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2 décembre 2014

OTAN-RUSSIE mise au point

01/12/2014

OTAN-Russie, mise au point

Sur VOIX

otan-Russie-400x233.jpg

Il ne parle que très rarement aux médias occidentaux. Alexeï Borodavkine, ancien vice-ministre russe des affaires étrangères, aujourd’hui ambassadeur auprès de l’ONU à Genève est rompu aux négociations difficiles. *

C'est ainsi qu'est introduite l'interview qu'a accordée l'Ambassadeur de la Fédération de Russie auprès de l'ONU à Alain Jourdan, de La Tribune de Genève.
La précision apportée ici par le journaliste a 
toute sa valeur.
Plusieurs interprétations sont susceptibles d'être données à la rareté des interventions de l'Ambassadeur de Russie.
Mais quelqu'elles soient, celle-ci est à lire avec la plus grande attention. Certes, à découvrir les appréciations portées aux commentaires qui suivent l'interview, on mesure le degré de réceptivité des lecteurs aux positions exprimées par Alexeï Borodavkine.
Cependant, il n'est jamais trop tard pour modifier ses certitudes.
Et plutôt que de camper sur des positions avec l'assurance de détenir la vérité, se montrer prêt à remettre en cause quelques idées fixes et préconçues n'est pas interdit.
Il suffit de le vouloir et d'accepter le dialogue. La Russie ne l'a jamais refusé.
Persister à la rendre responsable de tout et de son contraire ne dénote aucune intelligence de la part d'un Occident empli de ses Lumières.
Non, la Russie n'est pas un adversaire.
La Russie est un partenaire.

http://www.tdg.ch/geneve/russie-veut-securite-europe-c-lo...

Hélène Richard-Favre, "VOIX"

 

 

 

 

«La Russie veut la sécurité en Europe. C’est l’OTAN qui vient nous menacer»

Interview: Alain Jourdan. Mis à jour le 01.12.2014 26 Commentaires

Pour l’ambassadeur de Russie auprès de l’ONU, Alexeï Borodavkine, c’est l’OTAN qui insuffle un climat de guerre froide en Europe.

Alexey BORODAVKIN, ambassadeur représentant permanent de la Fédération de Russie auprès de l'ONU à Genève.

Alexey BORODAVKIN, ambassadeur représentant permanent de la Fédération de Russie auprès de l'ONU à Genève.
Image: Lucien FORTUNATI

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Il ne parle que très rarement aux médias occidentaux. Alexeï Borodavkine, ancien vice-ministre russe des affaires étrangères, aujourd’hui ambassadeur auprès de l’ONU à Genève est rompu aux négociations difficiles. Il est l’un des hommes forts de la diplomatie russe. Avant le Conseil ministériel de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) qui s’ouvre jeudi à Bâle, Il a accepté de répondre aux questions de la Tribune de Genève et de 24 Heures.

Depuis l’annexion de la Crimée, le sort réservé aux Tatars émeut la communauté internationale. Que fait la Russie pour garantir leur sécurité et leur retour?

D’abord, je ne suis pas d’accord avec le terme annexion. Le rapatriement de la Crimée au sein de la Russie résulte d’un choix démocratique exprimé par le peuple de Crimée. Après le coup d’Etat de février, mené à Kiev avec le soutien des forces ultra-nationalistes et russophobes, la population de Crimée s’est posé la question de son avenir. Son parlement, élu conformément à la Constitution Ukrainienne, a alors entrepris les démarches qu’on connaît. Un référendum a été organisé et 96% des électeurs sur 83% de votants ont répondu qu’ils voulaient rejoindre la Russie. Le 10 décembre, Genève va célébrer la fête de l’Escalade qui marque l’attachement de son peuple aux principes de la libre expression de sa volonté et de ses aspirations. Les Genevois sont donc bien placés pour comprendre que le référendum qui permet au peuple de s’exprimer est certainement la forme de démocratie la plus aboutie.

Oui, mais il y a votre présence militaire…

Nos militaires étaient présents à Sébastopol dans le cadre d’un accord russo-ukrainien. Nous n’avons pas violé le droit international. Notre engagement a seulement été dicté par la nécessité de bloquer les unités militaires ukrainiennes pour éviter qu’elles répriment la population par la force. Les événements qui ont suivi ont démontré que nous avons eu raison de prendre ces mesures préventives. L’effusion de sang a pu être évitée. Ce qui contraste par rapport à ce qui se passe au Donbass, au sud-est de l’Ukraine, où les autorités de Kiev ont répondu aux aspirations du peuple par une opération punitive. Le pouvoir a utilisé l’artillerie, l’aviation, des tanks. des armes à sous-munitions, des lance-roquettes et des missiles balistiques. Son armée n’a pas hésité à viser des quartiers d’habitations. Quant à l’intérêt soudain de l’Occident pour la question des Tatars, nous sommes étonnés. Après l’effondrement de l’Union Soviétique, elle ne s’y est pas du tout intéressée. Pourtant, le pouvoir ukrainien n’a rien fait pour eux. La Russie, en quelques mois, a rétabli leurs droits en tant que peuple opprimé par le régime stalinien. Le tatar a été reconnu comme langue officielle. Des postes leur ont été réservés au sein du gouvernement. Enfin, à l’autonomie culturelle s’est ajoutée l’amnistie terrienne. Laquelle leur accorde la propriété des terrains qu’ils occupent.

Mais vous comprenez que c’est la question de la sécurité en Europe qui est posée…

A votre tour, vous devez comprendre qu’il y a un aspect géostratégique très important sur lequel la Russie ne peut pas faire abstraction. Les promesses faites durant les années nonante par les pays occidentaux n’ont pas été tenues. Il nous avait été promis que la sécurité européenne se baserait sur le principe de non-divisibilité et de la sécurité égale pour tous. Aucun pays ne devait essayer de renforcer sa sécurité au détriment de la sécurité des autres pays. Tout cela a été oublié. Les Etats-Unis et l’OTAN entreprennent actuellement des démarches visant à élargir leur présence militaire aux frontières de notre pays. Les Etats-Unis qui disposent déjà de l’arme tactique nucléaire installent un système antimissile en Europe en le pointant en direction de la Russie. Dans ce contexte, notre pays ne peut pas assister sans rien faire au projet d’adhésion de l‘Ukraine à l’OTAN et au déploiement de sa base navale en Crimée. Nous voulons la sécurité en Europe mais sur la base des principes posés initialement. Il y a quelques années, nous avons proposé aux Européens un accord reprenant ces principes. Il a été rejeté. Nous le regrettons beaucoup. L’OTAN est un héritage de la guerre froide. Elle ne peut que reproduire la guerre froide. L’Evangile dit qu’on ne met pas du vin nouveau dans de vieilles outres. Donc nous ne pouvons pas confier la sécurité de l’Europe à cette structure archaïque qu’est l’OTAN.

Comment ramener la paix en Ukraine?

Nous déplorons les violations du cessez-le-feu. Mais nous observons que les protagonistes, y compris les républiques autoproclamées de Lougansk et Donetsk, sont disposés à poursuivre les discussions sous la médiation de la Russie et de l’OSCE dans le cadre de l’accord signé à Minsk par les représentants de Kiev, Lougansk et Donetsk. Nous sommes préoccupés, en revanche, par la décision du président Ukrainien Porochenko d’organiser le blocage social et économique du Donbass. Cette décision qui va pénaliser ses habitants est une grave erreur. Si Kiev veut garder le Donbass dans le cadre de l’Ukraine, il faut consolider et non pas ruiner tous les liens avec le sud-est de l’Ukraine. Ce n’est pas seulement une question territoriale. C’est aussi une question humaine. Qu’allez-vous faire si les Etats-Unis et l’Europe renforcent les sanctions économiques? Les sanctions unilatérales ne correspondant pas à l’esprit et à la lettre du droit international. En outre, elles portent préjudice à ceux qui en font l’objet mais aussi à ceux qui les initient parce que nous vivons dans un monde globalisé. Il faut éviter les sanctions dans le contexte économique que connaît l’Ukraine. Les banques russes ont déjà avancé 25 milliards de dollars au pays pour soutenir son économie. Ce sont elles qui subissent aujourd’hui les sanctions européennes et américaines. En limitant leur accès aux marchés financiers internationaux, l’Occident cherche à les conduire à la faillite. Mais cela conduira aussi l’économie ukrainienne à la faillite. Si les banques russes n’ont plus accès à des liquidités elles pourront demander aux Ukrainiens le paiement des crédits avant terme… Il ne faut pas oublier non plus que nous aidons l’Ukraine économiquement en lui livrant du gaz. Pour notre part, et en attendant, nous allons tout faire pour nous rendre moins dépendants des importations européennes et américaines.

En vous tournant encore plus vers l’Asie?

Pas seulement. Une majorité de pays n’a pas prévu ni introduit de sanctions à l’égard de la Russie. Parmi eux, il y a les pays du BRICS (NDLR: Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), du Pacifique, d’Asie du Sud-Est mais aussi la Serbie, la Turquie, les pays du monde arabes et nos alliés de l’espace post-soviétique. Nous allons accorder la priorité au développement des liens économiques avec ces pays. A partir du 1er janvier 2015, entrera en vigueur l’accord sur l’Union Economique Eurasie composée de la Russie, de la Biélorussie, du Kazakhstan et de l’Arménie. Le Khirgistan est quant à lui sur la voie de l’adhésion. Plus de 40 Etats ont exprimé leur souhait de coopérer avec cette nouvelle union économique. Bien sûr, nous sommes contre la diminution des activités économiques et échanges avec les pays européens. Nous ne voyons d’ailleurs pas de contradiction entre l’intégration sur l’espace eurasien et l’intégration dans l’Union Européenne. D’ailleurs, si l'Ouest n'avait pas imposé à l'Ukraine un choix artificiel et destructif entre la Russie et l'Europe, le conflit entre Kiev et le Donbass aurait pu être évité. Pour notre part, nous souhaitons arriver à la convergence des intégrations sur tout l’espace compris entre Lisbonne et Vladivostok. Récemment, le ministre allemand des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier a soutenu l’ouverture d’un dialogue entre l’Union économique Eurasie et l’Union européenne. Nous saluons cette initiative. Nous espérons que la Suisse ne restera pas étrangère à ce processus et qu’elle apportera une contribution positive.

Où en est-t-on de l’accord sur le nucléaire iranien? Comment réagissez-vous aux exécutions par pendaison que pratique le régime à grande échelle?

Nous avons activement participé à ces négociations et proposé des initiatives sur les questions les plus complexes. Certains progrès ont été obtenus et les discussions ont été prolongées. Nous espérons qu’elles aboutiront. En ce qui concerne la peine capitale, la Russie est contre son application que ce soit en Iran aux Etats-Unis ou dans d’autres pays. Nous ne pouvons pas accepter l’usage de méthodes totalement inhumaines telles que la pendaison, l’électrocution ou l’injection mortelle qui provoque de terribles souffrances. Actuellement notre pays pratique un moratoire.

Quel rôle la Russie peut-elle jouer dans la reconstruction de la Syrie? Va-t-elle débloquer des fonds? Aide-t-elle au dialogue entre syrien?

La situation en Syrie a beaucoup changé. Il n’y a plus de groupes modérés parmi les combattants qui s’opposent aux forces gouvernementales. Il y a une polarisation avec d’un côté l’armée de la république syrienne arabe et de l’autre des terroristes, des djihadistes et des bandes armées. La plus grande menace pour la Syrie, la région et la sécurité internationale provient de l’Etat islamique et de Jabhat al-Nosra. Il faut donner un nouveau souffle au processus de négociation de Genève et redonner une chance à l’opposition modérée et au Gouvernement de s’entendre. Toutes les forces patriotiques de la Syrie doivent se réunir pour combattre l’Etat islamique et les autres groupes terroristes. Nous soutenons les efforts déployés par l’émissaire de l’ONU Staffan de Mistura qui a proposé l’instauration de trêves locales. Il faut les étendre graduellement à tout le territoire syrien. La communauté internationale doit rassembler des forces pour combattre les terroristes. Les tentatives de former en dehors de la Syrie de nouvelles formations armées de l’opposition conduisent dans une impasse. Elles constituent une erreur qui peut seulement nous éloigner de la paix et prolonger les souffrances du peuple syrien. La Russie aide l’Irak et la Syrie dans leur lutte contre le terrorisme. Nous avons livré des chasseurs à l’Irak ainsi que des hélicoptères et des pièces d’artillerie. Cela a permis de bloquer l’offensive sur Bagdad. Mais pour en finir une fois pour toutes, il faudrait couper toutes les sources de financements en commençant par interdire le commerce illicite du pétrole contrôlé par l’Etat islamique. (TDG)

Créé: 30.11.2014, 13h03

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