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31 mars 2016

Le FN veut monter un «gouvernement fantôme» en vue de 2017

sur le Figaro
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Mis à jour le 31/03/2016 à 16:22
Publié le 31/03/2016 à 16:06
Marine Le Pen, présidente du FN, et les conseillers régionaux Florian Philippot et Nicolas Bay

 

LE SCAN POLITIQUE - La direction du parti de Marine Le Pen envisagerait la constitution d'un cabinet afin d'identifier à l'avance les membres potentiels d'un futur gouvernement, y compris hors des rangs du FN.

«Nous ne sommes pas le MoDem, nous ne faisons pas de “shadow cabinet” (cabinet fantôme, ndlr)», assure officiellement ce jeudi matin au Scan un membre du cabinet de Marine Le Pen. Pourtant selon France Info, le Front national semble bien être passé dans une phase discrète mais active de la préparation de la présidentielle de 2017. Le parti envisagerait de nommer un «gouvernement fantôme» afin de talonner un pouvoir affaibli, mais aussi pour préparer une solide équipe capable de prendre le relais en cas de victoire. «Il se peut bien que ce soit au menu des réflexions menées actuellement. Cette piste avait été abordée lors du séminaire d'Étiolles, mais aucune décision définitive n'a encore été prise à ce sujet», confirme au Scan, sous couvert d'anonymat, l'un des principaux architectes du parti. «D'une façon générale, contrairement aux autres partis, le FN est déjà rangé derrière sa présidente et peut donc concentrer à se préparer dès maintenant à la prise du pouvoir», poursuit ce cadre. Il s'agit pour le parti fondé par Jean-Marie Le Pen de sortir de l'enclavement politique qui l'empêche jusqu'ici d'accéder au pouvoir, malgré un succès croissant aux élections depuis 2012.

Si le FN n'envisage toujours pas d'alliance avec d'autres partis de droite modérée, Nanterre ne désespère pas de débaucher quelques personnalités issues de la droite conservatrice et souverainiste, jugées compatibles dans la perspective d'un futur gouvernement. Une hypothèse qu'a d'ailleurs ouvertement abordé Marion Maréchal-Le Pen le 15 mars dernier, dans une interview à la revue en ligne proche du FN France. «Je souhaite qu'un certain nombre de personnalités politiques aillent au bout de leur cohérence idéologique. Henri Guaino, Alain Marsaud, Jacques Myard, Thierry Mariani, Éric Ciotti ou encore Nicolas Dupont Aignan et Philippe De Villiers devraient pouvoir nous rejoindre dans un gouvernement futur», avait-elle imaginé. Une manière d'ouvrir un dialogue direct par média interposé avec les principaux intéressés.

«Ce n'est pas du tout surprenant que le FN veuille monter un “shadow cabinet”, c'est même sain. Tout le monde le fait, c'est assez constant. Il s'agit juste d'être prêts en cas d'arrivée au pouvoir», abonde l'un des proches de la députée du Vaucluse. «Quand François Hollande a gagné en 2012, on savait déjà à peu près qui seraient ses ministres par exemple. Mais au FN, nous ne savons pas encore vraiment faire ça. Le “shadow cabinet”, ce seront certainement quelques anonymes qui se réuniront en secret pour réagir aux décisions du gouvernement, sans que le public en sache grand-chose. En Angleterre par exemple, chaque ministre à un vis-à-vis dans l'opposition connu du public, et prêt à réagir à tout instant», relève-t-il, dubitatif sur la possibilité de voir des personnalités extérieures au FN rejoindre un tel dispositif.

«Toutes les droites» attendues à Béziers

Karim Ouchikh, président du SIEL (parti identitaire et souverainiste satellite du FN) et fervent partisan de «l'union des droites» se montre beaucoup plus enthousiaste. «Je confirme que la possibilité d'un cabinet fantôme est en discussion dans les couloirs du Carré (le siège du Front national à Nanterre, ndlr), même si aucun calendrier précis n'a été fixé par Marine Le Pen», explique-t-il au Scan. «L'enjeu d'ici 2017 est de se doter de cadres et d'un programme totalement crédibles. Nous avons deux pistes complémentaires pour y parvenir: les collectifs thématiques et le cabinet fantôme. Cette structure décalquerait le gouvernement en place pour porter les idées de Marine Le Pen pendant les 14 mois qui nous séparent de la présidentielle et permettrait donc de faire émerger le futur personnel d'État», poursuit-il, en manifestant sa propre «disponibilité».

Si un ralliement d'Henri Guaino ou de Nicolas Dupont-Aignan semble peu probable, le cabinet fantôme du FN pourrait trouver quelques recrues à l'occasion des journées du «rassemblement de toutes les droites» organisées par Robert Ménard à Béziers, les 28 et 29 mai prochains. Il s'agira notamment de mieux structurer «le no man's land politique» qui existe entre les Républicains et le FN, explique Ouchikh. Très courtisé dernièrement à droite, Philippe de Villiers y est notamment invité.

Des candidats aux législatives soumis à une période d'essai

Pour éviter les déconvenues relatives au recrutement de candidats que le FN a rencontrées aux dernières élection départementales, et régionales en 2015, les mesures de «professionalisation» impulsées par Nicolas Bay se précisent et se durcissent. Dans une note interne révélée par Le Canard Enchaîné mercredi, le secrétaire général du FN pose des conditions très strictes qu'il souhaite voir imposées aux postulants à l'investiture aux législatives de 2017. Investis le plus tôt possible - dès le mois d'octobre - les prétendants à la députation devront justifier de leur casier judiciaire vierge, ainsi que de leur engagement associatif et politique dans le cadre «d'entretiens personalisés», menés sous la houlette du secrétariat national aux élections.

Dans le cadre de cette période d'essai sous surveillance, les candidats devront également justifier de leur efficacité militante: le nombre de tracts distribués, la présence sur le web et qualité de la communication seront passés au peigne fin. Il faudra également pouvoir revendiquer une augmention de 10% du nombre des adhérents dans la circonscription visée entre les mois d'avril et d'octobre. Au Scan, Nicolas Bay confirme l'existence d'une telle note. «Nous posons des exigences très fortes, à l'image de celles que portent les Français. Il s'agit de veiller que les candidats aux législatives soient les bons, et ça se manifestera notamment par la qualité de leur travail de terrain», commente l'élu normand.

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