Référendum Renzi : Le rideau de fer se déchire en Italie

Sur regischamagne 

décembre 5th, 2016

Le rideau de fer se déchire en Italie

Même en métal, ce rideau de fer n’est qu’un simple rideau.

Au cours de la guerre froide, le rideau de fer avait été abaissé par l’URSS afin de maintenir les pays d’Europe centrale sous leur botte communiste. Les tentatives de rébellion, à Budapest en 1956 et à Prague en 1968, avaient été réprimées avec la plus grande fermeté et sans ambiguïté, dans la violence militaire, par l’URSS, dictateur de cette partie du monde.

L’UE : nouvelle URSS

Au cours de la nouvelle guerre froide, le rideau de fer a été abaissé par l’Union européenne avec le concours des États-Unis, à coup de sanctions économiques et de propagande grotesque, pour maintenir les pays d’Europe sous leur botte ultralibérale. Les tentatives de rébellion, en France en 2005, en Grèce en 2013 et en Espagne en 2014, ont été réprimées, avec la plus grande fermeté et sans ambiguïté, dans la violence institutionnelle, par le dictateur de cette partie du monde : la Commission européenne. « Il ne peut y avoir de choix démocratique contre les traités européens. » énonçait Jean-Claude Junker après la victoire de Syrisa en Grèce.

Puis, vint Michael Gorbatchev, qui, face à l’absurdité et l’inefficacité du régime soviétique, annonça sa libéralisation et de la transparence. Ainsi, quand le mur de Berlin tomba, il indiqua que l’URSS n’interviendrait pas pour s’opposer à tout mouvement d’émancipation de la part de pays soumis. Après l’Allemagne de l’est, chaque pays du Pacte de Varsovie amorça à son tour, à sa façon, un virage vers la liberté et la démocratie. Ainsi, le système soviétique se désagrégea en quelques mois.

Trump : Gorbatchev occidental ?

Aujourd’hui, il n’y a pas de Gorbatchev européen. Les deux situations sont donc légèrement différentes. Néanmoins, si l’on considère que l’Union européenne a été construite pour servir les intérêts étasuniens et leur dogme du libre échange, alors Donald Trump pourrait bien figurer le Gorbatchev occidental, en ne s’opposant plus aux velléités de certains peuples européens de s’émanciper de leur dictateur.

La rébellion française de 2005 (refus du traité constitutionnel européen) avait été matée en 2007 par un coup d’État institutionnel : le traité de Lisbonne. Mais aujourd’hui, il se pourrait fort bien que nous assistions au délitement de l’Union européenne et du glacis « austéritaire » qu’elle impose aux peuples d’Europe. En effet, après la sortie du Royaume-Uni de l’UE en juin dernier, le peuple italien vient de rejeter les politiques imposées par Bruxelles, c’est-à-dire en fin de compte la mainmise de Bruxelles sur la politique italienne. Et c’est là que ce nouveau rideau de fer se déchire. Par la transparence. Pas celle consentie par Bruxelles à l’instar de la « Glasnost » de Gorbatchev, celle conquise par les peuples grâce à la circulation sur internet de l’information censurée par les médias dominants.

Les GOPÉ

En effet, de plus en plus de monde sait aujourd’hui ce que sont les grandes orientations de politique économique (GOPÉ) imposées par Bruxelles aux pays membres de l’UE. De plus en plus de monde est au courant de l’article 121 du traité sur le fonctionnement de l’UE (TFUE) qui institue ces GOPÉ. Si bien qu’un vote qui s’oppose à la politique menée dans un pays de l’UE est de facto un vote contre l’UE elle-même puisqu’il s’oppose au fonctionnement même de l’UE dont les politiques économiques imposées aux pays ne sont que la conséquence. Le résultat des élections italiennes de ce week-end devrait donc logiquement conduire à terme à une sortie de l’Italie de l’UE et de l’euro. Et après l’Italie, l’Autriche, l’Espagne… puis chaque pays l’un après l’autre.

Chute du mur

Après la chute du mur de Londres, c’est tout le système soviétique conduit par Bruxelles qui s’effondre. Le rideau de fer se déchire.

Même en métal, ce rideau de fer n’est qu’un simple rideau.

L’article de Jacques Sapir sur son blog « RussEurope » est intéressant à cet égard :

La victoire du « non » et la défaite de Renzi