Marine Le Pen dépouille Nigel Farage
Marine Le Pen dépouille Nigel Farage
Giovanna Pancheri, la correspondant européenne pour la chaîne SkyTG24, a twitté hier soir que le parti polonais KNP, mené par Janusz Korwin-Mikke, et le parti lithuanien Ordre et Justice, avaient donné leur accord pour rejoindre l’Alliance européenne pour la Liberté (EAF) fondée par le Front National de Marine Le Pen. Toutefois, cela n’a pas encore été confirmé.
Le PVV de Geert Wilders, le Vlaams Belang, le Parti autrichien de la liberté et la Ligue du Nord italienne font déjà partie de l’EAF qui disposerait donc maintenant de plus de 25 membres issus d’au moins 7 Etats-membres, condition indispensable pour se qualifier en tant que groupe parlementaire.
Au total, le groupe dispose d'un total de 44 députés, dont 24 issus du FN. La reconnaissance du statut de groupe est importante car elle donne le droit à du personnel supplémentaire, des subventions supplémentaires et une éventuelle participation à certains comités.
Cela implique que le grand perdant est le groupe Europe of Freedom and Democracy (EFD) du parti UKIP de Nigel Farage, qui a perdu le Parti populaire danois et le parti des Vrais Finlandais qui ont rejoint le groupe des conservateurs et des réformateurs européens (ECR), tandis que la Ligue du Nord a rallié l’EAF. Farage a toujours refusé une collaboration avec le FN car il le soupçonne d'antisémitisme, et il estime et que sa vision économique est trop ‘sociale’.
Pourtant, beaucoup se demandent encore si le succès de l’EAF est durable. Ils rappellent que le Front National était déjà à l’origine d’un groupe parlementaire en 2007. 23 députés d'extrême-droite et nationalistes avaient été ainsi rassemblés dans un groupe nommé Identité, Tradition et Souveraineté. Mais six mois plus tard, le groupe avait éclaté sous l’impulsion de la Romaine Alessandra Mussolini.
« Les nationalistes ont un problème», dit le politologue Joël Gombin. « Ils sont nationalistes et collaborer avec les nationalistes des autres pays n'est pas vraiment leur truc ».
Le PVV a manifesté sa désapprobation des déclarations antisémites de Jean-Marie Le Pen à l’adresse du chanteur français Patrick Bruel, qui a suscité la polémique en France. Par ailleurs, la présence du très controversé Janusz Korwin-Mikke du PNK (qui pense que les femmes feraient mieux de ne pas aller voter parce qu'elles sont tout simplement trop stupides), pourrait rapidement excéder les membres les plus modérés au sein de l’EAF.