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28 juillet 2014

US-UE/Russie- Washington est en train de transformer en guerre la “crise” orchestrée en Ukraine sur fond de propagande-mensonges

... et les européens ne se rendent pas compte . Ils ne savent pas que leur presse est dictée par Washington  : "le département d’état américain a diffusé aux rédactions européennes un argumentaire anti-russe!
.... et que certaines  presses francaises s'en font  les propagateurs zélés : Marie Mendras - Chronique du mensonge ordinaire  et Marie Mendras, suite et fin   (mais ceci n'est qu'un exemple parmi une foule).
Et s'il se trouve un lecteur passant par cette page, qui croit encore que c'est "propagande contre propagande" , qu'il examine cet exemple - devenu plutôt bien connu) d'un certain compte rendu, fait par l'AFP elle même sur une visite (janvier 2012 je crois) d'Ahmadinejad à Chavez: On y voit Chavez affirmant que "de la colline là bas , en face , va sortir une fusée qui va anéantir les USA.... Préparez vous à hurler de rire lorsque vous comparerez l'extrait AFP à la vidéo intégrale.....   L’AFP en flagrant délit de manipulation sur Chavez et Ahmadinejad    (oui... la version officielle (et "tronquée" )  de l'AFP a disparu de dailymotion et de youtube).
Elle a disparu aussi du site @si : Ahmadinejad / Venezuela : l'AFP TV déforme le discours de Chavez

Bref: chaussons nos lunettes et n'hésitons pas à souligner les falsifications des infos et les propagandes mensongères...
Jocegaly

 

 

 

 

Les crises - 28 juillet 14

 

2 billets de Paul Craig Roberts à la suite aujourd’hui !

Je rappelle que cet économiste et journaliste paléoconservateur américain a été sous-secrétaire au Trésor dans l’administration Reagan (1981-1982), et est un des pères fondateurs des Reaganomics. Il a également été rédacteur en chef adjoint au Wall Street Journal. Sa vision décape, en général…

 

Les services de Renseignements américains indiquent qu’il n’y a aucun indice pour accuser la Russie

Paul Craig Roberts, 23 juillet 2014.

Après avoir accusé pendant des jours la Russie d’être responsable du crash de l’avion de ligne malaisien, la Maison Blanche a autorisé les officiels des services de renseignements US à dire aux journalistes qu’il n’y a aucune preuve de l’implication du gouvernement russe. Evidemment, les images satellites US ne corroborent pas les mensonges de l’administration Obama. Si la Maison Blanche avait la moindre preuve de la complicité des Russes, elle l’aurait rendue publique haut et fort depuis plusieurs jours.

Heureusement, contrairement au Service des Opérations Speciales, le Service d’Analyse de la CIA a encore dans ses rangs des analystes intègres malgré la purge de l’agence ordonnée par Dick Cheney. Furieux que la CIA refuse de de s’aligner sur les mensonges guerriers du régime de Bush, Cheney avait purgé l’Agence. Le Service des Operations Speciales, c’est une autre histoire. Beaucoup pensent qu’il aurait fallut stopper ses activités et le démanteler, car cette partie de la CIA opère en violation des lois statutaires des Etats-Unis.

Ne vous attendez pas à ce que Washington abolisse les opérations secrètes ou que le régime Obama s’excuse auprès du gouvernement russe pour les accusations et insinuations sans fondement dirigées contre la Russie.

Malgré l’aveu du renseignement américain, le ministère de la propagande est déjà à l’œuvre pour saper cet aveu. Les responsables du renseignement eux-mêmes prétendent que la Russie est, peut-être, indirectement responsable, en “ayant créé les conditions” qui ont conduit Kiev à attaquer les séparatistes.

En d’autres termes, le coup d’Etat supervisé par Victoria Nuland du Département d’État (NdT: Ministère des Affaires étrangères)- qui a renversé un gouvernement ukrainien démocratiquement élu pour placer des russophobes extrémistes au pouvoir à Kiev, et qui ont attaqué les régions dissidentes d’anciens territoires russes qui furent rattachés à l’Ukraine par les dirigeants du Parti Communiste soviétique à une époque où la Russie et l’Ukraine faisaient partie du même pays – n’a aucune responsabilité dans la situation actuelle.

Washington est innocent. La Russie est coupable. Fin de l’histoire.

Le jour précédent (Jeudi 24 Juillet), la porte-parole du Département d’Etat, Marie Harf, l’une des va-t-en-guerre écervelées du régime Obama, s’est mise en colère contre des journalistes qui l’interrogeaient à propos du rejet officiel de responsabilité de la part du gouvernement russe. “Ne comprenez-vous pas que ce que le gouvernement américain dit est crédible et que ce que le gouvernement russe dit ne l’est pas !”.

Soyez assurés que les propriétaires des médias et les rédacteurs en chefs des journaux pour lesquels travaillent ces journalistes ont reçu des appels et des menaces. Je ne serais pas surpris que ces journalistes perdent leur travail pour avoir voulu vouloir faire leur travail. Là vous l’avez. La presse libre Américaine. La presse américaine est libre de mentir pour le gouvernement, mais ne doit pas oser exercer d’autre liberté.

Washington ne permettra jamais une clarification officielle sur le MH-17. Aujourd’hui (23 juillet), la BBC a déclaré : “Des sources de Whitehall (NdT: gouvernement britannique) disent qu’apparemment les preuves du crash du vol MH17 ont été délibérément altérées, quand les boîtes noires de l’avion sont arrivées au Royaume-Uni.”

Après avoir signalé l’altération des boîtes noires, la BBC s’est elle-même contredite : “Les services néerlandais de sécurité qui mènent l’investigation ont dit que des ‘données valides’ ont été téléchargées depuis les enregistrements des discussions du cockpit du MH17 (CVR) et vont être analysées”. Ces services ont déclaré : “Le CVR a été endommagé mais les modules mémoires sont intacts. De plus, il n’a été trouvé aucune preuve ni indication de manipulation du CVR.”

La BBC ne nous indique pas comment les boîtes noires ont pu se retrouver simultanément entre les mains des Britanniques et des Hollandais alors que les séparatistes les ont données aux Malaisiens avec l’assurance qu’elles seraient remises à L’Organisation Internationale de l’Aviation Civile (ICAO) pour être examinées par des experts indépendants.

Alors où sont donc les boîtes noires? Si les Malaisiens les ont remises aux Britanniques, Whitehall rapportera tous les mensonges que Washington lui demandera de proférer. Si c’est effectivement cette marionnette qu’est la Grande-Bretagne qui a les boîtes noires, nous ne connaîtrons jamais la vérité. À en juger par les accusations hostiles non fondées contre la Russie émises par le Premier ministre hollandais qui a été dûment acheté, nous pouvons nous attendre à ce que les Hollandais mentent également pour Washington. Apparemment, Washington est parvenu à priver l’ICAO de “l’enquête” pour la confier à ses marionnettes.

Le problème, lorsque vous écrivez des éditoriaux en vous basant sur les comptes-rendus de la presse occidentale, c’est que vous n’avez aucune idée de la véracité de ces comptes-rendus.

Lire : Le Washington Post

Selon toutes les apparences, le régime d’Obama a l’intention de transformer cette “enquête internationale” en acte d’accusation contre la Russie, et les Hollandais semblent s’être déjà alignés derrière cette utilisation détournée de l’enquête. Comme l’article du Washington Post le montre clairement, il n’y a aucune chance que l’enquête puisse amener à soupçonner la responsabilité de Kiev et Washington.

En maintenant sa confiance à l’égard d’un Occident corrompu dénué d’intégrité et de bonne volonté vis-à-vis de la Russie, les séparatistes et le gouvernement russe se sont une fois de plus exposés eux-mêmes à l’opprobre. N’apprendront-ils jamais ?

Au moment où j’écris, cette histoire devient encore plus confuse. Je viens de voir apparaître sur mon écran que Reuters rapporte qu’Alexander Khodakovsky, “un dirigeant rebelle puissant, a confirmé que les séparatistes pro-russes possédaient un missile sol-air du type dont Washington dit qu’il a servi à abattre le MH17 de la Malaysia Airlines et qu’il pourrait provenir de Russie.” Reuters dit que ce commandant séparatiste (ou peut être ancien commandant comme l’a rapporté plus tard Reuters en décrivant Khodakovsky comme “un ancien dirigeant de la cellule anti-terroriste ‘Alpha’ des services de sécurité de Donetsk”) est en conflit avec les autres chefs à propos de la conduite de la guerre.

Khodakovsky indique clairement qu’il ne sait pas quelle unité peut avoir été en possession du missile, ou encore d’où il pourrait avoir été tiré. Il dit clairement qu’il ne dispose pas d’information réelle et précise à ce sujet. Sa théorie est que le gouvernement Ukrainien a berné les séparatistes pour qu’ils tirent le missile en lancant un bombardement aérien dans la région dans laquelle l’avion de ligne volait. Le gouvernement a envoyé des avions de chasse dans la zone de l’avion civil afin de le faire passer pour un appareil militaire. Reuters cite Khodakovsky, “Même si il y avait un Buk, et même si ce dernier avait été utilisé, l’Ukraine a fait tout son possible pour s’assurer que l’avion civil soit abattu”.

Ne connaissant pas la nature du conflit entre Khodakovsky et les autres commandants ou encore ses motivations, il est difficile d’attester de la validité de son récit, mais son histoire explique pourquoi le contrôleur aérien ukrainien aurait envoyé l’avion de la Malaysian Airlines au-dessus d’une zone de combat, une décision jusqu’ici inexpliquée.

Après la partie sensationnelle de son histoire, Reuters semble faire légèrement marche arrière. Reuters cite Khodakovsky disant que le mouvement séparatiste a plusieurs dirigeants différents et que “notre coopération est quelque peu conditionnelle.” Khodakovsky devient ensuite indécis quant à dire si les séparatistes possédaient ou non des missiles Buk opérationnels. Selon Reuters, Khodakovsky “a dit qu’aucun des Buks pris aux forces ukrainiennes n’était opérationnel.” Si tant est que ce missile existe, ceci implique que la Russie a fourni le missile en état de marche aux séparatistes. Je trouve la réponse des séparatistes probante. “Si nous avions eu ces missiles pourquoi les imbéciles de Kiev auraient ils envoyé un avion afin de nous bombarder, et pourquoi leurs bombardements ss si efficaces ?” Les séparatistes possèdent des systèmes de défense sol-air individuels du genre de ceux fournis par les américains aux afghans pendant l’invasion soviétique. Ce genre de missile n’est capable de toucher que des avions volant à basse altitude. Ils ne peuvent en aucun cas atteindre 33,000 pieds (10.050 m).

Selon Reuters, le compte-rendu de cet article provient d’une première personne, son écriture a été réalisée par une seconde et sa publication par une troisième. D’après mon expérience du journalisme, cela signifie que nous ne savons pas de qui est cet article, de quelle manière il a pu être modifié, et quelle peut être sa fiabilité.

Nous pouvons conclure avec certitude que “l’enfumage” ne fait que commencer, et qu’à l’instar du 11/9 ou de l’assassinat de John F. Kennedy, il n’y aura pas d’autre alternative pour les individus qui voudront bâtir leur propre opinion, que de chercher les preuves par eux-mêmes. Le gouvernement des Etats-Unis ne le reconnaîtra jamais, et le gouvernement britannique ainsi que les média prestituées [jeu de mots composé avec presse et prostituée] ne cesseront jamais de raconter des mensonges pour le compte de Washington.

Les pots-de-vin et les menaces de Washington peuvent produire tous les articles que Washington réclame. N’oubliez pas qu’une Maison Blanche totalement corrompue, malgré les objections de ses propres services de renseignement, a envoyé son Secrétaire d’Etat aux Nations Unies pour qu’il raconte au monde entier des mensonges concernant des armes de destructions massives irakiennes dont la Maison Blanche savait indubitablement qu’elles n’existaient pas. Avec comme conséquences des mensonges de Washington, des millions de tués, de mutilés ou déplacés, et la montée de l’instabilité au Moyen-Orient.

Le régime d’Obama a menti en utilisant des “preuves” fabriquées en affirmant qu’Assad avait utilisé des armes chimiques contre le peuple syrien, “preuves” provoquant alors le franchissement de la “ligne rouge” que la Maison Blanche avait elle-même fixée pour justifier une attaque du peuple syrien. Le gouvernement russe a dévoilé l’usage de fausses preuves et le parlement britannique a voté contre la participation du Royaume-Uni à l’attaque du régime d’Obama contre la Syrie. Ainsi isolé, le régime d’Obama n’a pas osé assumer le rôle évident de criminel de guerre.

Ansi bloqué, le régime d’Obama a financé et équipé des militants jihadistes étrangers pour attaquer la Syrie, ce qui a maintenant pour conséquence que l’EIIL est en train de créer un califat formé d’une partie de l’Irak et de la Syrie.

Rappelez-vous que les régimes de George W. Bush et d’Obama ont aussi menti comme des arracheurs de dents au sujet des “armes nucléaires iraniennes”.

La seule conclusion à tirer est qu’un gouvernement qui ment de façon aussi systématique n’est pas crédible. Depuis le régime corrompu de Clinton, les journalistes américains ont été forcés par leurs patrons à mentir dans l’intérêt de Washington. La confrontation de certains journalistes avec Marie Harf leur a permis de retrouver un peu de courage, et constitue un signe d’espoir. Espérons que cela prendra racine et se développera.

Je ne pense pas que les Etats-Unis puissent jamais se relever des dommages infligés par les néoconservateurs qui ont déterminé les politiques des gouvernements Clinton, George W. Bush et Obama. Cependant, lorsque nous voyons des signes d’opposition aux mensonges et tromperies massifs caractéristiques du gouvernement US au 21ème siècle, nous devons applaudir et encourager ceux qui se battent contre ces mensonges.

Notre futur et celui du monde en dépendent.

Source : paulcraigroberts.org, 23 juillet. Traduit collectivement pour www.les-crises.fr

 

Washington est en train de transformer en guerre la “crise” orchestrée en Ukraine

Paul Craig Roberts, le 24 juillet 2014

En dépit du fait que les services de renseignement américains n’ont trouvé aucune preuve d’implication russe dans la destruction de l’avion malaisien et de tous ses passagers, Washington cherche à intensifier la crise et à la transformer en guerre.

Vingt-deux sénateurs états-uniens ont présenté, lors de la seconde session du Congrès, un projet de loi (S.2277) ayant, entre autres, pour objectif d’empêcher de futures agressions russes à l’encontre de l’Ukraine et d’autres états souverains d’Europe et d’Eurasie.

Le projet de loi est devant la Commission des Affaires étrangères : https://beta.congress.gov/113/bills/s2277/BILLS-113s2277is.pdf

Il est à noter qu’avant même qu’il n’y ait une quelconque preuve d’agression russe, 22 sénateurs se positionnaient déjà en faveur de la mise en place d’une prévention de toute future agression russe.
Accompagnant cet élan de propagande pour créer un environnement propice à une guerre, chaude ou froide, avec la Russie, le commandant général de l’OTAN Philip Breedlove a annoncé son plan pour un déploiement militaire massif en Europe de l’Est, qui permettrait d’apporter des réponses claires à l’encontre de la Russie, en vue de protéger l’Europe de toute agression russe.
Nous la retrouvons ici une fois de plus : l’agression russe. Répétez-le un certain nombre de fois et ça devient réel.

L’existence d’une “agression russe” est présumée, mais pas démontrée. Ni Breedlove, ni les sénateurs ne font référence à un plan d’attaque russe en Europe ou dans aucun autre pays. Il n’y a aucune référence à de quelconques documents mettant en exergue une idéologie expansioniste russe ou une croyance émanant de Moscou selon laquelle les russes seraient “un peuple exceptionnel, indispensable” ayant le droit d’exercer une hégémonie sur le monde. Aucune preuve montrant que la Russie a infiltré les systèmes de communication du monde entier à des fins d’espionnage n’a été présentée. Il n’y a pas non plus de preuves que Poutine a mis sur écoute les téléphones portables privés d’Obama ou de ses filles ou que la Russie télécharge les secrets des entreprises des Etats-Unis au profit du monde des affaires russe.

Néanmoins, le commandant de l’OTAN et les sénateurs américains considèrent urgent le besoin de mettre en place au sein de l’OTAN des moyens permettant de mener une blitzkrieg (« guerre éclair ») aux frontières de la Russie.

Le projet de loi 2277 du Sénat est constitué de trois titres : “Donner un Nouvel Elan à l’Alliance de l’OTAN”, “Dissuader de Futures Agressions Russes en Europe”, “Préparer l’Ukraine et les autres Pays d’Europe et d’Eurasie Contre les Agressions Russes”. Par qui pensez-vous que ce projet de loi a été écrit ? Indice : ce n’est pas l’oeuvre des sénateurs ou de leurs équipes.

Le Titre I parle du renforcement de l’implantation américaine en Europe et en Eurasie, ainsi que de l’alliance de l’OTAN, en accélérant la construction de bases d’ABM (Anti-Ballistic Missile, c.à.d. Missiles Anti-Ballistiques) installées au niveau des frontières russes, afin d’affaiblir la force stratégique de dissuasion nucléaire russe ; de fournir plus d’argent à la Pologne et aux Pays Baltes et de renforcer la coopération entre les Etats-Unis et l’Allemagne sur les problèmes de sécurité globale, et ceci, pour être certain que l’armée allemande devienne bien une composante de l’empire militaire américain.

Le Titre II concerne l’éventualité de sanctions contre “l’agression russe en Europe”, et le soutien financier et diplomatique “en faveur de la démocratie en Russie et de diverses organisations de la société civile”, ce qui signifie l’injection de milliards de dollars dans des ONG (Organisations Non-Gouvernementales) qui peuvent être sollicitées pour déstabiliser la Russie de la façon dont Washington a utilisé les ONG qu’elle a financées en Ukraine pour renverser le gouvernement élu. Pendant 20 ans, la négligence du gouvernement russe a permis à Washington de mettre en place à l’intérieur de la Russie une “cinquième colonne” qui se présente sous l’apparence d’organisations en faveur des droits de l’homme, etc.

Le Titre III traite de la mise en place d’une assistance militaire et de renseignement pour l’Ukraine,en vue d’intégrer l’Ukraine, la Géorgie et la Moldavie à l’OTAN, d’exporter du gaz naturel américain afin de mettre fin à la dépendance énergétique de l’Europe et de l’Eurasie envers la Russie, d’empêcher la reconnaissance de la Crimée comme faisant partie de la Russie, de développer la diffusion de programmes (propagande) dans les province russes, et toujours avec l’objectif “de soutenir la démocratie et les organisations de la société civile dans les pays de l’ancienne Union Soviétique”, ce qui signifie utiliser de l’argent pour corrompre la Fédération de Russie.

Quelle que soit la façon dont vous considérez ce message, il s’agit d’une déclaration de guerre. De plus, ces attaques provocatrices et coûteuses sont présentées comme nécessaires pour contrer l’aggression russe qui n’a toujours pas été prouvée.

Comment qualifier une loi qui n’est pas seulement stupide, inutile et dangereuse mais encore plus Orwellienne qu’Orwell ? Je suis ouvert à toute suggestion.

L’Ukraine actuelle est un état dépourvu d’histoire, avec des frontières artificielles. L’Ukraine est actuellement constituée d’une part de ce qui a été un ensemble plus grand auquel se rattachaient des provinces russes ajoutées à la République Soviétique d’Ukraine par les dirigeants Soviétiques. Quand l’Union Soviétique s’est effondrée et que la Russie a permis à l’Ukraine de prendre son indépendance, sous la pression américaine la Russie a malencontreusement autorisé l’Ukraine à garder ces provinces russes.

Quand Washington a réalisé son coup d’État l’année passée, les russophobes qui se sont emparés du pouvoir ont commençé à menacer en paroles et en actes les populations russes de l’Ukraine orientale et méridionale.

Les habitants de Crimée ont voté pour fusionner avec la Russie, et ont été acceptés par celle-ci. Cette réunification a été grossièrement déformée par la propagande occidentale. Quand d’autres anciennes provinces russes ont voté de façon analogue, le gouvernement russe, se soumettant à la propagande occidentale, n’a pas validé leurs demandes. Au lieu de cela, Vladimir Poutine a demandé à Kiev et à ces anciennes provinces russes de mettre au point une convention permettant de conserver ces provinces en Ukraine. Kiev et ses maîtres de Washington n’ont pas écouté cet appel de Poutine. Bien au contraire, Kiev a lancé des attaques militaires sur ces provinces et était en train de les bombarder au moment où l’avion de ligne malaisien fut descendu.

Washington et ses vassaux européens ont constamment travesti la situation en Ukraine et nié leur responsabilité dans la violence, rejetant toute la faute sur la Russie. Mais ce n’est pas la Russie qui mène ces bombardements et qui attaque les provinces avec troupes, tanks et artillerie.
De la même manière que la récente opération militaire d’Israël contre les civils palestiniens ne suscite aucune critique de la part de Washington, des gouvernements européens et des média occidentaux, l’attaque de Kiev contre d’anciennes provinces de Russie n’est pas rapportée et n’est pas critiquée. En effet, il semble que peu d’américains soient même au courant que Kiev attaque les zones civiles des provinces qui souhaitent revenir dans leur mère patrie.

Des sanctions devraient être prises contre Kiev, qui est à l’origine de la violence militaire. Au lieu de cela, Kiev reçoit un support financier et militaire et des sanctions sont émises à l’encontre de la Russie qui n’est pas militairement impliquée dans ces événements.

Lorsque l’éclatement des violences contre les anciennes provinces russes a commencé, la Douma russe a voté pour octroyer à Poutine le pouvoir d’intervenir militairement. Plutôt que d’utiliser ce pouvoir, Poutine a demandé à la Douma d’annuler cette autorisation, ce qu’elle a fait. Poutine préférait régler le problème diplomatiquement, d’une manière raisonnable et sans provocation.

Poutine n’a reçu ni respect ni considération pour avoir encouragé la résolution non violente de la malheureuse situation ukrainienne, créée par un coup d’état initié par Washington, contre un gouvernement démocratiquement élu qui n’était seulement qu’à quelques mois des prochaines élections et d’un nouveau gouvernement.

Les sanctions que Washington a prises et auxquelles Washington presse ses valets européens de se joindre envoient de mauvais signaux à Kiev. Elles indiquent à Kiev que les Occidentaux approuvent et encouragent sa détermination de résoudre ses différends avec les anciennes provinces russes par la violence plutôt que par la négociation.

Cela signifie que la guerre va continuer, et c’est clairement l’intention de Washington. Les derniers rapports annoncent que des conseillers militaires américains seront bientôt en Ukraine pour aider à la conquête des anciennes provinces russes actuellement en rébellion.

La nature “presstituée” (contraction de presse et prostituée) des media occidentaux assure que la masse des populations américaines et européennes restera dans l’étau de la propagande anti-russe. Arrivera un moment où le gouvernement russe devra admettre qu’il n’a pas de “partenaires occidentaux”. La Russie a des ennemis occidentaux qui s’organisent pour l’isoler, la blesser économiquement et diplomatiquement, la soumettre militairement, la déstabiliser en appelant les ONG (Organisations Non Gouvernementales) d’origine américaine à descendre dans les rues, et à défaut de coup d’état pour installer un vassal américain à Moscou, l’attaquer à l’arme nucléaire.

Je respecte la confiance qu’a Poutine en la diplomatie et le bon-vouloir au lieu de la force. Le problème avec l’approche de Poutine, c’est que Washington ne fait pas preuve de bon-vouloir, donc il n’y a pas de réciprocité. Washington a un ordre du jour. L’Europe est constituée de nations captives et ces nations n’ont pas de dirigeants capables de se libérer du projet de Washington.

J’espère me tromper, mais je pense que Poutine a mal calculé. Si Poutine avait accepté la demande des anciennes provinces russes de se réunir avec la Russie, le conflit en Ukraine serait terminé. Je suis certain que l’Europe n’aurait pas rejoint Washington pour une invasion dans le but de reconquérir pour l’Ukraine les anciennes provinces russes. Quand Washington dit que Poutine est responsable du crash de l’avion de ligne malaysien, Washington a raison d’une façon qu’elle ne soupçonne pas. Si Poutine avait achevé sa tâche commencée avec la Crimée et réuni les provinces russes à la Russie, il n’y aurait pas eu de guerre pendant laquelle un avion de ligne aurait été abattu, que ce soit par accident ou par complot pour diaboliser la Russie. L’Ukraine n’a pas la capacité d’affronter la Russie militairement et n’aurait pas eu d’autre alternative que d’accepter la réunification des territoires russes.

L’Europe aurait été témoin d’une décision cruciale de la Russie et aurait mis la plus grande distance entre elle et le projet provocateur de Washington. Cette réponse européenne aurait empêché Washington de provoquer l’escalade de la crise en augmentant graduellement la température sans que la grenouille européenne ne saute hors de la marmite.

Dans ses négociations avec Washington, l’Europe s’est accoutumée à l’usage de la corruption, des menaces et de la coercition. Les nations captives sont habituées à l’impuissance de la diplomatie. Les européens voient la diplomatie comme la carte faible jouée par la partie faible. Et bien sûr, tous les européens veulent de l’argent, que Washington imprime avec largesse.

La Russie et la Chine sont désavantagées dans leur conflit contre Washington. La Russie et la Chine ont émergé de la tyrannie. Les peuples de ces deux pays ont été influencés par la propagande américaine de la guerre froide. Ces deux pays ont des gens éduqués qui croient que l’Amérique a la liberté, la démocratie, la justice, les libertés civiles, le bien-être économique et qu’elle est l’amie des autres pays voulant la même chose.

C’est une dangereuse illusion. Washington a un ordre du jour. Washington a mis en place un état policier pour réprimer sa propre population, et Washington estime que l’histoire lui a transmis le droit d’exercer son hégémonie dans le monde entier. L’année dernière, le président Obama déclarait au monde qu’il croyait sincèrement que les Etats-Unis était la nation d’exception dont le monde dépendait pour sa direction.

En d’autres termes, tous les autres pays et les autres peuples sont ordinaires. Leur opinion ne compte pas. Et leurs aspirations sont mieux servies sous la direction de Washington. Ceux qui ne sont pas d’accord – la Russie, la Chine, l’Iran, et le nouvel état de l’EIIL – sont vus par Washington comme étant des obstacles aux finalités de l’histoire. Toute chose, qu’il s’agisse d’une idée ou d’un pays, faisant obstacle à Washington fait obstacle aux Nécessités de l’Histoire et doit être écrasée.

Vers la fin du dix-huitième siècle et le début du dix-neuvième, l’Europe se trouva face à la détermination de la Révolution française d’imposer à l’Europe la Liberté, l’Égalité, la Fraternité. De nos jours, l’ambition de Washington est plus vaste, c’est d’imposer son hégémonie au monde entier. À moins que la Russie et la Chine ne se soumettent, cela signifie la guerre.

Source : paulcraigroberts.org, 23 juillet. Traduit collectivement pour www.les-crises.fr

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