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28 janvier 2017

Nicolas BAY - Le numéro trois du FN s'est rendu à Jérusalem pour tenter de lever les «malentendus».26/1/17

 

 

Front national : la discrète visite de Nicolas Bay en Israël

Par Cyrille Louis

sur   lefigaro

 


Mis à jour le 26/01/2017 à 20h18 | Publié le 26/01/2017 à 19h52

Le numéro trois du FN s'est rendu à Jérusalem pour tenter de lever les «malentendus».

Correspondant à Jérusalem

Faut-il y voir un début de normalisation? Nicolas Bay, secrétaire général du Front national, semblait l'espérer jeudi à l'issue d'une visite privée de deux jours en Israël. À défaut d'être reçu par les autorités du pays, qui refusent tout contact avec son parti en raison des propos antisémites tenus à plusieurs reprises par Jean-Marie Le Pen, l'élu a pu rencontrer plusieurs cadres du Likoud - le parti de Benyamin Nétanyahou. Il a dîné en compagnie du directeur général du ministère de la Santé et d'un colonel de l'armée israélienne, visité le mémorial de Yad Vashem (Jérusalem) et la basilique de l'Annonciation (Nazareth) puis a répondu aux questions de la chaîne franco-israélienne i24News. «Le but de ce voyage est de nouer ou de renforcer des contacts dans un pays ami et, peut-être aussi, de lever des incompréhensions ou des malentendus», a-t-il notamment déclaré.

Le «clou» de ce déplacement, organisé dans la plus grande discrétion jusqu'à ce que le quotidien Haaretz en fasse état, semble avoir été son entretien avec le président des jeunes du Likoud, David Shayan

Le «clou» de ce déplacement, organisé dans la plus grande discrétion jusqu'à ce que le quotidien Haaretz en fasse état, semble avoir été son entretien avec le président des jeunes du Likoud, David Shayan. Celui-ci n'est pas encore très connu en Israël, mais Nicolas Bay souligne sur son compte Twitter qu'il s'agit d'un proche de Gilad Erdan, ministre de la Sécurité intérieure et figure influente de la droite nationaliste. L'intéressé a-t-il bien réalisé où il mettait les pieds en acceptant de rencontrer le secrétaire général du FN? «Ce n'est qu'au cours de l'entretien, non officiel, que j'ai appris que Bay est membre du parti de Marine Le Pen», a par la suite assuré David Shayan, avant de préciser: «De toute façon j'ai pour politique de ne boycotter personne.» Eli Hazan, responsable des relations internationales au Likoud, avait pour sa part refusé de rencontrer l'élu frontiste. «Mon parti n'a aucune relation avec celui de Mme Le Pen», martèle-t-il.

Liquider la réputation d'antisémitisme du parti

Membre du Parlement européen, Nicolas Bay y siège au sein de la délégation pour les relations avec Israël. La patronne du FN, déterminée à liquider la réputation d'antisémitisme attachée à son parti, semble avoir chargé ce jeune élu de tisser des liens avec l'État hébreu. Une tâche délicate, en dépit des efforts engagés par le FN pour amadouer les juifs français et le public franco-israélien. Dès 2011, Marine Le Pen a tourné le dos aux outrances de son père en décrivant l'extermination du peuple juif par les nazis comme «le summum de la barbarie». Le 28 novembre 2014, le député Gilbert Collard a déclaré à la tribune de l'Assemblée nationale: «Israël n'est pas un État raciste. Il n'y a pas d'apartheid, mettez-vous ça dans la tête!»

 

«Notre politique est de n'avoir aucun contact avec le Front national, que ce soit ici ou en France, en raison de ses positions idéologiques»»

Emmanuel Nahshon, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères

Malgré ces signaux explicites, la position des autorités israéliennes n'a officiellement pas changé d'un iota. «Notre politique est de n'avoir aucun contact avec le Front national, que ce soit ici ou en France, en raison de ses positions idéologiques», confirme Emmanuel Nahshon, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères. Sous couvert d'anonymat, un ancien diplomate assure cependant que la progression du FN dans les sondages impose aux autorités d'envisager tous les scénarios. «Si jamais un représentant de son parti devait occuper un poste de tout premier plan, il est bien évident que nous ne pourrions pas le boycotter - car nous n'allons pas boycotter la France», reconnaît-il.

Cet article est publié dans l'édition du Figaro du 27/01/2017. Accédez à sa version PDF en cliquant ici

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