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21 novembre 2016

Donald Trump veut reprendre en main la Réserve fédérale

 sur LA CROIX

La patronne de la banque centrale américaine sera-t-elle la première victime de l’élection de Donald Trump ? Pour Janet Yellen, l’épreuve commence ce jeudi 17 novembre devant un Congrès dominé par les Républicains.

Janet Yellen et Donald Trump. ZOOM

Janet Yellen et Donald Trump. / DESK/AFP

Piloter la politique monétaire de la première puissance économique mondiale n’est en soi déjà pas simple. Mais la tâche de Janet Yellen, la patronne de la Fed, la banque centrale américaine, va encore se compliquer avec l’élection de Donald Trump à la présidence des États-Unis. En montant à la tribune du Congrès, jeudi 17 novembre, Janet Yellen devra surtout affronter les critiques des Sénateurs et des Représentants républicains.

La patronne de la Fed dans le collimateur

Durant sa campagne, le candidat milliardaire n’a pas caché son hostilité à la gouverneure de la Réserve fédérale. À maintes reprises, il l’a accusée de faire le jeu de Barack Obama – qui l’a nommée – en poursuivant une politique accommodante censée favoriser la distribution du crédit aux ménages et aux entreprises et donc l’activité.

« La Fed maintient ses taux au plus bas pour que tout le reste ne s’effondre pas. Nous avons une économie artificielle », lui reprochait-il en septembre dernier, alors que Janet Yellen venait, une fois de plus, de reporter une hausse des taux directeurs. Mais comme Donald Trump n’a jamais été à un paradoxe près, c’est le même qui s’affirmait, quelques mois plus tôt, « adepte des taux bas », qualifiant la perspective d’un resserrement monétaire de « désastre ».

 

Une réglementation jugée « excessive »

Janet Yellen devra affronter un adversaire redoutable en montant à la tribune du Congrès : le parti républicain. Le « Grand Old Party » contrôle désormais les deux chambres et ses élus ne verraient pas d’un mauvais œil qu’on revienne sur les efforts engagés par l’administration Obama depuis la crise des « subprimes » pour réguler la finance.

Certains de ces élus ont directement inspiré la promesse faite par Donald Trump de revenir sur la loi Dodd-Franck qui a imposé aux banques de relever leur ratio de fonds propres, sorte de matelas de sécurité en cas de crise, et de se soumettre à des tests de résistance. Tout cela sous le contrôle de la Réserve fédérale. Une situation régulièrement dénoncée par le lobby bancaire qui affirme que cette réglementation jugée « excessive » compromet la rentabilité du secteur, argument qui trouve un large écho parmi ses nombreux soutiens au Congrès.

Les ambivalences de Donald Trump

Ces mêmes Républicains vont certainement saisir l’occasion de l’audition de Janet Yellen pour mettre sur la table plusieurs projets de réformes visant à « corseter » le pouvoir de la banque centrale. L’un des plus virulents opposants à Janet Yellen, le sénateur républicain Jeb Hensarling, président de la commission des services financiers, a notamment pour cible le processus des tests de résistance qu’il juge « inutiles et coûteux ».

Or, cet élu du Texas figure en bonne place parmi les prétendants au poste crucial de secrétaire du Trésor avec l’ancien banquier de Goldman Sachs, Steve Mnuchin. L’un ou l’autre pèsera lourd dans les choix de politique sur lesquels Donald Trump va désormais devoir trancher. Car sur ce sujet de la régulation comme sur d’autres, le candidat s’est montré ambivalent. D’un côté, il s’est engagé à abroger le Dodd-Franck Act, de l’autre il a évoqué le rétablissement du Glass Steagall Act. Et cette loi, adoptée en 1933 pour opérer la séparation des banques de dépôts et des banques d’affaires, a le don d’irriter le petit monde des banquiers.

 

Une hausse prévisible des taux d’intérêt

Face à ses pressions multiples, et parfois contradictoires, comment Janet Yellen peut-elle réagir ? Légalement, Donald Trump n’a pas le pouvoir pour la révoquer et aucun de ceux qui connaissent cette femme, prudente dans ses décisions mais déterminée dans son action, n’envisage qu’elle démissionne avant le terme de son mandat, en février 2018.

À la tribune du Congrès, elle devra cependant éclairer ses intentions pour les mois à venir. La plupart des analystes s’attendent à une hausse des taux qui pourrait être actée lors de la prochaine réunion du comité de politique monétaire prévue les 13 et 14 décembre prochains. Depuis décembre 2015, ceux-ci restent plafonnés entre 0,25 % et 0,5 %.

Antoine d’Abbundo (avec AFP)
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