Il y a peu de doute que Général Tauzin se trompe lorsqu'il affirme que le TAFTA est le pendant économique de l'OTAN structure militaire: les deux étant des créations PAR et POUR les Etats Unis, et servant leurs intérêts avant tout.
Par ailleurs, la réponse de Mathias Felk au député Poisson (voir ci dessous l'article de POLITIS) elle ne lasse pas de surprendre : quel rapport entre les mystère entretenu autour du TAFTA, et les relations diplomatiques avec Bachar el Assad???
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« Le TAFTA ? Comme une odeur de totalitarisme », selon une députée allemande qui a lu le texte
16 février 2016
Venant s’ajouter aux préoccupations sur le très controversé projet d’accord entre les Etats-Unis et l’Union Européenne dénommé TAFTA, la permission a été accordée à quelques députés allemands d’accéder, sous certaines contraintes, au texte de l’accord. Malgré cette initiative plutôt positive, la députée Katja Kipping nous fait part de son inquiétude quant au manque de transparence de ces négociations.
Même si certains ont accueilli favorablement le fait de pouvoir accéder à la salle de lecture du texte du TAFTA, et ont considéré cela comme une victoire de la transparence, Katja Kipping, du parti Die Linke, a énuméré les nombreuses limitations imposées aux parlementaires à partir du moment où ces derniers cherchent à comprendre les aspects les plus subtils de cet accord.
Selon les procédures annoncées par le vice-chancelier allemand, Sigmar Gabriel,… les parlementaires doivent s’enregistrer avant de pouvoir accéder à la salle et ne peuvent y rester que deux heures maximum pour lire les documents. Les téléphones cellulaires et tout autre dispositif électronique doivent être déposés au préalable dans un coffret sécurisé.
Les documents du TAFTA sont accessibles seulement sur un ordinateur non connecté à Internet. Les parlementaires peuvent prendre des notes, mais il leur est interdit de recopier des extraits du texte, et ils ne peuvent pas partager quelque détail de l’accord que ce soit, ni en public ni au Parlement.
« Cette procédure d’accès à la salle en dit long [sur ces négociations]. Après m’être enregistrée, on m’a fourni les instructions sur comment utiliser cette pièce, » écrit Mme Kipping dans son compte-rendu de cette expérience. « La première chose qui saute aux yeux, c’est que les termes de ces limitations d’accès ont fait l’objet de négociations entre la Commission européenne et les Etats-Unis. Avez-vous remarqué que le TAFTA n’est pas encore ratifié formellement, et que déjà les pays concernés par ce traité ont perdu le droit de décider qui a le droit de lire ce texte et sous quelles conditions ?«
Les parlementaires ne peuvent pas demander l’aide d’experts
Mme Kipping a également pris ses distances avec l’une des expressions utilisées dans ces procédures, qui veut que l’autorisation d’accès à cette salle soit le « témoin d’une confiance exceptionnelle » accordée aux parlementaires.
« J’ai toujours pensé que les députés élus avaient le droit à l’information. Pourtant, les personnes en charge des négociations du TAFTA (d’ailleurs, qui leur a donné la légitimité pour ces négociations ?) se comportent comme s’ils accordaient l’accès à ces textes comme une énorme faveur. Qui que soient ceux qui ont écrit cela, pensent-ils vraiment que les parlementaires doivent s’en sentir flattés ? Pour moi, cela a de forts relents de totalitarisme. « Autoriser l’accès » et « accorder sa confiance » ne font pas partie des termes que l’on utilise si l’on croit vraiment dans la démocratie.«
« Pour rendre le traité encore plus compliqué à déchiffrer, explique Mme Kipping, les parlementaires n’ont pas le droit d’amener avec eux un expert capable d’interpréter le langage hyper technique utilisé dans le texte, qui est de surcroit fourni uniquement en anglais. »
« Nous ne pouvons pas nous faire accompagner d’un spécialiste, sous aucune condition, dans la salle de lecture. Ainsi, tout comme le citoyen ordinaire, les experts eux non plus n’ont aucun moyen d’accéder à ces textes secrets. Pour moi, et quoiqu’en disent certains, cela n’est pas synonyme de transparence, » a-t-elle poursuivi.
Lire les documents ne m’a pas fait changer d’avis
Les défenseurs de l’accord TAFTA disent que les pays membres bénéficieront en retour d’une formidable stimulation économique, d’un plus grand marché, et que les petites et moyennes entreprises tireront un grand bénéfice de ce traité, qui vise à abattre les barrières commerciales entre les deux continents.
Même s’il lui est interdit de parler de ce qu’elle a lu, Mme Kipping dit pouvoir partager ce qu’elle n’a PAS vu dans le texte, et affirme que « rien dans ces accords ne soutient de près ou de loin les affirmations de ses partisans.«
Elle écrit : « Les deux heures que j’ai passées dans la salle de lecture étaient évidemment loin d’être suffisantes pour lire l’intégralité des documents. Mais cela m’a suffi pour me rendre compte que rien de ce que j’y ai lu ne peut me faire revenir sur l’avis négatif que j’ai depuis le début sur ce TAFTA.«
« Il est déjà très significatif de voir que le Ministère des Affaires économiques adopte toutes ces mesures pour empêcher que le texte de l’accord ne soit divulgué. En fait, ils ont toutes les raisons de faire comme cela. Car quiconque voudrait entrer dans ces négociations avec l’objectif de protéger l’environnement, le consommateur et les conditions de travail, n’aurait aucune raison d’avoir peur de la transparence. A l’inverse, ceux qui sont déjà à l’oeuvre pour brader la démocratie n’ont évidemment pas envie de finir sur la sellette de l’opinion publique. Si Sigmar Gabriel (ci-contre) et les négociateurs sont réellement convaincus des bénéfices du TAFTA, pourquoi ne rendent-ils pas le texte public sur Internet ? » a-t-elle conclu.
Source : VociDalEstero
Traduction : Christophe pour ilFattoQuotidiano.fr
source: http://ilfattoquotidiano.fr/le-tafta-comme-une-odeur-de-totalitarisme-selon-une-deputee-allemande-qui-a-lu-le-texte/#.VsKY29DiWjx
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Traité de libre-échange transatlantique : la droite conservatrice tance le gouvernement
Les opposants au traité de libre-échange entre l’Europe et les États-Unis, appelé TTIP ou TAFTA, ont reçu ce mercredi un soutien inattendu de la droite conservatrice. Jean-Frédéric Poisson, député LR des Yvelines et président du Parti chrétien-démocrate de Christine Boutin, est intervenu lors des questions au gouvernement à l’Assemblée nationale pour dénoncer l’opacité des négociations.
La vidéo, ici : https://www.youtube.com/watch?v=0EkA3fFBI5w&feature=youtu.be
Les députés peuvent consulter le compte-rendu des 10 premières séances de négociation, dans « une salle fermée des services du premier ministre, escortés par un fonctionnaire de Matignon, en déposant leur téléphone portable à l’entrée et avec des sanctions pénales à la clef pour tout parlementaire qui divulguerait des informations recueillies en consultant ce document », a-t-il déploré_._ De telles règles sont imposées par l’Union européenne.
Réponse du secrétaire d’État chargé du commerce extérieur, Matthias Fekl, après une petite pique sur les activités « diplomatiques » du député LR auprès de Bachar El-Assad :
La transparence est un sujet majeur dans ces négociations.
Le secrétaire d’Etat a défendu l’action de la France qui, à défaut d'ouvrir un réel débat sur le sujet, a obtenu que les comptes-rendus de négociations soient consultables. «La France a été la première à rendre cette salle de lecture opérationnelle», s'est-il félicité.
Dans le cadre de ce traité, l’UE et les États-Unis envisagent « l’harmonisation des normes sanitaires » qui entraînerait la levée de l’embargo européen sur les OGM, le bœuf aux stéroïdes, le poulet chloré, le porc aux anabolisants. Les discussions secrètes entamées en 2013 préparent également la création d’un « tribunal arbitral » qui supplanterait les législations nationales pour régler les différends entre investisseurs et États, les « RDIE ». Plusieurs résolutions ont été votées à l’Assemblée nationale et au Sénat pour que ce mécanisme, qui expose les états à de lourdes amendes, soit exclu des négociations. Il reste néanmoins à l'ordre du jour des négociations.