aux médias français. En France, il semble être possible d'affirmer des choses sans avoir le besoin d'avoir des preuves sur la véracité des faits. N

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