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7 mars 2017

Marine Le Pen, Emmanuel Macron et François Fillon face à des petits patrons dubitatifs

 

Marine Le Pen, Emmanuel Macron et François Fillon
Marine Le Pen, Emmanuel Macron et François Fillon
© Sipa Press

Les postulants à l’Elysée étaient invités lundi par la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) à échanger avec les chefs d’entreprise. Benoît Hamon, pour le Parti socialiste, a fait savoir qu’il était empêché, et Jean-Luc Mélenchon pour La France insoumise, a décliné l’invitation. Marine Le Pen (FN), François Fillon ( Les républicains et le centre), Emmanuel Macron ( En Marche) et Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France) se sont succédé à la tribune.

Les chefs d’entreprise se sont déplacés en nombre lundi pour écouter les candidats à la présidentielle. Leur curiosité était grande d’entendre François Fillon pris sous les feux de l’actualité, Emmanuel Macron, dont beaucoup attendaient des précisions sur le programme, ou encore Marine Le Pen expliciter sa mesure phare : la sortie de l’euro.

 

Devant la CPME, les postulants à l’Elysée ont rivalisé d’attentions à l’égard des petites entreprises. «Les grands groupes n’ont pas besoin de l’aide de l’Etat, a commencé Marine Le Pen. Mon projet peut se résumer ainsi : les PME et les TPE d’abord.» A son tour, Emmanuel Macron a salué «le dynamisme des TPE et PME où 80 % des emplois se créent». François Fillon, lui, a qualifié les chefs d’entreprise « de combattants ». Tous ont promis d’alléger les contraintes, de simplifier le Code du travail, de s’attaquer aux seuils sociaux, de transformer le CICE en véritables baisses de charges, de revenir sur le Régime social des indépendants (RSI), de revoir le compte pénibilité, de favoriser la négociation collective au niveau de l’entreprise…

Avec sa proposition de sortie de l’euro, Marine Le Pen s’est toutefois distinguée. « N’ayez pas peur. Avec le Brexit, on nous prédisait la catastrophe, ce n’est pas arrivé», a-t-elle répété. « L’euro est un échec mais on se demande si on a le droit de le dire, tellement c’est religieux aujourd’hui ce débat», a plaidé la candidate du FN qui fustige un «patriotisme économique impossible à mettre en œuvre dans le cadre de l’Union européenne».

Faisant référence à Donald Trump, elle a plaidé pour un «protectionnisme intelligent» : «Pourquoi serions nous les seuls à signer des accords de libre échange qui nous pénalisent ?» Et de poursuivre : «Soit on continue en pilotage automatique avec une tour de contrôle à Bruxelles, soit on repasse en mode manuel. La question est “quand et comment sortir de l’euro”, car les aventuriers, ce n’est pas nous. Nous sommes les raisonnables, nous qui constatons que cela ne fonctionne pas. Lorsque dans vos entreprises quelque chose ne marche pas, vous n’êtes pas dans le déni.»

Et Marine Le Pen de jouer la carte de l’apaisement. «On peut, avec Mme Merkel, constater le divorce à l’amiable sans casser la vaisselle ». Elle promet, avec aplomb, une solution simple à chaque problème : « Le compte pénibilité est un fardeau et un fiasco, je le supprimerai ». Idem pour le RSI qui a conduit « au racket fiscal ». Quant aux délais de paiement non respectés, il n’y a qu’à mettre « des pénalités automatiques aux collectivités ou aux grands groupes qui se font de la trésorerie sur les petits».

Victoire à l’applaudimètre. Face aux questions («Est-ce que, plutôt que l’euro, nos maux ne viennent pas du fait que nous avons été des cigales quand d’autres étaient des fourmis ? » « Comment financer le retour de la retraite à 60 ans que vous promettez ?»), Marine Le Pen ne se démonte pas. « J’en ai soupé de voir que l’on demande des sacrifices aux Français, avant de faire des économies évidentes. Supprimons les pompes aspirantes, l’aide médicale d’état, etc. Et si, après, on voit que le régime des retraites doit faire l’objet d’efforts des Français, j’irai tranquillement vers eux pour le leur dire.»

Si les patrons se sont montrés circonspects devant ce discours, ils sont restés tout aussi dubitatifs devant les propositions d’Emmanuel Macron. Vantant a contrario la relance du couple franco-allemand, le leader d’En Marche ! a fait une présentation technocratique. Pour la première fois, il a promis de suspendre le compte pénibilité mais en avancant l’idée d’une négociation par branche, pour une intégration ensuite dans sa réforme des retraites ; sur la question des contrats courts, il vante le système du bonus-malus mais formule une réponse floue quand il s’agit de désigner les perdants et les gagnants de ce système...

Accueilli par une standing ovation, François Fillon, enfin, s’est montré droit dans ses bottes. Prenant la parole à peine quelques minutes après la déclaration d’Alain Juppé, il s’est gardé de toute allusion aux incertitudes autour de sa candidature et s’est concentré sur ses propositions. Promettant «un choc de compétitivité», il a déroulé «son projet de rupture». Evoquant à plusieurs reprises «la nécessité du bon sens pour notre pays », qu’il promet de relever « au rang de puissance», il a juré « d’en finir avec la chappe de plomb qui bride l’initiative ».

Si à l’applaudimètre, François Fillon semblait l’emporter, plusieurs chefs d’entreprises ont souligné toutefois la difficulté qu’il aurait à imposer son programme musclé, vu les circonstances. Et beaucoup de conclure, déçus, que quelque soit le candidat ou candidate qu’ils choisiraient, au final, il y aurait une importante part de risque. Ce qui, dans le business, n’est jamais bon

 

 

SOURCE http://www.lopinion.fr/edition/economie/marine-pen-emmanuel-macron-francois-fillon-face-a-petits-patrons-121590

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