Tollé de bien des dirigeants européens — Hollande en tête — qui exigent que la rupture soit consommée au plus vite. Las, les candidats pressentis au poste de David Cameron, comme Theresa May, ne l’entendent pas ainsi et n’envisagent pas de lancer officiellement la procédure officielle de divorce avant 2017.

Manœuvre dilatoire pour contourner le Brexit ? Mais alors pourquoi les dirigeants européens se montrent-ils, eux, si pressés d’en finir ?

La raison en est simple et tient dans l’article 50 du traité de Lisbonne. Tout État membre désireux de quitter l’Union européenne est tenu de lancer officiellement cet article 50 stipulant la « clause de retrait ».

Une fois officiellement lancé, l’article 50 prévoit un délai de deux ans maximum pour que les conditions de la séparation soient négociées entre l’UE et le pays désireux de la quitter.

Ça peut paraître long, deux ans. En réalité, c’est très court et cela met le couperet sur la gorge du volontaire au départ. Il suffit que les autres dirigeants européens traînent des pieds et au bout de deux ans, le pays candidat au départ est contraint de partir sans avoir rien négocié du tout.

Voilà, vous avez compris pourquoi le Royaume-Uni fait traîner la procédure pendant que les autres voudraient l’accélérer. Ils sont tout sauf bêtes, les Britanniques : ils veulent partir, mais à leurs conditions. Et préparées, sinon négociées d’avance.

« Soyons clair avant de lancer l’article 50. Ce qui est important est que nous fassions cela avec le bon calendrier et que nous le fassions pour obtenir le bon accord pour le Royaume-Uni. » (Theresa May)