Charlie Hebdo est-il allé trop loin? C’est la question qu’on se pose ce vendredi. L’hebdomadaire satirique français a publié deux nouvelles caricatures consacrées au crash de l’Airbus russe dans le Sinaï, qui a fait 224 morts, samedi 31 octobre. Des dessins que le Kremlin n’a pas du tout appréciés et qui les qualifie de « blasphématoires ».

« Cela n’a rien à voir avec la liberté d’expression »

« Dans notre pays, ça s’appelle du blasphème, au sens large du mot, cela n’a rien à voir ni avec la démocratie, ni avec la liberté d’expression », a déclaré à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, qui a également qualifié d’« inacceptables » les caricatures de Charlie Hebdo.

M. Peskov a toutefois précisé que la Russie n’allait pas demander d’explications à Paris concernant ces deux dessins publiés mercredi, dont l’un montre un islamiste se protégeant de débris d’avion qui pleuvent autour de lui avec pour légende « Daech : l’aviation russe intensifie ses bombardements ».

Quelles sont les limites ?

« Y a-t-il des limites à la russophobie dans les médias occidentaux », s’est interrogé pour sa part le député Alexeï Pouchkov, président de la commission pour les affaires étrangères à la Douma d’État (chambre basse du Parlement russe). « Alors que le monde entier compatit avec la Russie, Charlie Hebdo proclame le droit odieux au blasphème », a-t-il écrit sur Twitter.

Un manque de respect envers les proches des victimes

Le sénateur Konstantin Kossatchev, à la tête de la commission des Affaires étrangères au Sénat, s’est également insurgé de ce « mépris inacceptable pour les valeurs morales ».

Si la Russie a participé à la marche historique organisée à Paris contre le « terrorisme » après l’attaque de Charlie Hebdo en janvier, elle s’est vite désolidarisée des caricatures de l’hebdomadaire, estimant qu’elles manquaient de respect aux croyants et aux familles des victimes. Il s’agit de la pire catastrophe aérienne ayant jamais frappé la Russie.

 

 

 

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