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13 septembre 2015

Corbyn chef du parti travailliste : effroi de la presse française

 

Sur ARRÊT SUR IIMAGES

Par le - 19h39 - lu

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La gauche est de retour en Grande Bretagne. Jeremy Corbyn vient d'être élu à la tête du parti travailliste avec 59% des suffrages. Un tournant pour le parti de Tony Blair : Corbyn est situé à la gauche de la gauche. De quoi effrayer la presse française qui, de manière plus ou moins subtile, pointe les risques d'un tel choix plutôt que d'y voir la promesse d'un renouveau.

Imaginez en Grande Bretagne un candidat de gauche qui propose la renationalisation des chemins de fer et du secteur de l'énergie, la fin de la politique d'austérité, une meilleure répartition des richesses en augmentant les impôts des entreprises et des plus riches. Un candidat de gauche qui veut obliger la banque d'Angleterre à financer des logements sociaux. Un candidat de gauche, pacifiste et anti-nucléaire, qui veut démanteler les sous-marins nucléaires. Son nom ? Jeremy Corbyn. Appartenant à l'aile la plus à gauche du parti, il a été élu haut la main à la tête des travaillistes.

Un espoir ? Pas vraiment à lire la presse française. Dans une pleine page, Le Monde se pose carrément la question de l'avenir du parti : "Jeremy Corbyn sera-t-il le sauveur ou le fossoyeur du Labour ?"

Corbyn

Si Corbyn a été élu, c'est à cause de jeunes électeurs amnésiques : "Il semble avoir fait mouche, en particulier, parmi les jeunes qui n’ont pas connu l’époque – les années 1970 et 1980 – où le discours radical des dirigeants du Labour, phagocytés par les syndicats, a précipité le pays dans les bras de Margaret Thatcher", écrit Le Monde. Qui cite un professeur d’histoire politique aux prophéties apocalyptiques : "Si Corbyn est élu, ce sera la guerre civile au sein du parti et la victoire du populisme contre les députés. Le Labour sera écarté du pouvoir pour des années et Cameron peut dormir sur ses deux oreilles". Et voilà comment une victoire électorale se transforme en promesse de défaite : "Avec ce choix, l’opposition britannique tourne la page des années Blair, mais risque d’avoir du mal à gouverner", confirme La Croix.

Corbyn

Cette oraison funèbre n'est pas nouvelle. Cet été, comme l'a relevé de manière exhaustive Acrimed, la presse française, effrayée par la victoire annoncée de Corbyn, se plaisait à relayer tous les arguments de ses adversaires. Corbyn, c'est d'abord un homme politique qui "n'est pas vraiment d'une extrême fraîcheur" (L'Express), prônant de "vieilles recettes" et "un retour aux stratégies perdantes de l’époque" (Slate), à moins qu'il n'ait que "de vieilles solutions à de vieux problèmes" (HuffingtonPost). "Il a un discours qui date d’il y a 30 ans", assure un professeur de Sciences politique cité par Le Parisien. Quant à Libé, le journal de gauche n'a rien trouvé de mieux que de comparer, le 1er septembre dernier, Corbyn au personnage de fiction Freddy, "qui attaque (et tue) les enfants dans leurs rêves", ironise Acrimed qui dénonce un parallèle un peu douteux.

Freddy


Au-delà de son discours, c'est la personnalité même de Corbyn qui est problèmatique pour les medias français. Dans le genre ringard : "Ascétique, végétarien, refusant de boire de l’alcool et de posséder une voiture, il est perçu comme la caricature des intellectuels de gauche du nord de Londres", écrit Le Monde, soulignant ainsi qu'il est "dénué de charisme". Et un peu moche aussi ? "Il porte des chemises froissées", remarque finement le quotidien de droite L'Opinion. Heureusement qu'il va faire perdre son parti aux prochaines élections.

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