17 août 2014
Il y a deux formes d’antisémitisme, le premier, classique, consiste à considérer les Juifs comme une race malfaisante dont il faut se préserver, voire qu’il faut éliminer. Le second, plus sournois, consiste, au contraire, à parer les Juifs de toutes les qualités, une façon de contrer la première forme pourrait-on dire.
Cependant ces deux formes ont un point commun, elles mettent un groupe humain à part en invoquant une essence juive, malfaisante ou bienfaisante, une essence particulière comme si les Juifs avaient une place particulière dans l’espèce humaine. C’est en cela que ces deux formes d’antisémitisme relèvent du racisme.
Il est vrai que la seconde forme, qu’on peut appeler le "philosémitisme", se présente souvent comme une façon de s’opposer à l’antisémitisme, de réparer "les crimes de nos pères" comme l’exprimait dans une conférence un quelconque philosémite. C’est au nom de cette prétendue réparation que l’on soutient le sionisme et l’Etat d’Israël et qu’on joue sur l’amalgame "antisionisme = antisémitisme". Et cela est d’autant plus facile que l’Europe a fait payer ses crimes contre les Juifs, qu’il est trop facile de réduire au seul génocide perpétré par les nazis, par une population non européenne, étrangère aux crimes commis par l’Europe, les Arabes de Palestine. Il devient alors facile, après avoir renvoyé l’antisémitisme européen au seul nazisme, de chercher dans le refus des Palestiniens de payer les crimes de l’Europe une forme d’antisémitisme, voire de considérer les Palestiniens et plus généralement les Arabes comme les héritiers du nazisme.
C’est cette recherche de bonne conscience qui a conduit les Européens à soutenir le mouvement sioniste et la création de l’Etat d’Israël, indépendamment de considérations géopolitiques moins