Hillary Clinton présidente des Etats-Unis: une menace pour le monde
Bien plus grave, elle se présente comme seule capable de restaurer l'autorité internationale des Etats-Unis, dont elle sous-entend qu'elle a été compromise par Barack Obama dans une série de guerres et d'alliances ayant toutes mal tourné. Mais elle semble oublier qu'elle a été associée, sinon directement impliquée dans toutes ces politiques désastreuses. Il est impossible de dénombrer le nombre des missions qu'elle a faites en dehors des Etats-Unis pour promouvoir personnellement à l'extérieur des causes qui se sont révélées malencontreuses, sinon catastrophiques, entrainant des dizaines de milliers de victimes dans le monde.
Pour s'attirer la faveur du lobby juif, l'AIPAC, elle affirme désormais comprendre les préoccupations d'Israël concernant la Palestine et l'Iran. Elle dit aussi s'intéresser à l'avenir de l'Union européenne, dont elle fera nécessairement le tour des capitales, alors qu'elle a toujours montré le plus grand mépris, associé à l'occasion de la plus grande indifférence, pour tout ce qui était européen. .
Avenir menaçant
Ceci pour le passé, mais c'est concernant l'avenir que le succès assuré de Hillary Clinton à la présidentielle comportera les plus grandes menaces. Malgré ses appels du pied aux Démocrates, dont elle prétend qu'elle conservera les préoccupations libérales, elle prend désormais des positions qui la rapprochent des plus faucons des Conservateurs et des survivants du Tea Party. Ainsi, elle ne remettra pas en cause, au contraire, la politique américaine visant, à travers la crise provoquée en Ukraine, la neutralisation de la Russie. Elle ne contredit pas les Représentants et les chefs militaires qui affirment aujourd'hui qu'une guerre nucléaire avec Moscou tournerait finalement au plus grand avantage de l'Amérique, l'Europe fut-elle détruite elle-aussi à cette occasion.
Concernant l'Asie-Pacifique, elle participe de plus en plus clairement aux politiques visant à contenir militairement la Chine au risque d'entrer en guerre, au moins localement, avec celle-ci. Elle favorise dans le même temps des relations américano-japonaises visant à renforcer à Tokyo le pouvoir du conservateur Shinzo Abe. Elle a toujours manifesté la plus grande sympathie pour les régimes et partis autoritaires en Amérique Latine et en Asie du sud-est, dont la diplomatie américaine dite du dollar et des services secrets, qu'elle ne pouvait ignorer, a fait des alliés indéfectibles de Washington.
Les politiques qu'elle conduira, si elles sont (et elles le seront) dans la ligne de ses propos et démarches actuelles, représenteront donc pour la paix et l'équilibre du monde la plus grande des menace. Loin d'accepter de jouer le multilatéralisme, elle incarnera les idéaux suprématistes bien formulés par George Friedman, à qui nous avons précédemment consacré un écho. Mais les plus conservateurs des intérêts américains, dont elle s'annonce devoir être le champion, seront-ils récompensés de leur soutien. Tout laisse penser que les obstacles à la suprématie américaine qui s'accumulent déjà ne seront pas désarmés. Hillary Clinton ne pourra rien contre la moitié du monde qui s'organise dorénavant, à l'écart des Etats-Unis, sinon contre elle, dans le cadre du Brics. Elle ne pourra pas empêcher de plus en plus d'Européens d'essayer d'échapper à la véritable colonisation que leur impose l'Amérique.
Au plan intérieur, si beaucoup d'américains risquent longtemps d'être abusés par l'ambition des discours que tiendra Hillary Clinton en campagne, ils ne le resteront pas longtemps. De plus en plus de livres, d'articles et de propos commencent à mettre l'Amérique en garde contre les risques que la future présidente des Etats-Unis fera courir très rapidement à ces derniers. ( 1*)
Cependant, comme Hillary Clinton n'est en fait et ne sera qu'un nouveau pantin (puppet) mis en avant par le très puissant syndicat des entreprises transnationales ayant pour centre Wall Street, et comme ce sont celles-ci qui commandent, les intellectuels libéraux américains risquent de prêcher longtemps dans le désert. Ce devrait être à nous Européens de ne pas céder aux incantations et promesses qu' Hillary Clinton ne manquera pas de déverser sur toutes les tribunes et sur tous les médias tout au long de la campagne qui s'annonce.
1) Voir ainsi, de Robert Fantina dans Counterpunch, un jugement sévère sur Hillary Clinton
http://www.counterpunch.org/2015/04/17/hillary-a-disaster-in-the-making/
Robert Fantina est auteur de Empire, Racism and Genocide: a History of US Foreign Policy