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10 juillet 2014

Le gouvernement Allemand n’est pas le vassal des Etats-Unis, c’est de leur propre chef qu’il agit comme leur complice

COMITE VALMY

 

Le gouvernement Allemand n’est pas le vassal des Etats-Unis, c’est de leur propre chef qu’il agit comme leur complice

Par Dagmar Henn

jeudi 10 juillet 2014, par Comité Valmy

 

 

Le gouvernement Allemand n’est pas le vassal des Etats-Unis, c’est de leur propre chef qu’il agit comme leur complice

Introduction :

Je suis profondément honoré et reconnaissant envers Dagmar Henn de me permettre de publier ici le texte d’un courriel qu’elle m’a envoyé récemment. Je dois dire d’entrée de jeu que je ne partage pas le point de vue qui est celui de sa thèse principale (à savoir que le gouvernement allemand n’est pas un vassal mais un complice) mais mon opinion personnelle à ce sujet n’entre pas en ligne de compte. Ce qui importe, c’est qu’elle présente des arguments très intéressants et que si elle a raison, alors ma propre analyse, et peut-être bien aussi celle du Kremlin sont fausses, ce qui, alors, pourrait avoir des conséquences majeures sur l’avenir de cette guerre contre la Russie (l’Ukraine n’étant en fait qu’un simple champ de bataille dans une guerre beaucoup plus vaste contre la Russie).

 

Poster des documents sur ce blog même si je ne partage pas les vues de leurs auteurs, telle a toujours été et continuera d’être ma politique, tant que ces documents sont fondés sur des faits, qu’ils sont logiques, bien écrits, et qu’ils contribuent à faire progresser l’analyse et la discussion.

Le texte de Dagmar Henn remplit sans conteste toutes ces conditions, et j’ai grand plaisir à le publier aujourd’hui.

Quant à ceux, notamment en Allemagne, qui viendraient à être en désaccord avec elle, je les invite à m’adresser leur réfutation, que je publierai également pour peu qu’elle soit étayée et ne contienne aucune attaque personnelle contre Henn ni qui que ce soit d’autre.


Cordialement,
Le Saker

———————————-

Les accords d’association que l’UE a signés avec la Junte de Kiev lient l’économie ukrainienne à la zone d’hégémonie allemande (l’UE est à l’heure actuelle complètement soumise aux intérêts allemands). La signature de l’accord ukrainien avec le FMI est aussi une exigence européenne. En conséquence, le piège économique qui condamne la junte à l’agression militaire (simplement pour sauver sa peau) n’est pas une invention étasunienne mais allemande…

Steinmeier, le ministre allemand des affaires étrangères a été à la tête de la Chancellerie et de ce fait il a coordonné les activités des services secrets de 1999 à 2005. Il était donc déjà profondément impliqué au Kosovo. Plus tard, il a fortement soutenu l’association de l’Ukraine à l’UE. Il n’est ni innocent ni intéressé par la paix. Il a été le premier à parler d’« intégrité territoriale » tout de suite après le coup d’état.

Tout le monde se souvient que Nuland, dans son fameux coup de fil, voulait Jazenjuk au gouvernement. Presque tout le monde a oublié qu’elle avait ajouté « pas de Svoboda ». C’est Steinmeier qui a ouvert la porte à Svoboda. Les médias étasuniens évitent de mentionner les nazis ukrainiens mais l’omerta est pire encore en Allemagne. Et pourtant, il devrait être infiniment plus facile à un journaliste allemand de les reconnaître qu’à un Etasunien.

Sur ce blog (the Vineyard of the Saker, NDLT) comme dans les médias russes (pour autant que je parvienne à les déchiffrer avec la traduction de Google), l’Allemagne est considérée comme un vassal des États-Unis qui pourrait être un allié (Poutine a dit la même chose dans son discours aux ambassadeurs). Peut-être que cette analyse est destinée au public allemand, alors effectivement cela pourrait marcher comme type de propagande, à condition que cette idée parvienne au public allemand ce qui n’est pas le cas (il n’y a pas de chaîne de RT en Allemagne). Mais si elle est destinée à influencer les hommes politiques allemands alors c’est peine perdue. Il serait peut-être possible de provoquer une rupture entre l’Allemagne et ses voisins européens (après que leurs économies aient été ponctionnées jusqu’à plus soif pour stabiliser l’industrie et les banques allemandes) ; mais certainement pas entre les États-Unis et l’Allemagne parce qu’il s’agit là de complicité et non de dépendance. Comme cela a été le cas avec la Yougoslavie, les États-Unis ont les bases et l’Allemagne les colonies… (Vous vous souvenez du rôle qu’ont joué les fascistes croates ? Eh bien, devinez où ils se sont cachés toutes ces décennies avant qu’on ne les réutilise ! Oui, à Munich).

Le discours politique allemand est rarement un discours de vérité. Demandez aux Grecs, « sauvés » par l’UE ! On ne peut absolument pas croire ce qu’ils disent. Seuls les actes parlent vrai. Et si les Allemands avaient réellement l’intention de passer de l’escalade à la diplomatie, ils lèveraient en partie l’omerta sur l’information pour légitimer cette évolution. Ce n’est pas le cas. Pas du tout. Une seule information est passée au travers des mailles du filet – quand Bild, le plus mauvais journal allemand, a dit que des mercenaires d’une entreprise américaine opéraient en Ukraine. Ils ont fait référence à une source au BND, le renseignement allemand. Je pense qu’il s’agissait d’une vengeance interne pour la prestation bidon de l’OSCE.

La relative stabilité de l’économie allemande est le fruit d’une politique délibérée consistant à « ruiner ses voisins ». C’est le résultat de la transformation de l’UE en une structure semi-coloniale avec un seul centre politique et économique : l’Allemagne (pensez juste à Hollande qui n’a plus le droit de téléphoner sans que Merkel soit présente). Mais cette structure est loin d’être stable parce qu’elle n’a plus assez de voisins à ruiner et que la crise économique est loin d’être terminée. Les deux alliés (USA et Allemagne, ndt) de cette politique d’agression ont le même problème, et aucun échange commercial avec la Russie ne suffirait à remplir le trou. Les deux camps ont besoin d’une vraie prédation en valeur réelle et cela dans les plus brefs délais.

Quand la Wehrmacht a commencé à perdre en 1943, ils ont essayé d’analyser leurs erreurs. Ils sont arrivés à la conclusion qu’avant d’attaquer à nouveau la Russie, il leur fallait prendre le contrôle de toute l’économie européenne. Ca fait froid dans le dos de constater que c’est exactement ce à quoi ont été consacrées toutes ces dernières années.

Il est impossible d’évaluer l’étendue des relations entre les autorités allemandes et les nazis ukrainiens. Les archives allemandes sont très protégées ; toute la saleté accumulée depuis 1945 est toujours cachée. Les documents de la CIA étant accessibles, les Actes étasuniens sont publics, mais les documents allemands restent secrets… Malgré tout, il y des signes incontestables que les pires éléments des forces ukrainiennes sont des marionnettes allemandes, pas étasuniennes (de Timoshenko et Klitschko à tout le spectre des Banderistes). Ils n’ont pas besoin d’être directement contrôlés. Ils courent tout seuls dans la bonne direction dès qu’on les siffle.

Autour de Munich, il y avait plus de nazis à des postes officiels et plus de Banderites exilés qu’il n’y en a jamais eu aux États-Unis. Le BND, les services secrets allemands, (situés à Pullach, à quelques km de Munich) n’ont jamais coupé leurs anciens liens et les services secrets se sont formés avec les personnes qui avaient ces contacts pendant la guerre. Il y avait un gouvernement ukrainien en exil à Munich qui résidait dans la Zeppelinstraße et il y a encore une université ukrainienne ; après1945, Munich est devenue le quartier général des terroristes ukrainiens.

Les Allemands ont une grande influence sur l’Ukraine depuis son indépendance. En 1992 l’ambassade allemande à Kiev avait plus d’employés que toutes les autres ambassades occidentales réunies (y compris celle des États-Unis). Alors que les représentants des gouvernements anglais et étasuniens s’inquiétaient de la montée du nationalisme dans les pays de l’ex Union Soviétiques, les Allemands, eux ont tout fait pour l’alimenter (pas seulement en Ukraine, d’ailleurs mais aussi dans les pays Baltes, etc.) Par ailleurs, un étage plein d’agents de la CIA à Kiev, au lieu d’être le signe de la puissance étasunienne dans ce drame pourrait bien, au contraire, signifier que les Etats-Unis essaient de rattraper leur retard sur les Allemands en ce qui concerne les connexions

Il y a une étrange résonance historique dans le déroulement des événements ukrainiens. Jusqu’au 9 mai, tout semblait être programmé pour modifier l’issue de la seconde guerre mondiale (culminant dans ce qui serait arrivé à Mariopol si la police ne s’était pas rebellée). La succession programmée des événements se basait sur l’histoire ukrainienne. A une exception près : le massacre d’Odessa qui avait deux résonances historiques, toutes les deux allemandes et non ukrainiennes. Le 2 mai 1919, Munich était conquise par la contre-révolution et près de 3000 personnes ont été massacrées les jours suivants ; c’est l’événement le plus meurtrier que l’Allemagne ait connu jusqu’à l’arrivée au pouvoir des nazis. Et le 2 mai 1933, les nazis ont envahi les bâtiments des syndicats allemands. C’est peut-être une coïncidence, mais on peut aussi en déduire que l’idée est née dans un cerveau allemand.

(Les nazis allemands sont obsédés par les références historiques. Savez-vous pourquoi le premier camp de concentration a été construit à Dachau ? L’armée rouge bavaroise y avait gagné une bataille en 1919… Ils voulaient faire disparaître jusqu’à leur mémoire ; et ils y sont parvenu).

Et c’est bien la question qu’il faut se poser – tout cela ne ressemble-t-il pas trop à une tentative de changer l’issue de la deuxième guerre mondiale pour ne pas en être une ? Les États-Unis, quant à eux, n’ont aucune raison de vouloir le faire puisque la seconde guerre mondiale leur a permis d’atteindre leur position actuelle. Ceux qui veulent modifier l’issue de la dernière guerre mondiale sont ceux qui l’ont perdue.

Le nouveau scandale de l’espion de la NSA au BND n’aura pas plus de conséquence que toute l’histoire de la NSA n’en a eue. Et pourquoi ? Imaginez seulement que ce soit le contraire, que ce soit l’Allemagne qui veuille la guerre, qu’en serait-il de sa relation avec les États-Unis ? L’Allemagne a besoin des États-Unis comme bouclier nucléaire… ils devraient donc s’impliquer d’une manière ou d’une autre même si le plan était uniquement allemand.

J’ai peut-être tort. J’aimerais beaucoup avoir tort. Mais les Russes semblent avoir pour stratégie de provoquer une rupture entre l’Allemagne et les États-Unis, et cette stratégie me paraît complètement erronée. Je ne vois pas de plan B. Pas même un effort sérieux pour toucher le public allemand. Je suis très inquiète.

Les gouvernements allemands adorent parler de paix. Jusqu’à 5H44 du matin.

Dagmar Henn
Traduit par Dominique Muselet pour Vineyardsaker.fr

Source :
The German government is acting on it´s own accord as an accomplice, not a vassal of US strategy

The Vineyard of the Saker
A bird’s eye view of the vineyard

Pour approfondir :

Présentation rapide de Dagmar Henn issue d’une interview dans le blog munichois Sozialistische Deutsche Arbeiterjugend (SDAJ) (en allemand) :

Dagmar a été six ans conseillère municipale de Munich pour le parti allemand « Die Linke » (La gauche). Ces dernières années, elle s’est impliquée dans les thèmes de la jeunesse, du sport et de l’environnement.

La page Facebook de Dagmar Henn (en allemand).

Un article du magazine en ligne du parti Die Linke qui la questionne sur sa démission dudit parti (en allemand).

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