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24 août 2015

Vol MH370 : la justice française dans le collimateur

 Sur RESEAU INTERNATIONAL

 

Vol MH370 : la justice française dans le collimateur

Depuis le rapatriement du flaperon du boeing 777 du vol MH370 retrouvé sur une plage de l’île de la Réunion c’est la guerre des chefs en France entre le parquet, le BEA, la gendarmerie et la police, on ne sait pas trop. On peut même dire que c’est un vrai imbroglio et ça ne fait pas avancer la situation, bien au contraire. Pourtant depuis des dizaines d’années les enquêteurs des services de sécurité aérienne ont notoirement fait progresser la sécurité des vols avec des accidents devenus de plus en plus rares. En France comme d’ailleurs dans un certain nombre d’autres pays ces expertises sont disputées, c’est le cas de le dire, par diverses juridictions. Quand le crash du vol Germanwings eut lieu, ce fut presque une foire d’empoigne entre la gendarmerie et le pouvoir judiciaire, et vus de l’extérieur ces évènements révèlent l’organisation totalement ubuesque qui perdure en France car il n’est nullement défini qui est au service de qui ou de quoi.

Le pouvoir judiciaire français est impliqué dans cette enquête car 4 voyageurs français se trouvaient à bord du vol MH370 mais c’est la gendarmerie qui a retrouvé le morceau de flaperon sur une plage de la Réunion. Le BEA français est régulièrement sollicité puisque plus de 40 % des avions qui volent dans le monde ont été construit par Airbus en France. C’est assez facile à comprendre et pourtant la situation s’éternise alors que ce flaperon, correctement expertisé – on pense tout de suite aux barnacles, à leur âge, aux analyses qui pourraient éventuellement révéler la composition chimique des eaux dans lesquelles le flaperon a dérivé et pendant combien de temps il a dérivé, en d’autres termes quel chemin putatif ce flaperon a emprunté – pourrait constituer une lueur d’espoir pour les familles, pas seulement françaises, qui comptent parmi elles un disparu.

L’enquête est réalisée dans la plus profonde opacité avec l’interférence constante entre le Parquet et les services d’investigation du BEA. Et pourtant les enquêteurs doivent se conformer aux directives de l’organisation onusienne de l’aviation civile qui ont pour mission de prévenir de futurs accidents ( http://www.icao.int/Pages/default.aspx ). La mission de ces enquêtes n’est pas de désigner un coupable mais de prévenir que de tels accidents surviennent et d’améliorer la sécurité des aéronefs, selon Paul-Louis Arslanian, ancien directeur du BEA français.

On ne peut que déplorer que 17 mois après l’accident, la justice française se soit accaparée l’enquête pour la simple raison qu’un bout d’aile a été retrouvé sur une île française … Le BEA français ( http://www.bea.aero/index.php ) et son équivalent malais ont été tout simplement évincés de l’enquête et vu de l’extérieur, tant de Chine que de Malaisie ou d’Australie, ça commence à faire terriblement désordre. Quand un ATR 42-300 de Trigana Air Service s’est écrasé le 17 août 2015 en Indonésie, le BEA français a dépêché le lendemain trois enquêteurs à la demande du gouvernement indonésien. Que s’est-il passé à la Réunion ? La gendarmerie a récupéré la pièce « à conviction » et l’a livrée au pouvoir judiciaire français. Ce même pouvoir judiciaire a convoqué le directeur du BEA afin qu’il livre à la police les derniers enregistrements des conversations dans le cockpit du vol MH370 ! Pire, les instances malaises, chinoises et australiennes impliquées dans l’enquête n’ont été convoquées que trois jours plus tard en France pour assister à l’inspection du flaperon sous le contrôle du Parquet et non pas du BEA. Le Ministre des Transports de Malaisie, Monsieur Liow Tiong Lai, a déclaré qu’il était déplorable que ce soit la justice française qui se soit emparée de l’enquête en violation des bonnes pratiques internationales d’enquêtes sur les accidents aériens.

Il est urgent de réformer ce système obsolète d’un pouvoir judiciaire français qui se réserve le droit absolu d’enquêter sur un accident qui a eu lieu à des milliers de kilomètres de Paris très certainement dans les eaux internationales. La crédibilité du BEA a été ternie par les tergiversations des juges et ravivé la risée de nombreux pays vis-à-vis de l’administration française. Si au moins ce genre de situation déplorable pouvait induire une nouvelle réglementation à l’échelle européenne mais on est en droit d’en douter. Toujours est-il que la confiance a été perdue et qu’il se pourrait bien que les juges en charge de l’enquête au niveau français fassent l’objet d’une plainte internationale pour manquement à la transparence et à la coopération qui constituent une entrave à la bonne poursuite des recherches … Triste France et comme le dit H16 ce pays est foutu !

Inspiré d’une dépêche de Reuters

https://jacqueshenry.wordpress.com/2015/08/23/vol-mh370-la-justice-francaise-dans-le-collimateur/

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