Cette nomination est très sensible pour Donald Trump, en pleine polémique avec les services de renseignement américains sur l'ingérence russe dans l'élection américaine.

M. Trump a fait publiquement part de son scepticisme sur cette ingérence, contredisant le renseignement américain qui n'a au contraire aucun doute.

Le choix de Dan Coats, 73 ans, sénateur républicain sortant de l'Indiana, comme maître-espion permettrait de rassurer tous ceux qui soupçonnent une indulgence coupable du président élu envers la Russie de Vladimir Poutine.

Dan Coats est l'un des six sénateurs américains et trois responsables de la Maison Blanche interdits de séjour en Russie par Moscou en 2014, en représailles aux sanctions américaines après l'invasion de la Crimée.

A l'époque, le sénateur s'était dit "honoré" d'être ainsi pris pour cible par le Kremlin.

Le directeur du renseignement, dont le poste a été créé après les attentats du 11-Septembre coordonne l'activité des 17 agences de renseignement américaines, dont la CIA, le FBI ou la NSA.

Sans avoir à proprement parler d'autorité sur ces agences, il s'assure que l'information circule entre elles et qu'elles ne dupliquent pas leurs efforts.

Il est aussi le visage public de la communauté du renseignement (100.000 personnes), face à l'opinion publique et au Congrès.

James Clapper, le détenteur du poste depuis 2010, vieux briscard du renseignement, a mis en garde en termes voilés le président élu contre toute polémique publique avec ses services de renseignement.

"Il y a une différence entre sain scepticisme et médisance", a-t-il souligné lors d'une audition devant les sénateurs jeudi matin.

L'équipe de Donald Trump s'était montrée en décembre particulièrement cruelle contre les analystes des espions américains et leurs conclusions sur l'ingérence de Moscou.

"Ce sont les mêmes que ceux qui disaient que (l'ancien président irakien) Saddam Hussein disposait d'armes de destruction massive", avait-elle ironisé.

Dan Coats a aussi été ancien ambassadeur en Allemagne de 2001 à 2005, sous l'administration de George W. Bush. Il était membre de la commission du renseignement au Sénat pendant son dernier mandat.

Le Wall Street Journal a affirmé jeudi que Donald Trump se préparait à une refonte des services secrets américains, réduisant les prérogatives du directeur national du renseignement.

Mais "ces informations sont fausses", a déclaré jeudi Sean Spicer, porte-parole de Donald Trump, lors d'une conférence de presse téléphonique.