Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Vu au MACROSCOPE
Visiteurs
Depuis la création 1 378 944
Newsletter
16 mai 2015

Valls et Giddens - AUX ORIGINES DE LA POLITIQUE SOCIALE-LIBÉRALE VALLSO-HOLLANDAISE : ANTHONY GIDDENS

Longtemps, en France et en Europe, la dispute à propos de dépassement du capitalisme passait entre tenants de la voie révolutionnaire (les communistes et autre variantes du communisme) et la voie réformiste (la SFIO puis le PS et la social-démocratie).

Dans un article - Modernisation ou rupture ?, toujours dans le No 7/8 de nouvelles Fondations, (numéro où Manuel Valls, François Hollande, Jean-Luc Mélenchon et quelques autres répondaient, en 2007, à cette question : « le dépassement du capitalisme est-il votre objectif ? […] Si elle (la réponse) est négative, quelle est votre philosophie d’encadrement du marché ? » - voir les billets précédents), Philippe Marlière analysait alors l’évolution de la social-démocratie en Europe. Il constatait, d’entrée de jeu, que cette dernière « Marxiste et révolutionnaire jusque dans l’entre-deux guerres, elle perd ensuite cette radicalité. En réalité, c’est davantage le capitalisme qui l’a réformée, assagie. »

En effet, pour lui, « Dans les années 1970, les expériences néo-keynésiennes du PS français (1981-1982) et du PASOK grec (1981-1984), poursuivies dans un environnement international hostile, se sont soldées par des échecs. À partir des années 1980, la social-démocratie se retrouve sans cadre théorique et programmatique. […] la social-démocratie gouvernementale ne peut s’opposer à la déferlante néolibérale téléguidée par Ronald Reagan et Margaret Thatcher. »

Finalement, Philippe Marlière s’interrogeant à propos d’une rupture avec l’identité social-démocrate, conclue son article de 2007 de cette manière : « Plutôt qu’une version tempérée de la social-démocratie traditionnelle, le social-libéralisme apparaît plus proche d’une version atténuée du libéralisme. Pour la première fois de son histoire, la modernisation de la social-démocratie semble se dérouler en marge de la tradition sociale-démocrate, et peut-être même en rupture avec elle. »

Hier, en 2007, il n’y eu pas de gouvernement socialiste pouvant appliquer une politique sociale-libérale… pour cause de défaite de Ségolène Royal. Aujourd’hui, le pouvoir Vallso- Hollandais applique celle tracée hier par Tony Blair et Gerhard Schröder sous la houlette de leur maître à penser Anthony Giddens.

Pour Manuel Valls, on l’a déjà vu, « L’idée d’abolition de la propriété privée est un projet totalitaire ! […] L’homme de gauche, c’est celui qui humanise et qui régule le capitalisme. » Hier Valls et Hollande connaissaient les théories d’Anthony Giddens. Aujourd’hui, ils ont les moyens de les mettre en pratique. Leur politique actuelle est moins une réponse à la crise qu’ils n’ont pas vu venir, pas plus qu’Anthony Giddens, et plus une volonté délibérée de mettre en œuvre une philosophie sociale-libérale.

ooooo

Anthony Giddens ? C’est donc ce théoricien qui inspira la politique du New Labour à Tony Blair. Mais c’est aussi celui qui influença nombre de dirigeants classés à gauche, de Bill Clinton, Gerhard Schröder et bien d’autres. En bref, c’est l’un des théoriciens politiques majeur du social-libéralisme. Quelle est donc cette théorie ? Il se trouve que dans le No de nouvelles FondationS déjà cité il était, lui aussi, interrogé à propos de celle-ci. Ce numéro de la revue en question, il faut le redire est une vraie mine d’or. Voici quelques extraits de l’entretien réalisé alors par Théophile Hazebroucq. C’était, souvenons-nous en, en décembre 2007.

Question : Quels motifs vous ont poussé à prôner une mue aussi profonde ?

Anthony Giddens : « La classe ouvrière en tant que telle est désormais très réduite : ces deux secteurs ne groupent plus que 14 % des travailleurs. Une foule de gens officie maintenant dans les services ; ils ont perdu le sens traditionnel de la solidarité et ne vivent plus dans les mêmes endroits. C’est en fait, l’ensemble du système de classe qui a évolué. […] Au fond, il n’y a plus qu’une économie de services fondée sur la connaissance, et si vous n’intégrez pas ce que cela implique, vous êtes fini en tant que parti de centre gauche. Vous serez, au mieux, un parti de gauche radicale qui ne gagnera jamais le pouvoir, comme il y en a en France, en Italie, et en Allemagne avec Die Linke. »

Question : Quels sont les principaux axes de cette rénovation ?

Anthony Giddens : « Une social-démocratie moderne doit s’appuyer sur un projet de gauche et du centre qui prend acte de ce que la classe ouvrière n’est plus qu’une minorité sur la scène politique et reconnaît en conséquence la nécessité de changer de conception des classes sociales. »

Et Anthony Giddens énumère les cinq principes qu’il considère communs aux partis sociaux-démocrates, que je résume ici :

1 – Une analyse sociologique renouvelée donc, et une alliance au centre ;

2 – mettre fortement l’accent sur l’économie. Au lieu de se concentrer sur le chômage, se concentrer sur l’emploi ;

3 – Investir dans les institutions publiques et les réformer. Aspect clé : réformer l’État plutôt que de dépendre de lui.

4 – Chercher à réduire les inégalités, mais en veillant surtout à ne pas freiner le dynamisme économique, et à ce que cela ne s’oppose pas à la compétitivité ;

5 – Il faut élaborer des positions fermes sur les thématiques qui inquiètent les gens : immigration, crimes et identité nationale.

Toute ressemblance avec les principes guidant le duo Vallso-Hollandais ne sont bien sûr pas que pures coïncidences. En effet, ci-après un petit florilège des références Vallsiennes aux théories politiques d’Anthony Giddens.

ooooo

M.Valls, 2007 : « Comment on allie un projet économique, des priorités sociales et culturelles, avec des valeurs ? […] Il faut renoncer aux vieilles recettes, il faut redéfinir cette nouvelle société. L'incarnation de ces mots-là doit être faite par quelqu'un de la nouvelle génération. Ma référence, un peu osée, c'est celle de John Kennedy à la fin des années 50, qui rompt avec le vieux parti démocrate de Truman. On peut retrouver le même élan avec les nouveaux démocrates des années 80 ou la troisième voie d'Anthony Giddens et de Tony Blair. Il faut remette les valeurs de la gauche en mouvement. » (Le Nouvel Économiste, recueilli par Jean-Michel Lamy).

M.Valls, 2009 : « La gauche peut concevoir des utopies concrètes (la défense de l’environnement par exemple), mais elle doit renoncer aux utopies grandioses (comme une société sans classes). […] Aujourd’hui, la gauche doit assurer par tous les moyens une meilleure distribution des chances pour garantir à chacun les moyens de sa propre autonomie. Son but ultime est d’aider chaque citoyen «à se frayer son chemin» comme le dit Anthony Giddens. » (Libération, recueilli par David Revault d’Allonnes et Eric Aeschimann).

M.Valls, 2010 : « Je trouve qu’en Grande-Bretagne ou aux Etats-Unis, les think tanks ont une vraie réalité. La pensée d’Anthony Giddens a énormément contribué, c’est d’ailleurs toujours le cas aujourd’hui, aux évolutions du Labour. Les allers-retours entre les deux rives de l’Atlantique sont très puissants ; nous, non, il y a le paraître. […] Comment arriver à mettre ça en œuvre, en musique, en message politique, mais pas seulement en message politique, aussi en propositions concrètes qui puissent s’inscrire dans la durée si on gouverne ? Ça, on a beaucoup de mal. Je trouve que tout le travail - un travail de longue haleine - qui a été fait par Smith, et après sa mort, par Blair, avec Giddens, c’est-à-dire, au fond, on repartait d’une autre vision très étatique et néomarxiste, en partant plutôt de l’individu et de l’idée que le rôle du politique c’est d’aider - c’est pour cela que ce n’est pas seulement un "encadrement social" - chacun à s’épanouir, à bâtir son propre chemin… » (Nonfiction.fr, Propos recueillis par Frédéric Martel, Quentin Molinier et Pierre Testard).

M.Valls, 2012 : «  Depuis son apparition à la fin du 18ème siècle, la distinction entre gauche et droite est restée ambiguë et difficile à définir avec précision, tout en refusant obstinément de disparaître » (Anthony Giddens). De fait, ces deux termes ont recoupé des significations fort différentes au cours de leur histoire. […] Plutôt que de proposer, pour tous, un modèle de société égalitaire, elle doit (la gauche) s’efforcer d’aider chacun « à se frayer un chemin à travers les difficultés de notre temps » (Anthony Giddens). S’il n’y a plus d’alternative globale au système capitaliste et à l'économie de marché, il reste, en revanche, une multitude de processus capables d’élargir, pour chaque individu, la palette des choix possibles. […] À l'instar d'Anthony Giddens, je suis convaincu que notre « ligne directrice [doit] être l'investissement dans le capital humain chaque fois que cela s'avère possible, plutôt que le financement direct de mesures de soutien économique. Nous devrions [donc] substituer à l'État-providence, l'État comme investisseur social ». Et si certains craignent de voir dans cette ligne une trahison sociale-libérale, qu'ils se rassurent en lisant le dernier livre publié par Jacques Delors dont nul n'a jamais douté de l'intégrité ! » (À gauche, besoin d’optimisme !, discours prononcé dans la Drôme).

ooooo

Après cette incidente, reprenons l’entretien de 2007.

Question : Vous affirmez… que la frontière entre droite et gauche perd de son sens… ?

Anthony Giddens : « Désormais, les lignes de fracture politiques se situent pour moi entre life politics et emancipatory politics, entre modernisateurs et traditionaliste, que l’on retrouve indifféremment à droite comme à gauche. Sarkozy est, par exemple, un modernisateur certain de la droite. »

Question : Et la précarité ? Le nombre de temps partiels explose.

Anthony Giddens : « C’est vrai, mais c’est le propre de toute économie de services. Il n’est pas en votre pouvoir de décider que ces choses n’existent pas. […] … dans une économie moderne fondée sur les services, vous ne pouvez pas faire grand-chose contre les contrats  à temps partiels. Il faut les additionner, car il est impossible de maintenir des contrats adaptés au monde de l’industrie : l’économie s’effondrerait. »

Question : Comment vivre en gagnant le salaire minimum en travaillant quinze ou vingt heures par semaine ?

Anthony Giddens : « Vous pourriez aussi faire remarquer que les Britanniques travaillent trop ou que les Français pas assez, comme le dit schématiquement M. Sarkozy. Pour l’heure  en tout cas, la France ne présente pas de système viable. Nous le savons tous ; les salariés y fournissent un nombre d’heures travaillées trop faible pour assurer le financement des retraites et d’autres avantages hérités de l’État-providence. »

Question : Pour quelles raisons une économie moderne interdirait-elle de maintenir le niveau des droits sociaux acquis après-guerre… ?

Anthony Giddens : « En tout cas, s’il y a bien une chose à ne pas faire, c’est de revenir à une solution de la vieille gauche et d’augmenter la contribution des tranches supérieures des contribuables. Il faut faire très attention aux conséquences économiques de ce genre de convictions morales. Si le gouvernement n’a pas fait grand-chose en direction des grands rentiers, c’est qu’ils craignent qu’ils ne quittent le pays et ne délocalisent des emplois. »

Question : Dans quelles directions s’orienter ?

Anthony Giddens : « L’État-providence traditionnel était fondé sur le principe : « S’il vous arrive malheur, on recolle les morceaux. » Si vous perdiez votre emploi, l’État vous accordait des avantages, si vous étiez mère célibataire, l’État vous accordait des avantages ; quand vous vieillissiez, il vous versait une retraite. Dans ce monde compétitif, rapide, mouvant, il ne faut plus trop investir dans les anciennes missions de l’État-providence. Désormais, il est crucial de concentrer les efforts vers la formation, l’enfance. Il conviendrait aussi de supprimer l’âge officiel du départ à la retraite ; pour moi, il devrait être autorisé de travailler aussi longtemps qu’on le désire, et de se retirer également quand on le souhaite. »

Question : Quel regard portez-vous sur la gauche française ?

Anthony Giddens : « En France se produit une bataille autour de la révision de sa doctrine. Vous avez encore une gauche anti-globalisation ; il n’y a vraiment là aucun futur. Si vous voulez tout bloquer, cherchez à tout prix à préserver le système d’assistance sociale, et c’est l’impasse garantie pour le pays. Sarkozy veut engager des réformes cruciales, et il a raison : si vous ne réformez pas rapidement votre marché du travail et l’État, la France ne sera pas viable dans la compétition internationale. »

Question : Comment jugez-vous les réformes engagées par la gauche latino-américaine ?

Anthony Giddens : « Pour ce qui est de Lula, il lui est presque impossible de réussir au Brésil : ce pays accuse les plus grandes inégalités. Quand à Chavez, Morales et Castro, je n’arrive pas à penser à eux comme au futur de la gauche, même avec la meilleure volonté du monde. »

Question : Pour éviter délocalisations et concurrence déloyale, un protectionnisme ?

Anthony Giddens : « Je suis opposé au protectionnisme, parce qu’il est toujours double. Vous ne pouvez pas adopter de position protectionniste sur l’économie européenne sans que nos partenaires limitent ce sur quoi vous pouvez commercer avec eux. Par principe, j’estime qu’une économie concurrentielle, même si elle demande à être régulée, est le mécanisme de la prospérité. […] La question est de trouver un équilibre entre la régulation  et la prospérité que génère la compétition. […] En tout cas, ces contradictions ne sauraient être résolues par le retour à une position protectionniste traditionnelle. L’une des raisons pour lesquelles il faut modifier le système d’assistance, c’est que, dans les économies modernes, il y a un taux de perte de 20 % des emplois. Leur destruction est un signe de prospérité.  Un système de protection qui permette aux salariés de se confronter au changement  en un sens profitable est donc nécessaire. Plus on permet aux gens de se retrancher dans leurs emplois, plus on menace la prospérité globale de l’économie. Voilà des paramètres structurels qu’il nous faut affronter sereinement, et non pas remettre à plus tard. »

ooooo

Pour Anthony Giddens, nous sommes maintenant entré dans une économie de services (« Il n’y a plus qu’une économie de services »). La classe ouvrière est pour lui devenue quantité négligeable. Il y a donc nécessité à changer de conception à propos des classes sociales (« C’est, en fait, l’ensemble du système de classes qui a évolué). En conséquence, les lignes de fracture politique ne passent plus par les classes sociales, mais entre « modernisateurs » et « traditionalistes ». Société de services et non plus société capitaliste ? Voilà une analyse sérieuse !

La France a été désindustrialisé, il y a eu les délocalisations. Pour ce chantre de l’économie de marché, de la globalisation et de la mondialisation (« En France […] Vous avez encore une gauche anti-globalisation ; il n’y a vraiment là aucun futur. »), l’analyse des classes sociales s’arrête cependant aux frontières des États. Les services à la personne, les chirurgiens, les personnels de santé, ceux des bureaux d’études (« Il n’y a plus qu’une économie de services fondée sur la connaissance »), etc., etc., tous ce gens travaillent à mains nues et à cerveaux débridés. Les coiffeuses et les coiffeurs sans bigoudis ni ciseaux, les chirurgiens sans scalpels, les médecins sans administration d’aucun médicament et jugeant de votre tension en tâtant votre pouls, les bureaux d’études et la Sécurité Sociale sans ordinateurs… C’est une blague bien sûr. Tous ces instruments se fabriquent… ailleurs. Nous, nous sommes une société de services. De purs esprits sans besoins matériels. Bon dieu, où ais-je mis mon Smartphone ?

Pourtant, c’est bien à l’échelle mondiale qu’il faudrait maintenant juger de l’état des classes sociales en général, et de la classe ouvrière mondiale en particulier. Jusqu’à preuve du contraire, les ateliers du monde (la Chine, l’Inde, tous les pays asiatiques, le Brésil et tout le continent latino-américain, l’Afrique) se situent bien sur notre planète et non sur la lune. Si vous prenez en compte les classes ouvrières de ces pays, il n’est pas certain que mondialement la classe ouvrière soit en recul ou devenue quantité négligeable. Elle est (elles sont) seulement un peu plus exploitée (quel gros mot !) ailleurs que ne l’étaient les classes ouvrières chez nous. Il est vrai que le travail n’est plus une valeur produisant du profit, mais un coût. Ici et ailleurs. Là, Monsieur Giddens a tout faux. Là est la première faiblesse théorique de cet éminent théoricien.

Autre incohérence du Lord et membre paraît-il de Terra Nova, Anthony Giddens : il nous dit, d’un côté, que dans les économies modernes il y a un taux de perte de 20 % de l’emploi, et que cette perte est un signe de prospérité (productivité oblige). Il nous dit, d’un autre côté qu’en France, par exemple, il convient de travailler plus et de supprimer l’âge officiel du départ à la retraite (travailler aussi longtemps qu’on le veut). Il y a perte massive d’emplois et ceux qui travaillent doivent travailler plus. Cherchez l’erreur.

Ce qu’Anthony Giddens nous propose, et avec lui le couple Vallso-Hollandais, ces modernistes autoproclamés, c’est un retour en arrière. Vers un capitalisme sauvage. L’économie prime tout disent-ils (« mettre fortement l’accent sur l’économie »). Non une économie pour l’Homme, pour l’humain, mais des femmes et des hommes au service de l’économie (« vous ne pouvez pas faire grand-chose contre les contrats à temps partiels. […] l’économie s’effondrerait », « Plus on permet aux gens de se retrancher dans leur emploi, plus on menace la prospérité globale de l’économie. »)

Pour ces modernistes, il faut revenir à un capitalisme sauvage vous dis-je. Il faut revenir sur les acquis sociaux (« il ne faut plus trop investir dans les anciennes missions de l’État-providence. », « chercher à tout prix à préserver le système d’assistance sociale, et c’est l’impasse garantie pour le pays. Sarkozy (c’était en décembre 2007) veut engager des réformes cruciales, et il a raison. »

La charge contre ce qu’ils appellent l’État-providence est particulièrement significative des tricheries utilisées par Anthony Giddens. Pour lui c’est l’État qui accorde les retraites, les indemnités de chômage, les remboursement de la Sécurité Sociale… (« L’État-providence traditionnel était fondé sur le principe : « […] Si vous perdiez votre emploi, l’État vous accordait des avantages, […] quand vous vieillissiez, il vous versait une retraite »). Il oublie (ou ignore) que ces « avantages », comme il dit, résultent des  cotisations prélevées sur le travail de ceux qui ont un emploi (cotisations salariales et patronales). L’État n’intervient que comme organisateur, c’est son rôle, et non comme financeur. Ainsi fabrique-t-on, sur le mensonge, une théorie.

Dur avec les salariés, il faut être gentil avec les riches (« une chose à ne pas faire […] augmenter la contribution des tranches supérieures des contribuables. », il ne faut pas faire « grand chose en direction des grand rentiers »)

En prime à Manuel Valls, Lord Giddens préconise d’élaborer des positions fermes en matière d’immigration, des crimes et de l’identité nationale. Mon Dieu, faites que les volontés Giddensiennes s’accomplissent !

La caractéristique essentielle de ces dites théories Giddenso-Vallsiennes est de s’appuyer sur un présupposé venu des milieux conservateurs : l’individualisme. « La social-démocratie […] En réalité, c’est davantage le capitalisme qui l’a réformée, assagie. […] la modernisation de la social-démocratie semble se dérouler en marge de la tradition sociale-démocrate, et peut-être même en rupture avec elle » constatait déjà en 2007 Philippe Marlière. Il n’est que de reprendre les dires de Manuel Valls pour s’en convaincre : « Aujourd’hui, la gauche doit assurer par tous les moyens une meilleure distribution des chances pour garantir à chacun les moyens de sa propre autonomie. Son but ultime est d’aider chaque citoyen «à se frayer son chemin» comme le dit Anthony Giddens. » Ou encore : « Plutôt que de proposer, pour tous, un modèle de société égalitaire, elle doit (la gauche) s’efforcer d’aider chacun « à se frayer un chemin à travers les difficultés de notre temps » (Anthony Giddens). S’il n’y a plus d’alternative globale au système capitaliste et à l'économie de marché, il reste, en revanche, une multitude de processus capables d’élargir, pour chaque individu, la palette des choix possibles. »

ooooo

« Seule la vérité est révolutionnaire » disait Lénine. « C’est la vérité qui est nécessaire aux ouvriers comme instrument de l’action révolutionnaire » précisait Trotsky en 1929 dans une lettre ouverte. Ceci est toujours valable. J’espère y avoir contribuer, un tout petit peu, dans ce qui précède. Vérité souvent enfumée par les promoteurs  des théories Giddensiennes.

Comment se fait-il, quand même, que ces informations (ces vérités, non ?) diffusées certes à une échelle modeste en 2007, soient aujourd’hui totalement occultées par les médias, à gauche comme à droite ?

Il faut, il faudra choisir : ou une régression vers un capitalisme sauvage, ou un dépassement du capitalisme ? Là est la question centrale… qui devrait être aussi posée à un certain prochain congrès. Et qui ne le sera peut-être pas ? Restera alors un « ailleurs »… à inventer.

Si ce texte a retenu votre attention et que vous y avez trouvé un intérêt, peut-être mérite-t-il alors d’être connu plus largement, sur Mediapart et dans d’autres lieux. Alors, à vous de jouer. Il ne sera pas réclamé de droits d’auteur.

Publicité
Publicité
Commentaires
B
"Dépasser" le capitalisme ? Ou le tuer ? Le PROFIT est en soi le mal parce qu'il repose nécessairement sur l'exploitation. C'est dans cette direction qu'il faut creuser. Quant aux classes dominées, voire opprimées, elles n'ont jamais été aussi nombreuses, seule la volonté des Oppresseurs de les diviser, de les émietter en dressant chacun contre chacun, en cache l'étendue grandissante.
Répondre
Publicité
Vu au MACROSCOPE
Derniers commentaires
Archives
Publicité