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30 mars 2017

Si Marine Le Pen est élue présidente, Cazeneuve restera premier ministre

 

Si Marine Le Pen est élue présidente, Cazeneuve restera premier ministre

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Publié le 30/03/2017 à 19:24

 

Bernard Cazeneuve a déclaré n'avoir aucune intention de s'en aller si Marine Le Pen était élue présidente. Un scénario qui n'a rien de fantasque, le Premier ministre ayant tout à fait le droit de ne pas démissionner.

Ils l'ont tous cette petite voix, logée dans un coin de leur tête, celle qui leur chuchote que c'est possible, qu'elle peut gagner. Marine Le Pen, la présidente du Front national, reste l'indétrônable favorite des sondages. À force de calculs, de comptages, d'hypothèses, son arrivée à l'Élysée n'est plus le scénario fantasque d'autrefois et certains réfléchissent même déjà à l'après. Le Premier ministre Bernard Cazeneuve s'est ainsi interrogé sur l'attitude qu'il adopterait en cas de débarquement frontiste sous les ors élyséens. Le locataire de Matignon a déclaré à Challenges: «je n'ai laissé aucune lettre de démission en blanc à la présidence».

Il affirme même n'avoir «aucunement l'intention de déserter le front de Matignon, au cas où Marine Le Pen remporterait la présidentielle». Un vocabulaire va-t-en-guerre et une décision qui ne relève pas de l'impossible. Refuser de quitter son poste même en cas de départ du président qui vous a nommé est une possibilité qui s'offre au Premier ministre, au moins temporairement: il s'agit d'un blocage primo-ministériel. Bernard Cazeneuve pourrait rester et, avec lui, son gouvernement, si la majorité issue des élections législatives le lui permet.

Une politesse républicaine

La Ve république reste un régime parlementaire malgré la forte composante présidentielle qui la caractérise. Le gouvernement n'a de compte à rendre qu'à l'Assemblée. Or cette dernière ne se renouvelle qu'un mois après le second tour de la présidentielle, lors des élections qui se tiendront les 11 et 18 juin 2017. Pourtant, si l'on regarde en arrière, on constate après chaque élection présidentielle une démission systématique du chef du gouvernement et de tous les ministres derrière lui. Que ce soit Raymond Barre (avec l'arrivée de Mitterrand en 1981), Lionel Jospin (avec l'arrivée de Chirac en 2002) ou plus récemment François Fillon (avec la victoire de Hollande en 2012), ils ont tous fait leurs adieux à Matignon, immédiatement après le second tour.

Mais il s'agit en fait d'un usage, d'une forme de politesse républicaine destinée à ne pas entraver la bonne marche de la nouvelle présidence. Une politesse que Bernard Cazeneuve estime ne pas devoir à Marine Le Pen. La présidente pourrait donc devoir composer avec un gouvernement de gauche et ce, jusqu'à l'obtention aux législatives, d'une majorité favorable à sa politique. Les députés frontistes n'auraient alors qu'à déposer une motion de censure pour renverser le gouvernement de Cazeneuve. Si la patience lui fait défaut, la seule alternative qui s'offrirait à Marine Le Pen pour mener sa politique serait d'invoquer l'article 16 de la constitution pour se voir accorder les pleins pouvoirs, comme de Gaulle en 1961.

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