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8 avril 2016

« Quelle corruption ? » : Vladimir Poutine a commenté les «Panama Papers»

 

 

publié jeudi 7 avril 2016

La partie de l’enquête concernant la Russie affirme que le violoncelliste Sergueï Roldouguine, ami très proche de Vladimir Poutine, possède plusieurs entreprises, notamment la société Sandalwood, liées par des relations d’affaires à la banque Rossiya

 

Le président russe Vladimir Poutine s’est pour la première fois exprimé sur les « Panama Papers » lors de la troisième édition du forum « Vérité et justice » des médias régionaux et locaux, jeudi 7 avril.

Vladimir Poutine lors Vladimir Poutine lors de la troisième édition du forum « Vérité et justice » des médias régionaux et locaux, jeudi 7 avril. Crédits : kremlin.ru

Vladimir Poutine s’est tout d’abord dit « fier » d’être l’ami du musicien Sergueï Roldouguine, dont le nom apparaît dans les dossiers de Panama. « Je suis fier de gens comme Sergueï Pavlovitch [Roldouguine] – autant de le compter parmi mes amis que de ce qu’il est en général », a déclaré le chef d’État. Selon les explications du président, « tout l’argent qu[e le musicien] a gagné, il l’a dépensé pour acheter des instruments de musique à l’étranger et les faire venir en Russie ».

Vladimir Poutine a ensuite ajouté ne voir nulle trace de corruption dans les « Panama Papers ». « Il y a un certain ami de monsieur le président Poutine, il a fait certaines choses, c’est certainement de la corruption… Mais quelle corruption ? Il n’y en a pas la moindre trace », a souligné monsieur Poutine, ajoutant que lui-même ne figurait pas dans le « dossier de Panama ».

Rappelons que les autorités américaines ont annoncé leur intention d’étudier, dans les dossiers de Panama, la question des personnes mentionnées comme ayant aidé des entreprises et citoyens russes à contourner les sanctions occidentales. Leurs noms pourraient être ajoutés à la « liste noire » du ministère américain des finances, dont la version actualisée sera vraisemblablement publiée en juin.

Le Consortium international des journalistes d’investigation a publié le 3 avril les résultats d’une enquête de grande ampleur sur des schémas offshore de dissimulation de plusieurs milliards de dollars, qui pourraient impliquer 12 chefs d’État anciens et en exercice et des membres de leurs familles (notamment le président ukrainien Petro Porochenko, le père du Premier ministre britannique David Cameron, les filles du président azerbaïdjanais Ilham Aliyev, le Premier ministre islandais et d’autres), ainsi qu’une centaine de responsables politiques et célébrités de 50 pays du monde.

La partie de l’enquête concernant la Russie affirme que le violoncelliste Sergueï Roldouguine, qui est un ami très proche de Vladimir Poutine, possède plusieurs entreprises, notamment la société Sandalwood, liées par des relations d’affaires à la banque Rossiya. L’ICIJ estime le montant total des transactions effectuées par ce biais à 2 milliards de dollars, impliquant notamment des reventes de prêts s’élevant à des millions de dollars (il est fait mention d’un crédit de 8 millions de dollars) pour 1 dollar seulement. L’ICIJ fait également état d’une transaction entre Sandalwood et l’entreprise Gloria Market, du défunt Mikhaïl Lessine (copropriétaire de Video International).

Au centre, Vladimir Poutine, avec Maria, sa dernière-née dans les bras. A ses côtés, Lioudmila, bouquet de fleur en main. De part et d’autre du couple, les parrain et marraine du bébé, Sergueï et Irina Roldouguine. En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/panama-papers/article/2016/04/03/rossia-la-banque-des-copains-de-vladimir-poutine_4894830_4890278.html#tMTqRAWqIwB8ec5H.99Au centre, Vladimir Poutine, avec Maria, sa dernière-née dans les bras. A ses côtés, son ex-femme Lioudmila. De part et d’autre :  Sergueï et Irina Roldouguine. Crédits : archives

La publication de ces « Panama Papers » a provoqué de vives réactions dans le monde entier, et plusieurs États ont déjà annoncé leur intention d’examiner eux-mêmes les documents dévoilés. Ainsi, les autorités belges, espagnoles, autrichiennes et néerlandaises ont indiqué mener leurs propres enquêtes sur le rapport de l’ICIJ, et les services fiscaux d’Australie ont lancé un contrôle concernant les plus de 800 citoyens de ce pays mentionnés dans ces dossiers. En Islande, le Premier ministre Sigmundur Davíð Gunnlaugsson, accusé de posséder une entreprise offshore sur les îles Vierges britanniques, a même démissionné sous la pression de la rue.

En Russie, l’attaché de presse du président, Dmitri Peskov, a annoncé que le Kremlin « se serait attendu à un travail plus qualifié » de la part du Consortium international des journalistes d’investigation. « Même si Vladimir Poutine ne figure nulle part dans les faits, il ne fait pour nous aucun doute qu’il était la cible principale de ces inventions, a déclaré l’attaché de presse, ajoutant : Le degré de poutinophobie a atteint un niveau tel qu’il est devenu impossible, en pratique, de dire du bien de la Russie en général ou de ses réalisations en particulier. Il est a priori interdit de parler des succès de la Russie. »

Le Parquet général de la Fédération de Russie a annoncé démarrer le 5 avril la vérification des informations publiées dans l’enquête menée par le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) sur la question des illégalités commises par des citoyens russes.

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