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23 août 2015

Schizophrénie de la politique migratoire européenne: analyse des enjeux


Schizophrénie de la politique migratoire européenne: analyse des enjeux
Schizophrénie de la politique migratoire européenne: analyse des enjeux

Généralement, parlant de l’impact que constitue l’émergence d’immense masses migratoires incontrôlables sur le sol européen, nous sommes enfermés dans deux types de rhétorique entrecroisés: celle d’un angélisme droit-de-l’hommiste stérile et celle d’un millénième, d’un énième effort financier que l’on se dit prêt à faire avec l’appui de telle ou telle instance européenne. Ainsi, il y a quelques jours, la France a demandé à la Commission européenne quelques humbles millions de plus pour résorber la crise calaisienne. Le processus va joyeusement crescendo. Le Parisien annonce plus de 100.000 migrants débarqués dans les pays de l’UE rien qu’en juillet. Sur la période janvier-août 2015, 250.000 clandestins ont franchi la Méditerranée et l’Allemagne s’attend à ce qu’il y ait 750.000 demandeurs d’asile d’ici la fin de l’année. C’est dire le degré d’accélération du processus migratoire dans tous les coins du Vieux Continent, constat corroboré, on y revient, par l’augmentation du nombre de personnes interceptées à Calais durant le premier semestre de l’année en cours: 18.000 personnes, soit, d’après les données fournies par le Figaro, le double du chiffre observé en 2014 sur une période identique! Où va-t-on? Veut-on sacrifier l’Europe aux injonctions vénimeuses d’un Altruisme sans queue ni tête? Car il faut vraiment être Charlie pour croire à un élan sincère.

Le hic, c’est que ces gens fuyant leurs terres par centaines de milliers sont forts d’une arme médiatique redoutable: c’est vous, les Occidentaux, disent-ils, qui avez détruit nos pays, alors veuillez maintenant en faire les frais. Si l’on peine à comprendre quand et par qui fut détruit le Pakistan – beaucoup de Pakistanais à Kos – si l’on peut encore se demander si les flux afghans ne sont pas liés au retrait des troupes américaines du pays et d’une progression prévue du mouvement taliban, il est clair que l’exode irakien, libyen et syrien est l’oeuvre de l’OTAN. Rien à redire, il faut payer. Dans l’absolu, trois solutions s’imposent:

–  Créer une vraie coalition qui pulvériserait l’EI et les groupuscules islamistes à l’oeuvre dans les régions concernées, puis s’investir dans la reconstruction des infrastructures détruites. Renvoyer immédiatement chez eux les migrants ne provenant pas des zones sinistrées. Ladite option supposerait d’exclure la stratégie du régime change ce qui semble improbable tant que le dollar ne se sera pas essoufflé.

–  Noyer tous les bateaux de clandestins se rapprochant des côtes méditerranéennes. Tous sans exception. L’exemplarité fera le reste. C’est une solution radicale, sanglante et qui n’est bien sûr pas envisageable. Avant tout sur un plan humain.

Accueillir tous les bateaux de clandestins. Tous sans exception. Multiplier les “Calais” et “Lampedusa” jusqu’à ce que l’UE se transforme en une immense zone de non-droit, pauvre et dangereuse à vivre. Laisser disparaître les populations européennes de souche les nouveaux-venus n’ayant pas forcément notre vision “progressiste” de la démographie et l’envie de s’assimiler.

Pour l’heure, force est de constater que c’est la solution numéro trois qui est retenue.

Les dirigeants occidentaux, sont-ils suicidaires? Ce qui est flagrant, c’est que leur propension au suicide coûte quand même très cher. Mais justement! Combien? Si les gentils grands-mères de Calais sont peut-être sincèrement altruistes pour certaines, je ne suis pas sûre que les passeurs de Libye embarquent les gens par centaines de milliers pour leurs beaux yeux.

Selon un agent des services de renseignement militaires autrichiens dont le magazine Info-DIREKT ne puit évidemment pas mentionner le nom, ce sont les organisations européennes qui paient les passeurs pour transporter des milliers d’immigrés vers l’Europe. Le “billet” d’un clandestin est estimé entre 7000 et 14.000 euros. Le risque a un prix.

Le journaliste italien d’investigation Manlio Dinucci a récemment écrit un article dans lequel il a analysé l’action de Goldman Sachs en Libye après l’assassinat de Kadhafi. On y apprend notamment que cette banque avait réussi à s’approprier 1,3 milliards de dollars des fonds d’Etat que Tripoli lui avait confié en 2008 et qu’elle s’était ultérieurement enrichie du pillage de 150 milliards de dollars qui avaient été “congelés” par les USA et l’UE au début de la campagne d’invasion menée. En fait, l’objectif réel de Goldman Sachs consiste à contrôler la Banque centrale de Libye. Il n’est pas exclu que les opérations prévues sur le sol libyen – officiellement depuis janvier 2015 – servent à voiler ce passage sous contrôle. Qu’il y ait ou non d’autres motifs à de nouvelles intrusions, il est incontestable que celles-ci s’inscrivent dans un long et violent processus de pillage de l’Afrique.

Mais comme les peuples ne sont pas aussi stupides qu’on le voudrait, il faut leur servir une nouvelle version des faits. Plus noble et plus représentative que celle des armes de destruction massive irakiennes. La recrudescence des flux migratoires, n’est-elle pas un prétexte convaincant?

En somme, ceux qui paient des sommes exorbitantes aux passeurs savent bien que leur intérêt final pourrait s’avérer bien supérieur aux dépenses.

De un, l’accueil irrationnel pour ne pas dire absurde de centaines de milliers de clandestins dans des pays frappés par la crise de la dette et le chômage ne peut servir qu’à motiver de nouvelles ingérences dont l’objectif n’est pas de supprimer les nébuleuses djihadistes mais de piller les fonds souverains des pays chaotisés.

De deux, il est question pour les USA d’affaiblir économiquement l’UE. Un ensemble économiquement faible est plus facile à manipuler. Les négociations autour du TAFTA s’inscrivent dans le même ordre d’idée.

De trois, il est évident que l’invasion migratoire de l’Europe conduira très vite à une guerre de tous contre tous. Avant tout en vertu de l’impasse malthusienne (population croît plus vite que la production). Une poudrière est elle aussi facilement manipulable.

Nous avons donc un bouquet de raisons qui montrent à quel point l’invasion migratoire de l’UE profite à l’hyperpuissance outre-Atlantique. Ce que l’on croirait volontiers être de la schizophrénie n’est que le fruit d’un accord entre, d’un côté, des prédateurs, de l’autre, des pantins corrompus.

 

 

Françoise Compoint 
http://novorossia.today/schizophrenie-de-la-politique-migratoire-europeenne-analyse-des-enjeux/

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