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8 mars 2016

Dîner du Crif: pour Valls, «l'antisionisme est synonyme de l'antisémitisme»

 sur le Figaro


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Publié le 07/03/2016 à 23:56

Crédits photo : Erez Lichtfeld

VIDÉO - Le premier ministre a remplacé François Hollande lundi soir au dîner du Crif, avec un discours nettement plus musclé.

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Parmi les habitués du dîner annuel du Crif (Conseil représentatif des institutions juives), seul François Hollande manquait à l'appel lundi soir. Il est resté à Bruxelles pour un autre dîner, organisé par le Conseil européen autour du premier ministre turc, Ahmet Davutoglu. Manuel Valls a été chargé de lire le discours du président à sa place, et il y a visiblement rajouté sa patte. Un signe ne trompe pas: le premier ministre a parlé plusieurs fois de «terrorisme islamiste», alors que François Hollande se garde de toute référence à la religion musulmane, fût-ce pour en dénoncer les dérives, quand il s'exprime sur le terrorisme.

Le chef du gouvernement a aussi répondu clairement à l'interpellation de Roger Cukierman sur la propagation de l'antisémitisme sous couvert d'antisionisme. Le président du Crif ouvrait le dernier dîner de son mandat. «En France, particulièrement à l'extrême gauche, mais pas seulement, Israël est souvent soumis à une grille de lecture déformante et injuste, a-t-il déploré. Or il n'y a qu'un pas de la détestation d'Israël à l'hostilité aux Français juifs.» Évoquant «l'antisémitisme de l'extrême gauche» et celui de «l'extrême droite», «l'antisémitisme des beaux quartiers et celui des quartiers populaires», Manuel Valls a ajouté:«Il y a l'antisémitisme et il y a l'antisionisme, c'est-à-dire tout simplement le synonyme de l'antisémitisme et de la haine d'Israël.» Voilà qui devrait plaire à toute la frange de la gauche radicale, des écologistes et même du Parti socialiste qui ont fait de la dénonciation d'Israël un de leurs marqueurs.

«Réveiller les consciences,c'est aussi soutenir ces voix qui s'expriment, notamment dans le monde arabe et je pense à Kamel Daoud, qui est la cible d'attaques insupportables pour se battre contre les fanatismes, les intégrismes de toutes sortes»

Manuel Valls

Le remplacement au pied levé de François Hollande par Manuel Valls a aussi permis à Roger Cukierman d'obtenir une réponse sur un sujet qui lui tient à cœur et auquel le premier ministre s'est montré plus sensible que le chef de l'État: l'expansion en France du collectif international BDS (Boycott désinvestissement sanctions). BDS prétend défendre la cause palestinienne en prônant le boycott d'Israël dans tous les domaines. L'une de ses dernières manifestations, le 5 janvier, visait à empêcher un ballet de Tel-Aviv de se produire au Palais Garnier. Le premier ministre avait estimé devant les Amis du Crif, le 19 janvier, que BDS participait d'un «climat nauséabond» d'antisémitisme déguisé en antisionisme et annoncé un «changement d'attitude des pouvoirs publics vis-à-vis de ce genre manifestations».

«La Cour de cassation a jugé plusieurs fois, et encore récemment, que l'appel du BDS à ne pas acheter des produits israéliens constituait “une discrimination fondée sur l'appartenance à une nation”, a répondu Valls. Cette discrimination n'est pas seulement illégale, elle est illégitime. Et elle est même un non-sens quand on sait combien le savoir, la science, la culture, la création rapprochent les peuples!» Au passage, le premier ministre a rendu hommage à la maire de paris, Anne Hidalgo, pour avoir organisé «Tel-Aviv sur Seine» malgré les protestations d'élus écologistes et de gauche, dont des députés socialistes comme Alexis Bachelay.

Le Crif a fait le plein d'invités politiques: Cazeneuve, Le Drian, Juppé, Sarkozy...

Le chef du gouvernement a aussi salué le courage de Kamel Daoud, écrivain et journaliste algérien persécuté par les islamistes dans son pays et taxé d'«islamophobe» en France par des intellectuels qui ont signé une tribune dans Le Monde pour dénoncer son analyse des violences commises contre des femmes à Cologne. «Réveiller les consciences, a expliqué Manuel Valls, c'est aussi soutenir ces voix qui s'expriment, notamment dans le monde arabe - et je pense à Kamel Daoud, qui est la cible d'attaques insupportables - pour se battre contre les fanatismes, les intégrismes de toutes sortes. Ces voix existent aussi dans notre pays, elles sont nombreuses parmi nos compatriotes de confession ou de culture musulmane. Nous n'avons pas le droit de les laisser mener seules ce combat.»

Le premier ministre a salué les représentants présents au dîner, «en particulier Anouar Kbibech, nouveau président du Conseil français du culte musulman» (CFCM). L'an dernier, la plupart d'entre eux avaient boycotté le dîner parce que Roger Cukierman avait déclaré que «toutes les violences» antisémites sont aujourd'hui «commises par des jeunes musulmans». Cette année, le président du Crif a seulement froissé Dalil Boubakeur, recteur de la Grande Mosquée de Paris, en jugeant Anouar Kbibech, son successeur à la tête du CFCM, «beaucoup plus clair» dans sa condamnation de l'islamisme. En représailles, Dalil Boubakeur avait décidé de ne pas venir.

En revanche, le Crif a fait le plein d'invités politiques. Bernard Cazeneuve, Jean-Yves Le Drian, Jean-Jacques Urvoas, Najat Vallaud-Belkacem et Jean-Marie Le Guen figuraient parmi la dizaine de membres du gouvernement présents. À droite, tous les candidats à la primaire, déclarés ou non, étaient là. Nicolas Sarkozy, Alain Juppé, François Fillon, Bruno Le Maire, Jean-François Copé, Hervé Mariton, Nathalie Kosciusko-Morizet et Nadine Morano se sont côtoyés au moins le temps de l'apéritif dans les salons de l'hôtel Pullman, dans le XIVe. Aucun représentant du Front national n'avait été invité.

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Commentaires
J
Le mensonge classique devenu éculé de la propagande pro-israélienne. Rien de nouveau . Ça devient lassant.<br /> <br /> A propos de Bayrou, Mélenchon, et Le Pen j'aimerais avoir un indice supplémentaire: n'y sont-ils pas parce qu'ils n'ont pas été invités, ou bien parce qu'ils ont refusé une invitation? <br /> <br /> http://www.causeur.fr/bayrou-boude-le-diner-du-crif-tant-mieux-15533.html<br /> <br /> http://www.atlantico.fr/decryptage/diner-crif-politiques-invites-ou-pas-presidentielle-atlantico-283743.html<br /> <br /> http://gollnisch.com/2015/02/24/devine-qui-vient-diner-ce-soir/
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V
bof! rien de bien nouveau sous le soleil ; les mêmes arguments poisseux et communautaristes tous les ans, réitérés à chaque fois, en toutes circonstances et notamment à ce casse croute de nantis. L'antisémitisme larmoyant utilisé comme ultime "argument-bouée de sauvetage",quand on veut faire aimer les juifs et/ou Israel va à l'encontre du but recherché.Il faudrait plutôt aller rechercher les causes profondes de ce désamour "historique" qui (perdure depuis des siècles et) ne s'arrange pas aujourd'hui. Mais ce n'est certainement pas en lançant menaces,anathèmes et imprécations que l'on résoudra ce problème, (si problème il y a),d'autant que celui qui les lance avoue être "profondément lié à Israel." On en arriverait même à se poser la question si Matignon n'est pas une filiale de ce pays. Un peu de tenue "républicaine et laïque" ne nuirait pas au 1er ministre.La République est une, indivisible et laïque dit la Constitution, alors où en est M.Valls qui exacerbe un communautarisme sans vergogne??? On notera que ni Bayrou ni Mélanchon ne se livrent à ce fayotage anti républicain.Proverbe juif:"Les tonneaux vides sont ceux qui font le plus de bruit".CQFD.
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