Un tabassage en règle, froid et méthodique d’un jeune palestinien par deux policiers israéliens, filmé sous deux angles différents. Le palestinien (un américano-palestinien), âgé de 15 ans, s’appelle Tarek Abou Khdeir et est le cousin de Mohammad Abou Khdeir, l’adolescent qui a été enlevé à Jérusalem-Est et a été retrouvé brûlé vif.
Vidéo diffusée par la chaine de télévision Palestine Today :
Autre vidéo postée sur Facebook par Quds News Network :
Après avoir menotté et plaqué au sol leur victime pour plus de commodités, les policiers se sont sauvagement acharnés sur le gamin à coups de pied et à coup de poings, avant de trainer avec eux le corps inerte de l’ado. Cela s’est passé le jeudi soir à Shuafat, un quartier de Jérusalem-Est, la même zone ou fut kidnappé le jeune Mohammad Abou Khdeir. A côté de ça Youssouf Fofana passe pour un amateur. Il va de soi que, n’étant pas mort, Tariq a été arrêté et détenu sans inculpation. La routine.
Bien entendu, selon un porte-parole de la police, les forces de répression israéliennes ne faisaient que se défendre. Selon ce porte-parole, cité par Ma’an News Agency, l’incident dans la vidéo s’est produit lors de l’arrestation de six « émeutiers masqués » dont trois étaient soupçonnés d’être armés de couteaux. Non contents de donner matière à soupçons qu’ils portaient des couteaux, le porte-parole précise « qu’ils ont résisté à l’arrestation et ont attaqué les soldats», ajoutant qu’il y a eu des jets de cocktails Molotov, attaque qu’il qualifie de « presque fatale ».
Depuis quand est-il interdit de résister à une arrestation opérée par l’ennemi ? Comment les israéliens peuvent-ils penser qu’il est tout à fait logique que les palestiniens acceptent, sans réagir, que la police ennemie déboule à toute heure du jour et de la nuit faire des perquisitions et des arrestations ? Ils ont encore de la chance que ces jeunes ne soient que « soupçonnés » de porter des couteaux, argument par excellence pour couvrir les bavures. Dans ce type « d’émeute » et dans ce contexte, on sait de quel côté se trouvent les armes « fatales », sans le « presque ». Il suffit de voir le bilan pour s’en convaincre. A côté d’une quinzaine de blessés légers parmi les soldats et policiers, blessures certainement dues à des bousculades et quelques cailloux sur leurs casques, car on imagine mal des manifestants armés s’approcher d’assez près sans se faire descendre, la Croix-Rouge palestinienne a dénombré 232 blessés dont six par balles réelles. L’agence Ma’an rapporte que six journalistes figuraient parmi les blessés.
Se voulant rassurant, le porte-parole de la police a déclaré à l’agence Ma’an qu’une enquête serait néanmoins effectuée au sujet des scènes révélées par la vidéo. Mais tout le monde sait à quoi s’attendre dans ce genre d’enquêtes. Les policiers pourront raconter n’importe quoi et le pauvre Tariq purgera sa peine d’agresseur comme tout palestinien qui se respecte.
Avic – Réseau International