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22 mai 2015

Dette grecque : Thomas Piketty suggère de s’inspirer de l’exemple allemand d’après guerre

Si l'UE n'avait pas été créée pour confisquer la gestion démocratique et souveraine des pays qui la composent (et la mettre entre les mains des lobbyes et financiers, ce qui est chose faite ) ce serait une bonne proposition.

 

 

Sur LE MONDE

 

Dette grecque : Thomas Piketty suggère de s’inspirer de l’exemple allemand d’après guerre

Le Monde.fr | 20.05.2015 à 18h37 • Mis à jour le 21.05.2015 à 15h31 | Par

image: http://s2.lemde.fr/image/2015/05/20/534x0/4637226_6_4691_thomas-piketty-a-londres-le-30-avril-2014_bee63a0620d37c5e7784b78db3be5cd7.jpg

Thomas Piketty à Londres, le 30 avril 2014.

L’économiste français Thomas Piketty était à Berlin, mercredi 20 mai, pour recevoir le Prix du livre politique décerné par la fondation Friedrich Ebert, proche du parti social-démocrate. L’auteur du Capital au XXIe siècle était notamment invité à débattre avec Olaf Scholz, maire de Hambourg, un des piliers du SPD. Peut-être même son futur président.

Plutôt que de parler une nouvelle fois de la montée des inégalités, l’économiste a axé son propos liminaire sur un thème bien plus sensible en Allemagne : les dettes publiques. Deux autres pays européens ont, par le passé, eu des dettes « plus élevées que la Grèce aujourd’hui », a-t-il rappelé : la Grande-Bretagne au XIXe siècle, après les guerres napoléoniennes, et l’Allemagne après 1945. Chacune à hauteur d’environ 200 % de leur produit intérieur brut.

Comment les ont-elles remboursées ? La Grande-Bretagne en réalisant des excédents budgétaires de 3 % à 4 % par an. Comme il n’y avait pas d’inflation au XIXe siècle (en raison de l’étalon-or), Londres a mis un siècle pour y parvenir, de 1815 à 1914.

L’Allemagne, elle, a vu ses dettes en grande partie effacées par les Alliés en 1953. « Une très bonne chose », selon Thomas Piketty : cela lui a permis de reconstruire le pays et de redevenir une grande puissance économique mondiale.

Pourquoi ne fait-on pas la même chose avec la Grèce aujourd’hui, s’est interrogé l’économiste. « Les jeunes Grecs doivent-ils être davantage tenus responsables des erreurs commises dans le passé que les Allemands en 1953 ? Pourquoi leur refuser ce que l’on a accepté de la part des Allemands ? ».

Et M. Piketty d’asséner : « Si la crise financière est née aux Etats-Unis en 2008, ceux-ci l’ont résolue rapidement mais elle est devenue une crise européenne car nous n’avons pas pris les bonnes décisions. On a voulu diminuer les déficits publics trop vite. C’est pour cela que le chômage est aujourd’hui si élevé. »

Vers un Parlement de la zone euro ?

Pour lui, il serait bien plus efficace de permettre à la Grèce d’investir dans son avenir et ce serait à un Parlement de la zone euro, « où chaque pays serait représenté en fonction de sa population, ce qui implique que l’Allemagne accepterait d’être mise en minorité », de décider du rythme de réduction des déficits publics.

Tout cela était trop pour le très modéré Olaf Scholz. Il s’est dit « très sceptique » sur une nouvelle réforme des traités, même s’il reconnaît que davantage de décisions devraient être prises au niveau européen, notamment sur la fiscalité des entreprises.

Pour lui, « on a contracté beaucoup trop de dettes en Europe ces dix dernières années » ce qui est une des causes de la crise. Quant à la Grèce, elle a déjà été beaucoup aidée y compris par des pays comme la Slovénie qui sont moins riches qu’elle.

A ses yeux, tirer un trait sur la dette grecque serait non seulement injuste mais inutile. Ce qu’il faut, c’est qu’Athènes « trouve sa place sur les marchés mondiaux » et que le pays se réforme en profondeur, notamment en taxant les plus riches.

Là non plus, M. Piketty n’est pas d’accord : « C’est de l’hypocrisie. On dit à Athènes de taxer les riches mais ceux-ci mettent leur argent dans des banques françaises ou allemandes qui refusent de fournir des informations aux autorités grecques sur leurs clients ».

M. Piketty avait déjà tenté d’évoquer la dette publique lors d’un débat organisé le 7 novembre 2014 avec Sigmar Gabriel, ministre de l’économie et président du parti social-démocrate. Mais celui-ci avait esquivé la question et le cadre, trop solennel, avait empêché l’économiste de développer ses arguments.

Mercredi, l’économiste entendait donc manifestement mettre « les pieds dans le plat ». A-t-il été entendu ? Ce n’est pas sûr. Mais ce prix, tout comme la discussion organisée par Sigmar Gabriel montrent qu’au moins le SPD n’esquive pas le débat.

  • image: http://s1.lemde.fr/image/2013/03/29/24x24/1100508273_4_ab4e_13645748587576-avatar-frederic-lemaitre_7b74646e00f1f18ed0845b89b50385d6.jpg

     Frédéric Lemaître (Berlin, correspondant)
    journaliste

En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/economie/article/2015/05/20/dette-grecque-thomas-piketty-suggere-de-s-inspirer-de-l-exemple-allemand-d-apres-guerre_4637227_3234.html#2fFgOrbwtzl3Xr6p.99
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