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17 février 2017

ISF, protectionnisme, retour au franc, la candidate à la présidentielle répond à nos questions !

 

Entretien exclusif de Marine Le Pen dans Investir Hebdo

investir.fr | Le 17/02/17 à 18:30
ISF, protectionnisme, retour au franc, la candidate à la présidentielle répond à nos questions !
Entretien exclusif de Marine Le Pen dans Investir Hebdo | Crédits photo : REA
Entretien exclusif de Marine Le Pen dans Investir Hebdo | Crédits photo : REA

Les investisseurs, surtout non-résidents, ne parlent plus que de cela : Et si Marine Le Pen gagnait l’élection présidentielle. Vu de l’étranger, le Front national est depuis les élections européennes de 2014 le premier parti de France. Il l’est aussi dans les enquêtes d’opinion, au premier tour du moins. Au second, le plafond de verre limite les chances du leader frontiste d’accéder à la fonction suprême.

Il n’empêche cette probabilité n’a jamais été aussi élevée. L’hypothèse d’une fusion de candidatures Hamon (PS) et Mélenchon (FI) sous la forme d’un ticket qui serait présent au second tour ouvre toutes les possibilités.

Que ferait alors la présidente du Front national ? Quel impact faudrait-il redouter pour l’économie française, voire européenne et, surtout, pour votre portefeuille ? Ces interrogations sont fortes car les risques sont élevés : retour au franc, protectionnisme, dérive des finances publiques, dévaluation, contrôle des capitaux, recours au mécanisme européen de stabilité ou retour de l’inflation.

Voici les thèmes qu’Investir-Le Journal des Finances met sur la place publique. Marine Le Pen a répondu à toutes nos questions.

Vous trouverez ses réponses ainsi que l’avis de gérants dans l’hebdomadaire samedi. Mais dès aujourd’hui, voici en avant-première quelques réponses de la candidate « bleue marine ».

 

 « La priorité n’est pas de supprimer l’ISF »


L’abandon de l’euro est votre cheval de bataille. Comment comptez-vous pratiquer, concrètement ?

La monnaie unique était une utopie aujourd’hui largement dénoncée par de nombreux économistes. Joseph Stiglitz le montre bien dans son dernier ouvrage L’euro : comment la monnaie unique menace l’avenir de l’Europe. Cette monnaie est parfaitement inadaptée à la structure économique de la France. Le FMI estime qu’elle est trop chère pour la France de 6 % et trop faible pour l’Allemagne de 15 %. Cela créé un différentiel de compétitivité insupportable de 21 % ! En clair, la France est obligée de vendre ses exportations 21 % plus cher que celles de ­l’Allemagne, uniquement à cause de l’euro. A la suite des négociations avec l’UE et du référendum, la transition monétaire sera enclenchée, de la même manière que lors du passage du franc à l’euro. La chose sera d’autant plus aisée que la monnaie scripturale est de plus en plus présente dans l’économie. 

Une conséquence ne serait-elle pas une dévaluation qui relancerait l’inflation et rognerait l’épargne des Français ?

La première des conséquences serait surtout de retrouver de la croissance et de booster nos exportations pour sortir du cercle vicieux de la stagnation séculaire dans lequel le sauvetage permanent de cette monnaie nous enferme. Diverses simu­lations ont estimé les taux de change d’équilibre en cas de dissolution de l’euro. L’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), qui s’est essayé à cet exercice, montre que le franc retrouvé se déprécierait de 11 % quand le mark se réévaluerait de 14 %. Cela est de nature à limiter l’inflation post-dépréciation. De plus, la France et la zone euro sortent de plusieurs trimestres de quasi-déflation. Nos pays sont loin de la cible d’inflation ­traditionnellement fixée par les banques centrales (2 %). Lors du passage du franc à l’euro, ce dernier s’est immédiatement déprécié de 30 %. L’épargne des Français n’a pas pour autant fondu, puisque la croissance était au rendez-vous. De même, après les fortes dévaluations du Royaume-Uni et de l’Italie en 1992, la richesse financière des ménages a crû de manière significative (de 5 % deux ans après en Italie et de 18 % au Royaume-Uni). Et on pourrait étendre les exemples à la Norvège, à la Pologne, à l’Islande… En réalité, l’inflation serait plus que ­limitée. Une dépréciation de 10 % n’entraînerait qu’une augmentation temporaire de l’inflation de 1,5 point.

Vous comptez maintenir l’impôt sur la fortune (ISF). Ne trouvez-vous pas cet impôt inadapté à notre époque et, surtout, nuisible à l’attractivité de la France ?

L’ISF est, avec l’impôt sur le revenu, le seul impôt progressif du système fiscal français. 340.000 foyers sont concernés, qui détiennent 25 % du patrimoine net français. Les inégalités du patrimoine sont considérablement plus élevées que ­celles sur le revenu (les 10 % les plus riches ont 205 fois plus de patrimoine que les 10 % les plus pauvres, contre 4,2 s’agissant du revenu). Contrairement à ce qui est répété, ce type d’impôt existe en Espagne (impuesto sobre el patrimonio), avec un taux marginal de 2,5 % (contre 1,5 % en France), en Norvège, en Suisse (au niveau de certains cantons, avec un taux n’excédant généralement pas 1 %)… Ces deux derniers pays sont pourtant ceux qui ont l’IDH [indice de développement humain] le plus élevé du monde… Par ailleurs, l’exonération partielle des investissements réalisés dans les PME permet un financement de ces dernières. Certains candidats veulent sa suppression (M. Macron veut le supprimer pour les très gros actionnaires et, ainsi, leur faire un chèque de 2,5 milliards, et M. Fillon veut sa suppression pure et simple). Au vu de la situation sociale de la France, je ne pense pas que la priorité soit de supprimer l’ISF.

Hormis pour le PEA, l’actionnaire individuel subit un « matraquage fiscal » dissuasif. Quelle est votre position sur ce sujet ? Souhaitez-vous alléger cette imposition, notamment sur les plus-values ? Quelles mesures envisagez-vous de prendre pour relancer l’actionnariat en France ?

Depuis le quinquennat de François Hollande, les plus-values sur les titres sont soumises au barème de l’impôt sur le revenu. Si l’état des finances publiques le permet, on pourra envisager une réforme de ce mode de taxation. Cependant, j’estime qu’une imposition en fonction de la durée de détention est nécessaire pour éviter la volatilité des financements. En attendant, je propose l’exonération totale de plus-values de cession des actions et parts sociales des PME-PMI au bout de sept ans pour fluidifier la transmission des entreprises. 

PROPOS RECUEILLIS PAR F.M. et P. W.

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