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12 juin 2014

LA "RESISTANCE" NOUVELLE GENERATION

Sur le blog de PAUL HARAM

LA "RESISTANCE" NOUVELLE GENERATION

 

J'ai interviewé un type que l'on pouvait croire pas comme les autres il y a encore quelques années mais qui fait désormais bel et bien partie de cette majorité bâillonnée et contrôlée dont on entend peu parler sauf pour la discréditer : un souverainiste ! (chut !)

Il y a à peine dix ans, « ces-gens-là » étaient regardés comme des extraterrestres par les élites. Aujourd'hui, vu que ces extraterrestres ont eu le temps de se reproduire à grande vitesse, ces mêmes élites, ayant pris peur, ont diffusé de nouveaux termes pour les identifier plus facilement. Ils utilisent alors le concept de « néo-con » et ont aussi démocratisé des termes tout en les raccourcissant afin qu'ils puissent être contenus dans un seul et simple tweet (#saleréac'). Comme quoi finalement les bobos soixante-huitards, en plus de recycler les déchets (ce qui est, ma foi, très bien), recyclent aussi leur bêtise : ce n'est plus « fasciste » que l'on utilise comme pour désigner le « nazi » de de Gaulle mais c'est « réac » et « néo-con » (pour vous mettre régulièrement à la page je vous conseille une lecture régulière du Nouvel Observateur et de Libération).

Mais depuis les dernières élections européennes, ils sont passés à un stade supérieur ! Tellement que ces extraterrestres inquiètent de par leur nombre toujours croissant, ils se sont dit que ça ne suffisait pas de les identifier afin de les contrôler : il faut donc les soigner. Ces extraterrestres sont donc désormais des « europhobes ».

Je me suis posé la question de savoir si ce nouveau terme scientifique allait au moins permettre de créer des nouveaux emplois d'avenir dans les hôpitaux psychiatriques pour les étudiants en médecine qui veulent consacrer leur carrière à soigner cette nouvelle pathologie...

Bref ! Retournons dans le vif du sujet ! J'ai donc interviewé un extraterrestre qui n'en est plus vraiment un et qui se définit plutôt comme « résistant ». Vincent Beroff a 34 ans, vit dans la Drôme dans un petit village, il est marié et père de trois petits bambins. Il a grandi dans un milieu « plutôt aisé » en région parisienne et travaille désormais comme aide-psychologique. Il milite à l'Union Populaire Républicaine (UPR), parti gaulliste et souverainiste dont j'en ai très peu entendu parler.

PH : Comment se manifeste ton amour pour la France et qu'est-ce qu'est pour toi être patriote ?

VB : À la base, je me sens un peu dans une situation particulière avec mon nom de famille d'origine étrangère. Mais au final, j'ai toujours grandi dans la culture française. Donc je me sens bien français. Ensuite, c'est vrai que mes parents et grands-parents m'ont plutôt transmis une certaine idée de la France et même un grand amour pour la France.

PH : Quel amour ?

VB : Une certaine fierté d'être français. J'aime beaucoup l'histoire de France même s'il y a des passages qui ne me rendent pas fier.

PH : Comme lesquels ?

VB : Des passages où effectivement il y avait trop d'inégalités en France mais aussi moins de liberté et beaucoup de pauvreté. Des périodes où les français étaient moins respectés. Par ailleurs je pense qu'il y a des valeurs qui ont toujours été présentes dans la société française.

PH : Comme quelles valeurs ?

VB : Des valeurs autour de la liberté. N'oublions pas que le mot « franc » veut dire « libre ». Donc la liberté fait partie des gênes des français. Il y a aussi des valeurs découlant de l'héritage chrétien, comme s'occuper des pauvres, qui moi me conviennent car je suis chrétien. Le Roi Saint-Louis avait aussi créé des instituts de commun profit et des services publics comme les hospices. La famille est aussi une chère valeur pour moi.

PH : Comment se fait-il que par exemple Fillon ou Guaino qui se réclament du gaullisme mais aussi Chevènement prennent part à la construction de l'UE ? Car par exemple Chevènement s'est allié avec le PS en 2012 quant à Guaino et Fillon on connaît leur part de responsabilité à l'époque du sarkozysme...

VB : Des vrais gaullistes il n'y en a pas beaucoup. François Asselineau (dirigeant de l'UPR) parle beaucoup de De Gaulle. Il le cite beaucoup et y fait beaucoup référence. A partir de là, j'ai compris en quoi la construction européenne était dès le début une entreprise des Etats-Unis. C'est pour ça que de Gaulle s'y est opposé dès le début. C'est lui qui voyait le plus clairement car il a vécu la deuxième guerre mondiale. Il voyait clairement comment les États-Unis avaient pour but de soumettre la France et l'Europe plus largement. Et le problème est qu'il y a eu un tel matraquage médiatique que tout a été fait pour nous faire rêver de cette construction européenne. Et même du point de vue de l'Église on nous en a fait rêver car Schuman aujourd'hui a son procès de béatification en cours...

PH : En gros, c'est soit l'Union Européenne soit la guerre, non ? C'est-à-dire que ça a été du chantage dès le départ. C'est soit l'Union Européenne soit la guerre et s'il n'y a pas d'Union Européenne c'est la guerre. Et finalement, est ce que cette idéologie shumanienne n'est pas rentrée dans les cerveaux en nous rabâchant que grâce à l'Europe on a la paix et que si, par théorie des contraires, on se retire de l'Union Européenne, c'est la guerre ?

VB : Oui, les jeunes générations ont tellement été bercées par tout ça que c'est trop dur pour eux d'oser dire l'inverse. Pour moi, c'est clairement de la propagande dès le début. Alors c'est vrai que l'Union a eu des points positifs, il ne faut pas exagérer ! Par exemple, nous réconcilier entre allemands et français. Mais pour moi, c'est ça qui est difficile : c'est qu'il y a des bonnes choses : par exemple l'idée de coopération, l'idée de solidarité sont bonnes en soit. Le problème c'est que dès le début, cette solidarité, cette envie d'ouverture, de réconciliation, on y a accoler un versant libéral économique.

PH : Aussi, ce que les gens rejettent en masse est que l'UE a une capacité par les normes qu'elle sécrète (directives, règlements,...) de changer tout un pan de notre règlementation interne...

VB : C'est ça. En fait, c'est un cheval de Troie. C'est pour ça qu'au début il y a beaucoup de gens qui ouvrent les yeux que maintenant et qui se disent que c'est bizarre car l'idée d'union est belle mais aujourd'hui ca a viré dans un coté dictatorial, libéral, etc...

PH : C'est-à-dire dictatorial ?

VB : Le fait que les trois quarts de notre réglementation interne est choisie par la commission européenne et que notre droit est simplement une transposition de ce qui a été choisi par la commission européenne. Ça veut dire que sur les trois quarts de notre droit interne on a pas notre liberté. C'est aussi au niveau des référendums ! Depuis le référendum de 2005 où on a dit « non » à la constitution européenne, c'est quand même passé par un vote du parlement français avec le traité de Lisbonne, par Sarkozy notamment, et maintenant les dirigeants européens n'osent plus faire de référendums car en Irlande il y a eu des problèmes, au Danemark aussi et maintenant ça leur fait peur ! Ils font tout pour éviter les référendums ! Ça montre bien que la démocratie gêne les dirigeants européens !

PH : Alors justement, depuis les élections européennes avec les 25% du FN, tous les dirigeants politiques, les journalistes, etc... ont paniqué et ont alors diffusé le terme d' « europhobie ». D'ailleurs, ce terme d'europhobie a été commenté par Finkielkraut il y a une semaine dans l'émission « l'esprit de l'escalier » sur la radio de la communauté juive ainsi que par Marc Cohen dans le Causeur de juin (« je suis europhobe, mais on me soigne »). Cette diffusion de ce terme pour verrouiller le débat démocratique vous fait-elle peur ? Car ce terme fait qu'on sera mal vu dès qu'on critique l'Union Européenne puisqu'il ressemble à « xénophobie » par exemple...

VB : Oui, c'est ça le problème ! À l'origine, on pourrait dire que le terme est vrai... enfin oui et non... je m'explique : « phobie » en grec ça veut dire « peur ». Donc on peut dire « europhobie » pour les gens qui ont peur de l'Europe, ce qui est vrai car l'Union Européenne telle qu'elle est fait peur. Et moi, de fait, ça me fait peur aussi car c'est devenu une machine qui ne respecte plus la démocratie, qui nous asservit, qui va bientôt éliminer les pays en allant vers une Europe fédérale et donc tout ça, si on y rajoute l'élimination progressive de la règlementation sociale et l'austérité, oui, ça me fait peur ! Donc à l'origine, pourquoi pas ! Sauf que le mot « phobie », dans le jargon médical, quand on a une « phobie », ça veut dire qu'on a une peur irraisonnée.

PH : Ça veut donc dire qu'on doit vous soigner ?

VB : Voilà ! Du coup, on peut dire que la peur est vraie mais vu qu'en terme médical c'est une peur irrationnelle dont il faut guérir, bien du coup ça a une connotation très négative, et donc ça rabaisse ! Et puis, comme vous dites, ça fait aussi penser à « xénophobie », « islamophobie » ou d'autres mots qu'on invente. Ca va alors se traduire en haine de l'autre, en repli sur soi et donc, oui, ça va verrouiller le débat démocratique !

PH : Il y a un article très intéressant dans le causeur de juin qui dit que justement toutes les écoles de journalisme apprennent la pensée unique à leurs étudiants (« Des journalistes à mauvaise école » écrit par Eugénie Bastié) et donc que la plupart sont des gauchistes bien-pensants. Par exemple, au CFJ, ils avaient simulé des élections et c'était Mélenchon et François Hollande qui avaient été élus pour le second tour... Es-tu d'accord avec le constat que ces écoles de journalisme c'est de la reproduction de cette pensée unique ?

VB : Oui, et je crois qu'il y a une peur. Il y a beaucoup de tabous et donc ils ont peur de les franchir sous peine de se faire jeter de leur travail, ou être regardé de travers par leurs collègues journalistes. Il y a aussi des lignes directrices éditoriales et il y a beaucoup de choses qu'ils n'ont pas droit de dire. Du coup, le FN a droit d'être dans les médias et François Mitterrand lui-même avait invité Jean Marie Le Pen dans le début des années 1980 pour se retrouver face à face. A l'époque, Le Pen n'était pas vraiment connu et finalement, quand Mitterrand l'a invité face à lui, en lui tendant une perche, cela a permis de le faire connaître. Et alors qu'en 1974 Le Pen faisait même pas 1% aux élections présidentielles, en 1988 il a fait pratiquement 15%.

PH : Et comment cela se fait-il aujourd'hui que quand tu te dis « souverainiste » on te prend pour le dernier des « réacs », pour un « fasciste » ?

VB : Ceux qui dirigent l'Europe veulent faire une Europe fédérale car l'Europe fédérale renforce encore plus leur pouvoir. La vraie difficulté, quand tu es dirigeant, c'est le peuple ! Car le peuple ne veut pas se laisser faire ! La démocratie gêne les élites ! Les élites qui dirigent l'Europe ce sont les élites financières, économiques,...etc ! Et d'ailleurs, la Commission européenne écoute beaucoup de lobbies et donc c'est les lobbies qui dirigent aussi ! Et eux ont des intérêts qui leur sont bien propres : ils veulent une Europe fédérale sur le même modèle que les Etats-Unis et qui deviendra à ce titre le bras droit des Etats-Unis du point de vue économique et militaire et d'ailleurs c'est vérifié avec l'OTAN. Aussi, ces gens qui ont beaucoup d'argent influencent beaucoup de grands médias qui leur appartiennent. Donc ils ne donnent accès aux médias que à ceux qu'ils contrôlent. Donc aujourd'hui, si le FN est médiatique, c'est juste parce qu'on le contrôle. Et d'ailleurs, on pourrait croire que le FN augmente avec les 25% lors des européennes mais c'est un effet d'optique parce que si on regarde le nombre de votants ça a diminué par rapport aux présidentielles... il y a aussi eu une majorité d'abstentionnistes. Donc ce n'est qu'un effet d'optique qui est vanté par les médias et qui est mis en lumière par les médias pour discréditer un peu plus toute idée de souverainisme. Il font tout pour assimiler toute idée souverainiste au front national et c'est pour cela que les médias médiatisent le FN : ils contrôlent son image du début à la fin. Donc toute idée de souverainisme d'où qu'elle vienne va être discréditée.

PH : Ne trouvez-vous cela pas scandaleux que Juppé – qui se réclamait du gaullisme – veuille, face au haut score du FN, s'allier avec les centristes ce qui veut dire encore plus d'Europe ? Pourquoi face à cette panique populaire à l'encontre de l'UE (qui est démontrée avec les 25% du FN), tous nos dirigeants se jettent encore plus vers ce projet d'Union Européenne fédérale ?

VB : C'est bien cela le problème ! Je ne peux pas avoir confiance en ces gens ! C'est comme avec cette histoire de référendum de 2005 sur le Traité établissant une Constitution pour l'Europe, ils n'en n'ont eu rien à faire du « non » majoritaire ! Ils se sont dit « c'est pas grave, le peuple est trop bête pour comprendre et donc il faut que ce soit nous qui prenions la décision à sa place ! » Un gars comme de Gaulle, quand il avait fait son référendum et qu'il avait été désapprouvé par le peuple, il a démissionné ! De Gaulle ne se sentait pas de diriger un Etat dans lequel le peuple n'était pas d'accord avec lui ! Or aujourd'hui, les politiciens c'est l'inverse ! Le peuple n'est pas d'accord avec vous : tant pis ! Et ils vont le contraindre encore plus ! Et ils vont faire encore plus de bourrage médiatique jusqu'à ce qu'il accepte leur décision ! Je me demande comment ces élites – Juppé, Fillon, et tous les autres – peuvent encore se réclamer du gaullisme car il n'y a plus grand chose de gaulliste chez eux !

PH : Te considères-tu comme un « néo-con » ?

VB : Ce n'est pas un mot que j'aime beaucoup. Non, car il est beaucoup trop connoté. Je me méfie de tous ces mots car c'est des mots qui sont employés pour nous piéger ! Donc il faut éviter au maximum d'être affilié à tous ces mots qui sont piégés (réac, conservateur,...). Le mot de « résistant », moi, je le trouve beau parce que c'est un mot qui est resté noble. Donc ça, ça me convient.

PH : Te sens-tu quotidiennement touché par cette UE ou combats-tu l'UE par patriotisme et amour de ton pays ?

VB : C'est pour tout ! Ce que je redoute c'est cette austérité car je vois qu'on supprime des postes dans les services publics, dans les hôpitaux etc... et qu'on baisse les subventions, les aides, etc...J'ai fait un stage dans une maison de retraite publique et donc financée par l'Etat et ça m'a fait peur car les moyens fournis par l'Etat sont très réduits ! Et franchement, ça ne donne pas envie d'être dans une maison de retraite ! Et c'est de pire en pire !

PH : J'ai lu dans le programme de l'UPR ceci : « Toute L'histoire de France nous invite donc à comprendre que cette soumission ne peut être que transitoire, elle n'est pas viable à long terme ». Donc finalement, si je comprends bien, pour l'UPR, le peuple ne se laissera pas faire et pour vous c'est logique, par l'histoire de France et par l'habitus du peuple français, qu'on sortira de l'UE ? En fait c'est messianiste dans le sens où vous attendez le grand jour avec le messie gaulliste qui arrivera ?

VB : J'ose pas employer le mot « messianisme » car sortir de l'UE ne sera pas facile pour autant ! Mais au moins on aura la chance de retrouver notre liberté. Mais ça n'empêchera pas que ça ne sera pas facile non plus. C'est évident. On ne peut pas se libérer de la tutelle des puissances économiques et financières mondiales comme ça ! Donc l'enjeu il reste derrière cela ! C'est une voie qui est ardue. Mais De Gaulle disait qu'on a toujours eu raison de faire confiance en la France. Et un gars comme de Gaulle qui avait une telle estime de la France, il s'est lancé vers la résistance ! Alors que tout paraissait perdu à son époque ! Et je trouve cela très beau. Ensuite, le mot « franc » ça veut dire « libre ». Donc le peuple franc lui-même se définissait comme un peuple libre dès le début ! Donc ça fait partie de ses gênes, de son identité. A partir de là, moi aussi j'ai envie de croire que le peuple franc ne peut pas se laisser dominer comme cela ! Donc aujourd'hui, on est maintenu par les médias, par une oppression médiatique forte, mais tôt ou tard, ça ne tiendra plus !

PH : Et pensez-vous que les politiques qui nous tiennent, qui se disent parfois gaullistes alors qu'ils ne le sont pas, ont peur de ce côté « franc » du peuple ?

VB : Oui, je pense que ces élites financières, économiques et politiques qui sont derrière tout cela, qui veulent en arriver à une UE fédérale, libérale sur le modèle des Etats-Unis, ont peur parce qu'ils ont leur objectif, ils y vont petit à petit et doivent se dire « mais est ce qu'on va vraiment y arriver ? ». Je pense que certains ont un peu peur. Donc ils font tout pour éviter que les gens ouvrent les yeux mais notamment grâce à internet, il y a un ilot de liberté et les gens commencent à ouvrir les yeux. S'il n'y avait pas internet ce serait beaucoup plus dur. Grâce à internet, une autre voie est possible et ils ne peuvent pas tout contrôler.

PH : Dans la charte fondatrice, il y a énormément de critiques quant à l'influence des Etats-Unis. Donc au niveau de la crise ukrainienne, comment l'UPR s'est-il positionné ? Est-ce que l'UPR a tenu la rhétorique poutinienne à savoir qu'il s'agissait d'un complot fasciste ?

VB : L'UPR s'est positionné à plusieurs reprises en mettant en lumière le fait que c'est toujours deux poids et deux mesures avec les Etats-Unis. Par exemple, quand le Sud Soudan demande son indépendance en faisant un référendum, les Etats-Unis vont dire que c'est super ! Car pour le Sud Soudan, ça arrangeait les intérêts des Etats-Unis. Par contre, quand la Crimée demande son indépendance, là les Etats-Unis disent que c'est diabolique ! Asselineau a mis en lumière que le Maidan ce n'était pas le peuple qui a gentiment manifesté dans la rue comme tentent de nous faire croire certains médias et qu'en fait dans les gens du Maidan il y en avait bien qui étaient armés et il y a eu des morts aussi chez les policiers et qu'on ne sait pas qui a tiré les premiers coups de feu ! Sur ce point, il y a une enquête qui n'a pas été faite... il parait que le président de la Lettonie avait en main des informations qui démontraient qu'il y avait des personnes qui ont tiré et sur les gens du Maidan et sur les policiers pour qu'après ils en viennent à tirer les uns sur les autres et ce serait donc un coup monté en fait. Et ça on en parle pas. Alors que pourtant le Président de la Lettonie en a parlé à Ashton. Et donc il dit qu'il y a un blocus médiatique qui est fait et qu'on ne veut pas faire la lumière là-dessus et que tout est biaisé dans la présentation des faits et que derrière, le vrai enjeu, c'est la pression que fait les Etats-Unis sur la Russie. Et donc ça c'est ce que dit l'UPR : globalement les Etats-Unis sont mécontents que la Russie lui tienne tête notamment en ce qui concerne la Syrie, ce qu'on a vu de façon flagrante l'automne dernier, vu que les Etats-Unis et la France voulaient attaquer la Syrie et que la Russie ne voulait pas. Ils ont trouvé ensuite la position que la Syrie doit détruire son stock d'armes chimiques, ce qu'elle a accepté, mais sans cela les États-Unis étaient à deux doigts d'entrer en guerre. Donc on peut avoir l'impression que, finalement, les enjeux restent le contrôle des hydrocarbures (pétrole, gaz, etc) au Moyen-Orient. Chacun avance ses pions et comme la Russie ne va pas dans le sens des Etats-Unis et s'y oppose vraiment ouvertement, les États-Unis se sont dit qu'ils allaient attaquer la Russie par d'autres côtés, ailleurs ! Comme avec l'Ukraine par exemple ! Et pour moi, l'enjeu est là parce que depuis longtemps, même quand l'Ukraine était sous Ioutchenko, les Etats-Unis voulaient que l'Ukraine rentre dans l'OTAN et par référendum les ukrainiens avaient dit « non » et ils font tout depuis la révolution orange pour que ça aille dans le sens de leurs propres intérêts et pour neutraliser la Russie. Pour ne pas que la Russie les empêche d'avancer leurs pions pour les hydrocarbures.

PH : Poutine a été interrogé sur TF1 le 4 juin, à l'occasion de sa visite officielle en France pour les commémorations du débarquement normand, et a déclaré que « de Gaulle était un défenseur de la souveraineté française et selon moi, cela mérite du respect ». Poutine, finalement, est-il l'allié des souverainistes français ? Car aujourd'hui et surtout depuis la crise ukrainienne, pour la plupart des souverainistes de gauche ou de droite, Poutine est la nouvelle star...

VB : A la limite je le comprends, même s'il ne faut pas être aveuglé par le personnage ! Aujourd'hui c'est un peu le seul, alors c'est peut-être pas le seul mais... enfin on va dire le seul de pays influents qui ose s'opposer aux Etats-Unis ! Et en ce sens là, c'est tout à son honneur ! Il a du cran ! Il a du cran et de Gaulle lui osait le faire ! C'est pas François Hollande qui va s'opposer à Obama !

PH : Donc on retrouve quelque chose de gaulliste chez lui ?

VB : Oui oui, on peut le dire ! Parce qu'il est pour la souveraineté de son peuple, ça c'est vrai ! Et il a vraiment redresser la barre parce qu'à la chute du communisme il y a eu les oligarques russes qui s'en sont mis plein les poches et qui dépouillaient la Russie et l'économie de la Russie ainsi que sa démographie chutaient complètement. C'est lui qui a réussi à resserrer les boulons en faisant repartir la Russie dans un droit chemin d'un point de vue économique et démographique, ce qui redonnait un élan patriotique à la Russie alors que sinon, on ne savait pas ce qu' il allait en advenir... de ce point de vue c'est vrai qu'il a un côté patriotique. Après ça ne veut pas dire qu'il n'est pas excessif sur d'autres points de vue... il ne faut pas bénir tout ce qu'il fait non plus ! Aussi, ce qui est tout à son honneur ça a été son projet de résolution pour la Syrie : alors que les États-Unis voulaient faire la guerre, lui il a proposé une autre voie plus pacifique pour désarmer la Syrie et ça je trouve que c'est tout à son honneur quand même...

PH : Dans le programme de l'UPR, il est marqué qu'il faut interdire de manière constitutionnelle les transferts de souveraineté non limités dans le temps et dans l'objet. Et donc par rapport à la CEDH, laquelle est illimitée dans le temps, qui dit à l'article 46 paragraphe 1 que « les États contractants se sont engagés à se conformer aux arrêts définitifs de la Cour EDH dans les litiges auxquels ils sont partis », quel est votre projet ? La France doit-elle se retirer de la CEDH ?

VB : C'est une bonne question... j'avoue que j'ai jamais posé la question à l'UPR mais c'est possible... ce point du programme veut dire que la souveraineté française est la priorité et donc l'idée c'est vraiment de ne pas refaire ce qu'il s'est passé avec l'UE pour ne plus qu'on en vienne à perdre notre souveraineté.

PH : J'ai aussi lu dans le programme qu'il faut « refuser la stigmatisation insidieuse des français d'origine arabe ou de confession musulmane comme la stigmatisation de tout français en vertu de ses origines sociales ou ethniques ou bien de ses convictions politiques ou religieuses ». Pourquoi avoir accentué sur les musulmans et les maghrébins ? Est-ce que l'UPR pense que la France vire xénophobe envers ces deux populations ? Ou est-ce pour se distinguer du FN ? Pourquoi ne pas avoir visé toutes les populations d'origine étrangère ?

VB : Je pense qu'effectivement, ici, on peut voir l'opposition directe au FN.

PH : Donc finalement, ce qui est dingue, c'est que vous êtes obligés de vous justifier face à la pression médiatique ! Vu qu'on assimile le souverainisme au FN, vous êtes obligés de vous justifier pour vous en distinguer ?

VB : Voilà !

PH : Guerini, le communiste, a dit que « la diabolisation du FN et de Marine Le Pen n'a jamais été aussi absurde ! » Il a ajouté que les communistes « doivent reprendre le concept de la nation en mariant le drapeau tricolore avec le drapeau rouge ». Est-ce un réveil ? Est-ce que finalement les 25 % du FN – même si on est bien d'accord qu'il faut combattre le FN – n'exercent pas un effet de levier sur tous ces partis qui ont abandonné le concept de la nation au diable ?

VB : C'est intéressant car j'ose espérer que c'est vrai ! Qu'il y a des gens qui ouvrent les yeux ! Notamment les communistes car ils sont pour les ouvriers à l'origine, les communistes ! Pour les petits, ce qui sont au chômage, etc... et je crois que si on est honnête, on voit bien que c'est aussi à cause de l'UE qu'on est dans la merde, par rapport à tout ce qui concerne les délocalisations par exemple. De plus en plus d'industries ferment pour aller délocaliser ailleurs ! Arnaud Montebourg aura beau dire tout ce qu'il veut, il peut rien y faire ! Car les traités UE prévoient qu'aucune limitation de transferts de capitaux ne peuvent être fixées, donc on ne peut rien faire pour interdire les délocalisations. Et donc à un moment si tu veux défendre ceux qui sont au chômage, si tu veux défendre la e ouvrière, il y a un moment tu es obligé de regarder les choses en face et de voir que l'UE va contre eux ! Et pour penser à ces pauvres gens, ils sont obligés de les protéger !

PH : Mais Mélenchon, il n'y a pas longtemps, sur France 3, a déclaré qu'il fallait peut-être envisager de sortir de la zone euro...ça c'est aussi un réveil, non ?

VB : J'espère ! Le problème est qu'il ne faut pas que ça n'en reste qu'à des paroles ! Dupont-Aignan il le dit aussi ! Mais sont-ils prêts à aller jusque-là ? Le problème c'est qu'aujourd'hui, sortir de l'euro, qu'on le veuille ou non, ça veut dire sortir des traités de l'UE comme ils le prévoient. C'est pour ça que l'UPR met souvent en lumière l'incohérence des idées que peuvent par exemple avoir Dupont Aignan ou Mélenchon ou Marine Le Pen : ils veulent sortir de l'euro tout en restant dans l'UE. En théorie, ce n'est pas compatible avec les traités actuels. Dupont Aignan ou Mélenchon vont te dire qu'il suffit de désobéir mais je trouve que c'est un peu léger de dire cela. Mais sinon, c'est positif ! Ça montre que les gens commencent à ouvrir les yeux, les économistes aussi ! Alors, il parait qu'il y a des économistes qui ont été prix Nobel d'économie comme Stieglitz et qui disent clairement que l'euro n'est pas viable et que les pays comme l'Espagne ou la Grèce qui veulent s'en sortir, il faut qu'ils sortent de l'euro ! Sinon ils sont condamnés ! En Espagne aujourd'hui pour s'en sortir ils ont baissé de 20% le salaire des gens ! Si on ne dévalue pas notre monnaie, c'est très simple : il faut baisser le salaire des gens. Il n'y a pas d'autres solutions pour retrouver de la compétitivité ! Et si on ne veut pas baisser de 20% le salaire des français comme ils ont fait en Espagne, la seule solution c'est qu'on ait notre monnaie ! Mais aujourd'hui on ne peut pas avec l'UE ! On a pas le droit !

PH : Olivier Besancenot a déclaré, il n'y a pas longtemps, que « la gauche radicale ne doit pas basculer dans le souverainisme ». Peut-on alors dire que Olivier Besancenot est le meilleur allié de la mondialisation capitaliste ? A ce titre, le philosophe Michel Clouscard a montré le fait que la génération 68 a favorisé la mondialisation capitaliste et l'économie de marché en développant une « idéologie du désir »...donc le NPA (ex-LCR), les verts, etc...tous ces courants qui descendent de 68 ne trompent-ils pas leur projet de société en soutenant eux même la mondialisation libérale ?

VB : Soit Besancenot est conscient de ce qu'il dit, auquel cas c'est pas honnête et il fait le jeu de cette mondialisation libérale, consumériste, etc...soit il est naïf et n'a pas les yeux en face des trous ! Mais il me semble que chez les communistes il y a une dimension internationaliste car ce mouvement est parti de l'internationale ouvrière !

PH : Mais comme l'a démontré Marc Lazar dans son ouvrage « le communisme, une passion française », le parti communiste a longtemps voulu promouvoir des valeurs patriotiques et conservatrices... et d'ailleurs Marchais, lors du discours de Pantin, s'était prononcé pour la fermeture des frontières aux immigrés reprenant les théories d'extrême droite et en démontrant que l'immigration de masse servait les capitalistes pour faire baisser les salaires... on aurait cru entendre LePen parler !

VB : Oui mais l'extrême gauche a différentes tendances...

PH : Ce qui est intéressant aussi c'est qu'Olivier Besancenot a dit cela juste après que Mélenchon se soit prononcé sur l'euro...

VB : Dans ce cas, pour moi, il se discrédite Besancenot...ça veut dire qu'il ne regarde pas les choses en face... ou alors ça veut dire qu'il est de connivence avec le système... je ne sais pas, je ne connais pas le personnage donc je ne connais pas non plus sa sincérité... mais ça veut dire qu'il est naïf !

PH : Dans Causeur de juin, le sociologue Michel Maffesoli a déclaré que « les discours démagogiques à la Mélenchon ou LePen sont un symptôme de notre incapacité à dire ce qui est vécu ». Par toute cette pression médiatique, cette invention de mots pour verrouiller le débat démocratique (europhobie, islamophobie,...) les gens votent pour des démagogues... es-tu d'accord ?

VB : Le problème c'est que quoi que l'on dise on voit bien de plus en plus, que l'on vote à droite ou à gauche, que l'on vote pour Hollande ou Sarkozy, les grandes lignes directrices n'ont pas changé ! Et c'est normal puisque le pouvoir n'est plus chez nous ! Le pouvoir il est au-dessus de nous, il est dans l'UE, dans les grandes instances internationales, donc pour moi c'est un leurre ! Faire croire que l'élection présidentielle ça change les choses c'est du vent ! C'est un spectacle qu'on maintient pour nous faire croire que l'on est en démocratie ! Alors qu'on est plus en démocratie ! Le problème c'est qu'il y a un moment, quand tout est sclérosé, quand tout dialogue est banni, toute vraie discussion, vrai débat, tout est tabou et qu'on nous enferme dans des impasses, la seule solution est de voter « extrême » entre guillemets, car on voit bien sinon qu'il ne se passe rien ! Malheureusement, je pense qu'il faut encore que le pays s'appauvrisse plus pour que les gens soient vraiment prêts à changer les choses ! Aujourd'hui, dire la vérité est comme un acte révolutionnaire ! Et c'est ce que dit Georges Orwell dans 1984 : on peut s'appuyer là-dessus car c'est exactement cela ! Le problème est qu'on est tellement dedans que l'on s'en rend pas compte !

PH : Tout est fait pour que quand tu dis la réalité des choses, tu sois taxé de toutes les insultes possibles comme « fasciste » ! De Gaulle en 1968 par exemple était taxé de « fasciste » ! On a donc plus le droit de désigner le réel ! Finalement, les mots fabriqués par système ont la prétention de fabriquer le réel et c'est ça qui est dangereux !

VB : Mais exactement ! C'est exactement cela ! C'est les mots qui fabriquent le réel ! C'est exactement ça ! Et c'est pour ça que c'est très grave ! Moi quand je parle de mes idées, je le fais que quand j'ai le temps d'en parler... car si tu n'as pas me temps, les gens ne vont pas comprendre ! Donc si tu veux expliquer ta position tu es obligé de prendre une heure ! Tu n'as pas le choix !

PH : Oui, effectivement, il faut toujours se justifier ! Et d'ailleurs, on le voit dans votre programme à l'UPR par rapport à l'accentuation faite par rapport aux maghrébins et musulmans pour vous distinguer du FN...

VB : Exactement !

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G
le réseau voltaire est un réseau d'extrême droite et de complotistes... et tu relaies ça ?
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