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24 novembre 2014

A Naples, l’Otan vient de tester sa force d’intervention rapide en vue d’une guerre contre la Russie

Sur VINEYARDSAKER

A Naples, l’Otan vient de tester sa force d’intervention rapide en vue d’une guerre contre la Russie

Préambule

Tout particulièrement depuis le sommet de l’OTAN les 4 et 5 septembre à Cardiff, au Pays de Galles, l’OTAN enchaîne les manœuvres et tests pour se préparer à une guerre contre la Russie… dans le but de préserver la paix. Ainsi, du 8 au 17 novembre 2014, les groupes d’intervention rapide de l’OTAN ont testé leur capacité à faire obstacle en Europe de l’Est à toute manœuvre politico-militaire de la Russie de Poutine, comme le relate ici Antonio Mazzeo. Cet exercice international, baptisé Trident Juncture 14, a été mené sous la conduite du Commandement interarmées de l’OTAN (Joint Forces Command alias JFC), installé à Naples. Cette agitation est-elle à prendre au sérieux, ou n’est-ce que de la communication ? Les USA jouent-ils à la roulette russe ?, comme le suggère Pepe Escobar.

Le Saker francophone

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Les manoeuvres se préparent au siège de l'Otan à Naples

Les manœuvres se préparent au siège de l’OTAN à Naples

Ces complexes jeux de guerre ont pour mission de valider le bon fonctionnement des structures du commandement stratégique allié récemment transféré à Lago Patria (Naples), en tant que Centre de direction et de contrôle de la Force de réaction de l’OTAN (NATO Response Force, alias NRF), la force d’intervention rapide de l’Alliance atlantique, à laquelle ont été attribués 25 000 soldats.

« Trident Juncture a pour but d’accroître les compétences et les capacités de commandement à un niveau opérationnel de guerre, grâce à l’entraînement, la planification et l’exécution des missions dans un contexte politico-militaire complexe », ont expliqué, au cours d’une conférence de presse, l’amiral Mark Ferguson (commandant en chef du JFC de Naples et des forces navales US en Europe et en Afrique) et le général italien Leonardo di Marco. « Cet exercice est le couronnement d’un an d’entraînement d’unités tactiques auxquelles ont été adjointes des petites équipes spéciales terrestres, aériennes et navales, mises à disposition par roulement par des pays membres de l’OTAN. Celles-ci feront partie de la NRF qui, à partir de 2015, se trouvera sous le contrôle du Commandement allié de Naples ».

Au cours de Trident Juncture 14, l’état-major du JFC Naples coordonnera à distance les opérations de nombreuses unités d’intervention rapide, réparties dans toute l’Europe, pour affronter une crise en rapide évolution. « Le scénario prévu dans cet exercice annuel, à savoir l’invasion de l’Estonie par un pays frontalier fictif, pourrait intéresser les pays du flanc oriental de l’OTAN, qui, comme l’Ukraine, ont fait partie de l’Union soviétique et ont une population russophone considérable », ont commenté les officiers du Commandement de l’OTAN à Naples. « Le conflit évolue progressivement, passant d’opérations de stabilisation et de combats irréguliers à une guerre terrestre à grande échelle ». Les activités prévoient des combats hybrides, des attaques de systèmes de missiles, de la cyberdéfense et la protection contre des attaques nucléaires, biologiques et chimiques (NBC).

Le blason du Commandement interarmées de l'Otan (JFC) de NaplesLe blason du Commandement interarmées de l’OTAN (JFC) de Naples

L’exercice a lieu simultanément dans plusieurs pays européens. O outre les unités et les détachements attribués au JFC Naples de Lago Patria, d’autres entités prennent part à Trident Juncture :

  • le Centre de guerre interarmes (Joint Warfare Center alias JWC) de l’OTAN, à Stavanger, Norvège ;
  • le commandement de la composante aérienne des opérations conduites par la France basé à Lyon (Joint force air component command alias JFACC) ;
  • le quartier général des forces navales espagnoles (HQ COMSPMARFOR), à bord de l’unité de guerre LPD Castilla ;
  • le commandement des forces spéciales polonaises de Cracovie ;
  • le Commandement suprême des forces alliées en Europe (SHAPE) de Mons, Belgique.

Dans l’ensemble, 1255 personnes sont concernées, militaires ou employés civils du secteur de la défense.

« En septembre 2014, le sommet de l’OTAN au pays de Galles a fourni aux autorités militaires un Plan de préparation d’action (Readiness Action Plan) fondé sur un programme d’exercices avancés de défense collégiale, et Trident Juncture 14 fait partie intégrante de cet effort », a déclaré le général Reinhard Wolski, directeur et commandant du Centre de guerre interarmes de Stavanger. Au Pays de Galles a été en particulier décidée la création d’une force d’intervention rapide avec fers de lance (Spearhead), capables d’entrer en action dans un délai de 48 heures, avec le support de l’aviation, de la marine et de forces spéciales. La task force aura à sa disposition des bases permanentes, des dépôts de munitions et de carburant, ainsi que toutes les infrastructures d’appui nécessaires dans les pays de l’OTAN proches de la frontière avec la Russie.

Le général Philip Breedlove

Le général Philip Breedlove

Le 3 novembre 2014, le général Philip Breedlove, commandant pour l’Europe à la fois des forces armées US et des forces alliées de l’OTAN, a présenté au Congrès une demande d’augmentation du nombre des unités US en Europe orientale et des dépôts d’équipements et d’armements militaires, comme « riposte aux continuels mouvements agressifs des forces armées russes ». Breedlove a affirmé que la dimension numérique des forces USA présentes de façon permanente en Europe est suffisante, mais il a ajouté que son commandement aura besoin sur le continent d’une plus grande présence de forces militaires tournantes, en utilisant au besoin des unités de réservistes de l’Armée de terre et de la Garde nationale.

« Étant donné les pressions croissantes que nous percevons aujourd’hui en Europe orientale et les mesures de sécurité que nous avons prises dans la Baltique, en Pologne et en Roumanie, nous avons besoin d’une présence supplémentaire par roulement », a conclu le général US. Les détails sur les unités et sur les équipements destinés à renforcer la présence US en Europe de l’Est sont en discussion au Pentagone. Ils seront ensuite présentés au Congrès, qui devra délibérer sur le budget militaire 2016. 

Après le déclenchement de la crise en Ukraine, les USA et l’OTAN ont lancé une série d’exercices multinationaux imposants en Europe de l’Est. Du 15 au 26 septembre dernier, s’est tenue en Ukraine, à l’International Peacekeeping and Security Center de Yavoriv, l’opération Rapid Trident, avec pour objectif de « renforcer le partenariat et l’interopérabilité entre le Commandement des forces armées US en Europe, l’OTAN, les forces terrestres ukrainiennes et les autres pays membres du Partenariat pour la paix (Partnership for peace) ». À cet exercice ont participé en tout 1300 militaires de 15 pays : Ukraine, Azerbaïdjan, Bulgarie, Canada, Géorgie, Allemagne, Grande-Bretagne, Lettonie, Lituanie, Moldavie, Norvège, Pologne, Roumanie, Espagne et USA.

Fantassins canadiens en action pendant l'opération Épée de fer (Iron Sword)

Fantassins canadiens en action pendant l’opération Épée de fer (Iron Sword)

Du 2 au 14 novembre, dans les grands polygones de tir de Pabrade et Rukla en Lituanie, s’est tenu l’exercice Iron Sword 2014, auquel ont pris part 2 500 militaires en provenance du Canada, d’Estonie, d’Allemagne, de Grande-Bretagne, de Lituanie, du Luxembourg, de République tchèque, des USA et de Hongrie. Enfin, dans ce dernier mois, 600 éléments de l’équipe de combat de la 1re Brigade de la 1re Division de cavalerie US cantonnée à Fort Hood, Texas, ont été transférés en Europe orientale pour une mission qui aura une durée au moins égale à 90 jours. Actuellement, ces militaires s’exercent en Pologne, Lettonie, Lituanie et Estonie, avec des chars M-1 Abrams et des véhicules de combat Bradley.

Antonio Mazzeo
Traduit par Rosa Llorens pour Tlaxcala

Source : A Napoli il comando della forza di pronto intervento Nato anti-Russia (antoniomazzeoblog.blogspot.fr, italien, 15-11-2014)

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