Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Vu au MACROSCOPE
Visiteurs
Depuis la création 1 378 927
Newsletter
15 août 2016

Entretien de Donald Trump pour le Washington Post - 14 août 2016 (sur Les crises)

14   Août  2016    Entretien de Donald Trump pour le Washington Post [1/2]

 

Commentaire(s) 25 commentaires

 

Intéressante interview fleuve d’avril 2016 de Trump, que nous avons synthétisée pour vous.

Source : Bob Woodward et Robert Costa, Washington Post, le 2 avril 2016.

trump

 

Trump vers la candidature à la présidentielle

BOB WOODWARD : Ma première vraie question est : où commence l’histoire de votre décision de vous porter candidat à la présidence ?

DONALD TRUMP : Où commence l’histoire ? […] Je pense que le début était au sommet de l’escalator de la Trump Tower le 16 juin. […] Il y avait tellement de caméras. Tellement qu’elles s’empilaient. L’atrium de la Trump Tower, qui est un très grand bâtiment, était rempli. Cela était vraiment comme les Academy Awards [équivalent des Césars français, NdT].

[…]

DT : […] Je dirais franchement que c’était au début de l’année passée, autour de janvier. Et cela s’est fait en plusieurs fois. Une pendant que j’étais très occupé à faire des affaires. J’y ai sérieusement pensé une fois […]. J’ai fait un discours vers la fin des années 80 dans le New Hampshire mais c’était vraiment un discours qui était… ce n’était pas un discours politique. Mais parce qu’il s’est trouvé être dans le New Hampshire…

[…]

DT : […] La vraie ouverture était la période de Romney, ou sa fin. Cette dernière remonte à quatre ans. Je l’ai vraiment prise en considération. Depuis, je n’y ai plus pensé sérieusement car j’étais occupé à monter mon entreprise et ça marchait bien. Puis je suis monté au New Hampshire et y ai fait un discours. C’est à cause de ça que nous parlons du New Hampshire comme si c’était le départ de la course de Trump. Depuis, beaucoup de gens ont dit que Trump va entrer dans la course. Je n’ai jamais été intéressé. Je pourrais résumer cela en disant que j’y ai vaguement songé, en plus de l’autre fois, quand Romney était dans la course. J’ai bien pensé que Romney était un mauvais candidat. J’ai pensé que – selon moi Obama pouvait être assez facilement défait et même très facilement. Vous savez que nous avions un président qui, disons, s’en sortait assez mal, pour rester poli. J’y ai vraiment réfléchi. Ce ne fut pas très facile car j’avais de grands travaux en cours que je voulais absolument achever. Mes enfants étaient plus jeunes et quatre ans de différence, ça compte. J’avais en plus un contrat signé pour monter “The Apprentice” [émission de téléréalité dans laquelle il a été le premier animateur, NdT] avec NBC. Ce qui ne semble franchement pas beaucoup quand vous parlez de “présidence”, mais avec un spectacle hebdomadaire de deux heures à un moment de grande écoute sur un grand réseau…

[…]

BW : Alors, quand avez-vous dit à quelqu’un de votre famille ou de votre entourage : “J’ai décidé de me lancer.” Autrement dit, j’ai eu le déclic.

DT : En fait, j’en parlais à ma famille tout le temps. Don est l’un de mes fils, et il fait un très bon boulot. Il est très investi dans ce boulot… Don et ma famille, j’en parlais beaucoup de ce sujet. Je disais, “Je n’arrive pas à croire qu’ils sont en train de le faire.” Et autre chose arrivait. Une grande partie du building de la Bank of America située à San Francisco et le 1290 Avenue of the Americas [autre nom de la Sixième Avenue à New York, NdT] m’appartient. Je l’ai pris à la Chine. Je veux dire qu’il appartenait à des Chinois. C’était un gros truc. C’était une guerre, c’était vraiment une guerre.

 

 

Le rapport de Trump avec les médias

BW : Vous diriez que le problème vient de la presse, de la couverture médiatique ?

DT : Non, mais je pense… Je dis ça : ma couverture médiatique n’est pas honnête. Elle ne l’est vraiment pas. Je ne dis pas ça comme quelqu’un qui aurait un genre de complexe. Je veux dire que je dis des choses qui sont ensuite rapportées complètement différemment de ce que j’ai dit. Et je vois tout ça – en toute honnêteté, la direction éditoriale du Washington Post. Ça m’a tué. Quand j’ai quitté, la pièce, je croyais que tout allait bien.

[Vers le milieu de l’interview]

DT : J’adorerais continuer ça. Je passe vraiment un bon moment. Je vais probablement finir par maudire cette journée. Je vais me dire, comment ils ont pu dire des trucs pareils sur moi ? Mais vraiment, j’adore ça…

BW : Je comprends ça. Et vous savez, ce sont des questions si sérieuses, et vous y répondez avec – vous êtes clair et direct. J’apprécie beaucoup.

[Plus tard]

DT : Les médias me traitent de manière injuste, et très incorrecte. […] Eh bien, je crois qu’ils s’intéressent plus à faire des coups. J’ai fait une chose l’autre jour avec – sur CNN – avec Anderson Cooper. Je ne sais pas si vous avez vu les audiences. […] Elles sont sorties – je viens de les avoir. Elles ont crevé le plafond. Là. La mienne a crevé le plafond, je veux dire : mon heure a crevé le plafond. Maintenant, il y a du bon et du mauvais. Le mauvais est qu’ils veulent trop me suivre, et ils écrivent des choses qu’ils ne devraient peut-être pas. Mais ces courbes étaient phénoménales. Gagnant de la soirée, battu tout le monde, etc., etc. Mon segment, pas les autres. Les autres segments ont bien fonctionné, mais mon segment a été une des meilleures audiences depuis longtemps et a battu tout le monde sur le câble – battu tout le monde à la télévision ce soir-là. Vous jetterez un œil. Il y a du bon et il y a du mauvais. Le mauvais est qu’ils ne veulent rien faire d’autre que me couvrir. Ils écrivent des histoires qui sont – qui n’ont même pas de sens. Je dis juste, j’aimerais être traité de manière vraie et juste par les médias.

BW : Pourquoi, alors ? Est-ce de l’idéologie, de l’esprit partisan, de la paresse ? C’est quoi ?

DT : Eh bien, il peut y avoir de la paresse. Aujourd’hui, ils veulent des clics. Dans le temps, ils voulaient de l’audience, ou ils voulaient vendre des journaux. Aujourd’hui, ils voient si quelqu’un clique. Alors ils écrivent une histoire sur moi et ils ont des clics de partout. Ils font une histoire sur quelqu’un d’autre, ça ne compte pas. C’est tout ce que je peux dire. J’aimerais être traité équitablement par les médias. Si j’étais traité équitablement par les médias, je crois que vous verriez une grande différence dans l’alliance et la construction de cette alliance et sur un tas de choses. Mais ceci dit, je ne suis pas prêt pour construire une alliance. Autre chose. Je vous ai dit ça. Nous recevons des appels de tellement de monde à qui vous parlez, vous leur parlez, et ils disent oh on n’aime pas Trump, nous devons arrêter Trump. Ils m’appellent. Ils vous parlent et ils m’appellent. Parce qu’ils pensent que je vais gagner.

[A la fin de l’interview]

DT : Je vous demande juste de me traiter équitablement. Traitez-moi équitablement… En fait, la vérité est que c’était très intéressant. Personne ne m’avait posé ces questions

 

Trump, la présidence et les valeurs

BW : Sans noms […] de vice-présidents, quels seraient le rôle et les responsabilités de votre vice-président, si vous étiez élu, si vous gagniez l’investiture ?

DT : Eh bien, son rôle numéro un est d’être un grand président si quelque chose arrivait. Ok ? Ca a toujours été le rôle numéro un pour un vice-président… Après, je vais vous dire franchement, il doit être quelqu’un qui peut vous aider à être élu. Et troisièmement, quelqu’un qui vous aide avec le Sénat et la Chambre. Donc ça doit être une personne politique. En d’autres termes, je n’ai pas besoin d’un autre grand homme d’affaires comme moi et – je n’ai pas besoin de ça. […] Quelqu’un qui peut entrer dans le Sénat et qui a été ami avec ces gens depuis 25 ans. Et avec qui les choses avancent. Alors à 95%, je me vois choisir une personne politique, en opposition à quelqu’un de l’extérieur. […] Ce serait le vice-président – je voudrais avoir quelqu’un… Par exemple, quelqu’un comme Ben Carson. Quand Ben Carson est venu vers moi – pas forcément vice-président – mais quand il a appelé, il a appelé, il a dit “Ce que vous faites est fantastique. C’est un mouvement. Et vous le voyez.” Quand j’annonce que je vais aller à Tampa trois jours avant, et que, trois jours après, nous y sommes, il y a 25 000 personnes dans le stade des équipes de sport professionnelles…

[…]

RC : Alors, pour rester dans le thème de la présidence pour une seconde, je ne pense pas que tant de gens que ça sachent à quel point vous valorisez la discrétion et la loyauté dans vos affaires. […] Une chose que je me suis toujours demandée, allez-vous faire signer une clause de non divulgation aux employés du gouvernement fédéral ?

DT : Je crois qu’ils devraient. Vous savez, quand quelqu’un – je vois ça tout le temps… Je ne sais pas, il pourrait y avoir une loi disant que vous ne pouvez pas faire ça. Mais quand les gens sont choisis par un homme pour entrer au gouvernement à haut niveau, et qu’ils quittent le gouvernement et écrivent un livre sur un homme et disent des tas de choses qui étaient très personnelles et privées, je n’aime pas ça. Je veux dire, je vais être honnête. Les gens diraient “Oh, c’est terrible, vous le privez de sa liberté d’expression.” Bon… Je dirais… J’ai des accords de non divulgation, c’est pour ça que vous ne lisez pas que…

[…]

RC : Mais c’est très différent quand vous êtes au gouvernement fédéral.

DT : C’est différent. Je suis d’accord. C’est différent. […] Je vais vous dire, il faudra que j’y réfléchisse. Il faudra que j’y réfléchisse. C’est une affaire différente, conduire une entreprise privée où je paie les gens très chers, et ils sortent et…

BW : Les contribuables paient le personnel du gouvernement fédéral.

DT : Bien sûr. Bien sûr. Et il peut arriver qu’ils ne fassent pas du très bon travail, et alors vous les renvoyez et ils finissent par écrire un livre sur vous. Alors c’est différent. Je dirais que dans un gouvernement fédéral c’est différent. Alors c’est quelque chose à quoi il faut que je réfléchisse. Mais vous savez, je le fais dès maintenant. J’ai des milliers et des milliers d’employés, des milliers, et chacun d’eux a signé un accord, un… j’appelle ça une confidentialité.

BW : Disons que vous soyez élu président. Est-ce qu’un seul mandat de quatre ans suffirait ?

DT : Je dirais ceci : j’ai vu des gens faire des déclarations pour le Sénat et pour d’autres positions […]. Je voudrais dire que chaque fois que j’ai vu quelqu’un faire cette déclaration, et ensuite se sentir bien, croyant faire un excellent travail, et être candidat, ils perdent à cause de cette déclaration. Alors je ne veux jamais dire que quatre ans… Je ne voudrais jamais me limiter à quatre ans. Je crois que je peux faire un immense travail en quatre ans. Une de vos questions, j’ai remarqué, est “Qu’est-ce que je ferais au cours des 90 premiers jours de mon mandat ?” – nous en parlerons après. […] Mais, je crois que je peux faire un splendide travail. Voici ce que je pense : si je fais un excellent travail et si je me sens bien, je dirais que je repartirais pour quatre ans de plus. Parce que là encore, je ne veux pas m’imposer ce fardeau. Si je fais du bon travail, je devrais avoir le droit de le faire. Je dis ça uniquement parce que vous savez, Bob, j’ai vu tellement de gens le dire. Même pour des fonctions locales. S’ils décident d’y aller, ils perdent toujours parce qu’ils font cette déclaration. Alors je ne veux pas dire ça. Mais je crois que je pourrais faire un travail fantastique en quatre ans.

[…]

DT : Le but, pour moi, est de redonner sa grandeur à notre pays. […] Pour moi, le but, c’est quand je dirai, félicitations tout le monde, mon travail est fini. Nous rendrons notre pays financièrement fort de nouveau. Il y a une femme qui est venue vers moi. Une femme fantastique. J’ai dit ça une ou deux fois pendant le discours. Elle a dit “M. Trump, je vous aime. Vous êtes incroyable. Je vote pour vous à 100%, mais pourriez-vous arrêter de dire que vous allez rendre à nouveau notre pays riche ?” J’ai répondu, “Je vois ce que vous voulez dire – ça ne sonne pas bien. Mais sans redevenir riches, nous ne pouvons pas redevenir grands.” Je vais rendre ce pays riche de nouveau. […] Nous ne pouvons pas protéger le monde entier. Regardez notre budget militaire, il est énorme comparé à n’importe quel autre pays. Mais qu’est-ce qu’on fait ? Nous nous occupons des besoins militaires de tous ces autres pays. Ces pays sont bien plus riches que nous. Nous ne sommes pas un pays riche. Nous sommes une nation débitrice. Nous devons nous débarrasser de – j’ai parlé d’une bulle. Nous devons nous débarrasser des 19 000 milliards de dollars de dettes.

BW : Ça prendra combien de temps ?

DT : Eh bien, je dirais sur une période de huit ans. Et je vais vous dire pourquoi. […] Je renégocie tous nos accords, Bob. Les grands accords commerciaux qu’on est en train de mener si mal. Avec la Chine, 505 milliards de dollars de transactions cette année. Nous perdons avec tout le monde. Beaucoup de ces accords – des tas de gens disent, comment les politiciens peuvent-ils être aussi stupides ? Ce n’est pas qu’ils soient stupides. C’est qu’ils sont contrôlés par des lobbyistes et des intérêts particuliers qui veulent que ces accords soient faits.

[…]

DT : Une chose rapide que je vais faire, beaucoup de gens disent, oh, les juges… Pour moi, les juges – parce qu’il va y en avoir beaucoup dans les quatre prochaines années. Nous en avons déjà un qui était inattendu à Scalia. Alors les juges vont être importants. Vous allez avoir soit des juges super libéraux, ou vous allez avoir des juges conservateurs. Tellement important. Ils ne me connaissent pas assez bien. Bon, quel genre de juges ? Je vais faire une chose. C’était mon idée, et je crois que c’était une bonne idée. J’ai parlé au sénateur Sessions et à d’autres personnes, et je reçois des noms. Les fédéralistes. De très bonnes personnes. La Fondation Héritage. Je reçois des noms, et je vais proposer une liste de 10 noms, 10 ou 12 noms, comme juges. Je vais annoncer que ce sera les juges que je vais nommer, sans ordre particulier. Et je vais le garantir. Je vais le dire aux gens. Parce que les gens s’inquiètent que, oh, par exemple, peut-être qu’il va nommer les mauvaises personnes. Des gens comme – ma sœur est à la cour d’appel. Très intelligente. Elle est une personne très intelligente, très hautement respectée. Très intelligente.

25 réponses à Entretien de Donald Trump pour le Washington Post [1/2]
*
 

Suite et fin du résumé de l’interview

Pour les passionnés, elle est traduite en intégralité ici.

Source : Bob Woodward et Robert Costa, pour le Washington Post, le 2 avril 2016.

trump2

 

 

Trump parle d’économie

Bob Woodward : Très rapidement, pendant l’entretien avec le Conseil éditorial du Post, vous parlez de la dette de 19 000 milliards de dollars, et vous dites que les États-Unis sont “probablement assis sur une bulle”. […]

Donald Trump : Eh bien, je crois que nous sommes assis sur une bulle économique. Une bulle financière. Je pense que si vous regardez la Bourse…

[…]

DT : Eh bien pour commencer, nous ne sommes pas à 5% de chômage. Nous sommes probablement au-dessus de 20% si vous regardez les vrais chiffres. C’est un chiffre qui a été arrangé, statistiquement arrangé pour améliorer l’image des politiciens – en particulier des présidents. Je n’aurais pas les foules énormes que j’ai si ces chiffres étaient réels. Les gens sont extrêmement malheureux dans ce pays.

BW : C’est ça la bulle – ce n’est pas une bulle du logement.

DT : Je parle d’une bulle où vous entrez dans une récession massive. Espérons que ce ne soit pas pire que ça, mais une grave récession. Ecoutez, le coût de l’argent est si faible, maintenant. Si je veux emprunter de l’argent, je peux emprunter tout l’argent que je veux. Mais je suis riche. Si une personne qui veut mettre un tas de gens à… Je n’ai pas besoin d’argent. Je n’ai pas à emprunter. Je n’appelle même plus les banques. J’utilise mon propre argent pour faire les choses. Si je veux emprunter de l’argent ou si une autre personne riche veut emprunter de l’argent, vous pouvez l’emprunter au taux, par exemple, LIBOR plus rien du tout. Vous payez un et demi pour cent d’intérêts, c’est fou, et ils vous donnent tout ce que vous voulez. Si une belle, magnifique personne, qui va embaucher un tas de monde, une personne très douée en affaires, veut emprunter de l’argent mais n’est pas riche ? Aucune chance. […]

DT : Ok, alors j’ai fait de nombreux discours pour différents groupes sur la réussite, où les gens me paient un paquet d’argent, que je donne à des œuvres caritatives. Les gens me donnent de l’argent pour des discours sur la réussite. Alors je le faisais, avant ça. Je disais aux gens, n’investissez pas là, n’y allez pas – j’étais plutôt bon en pronostic, à dire aux gens quoi faire en termes de… Bon, je parlais du succès, et je disais quand c’était une mauvaise période pour investir. Je disais aussi quand c’était une bonne période pour investir.

BW : C’est comment, maintenant ? C’est une bonne période pour investir ?

DT : Oh, je crois que c’est une période horrible, actuellement.

[…]

DT : Parce que le dollar est trop fort. Notre pays est en – vous savez, c’est très intéressant. Il y a quelques bons côtés à avoir un dollar fort, mais il y a…

[…]

DT : Oh, mon conseil concernant la Bourse est que le marché – je crois que nous sommes assis sur une bulle. Alors vous regardez ce qui se passe. Vous avez – réfléchissez-y – vous avez de l’argent bon marché que personne ne peut obtenir à moins d’être riche. Vous avez des régulateurs qui dirigent les banques. Ce ne sont pas les gens payés 50 millions de dollars pour diriger les banques. Je veux dire, quand vous voyez tous ces gens qui dirigent des banques et qui sont payés 40 ou 50 millions de dollars, ils ne dirigent pas les banques. Ce sont les régulateurs qui dirigent les banques. Ce qui se passe c’est que la Bourse est en inflation. Ça a commencé à baisser, et puis ça remonte encore. Généralement, c’est mauvais signe. C’est le signe d’événements à venir. Alors oui, je crois que nous sommes assis sur une très, très grosse bulle.

 

 

 

Trump et les traités internationaux

DT : Quand j’étais à votre réunion de direction éditoriale, j’ai parlé de l’OTAN. Je ne suis pas un expert mondial de l’OTAN. Mais j’ai un instinct naturel pour certaines choses, Ok ? Comme j’ai dit, gardons le pétrole. Bon, maintenant l’EI a le pétrole. J’ai dit un tas de choses. J’ai dit dans mon livre – écrit en 2000 – j’ai mentionné ben Laden dans un paragraphe ou deux. C’était deux ans avant que le World Trade Center s’effondre. Et je ne suis pas un politicien, j’étais…

Robert Costa : Alors quel est votre instinct, votre plan, pour disons vos cent premiers jours, comment vous changez tout ça ?

DT : Ok, bon, voilà ce que j’en dis. Ecoutez : nous faisons, et nous avons fait, parmi les plus mauvais accords commerciaux dans l’histoire du commerce. On est en train d’en faire un, le Partenariat Trans-Pacifique. TPP. Un désastre, ce traité est un désastre.

BW : Vous savez, de nombreux experts ne sont pas d’accord avec vous sur les problèmes de cet accord. Voyez…

DT : Oui. Oh, j’étais contre l’ALENA. […] L’ALENA a été un désastre. Je veux dire, franchement, je suis un grand fan de Ronald Reagan, mais je ne suis pas d’accord avec lui sur le commerce. Je crois que ses politiques commerciales ont été déplorables.

BW : Alors durant les 100 premiers jours, que feriez-vous ?

DT : Ok. Je ferais de nombreuses choses. En premier, je démarrerais des négociations sur de grands accords commerciaux – je connais les meilleurs pour ça. Vous savez…

BW : Vous pensez que ça peut se faire en 100 jours ?

DT : Non, non, je ne peux pas, non, mais je démarrerais les négociations. Non, ce sont des transactions compliquées. Une partie du problème avec le TPP, c’est qu’il y a 12 pays. Ok ? Vous devriez faire des contrats pays par pays. Ils font 7 000 pages. Chacun de ces pays les a étudiées au centimètre. Nous avons des membres du Congrès qui ne lisent même pas ces traités.

[…]

RC : Et la législation ? Qu’en est-il de la législation économique ?

DT : Eh bien, je sais, mais c’est un mauvais accord pour notre pays. […] Qu’est-ce que je ferais dans les 90 premiers jours ? Je commencerais par immédiatement renégocier nos accords commerciaux avec le Mexique, la Chine, le Japon et tous ces pays qui sont absolument en train de nous détruire. Ils le font depuis des années. C’est en quelque sorte un signe très positif pour notre pays, que nous puissions perdre des milliards – des centaines de milliards – de dollars régulièrement, année après année – et qu’on y survive. Nous avons reconstruit la Chine. Nous l’avons reconstruite. Je veux dire, regardez ce qui se passe en Chine. Nous avons reconstruit la Chine tout seul. Ils se débrouillent plutôt bien aussi avec l’Europe. […] Et en passant, renégocier avec l’OTAN. Renégocier avec le Japon et avec…

RC : Sur les accords commerciaux, traiter avec des entreprises, dans vos marchés d’affaires, quand vous y regardez de près, c’est traiter avec des gens et des entreprises.

DT : Je négocie plus de 100 affaires. Nous en négocions 114.

BW : En essayant de les comprendre. Reagan, c’était “Morning in America” (“Une aube nouvelle en Amérique”). Et maintenant, c’est comme si vous disiez que, au moins pour un moment, que l’aube nouvelle est dans le fossé. Que nous ne pourrons tout simplement pas en sortir à cause de ces traités, à cause de votre pessimisme à propos de l’économie.

DT : Ecoutez, nous perdons 500 milliards de dollars par an en déficit commercial avec la Chine. Ok ? Ça dure depuis un bout de temps, de 200 à 500. Nous sommes en train de perdre des centaines de milliards de dollars par an en commerce. Regardez le Japon. Ils envoient leurs voitures chez nous par centaines de milliers. Vous allez à Los Angeles, vous regardez les quais, ces voitures sortent à 60 km/h de ces bateaux. C’est du jamais vu. Elles se déversent sur le pays. Et pourtant quand – vous parlez de déséquilibre, quand il s’agit de nos ventes au Japon ? Ils importent vraiment peu. […] Rendre l’Amérique grande à nouveau. C’est effectivement très optimiste, il y a des gens qui disent, oh, c’est si – parce qu’ils détestent le mot “à nouveau”. J’ai dit “Non, non, vous ne comprenez pas. Nous allons rendre l’Amérique grande à nouveau.” Les gens trouvent ça très positif. Vous savez, les travailleurs… Vous pouvez avoir cette question [inaudible]. J’en ai dicté la plus grande partie.

[…]

DT : Je n’ai pas dit que je sortirais de l’OTAN. Je dis que ça doit être… D’abord, c’est obsolète. Notre grosse menace aujourd’hui est le terrorisme, Ok ? Et l’OTAN n’est pas vraiment adaptée au terrorisme. L’OTAN est adaptée à l’Union soviétique plus qu’à n’importe quoi d’autre. Et il n’y a plus d’Union soviétique.

RC : Eh bien, vous n’avez pas une grande foi dans ces institutions internationales.

DT : Non, parce que tout le monde semble nous dépouiller. Nous avons l’air d’être ceux qui paient la facture et obtiennent le moins. Et nous allons arrêter ça.

BW : Mais vous parlez de réformer l’OTAN, non, plutôt que…

DT : Oui, je parle de réforme.

BW : Vous n’êtes pas en train de dire, sortons de là.

DT : Je parle absolument de réforme. Mais nous devons être – pour effectuer cette réforme, vous devez être préparé à sortir. Sinon, vous n’aurez pas de réforme. Par exemple, sur l’Iran. Si John Kerry s’était levé de sa chaise et avait répété non, non, non, non – il n’a rien obtenu du tout. S’il s’était levé deux fois – une ou deux fois – de sa chaise en disant, excusez-nous messieurs, nous partons, et avait augmenté les sanctions, nous aurions eu un accord complètement différent avec l’Iran.

[…]

BW : Il y a quelques années, j’ai pris le petit déjeuner avec un des dirigeants, à la tête de l’État d’un de nos meilleurs alliés. Je lui ai posé des questions sur Obama. Il parlait officieusement et il a dit “Je l’aime bien. Il est intelligent. Mais personne dans le monde n’a peur de lui.” Vous êtes d’accord avec ça ? Et une administration Trump – êtes-vous en train de formuler une nouvelle doctrine de type “Vous feriez mieux d’avoir peur de moi” ?

DT : Oui, je ne veux pas que les gens aient peur. Je veux qu’ils respectent notre pays. Actuellement, ils ne respectent pas notre pays.

 

 

Trump et les immigrés

RC : Bob était à New Haven, Connecticut, l’autre jour, et il a rencontré une femme de chambre à l’hôtel qui s’est présentée comme mexicaine. […] Elle a dit “Il ne m’aime pas. Tout ce que je veux c’est ma dignité.” […] Qu’est-ce que vous avez à lui dire ?

DT : Etait-elle là légalement ou illégalement ?

BW : Je lui ai demandé, et elle n’a pas voulu me le dire.

DT : Ca veut dire qu’elle était là illégalement. Ok. […] Je vais vous dire ce que je lui dirais. Premièrement, elle était probablement là illégalement. Les sondages montrent les gens – les Hispaniques – qui sont ici légalement m’apprécient beaucoup. Au Nevada, vous avez vu le sondage, je suis devant chez les Hispaniques. […] Les gens qui sont là illégalement voient peut-être les choses différemment, et ils les voient effectivement différemment, mais les gens qui sont là légalement, les Hispaniques qui sont là, ils ne veulent pas qu’on leur prenne leur travail. Et ils savent que je ramènerai des emplois de Chine. Je ramènerai des emplois du Japon et du Mexique et de tous les pays. Regardez ce que fait le Mexique, Bob. Le Mexique est la nouvelle Chine, à plus petite échelle. Le Mexique, ce qu’ils sont en train de nous faire sur le commerce et à la frontière est incroyable.

[…]

RC : Ce n’est pas qu’économique. Parce que certaines des personnes que nous rencontrons au cours de la campagne, que ce soient un clandestin mexicain ou un musulman, une conséquence de votre campagne a été qu’ils se sentent isolés en Amérique. Et vous pouvez ne pas être d’accord sur leurs raisons de sentir ça, mais c’est ce qu’ils sentent en conséquence de votre message. Comment vous adressez-vous à ces gens qui pensent que vous ne voulez pas d’eux dans ce pays ? Musulmans y compris.

DT : Je suis une personne qui va rassembler les gens dans ce pays. Je suis une personne qui va unifier le pays. Le président Obama est clivant. Il n’est pas un rassembleur. A sa première élection, je n’ai pas vraiment eu l’impression qu’il allait bien se débrouiller. Mais une chose que je me suis dit, c’est qu’il allait rassembler le pays. Afro-Américains, Blancs, j’ai pensé qu’il allait être un facteur de rassemblement. Il ne l’a pas été. Il a été un grand…

RC : Les gens comprennent l’argument économique. Mais […] avez-vous de l’empathie pour ce que vivent les immigrants ? Repensez à votre grand-père qui est venu en 1885.

DT : C’est exact. Tout à fait. Je veux dire, complètement. Je veux dire, au bout du compte, nous sommes tous des immigrants, pas vrai ? J’ai une totale empathie. En même temps, nous avons besoin de frontières, sinon, nous n’avons pas de pays, et vous devez venir dans le pays légalement. Et ça a été un grand thème de ma campagne.

[…]

DT : Je vais vous dire, je pense que je ferais vraiment un excellent travail. Avec les Afro-Américains. Et vous savez qu’un tas de gens le pensent aussi. Mais je crois que je vais très bien m’occuper des Afro-Américains. Je crois que je vais très bien m’occuper des Hispaniques. Je vais ramener les emplois dans le pays. Je ne vais pas laisser les gens nous prendre nos emplois. Je ne vais pas laisser les gens partir – je ne vais pas laisser les usines et toutes ces entreprises nous allons les construire ici. Nous allons garder les emplois dans notre pays. Et nous allons ramener les emplois dans notre pays.

 

 

Trump et l’arme nucléaire

BW : Ok. Quelle pourrait être le plus grand défi que, disons que vous êtes président, que le prochain président pourrait affronter ? Et c’est une affaire sérieuse. J’ai demandé ça au président Obama il y a de nombreuses années. Il a répondu, ce qui m’inquiète le plus, – assis dans le Bureau Ovale, et je crois qu’il était vraiment sincère – je m’inquiète le plus à propos d’une bombe nucléaire qui exploserait dans une ville américaine.

DT : Ok.

BW : C’est la chose qui changerait tout.

DT : C’est amusant, c’est très intéressant. Je suis surpris qu’il ait dit ça, parce que je l’ai entendu dire récemment que notre plus gros problème est le réchauffement climatique, ce qui n’est pas du tout mon opinion. Ok ?

BW : Mais il m’a dit…

DT : Ok.

BW : J’y étais. Et je me suis dit, on peut lire entre – vous êtes d’accord avec ça ?

DT : C’est très intéressant. J’ai… Je suis absolument d’accord. Je crois que le tout premier problème du monde – on a le problème de l’État Islamique, on a – mais le tout premier problème qu’a ce monde est nucléaire, la puissance nucléaire. Sa puissance démesurée. Vous regardez Hiroshima et le multipliez par mille.

BW : Et il a, le président Obama a un sommet en ce moment même, ici à Washington, juste à côté. C’est un grand défenseur de l’élimination complète des armes nucléaires.

DT : Ok.

BW : Vous seriez d’accord avec ça ?

DT : Bon, si c’est fait sur une base d’égalité, absolument.

BW : Vous le feriez.

DT : Mais le problème qu’on a… Sur une base d’égalité. Le problème maintenant, c’est que vous avez le Pakistan. Et vous voyez ce qui arrive au Pakistan. Ce n’est pas, vous savez, c’est une illustration parfaite. Vous avez l’Inde. Vous avez tant de pays actuellement qui ont déjà des armes nucléaires. Vous avez des gens vraiment mauvais qui tentent très dur de devenir des puissances nucléaires. Alors je pense que ce serait merveilleux dans un monde idéal, mais je crois que ça n’arrivera pas si facilement.

BW : Vous prendriez part à cet effort ?

DT : J’adorerais voir un monde sans armes nucléaires. Est-ce que ça arrivera ? Les chances que ça arrive sont extrêmement minces. Regardez, la Russie dépense une immense quantité d’argent à cet instant même pour renouveler leur arsenal nucléaire complet.

 

Trump et la Russie

BW : Alors vous voulez que Poutine ait peur de vous ?

DT : Je veux que Poutine respecte notre pays, Ok ?

BW : Et que serait ce respect ?

DT : Eh bien, premièrement, il a un côté intéressant. Il a dit de très bonnes choses à mon sujet. […] Vous l’avez vu. Il a dit, Trump est brillant et Trump va être le nouveau dirigeant et tout ça. Et un de ces clowns a dit, vous devriez répudier Poutine. J’ai dit, pourquoi je le répudierais ? Il ne va pas obtenir quoi que ce soit. Parce que je suis déjà passé par là avant. Mais il a dit des choses très positives sur moi. Je me dis – et je dis aux gens – est-ce que ce ne serait pas bien si effectivement on s’entendait bien avec la Russie ? Si on s’entendait avec ce peuple ? La Chine tire avantage de nous. Regardez ce qu’ils font en Mer de Chine du Sud. Ils ne sont pas supposés jouer à ce jeu. Ok ? Regardez ce qu’ils font. C’est du manque de respect. Quand ils fabriquent, quelque chose que personne n’a jamais vu avant – ils fabriquent des îles au milieu de la Mer de Chine du Sud pour un énorme complexe militaire. Plus que des pistes d’atterrissage. Je veux dire, c’est un complexe. Alors ce que je dis, c’est qu’il y a un immense manque de respect pour notre pays. Ainsi, je pense, que pour notre dirigeant.

BW : Mais que respecte Poutine ? L’ancien lieutenant-colonel du KGB ? La force. La puissance.

DT : Je pense qu’il respecte la force. Ok ? Je pense que Poutine respecte la force. Je l’ai déjà dit, je pense que je m’entendrais bien avec Poutine. Maintenant, on ne peut jamais savoir. Seul un fou dirait “J’y parviendrai”, mais je sens que je m’entendrais bien avec Poutine. Je sens que si on peut s’entendre avec plus de pays, c’est une chose positive. Ce n’est pas une mauvaise chose. Certaines personnes – par exemple, quand Poutine a déclaré qu’il voulait bombarder l’EI à fond, nous avons eu des gens qui sont montés sur l’estrade, nous ne voulons pas ça, on veut… Laissez-moi vous dire une chose. Si on a quelqu’un de plus qui largue des bombes à un demi-million de dollars pièce – si on a quelqu’un qui nous aide, ce n’est pas si mal. Vous comprenez ça. Ce n’est pas si mal. Mais j’ai eu des gens contre qui je suis candidat qui ont dit – c’est une chose terrible. Ce n’est pas une chose terrible. Nous avons une situation en Libye où, comme le dit un de mes amis, nous avions Kadhafi, il tuait les terroristes, il dirigeait le pays. Pas un homme bien. Vous pourriez dire la même chose de l’Irak, de Saddam Hussein. Saddam Hussein était un champion pour tuer les terroristes, c’est une chose. Si nos présidents étaient partis et étaient allés à la plage, le Moyen-Orient serait un endroit bien meilleur qu’il n’est. Nos erreurs au Moyen-Orient sont tellement astronomiques. Mais voilà : l’EI maintenant, c’est… Un de mes amis qui est très impliqué dans les affaires d’énergie – l’EI contrôle le pétrole maintenant en Libye. Comment avons-nous laissé arriver ça ?

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité
Vu au MACROSCOPE
Derniers commentaires
Archives
Publicité