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3 octobre 2014

L'Argentine souhaite rembourser sa dette mais refuse de payer les fonds vautours

Sur LA TRIBUNE

 

18/6/14

L'Argentine souhaite rembourser sa dette mais refuse de payer les fonds vautours

 

Crise de la dette argentine La présidente argentine Cristina Kirchner a qualifié de tentative "d'extorsion" les pratiques des fonds vautours. /Reuters

La présidente argentine Cristina Kirchner a qualifié de tentative "d'extorsion" les pratiques des fonds vautours. /Reuters (Crédits : Photo Reuters) latribune.fr  |  18/06/2014, 10:16  -  717  mots L'Argentine rejette le jugement américain qui l'oblige à rembourser sa dette aux fonds vautours, qui pourrait l'exposer à hauteur de 15 milliards de dollars. Mais elle insiste aussi sur sa volonté de rembourser ses créanciers "coopératifs".

L'Argentine veut honorer ses dettes, mais se refuse à appliquer sous sa forme actuelle un jugement américain la contraignant à payer plus d'un milliard de dollars à deux fonds spéculatifs, ce qui pourrait provoquer à terme un nouveau défaut de paiement.

 

15 milliards de dollars potentiels à rembourser

Le gouvernement de la présidente de centre-gauche Cristina Kirchner a en effet annoncé mardi qu'elle entendait négocier avec Thomas Griesa, le juge qui a prononcé l'arrêt de la Cour d'appel de New York, confirmé lundi par la Cour suprême des Etats-Unis.

"Nous allons envoyer nos avocats pour parler avec le juge Griesa", a déclaré le ministre argentin de l'Economie Axel Kicillof. Car, "si le jugement s'applique, l'Argentine se verrait obligée de payer aux fonds vautours non pas 1 milliard de dollars mais 15 milliards, et cela conduirait l'Argentine au défaut de paiement. Mais soyez tranquilles, nous n'arriverons pas à ce stade", a-t-il ajouté.

Certes, le jugement condamne l'Argentine à ne verser que 1,4 milliard de dollars à NML Capital et à Aurelius Management. Mais ce jugement a créé un précédent, et les autres fonds qui ont refusé les restructurations de la dette argentine pourraient exiger le même traitement. Comme le dit Axel Kicillof, Buenos Aires pourrait alors avoir à verser quelque 15 milliards de dollars.

Or, un remboursement aussi important serait impossible à l'heure où la banque centrale d'Argentine ne dispose que de 28,5 milliards de réserves en dollars, sur fond de déficit énergétique et d'amorce de récession économique.

 

"Mettre au tapis la restructuration de la dette argentine"

Depuis la faillite de 2001, Buenos Aires rembourse progressivement sa dette envers 93% des créanciers privés qui ont consenti en 2005 et 2010 une remise de dette d'environ 70%. Mais les 7% restant, des fonds spéculatifs, ont refusé cet accord et activé l'option judiciaire pour réclamer 100% de la valeur nominale de bons qu'ils avaient achetés à bas prix.

"Ils veulent mettre au tapis la restructuration de la dette argentine (...) Une clause dans les bons et dans la législation argentine dit que nous ne pouvons pas faire une meilleure offre à un autre créancier", a mis en avant le ministre argentin.

"Si une sentence nous dit 'suicidez-vous', on ne peut pas l'accepter", a lancé le ministre, un proche de Mme Kirchner.

Il a ensuite souligné que les deux fonds spéculatifs victorieux de leur combat judiciaire contre l'Argentine n'avaient jamais prêté d'argent à l'Argentine. "Ils ont racheté des titres pour 48,7 millions de dollars et un juge des Etats-Unis leur dit qu'il doivent encaisser 832 millions", dénonce-t-il.

 

Buenos Aires n'emprunte plus sur les marchés de capitaux

Surfant depuis 2002 sur d'importants revenus tirés des exportations agricoles dopées par la flambée du prix des matières premières, l'Argentine a soldé sa dette avec le FMI en 2006 et conclu le mois dernier un accord avec le Club de Paris.

Depuis 2001, Buenos Aires a renoncé à lever des fonds sur les marchés internationaux de capitaux. Lundi soir, la présidente de centre gauche s'est adressée aux 41 millions d'Argentins, et s'est élevée contre les fonds vautours coupables selon elle d'"extorsion". Mais elle a réaffirmé sa volonté de rembourser les créanciers "coopératifs". Pour gagner du temps, elle peut notamment  demander à la Cour suprême des Etats-Unis une révision du jugement.

 

S&P dégrade, le FMI s'inquiète

L'agence de notation financière Standard and Poor's a abaissé mardi de deux crans la note de la dette de l'Argentine, soulignant que le jugement américain "augmente les risques" d'un défaut de paiement argentin.

S&P établit toutefois une stricte délimitation: selon elle, l'Argentine ne sera considérée en défaut que dans la seule hypothèse où elle ne parviendrait pas à payer ses créanciers coopératifs. Le non-remboursement des deux fonds "vautours" ne suffira en revanche pas à lui attribuer ce statut redouté par les pays et les investisseurs, précise l'agence.

Selon les experts, le litige autour de la dette argentine pourrait menacer les futures restructurations de dette publique en incitant les créanciers à refuser tout compromis avec les États. Mardi, le FMI s'est notamment dit "inquiet de potentielles implications plus vastes pour l'ensemble du système", estimant que le jugement pourrait menacer dans le monde les futures restructurations de dette publique.

 

 

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