«Nong qua, nong qua!» «Trop chaud, trop chaud!» C'est ce qu'hurlait Kim Phuc lorsque ce célèbre cliché fût pris le 8 juin 1972. 43 ans après, elle souffre encore des brûlures provoquées par l'embrasement de la substance. Mais il y a un mois, cette femme, symbole de la guerre du Vietnam, a débuté un nouveau traitement à l'Institut Dermatologique et de traitements Laser de Miami. Prise en charge par le docteur Jill Waibel, Kim Phuc se réjouit des bénéfices apportés par son traitement. «Pendant tant d'années, j'ai cru que je n'aurais plus de cicatrices ni de douleurs qu'une fois au paradis. Désormais, je suis au paradis sur Terre» a-t-elle confié à l'agence Associated Press.
Un traitement lourd mais libérateur
Selon sa médecin, le laser devrait lisser et adoucir sa peau brûlée. Ces séances devraient également libérer
Le traitement au laser subit par Kim Phuc le 26 septembre Crédits photo : Nick Ut/AP
Kim Phuc de la douleur qui l'accompagne au jour le jour, depuis 43 ans. Depuis des années déjà, la miraculée vietnamienne subit de douloureux exercices de rééducation pour conserver sa mobilité. Durant les 9 prochains mois, elle devrait assister à 7 séances à l'institut de Miami. Pour la soulager, la doctoresse Waibel va utiliser une technique qu'elle maîtrise depuis dix ans. Le laser qu'elle utilise pour soigner ses brûlures est à l'origine développé pour réduire les rides autour des yeux. «Le laser chauffe la peau, jusqu'à ‘ébullition' pour pulvériser les cicatrices. Un traitement coûteux, entre 1300 et 1800 dollars la séance, qui lui est offert par sa médecin.
Kim Phuc le 25 septembre dernier Crédits photo : Nick Ut/AP
Lien éternel
«J'ai remercié Dieu parce que mes pieds n'étaient pas encore brûlés. Je pouvais fuir l'enfer» confiait Kim Phuc à TF1, le 10 octobre dernier. Courant nue après avoir arraché ses vêtements en feu, l'auteur de la photo lui a sauvé la vie, en l'emmenant directement à l'hôpital. Sans cela, avec un tiers de son corps rongé par le napalm, elle n'aurait pas pu survivre. «Un patient brûlé à plus de 20% est un patient réanimatoire. Il a besoin de soins pour survivre» nous explique le docteur Jean-Vivien Schaal, praticien au service des grands brûlés, à l'Hôpital d'instruction des armées Percy, à Clamart. La désormais quinquagénaire n'oubliera pas cet homme, «Oncle Ut» comme elle le surnomme. Même si elle vit au Canada et Nick Ut aux États-Unis, un lien très fort s'est tissé entre eux. «Il m'a prise en photo et maintenant il sera avec moi pour ce nouveau chapitre de ma vie» confie Kim. Rencontrés à Trang Bang, c'est à Miami que les deux Vietnamiens se sont retrouvés pour la dernière fois. Le photographe qui lui a sauvé la vie a tenu à accompagner l'hôpital, pour son premier jour de traitement, celle qu'il considère comme sa fille.
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