Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Vu au MACROSCOPE
Visiteurs
Depuis la création 1 378 945
Newsletter
20 mai 2015

Comment Londres et Wall Street ont mis Hitler au pouvoir

Sur SOLIDARITE ET PROGRES

mardi 19 septembre 2006

Hjalmar Schacht, directeur de la Reichsbank et protégé du directeur de la Banque d’Angleterre, était le cerveau de l’économie nazie et des arrangements avec les cartels anglo-américains.

 

par William F. Wertz, Jr.


La guerre économique et financière menée aujourd’hui par l’oligarchie peut se réclamer essentiellement de trois antécédents historiques : 1) l’empire vénitien au cours de la période précédant la guerre de Cent ans et l’âge des ténèbres du XIVème siècle ; 2) l’empire établi, sur le modèle vénitien, par la Compagnie des Indes orientales suite au traité de Paris qui mit fin à la guerre de Sept ans en 1763 ; et 3) les cartels anglo-américano-allemands mis en place dans les années 20. C’est ce dernier aspect que nous allons examiner ici, car il est l’incarnation la plus récente du danger que représente actuellement une oligarchie financière déterminée à dominer le monde sous couvert de « globalisation ».

Il s’agit ici de montrer que le système financier oligarchique d’après-guerre, décrit en partie par John Perkins dans son livre Confessions d’un tueur à gages économique [1], représente la continuation des accords de cartellisation des années 20, qui menèrent à la Deuxième Guerre mondiale. Ces accords, que le président Franklin Roosevelt comptait démanteler après la guerre, constituent en quelque sorte un précurseur de la globalisation actuelle.


Dans une lettre au secrétaire d’Etat Cordell Hull, datée du 8 septembre 1944, le Président américain disait : « L’histoire de l’utilisation par les nazis du trust IG Farben se lit comme un roman policier. La défaite de l’armée nazie devra être suivie de l’éradication de ces armes de guerre économique. »

Cependant, malgré l’intention clairement exprimée par Roosevelt avant sa mort prématurée (en avril 1945), ces cartels furent protégés pendant la guerre par leurs partenaires anglo-américains et leur démantèlement ultérieurement prévu fut bloqué par ces mêmes intérêts.

En réalité, c’est une oligarchie financière internationale basée à Londres et à Wall Street qui permit la montée au pouvoir d’Hitler. Face à la dépression mondiale, elle ne voulait en aucun cas résoudre la crise en faisant appel aux méthodes du système américain de développement économique appliquées par Roosevelt aux Etats-Unis et proposées en Allemagne au début des années 30 sous forme du plan Lautenbach. Elle préféra encourager la création de gouvernements fascistes en Italie, en Allemagne, en Espagne, etc., afin de mieux garder le contrôle d’un système financier en plein effondrement, aux dépens de l’intérêt public. Les régimes fascistes ainsi mis au pouvoir devaient imposer une politique de pillage et de répression meurtrière et lancer la militarisation afin de renforcer encore le pillage.

On voit le reflet de cette politique aujourd’hui dans le dessein mondial visant à imposer, sous l’égide du Fonds monétaire international (FMI), la collecte de la dette extérieure assortie d’une austérité draconienne. La privatisation et donc le pillage du système de retraites (Social Security System), poursuivis avec acharnement par l’administration Bush, représentent le fer de lance de cette politique fasciste. Le modèle, explicitement invoqué par Bush, est la politique économique mise en œuvre au Chili à l’époque de la sinistre « Opération Condor » menée par le dictateur Augusto Pinochet - ce modèle lui-même ayant été préconisé par George Shultz et la Chicago School.

Au moment où Hitler commençait sa vaste mobilisation en vue de préparer une guerre d’agression, l’oligarchie financière basée à Londres et à Wall Street entretenait de multiples liens et relations avec les filiales allemandes des cartels ; ces sociétés continuèrent à commercer avec l’ennemi pendant la guerre et cherchèrent, par la suite, à protéger leurs avoirs. Dans le contexte de la Guerre froide, qu’elle orchestra avec l’aide de Winston Churchill et du président Truman, l’oligarchie financière se servit des mêmes avoirs pour torpiller le système de Bretton Woods, inspiré et lancé par Franklin Roosevelt, qui reposait sur la souveraineté des Etats-nations et le système américain d’économie politique. A la place, elle prônait une forme de fascisme universel sans Hitler que nous appelons, aujourd’hui, globalisation.

Le président américain Dwight D. Eisenhower mit clairement en garde contre cet appareil dans le discours qu’il prononça en quittant ses fonctions, en janvier 1961, où il parlait du danger que représentait le « complexe militaro-industriel ». Il ne fut pas possible d’éliminer immédiatement le système de Bretton Woods - il fallut pour cela attendre la première décision fatidique prise en 1971 par un président Nixon écoutant les conseils de George Shultz.

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité
Vu au MACROSCOPE
Derniers commentaires
Archives
Publicité