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25 juin 2014

Qui est vraiment l'UPR ?

Une petite "enquête", d'un débutant journaliste , encore  tout jeune . Manquant un peu de finesse, et d'approfondissement des différents moments abordés?... Un ton un peu primesautier,  qui me fait penser à une formule que  j'ai aperçu une fois dans un dossier d'étudiant: "la cueillette des données"! (moi qui ne connaissais auparavent que le sévère recueil des données...): A le lire on croirait voir une petite abeille voletant d'une fleur à l'autre, et butinnant à la sauvette... Un peu trop à la sauvette tout de même:« Si vous faisiez bien votre travail de journaliste, vous regarderiez toutes ses vidéos en entier »... Certes la tâche est lourde car le travail de François Asselineau ne se déguste pas comme on croque un esquimau  en jetant le baton après... le portrait qu'il fait du personnage Asselineau est plutôt sympathique  nonobstant la formule le "gros lion qui fait miaou et qui se plaint souvent"... (là il doit confondre avec un grand tribun qui se plaint souvent que les photos qu'on fait de lui ne sont pas belles )
Toutefois il lui reste à en apprendre un peu plus sur l'UPR et le contenu travail de F.Asselineau.
Un bon début toutefois...Le style est intéressant malgré une recherche plutôt superficielle pour un "pro".
.

 

 MARIANNE

Qui est vraiment l'UPR ?

Mardi 24 Juin 2014 à 14:00 | Lu 17376 fois I 168 commentaire(s)

 

Kevin Erkeletyan

Impossible sur Internet d'échapper aux militants de l'Union populaire républicaine. Espaces de commentaires des grands sites d’information, forums ou réseaux sociaux, leurs objections sont partout. Et portent principalement sur la censure dont serait victime leur parti. Mais que prône vraiment l'UPR dont ils se réclament ? Et François Asselineau, leur patron aux discours fleuves, qui est-il ? Enquête.


François Asselineau - Photo : Edgar Poe - Wikimedia commons
François Asselineau - Photo : Edgar Poe - Wikimedia commons
« N’oubliez pas les cacahuètes ! » La serveuse acquiesce, s’éloigne et laisse la petite table reprendre sa conversation. Une table pas comme les autres. Parce qu’elle est ronde et à l’écart, dans un coin du café « La Place » de Châtillon dans les Hauts-de-Seine. Mais surtout parce qu’elle a pour tout menu des tracts de l’UPR… L’UPR, l'Union populaire républicaine, ce parti ultra-minoritaire qui veut par-dessus tout bazarder l’euro et sortir de l’Union européenne. Ce parti qui, lors des dernières élections européennes a réussi, au mieux, à réunir 0,98% des suffrages en Outre-mer et, au pire, 0,27% des voix dans le Sud-Ouest.
 
« L’Union européenne, c’est une dictature », balance Mimoun d’un côté. « On nous ment, il y a déjà des OGM en France », renvoie Marc de l’autre. Alors qu’entre deux références à Jacques Sapir, Philippe Muray ou Alain Peyrefitte, on parle d’interdire le « puçage des humains ». La parole va, vient, virevolte entre les six compagnons présents. « On a un peu réinventé le café du commerce », arbitre fièrement Matthieu Huck, le délégué départemental des Hauts-de-Seine, à l’origine de cette « réunion » bimensuelle.
 
C’est pourtant loin des bistros, sur Internet, que vous avez probablement déjà croisé ces militants. Impossible de leur échapper, ils y sont omniprésents. Espaces de commentaires des grands sites d’information, forums ou réseaux sociaux, leurs objections sont partout (y compris sur Marianne.net). Et vilipendent le plus souvent le travail de la « confrérie des journaleux parisiens », dont ils viennent de lire l’article, coupables d’une « omerta anti-démocratique vis-à-vis des Français ». Coupables de quoi ? D'abord de ne pas parler de leur parti. « C’est énervant d’être blacklisté, soupire Mickaël Le Martelot, facteur de 40 ans et membre de l’UPR depuis un peu plus d’un an. Ca peut pousser certaines personnes à se radicaliser, notamment sur Internet… »

Des militants de l'UPR se plaignent sur Marianne.net de ne pas voir apparaître le clip de leur parti dans un article satirique se moquant des clips de campagne
Des militants de l'UPR se plaignent sur Marianne.net de ne pas voir apparaître le clip de leur parti dans un article satirique se moquant des clips de campagne

La stratégie numérique du parti est pourtant bien rôdée. Une cellule « cybermilitante » a même été créée et confiée à Marvin Leroy, 28 ans. « Nous sommes une centaine de personnes, précise ce diplômé en informatique et en communication. On s’appuie sur les habitudes des gens. Ça ne marche pas quand on leur demande de se créer un compte sur un réseau social. Alors, on ne les encourage à militer sur Facebook ou Twitter que s’ils ont l’habitude d’y aller. » « Marvin Leroy nous demande parfois d’aller donner notre avis sur tel ou tel sujet, admet Françoise Bellut, adhérente de 48 ans, dont le mur Facebook est pavé de messages militants. Mais Leroy l’assure, « le seul conseil » qu’il donne « c’est de rester poli ». Pas question de leur dire « quoi écrire ».
 
Sur son mur à lui pourtant, le délégué national du parti invite ses abonnés à partager, avec « tous leurs contacts », un mail tout fait qui explique pourquoi « il faut voter contre l’Union européenne (et donc pour l’UPR) ». Des soirées militantes sont même organisées à chaque émission télévisée de débats politiques. Et là encore, le petit manuel du parfait cybermilitant est prêt à l’emploi : « interpeller et répondre » aux tweets des téléspectateurs, inclure des mots clés, « illustrer » ses messages par des liens bien précis renvoyant vers un site « d’éducation populaire sur la dé-construction européenne » et, bien sûr, retweeter les messages de François Asselineau. 

Le manuel du parfait cybermilitant sur le mur Facebook de Marvin Leroy, délégué national de l'UPR
Le manuel du parfait cybermilitant sur le mur Facebook de Marvin Leroy, délégué national de l'UPR

Des courriels pré-écrits sont à disposition des militants pour diffuser leurs idées politiques
Des courriels pré-écrits sont à disposition des militants pour diffuser leurs idées politiques

François Asselineau, c’est le patron. Celui vers qui tous les regards se tournent dès qu’il faut se justifier ou se faire souffler une réponse. « Ce n’est pas à moi de le dire, mais j’ai toujours été un très bon élève », fanfaronne-t-il, dans un accès de fausse modestie. Politiquement, il est né vieux : à 50 ans, en 2007, avec son parti. Son image d’aujourd’hui est donc la seule qu’on ait de lui : brins de cheveux gris, crâne dégarni, visage large qui sourit : l’homme dégage une bonhommie, n’a vraiment pas l’air méchant. Il a pourtant la ride du lion, surplombant un nez puissant. Un gros lion qui fait miaou et qui se plaint souvent. De la « censure » médiatique, notamment. Il faut l’avouer : il n’a pas de page Wikipédia. Enfin, pas en français. Elle existe en arabe, en grec, en tchèque, en roumain et même en espéranto ! Un comble pour un souverainiste… Mais en français, elle est sans arrêt effacée. Pour cause de « non-représentativité ». Sa version la plus complète est donc en anglais. « Vous parlez bien anglais, non ? », se vexe celui qui a combattu la loi Fioraso sur l’enseignement de la langue de Nelson dans les universités. Sur sa fiche, on apprend qu’il a fait HEC, puis l’ENA, avant d’entrer — « c’était plutôt honorifique » — à l’Inspection générale des finances. C’est sûr, on a connu plus glamour. Mais l’homme est avant tout un fonctionnaire. Efficace. Il enchaîne les ministères : Bérégovoy, Balladur, Sarkozy… Sans faire de vague, ou presque : « Je n’ai jamais caché mes opinions anti-européennes ». Mais partout où il passe, elles sont moquées. Même au RPF de Charles Pasqua et Philippe de Villiers ou au RIF de Paul-Marie Coûteaux. « J’ai fini par comprendre qu’aucun d’eux ne voulait vraiment sortir de l’Europe. » C’est pour ça qu’il crée l’UPR. Par frustration.
 
Un bon soldat qui préfère Bach à Beethoven — « A cause de la 9ème symphonie mais surtout parce que c’est trop tonitruant » pour lui — et dont c’est la première bêtise. Celle de l’enfant sage qui veut se venger de ses parents et qui prévient : attention, je vais piquer un bonbon ! Qui aimerait bien se faire prendre, mais que personne ne regarde... Il voudrait être puni, qu’on parle de lui, même en mal, et de son parti, quitte à se faire gronder très fort : le FN, c’est pas juste, Ruth Elkrief en parle tout le temps !
 
Du coup, c’est lui qui parle tout le temps. « Je vous préviens, je suis très bavard. » On comprend mieux deux heures plus tard… Pas vraiment le format média, ni le genre à faire des discours endiablés. François Asselineau, c’est plutôt le style conférencier. « C’est un technocrate, regrette un militant de Périgueux. Il est formaté par l’ENA, à partir de là, il ne peut plus parler au peuple avec ses tripes. » Ses conférences durent quatre heures. Mais pour ses partisans, pas de quoi leur donner des hauts-le-coeur: « Si vous faisiez bien votre travail de journaliste, vous regarderiez toutes ses vidéos en entier », sermonne l’un d’eux sans plaisanter. 


Au café « La Place », tous les ont décortiquées. « Article 42, 45, 50 ! », les traités européens, prémâchés par le tôlier, eux les ont bien digérés. Ils les connaissent sur le bout des doigts. Des doigts pointés vers le moindre alinéa. A l’UPR, tout est « sourcé ». Chaque article, chaque paragraphe des tracts ou du site internet sont justifiés par un lien.  « S’ils n’invitent pas Asselineau à la télé, c’est parce qu’ils ne sauraient pas le contredire, dit-on à la tablée. Il ne parle que de faits. »
 
Des faits qu’il interprète parfois à sa manière. Comme le programme du CNR. Il a fait sienne la charte du Conseil national de la Résistance de 1944. En la revisitant… Le programme original veut établir « la démocratie la plus large en rendant la parole au peuple français par le rétablissement du suffrage universel ». La version UPR de la charte est, pour une fois, plus synthétique : il s’agit seulement de « rétablir la démocratie la plus large ». Elaguer des principes déjà généraux et s’ouvrir grand des tiroirs, dans lesquels on peut ensuite ranger des propositions plus ou moins concrètes qui vont de la « lutte contre toutes les formes de terrorisme, à commencer par le terrorisme des séparatistes régionaux » à la « renationalisation de TF1 » en passant par l'arrêt de « l'américanisation subliminale des esprits », le lancement d'une « grande politique publique de médecines douces et alternatives » et le « refus de la stigmatisation insidieuse des Français d’origine arabe ou de confession musulmane ». Il y a dans ce bric-à-brac de propositions quelque chose qui n'est pas sans rappeler Solidarité et progrès, la formation de Jacques Cheminade...
 
Les militants de l’UPR, eux, viennent de partout. Souvent issus de la classe moyenne, ils militent pour la première fois. Avant, ils votaient « MoDem, PS, Front de gauche, le plus à gauche possible », dit-on à Châtillon. Alors, la charte, c’est le socle de l’UPR : assez large pour les réunir tous et la seule chose dont ils acceptent de parler. « On a une charte, il y a des sujets dont on ne discute pas », assure Mathieu devant Mimoun qui s’étonne quand même de la loi sur le « mariage pour tous » : « Pour moi, c’est de la poudre aux yeux. La plupart des homosexuels ne voulaient pas de cette réforme. Et puis d’abord, si Hollande tient tellement au mariage, il n’avait qu’à l’épouser sa Trierweiler. » Mathieu sent la conversation dériver, alors il reprend la main. « Bon, on ne va pas s’attarder là-dessus… Il y a des questions plus importantes à traiter. » Comme celle des femmes en politique ? A l’UPR, il y en a peu. « Ca ne les intéresse pas !, reprend Mimoun. « Mais si ! », s'enhardit Julia, la trentaine, assise face à lui. Jusque-là passifs, ses yeux bleus sont en furie. Finalement, cette charte, c’est le meilleur moyen d’être d’accord sur tout.
 
L’UPR se veut donc « ni de droite, ni de gauche » mais un mouvement de « rassemblement ». De tous les Français. Mais n’a pas vocation à rester au pouvoir. « Une fois l’objectif atteint — restaurer la démocratie — on fera une fête d’adieu et ce sera fini ! », se réjouit déjà Marc. Ensuite ? Ensuite, c’est un peu chacun pour soi. Mickaël le Martelot, lui, finance aussi le projet Vénus. « C’est le rêve d’un scientifique qui milite pour une économie qui reposerait sur les ressources naturelles et non plus sur l’argent, explique-t-il sereinement. C’est l’idée d’une terre unifiée. J’y crois ! Dans Star Trek, c’est comme ça. Après, je ne sais pas quand ça arrivera. Star Trek, ça se passe au XXIIIème siècle… »
 
En attendant la bannière étoilée, c’est bien la cocarde tricolore qui décore les tracts de campagne de l’UPR. « Quand ma mère m’a montré ça pour la première fois, je me suis dit que c’était un parti de fachos, se souvient Julia. Mais ensuite, toute la famille a adhéré. » « Moi, je me suis fait traiter de facho », s’étonne Mathieu, en secouant ses cheveux longs. A force de parler du Front national, on hérite de ses ennemis...

Qui est vraiment l'UPR ?

Compteur d'adhérents à l'UPR. Pendant la campagne pour les élections européennes, il était mis à jour quotidiennement.
Compteur d'adhérents à l'UPR. Pendant la campagne pour les élections européennes, il était mis à jour quotidiennement.
Officiellement entièrement financé par les dons des quelque 5 500 militants qu'il dit compter dans ses rangs, le parti de François Asselineau a dû consacrer une bonne partie de son budget de campagne pour les élections européennes (381 000 euros) à s’opposer au FN. Le bleu marine, après tout, c’est la couleur de l’Europe. « Nous détenons la vérité, assure François Bellut. Le FN ment, il ne veut pas sortir de l’Union européenne. Il veut seulement renégocier les traités, nous on veut les déchirer. » « Le PS et l’UMP sont morts, ce sont des partis discrédités, se justifie un militant qui veut rester anonyme. Le problème aujourd’hui, c’est le FN. C’est notre ennemi numéro un ! »
 
Jaloux de la concurrence l’UPR ? Pour Mimoun, c’est tout l’inverse : « Marine Le Pen a plagié le discours d’Asselineau quand elle est passée dans l’émission Mots Croisés ! » Autour de la table, tous acquiescent. Alors Mimoun en rajoute : « Le FN pompe tout sur l’UPR. Sans Asselineau, il n’existerait peut-être même plus ! »

 

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