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19 mai 2017

Finalement, les électeurs de Mélenchon ont majoritairement voté Macron au second tour

 

Emmanuel Macron peut remercier les 3,5 millions d'Insoumis qui ont voté pour lui au second tour.
Emmanuel Macron peut remercier les 3,5 millions d'Insoumis qui ont voté pour lui au second tour. - KONRAD K./SIPA
Tout est bien…
Finalement, les électeurs de Mélenchon ont majoritairement voté Macron au second tour
Les partisans de la France insoumise étaient au centre des discussions entre les deux tours de l'élection présidentielle. Alors que, selon la consultation organisée sur Internet, seuls 34% des partisans de Jean-Luc Mélenchon comptaient soutenir Emmanuel Macron le 7 mai, plus de la moitié ont finalement sauté le pas.

Cet entre-deux-tours parfois hystérique en valait-il la peine ? L'examen attentif des résultats apporte un début de réponse. Emmanuel Macron s'est imposé très largement face à Marine Le Pen, avec 66,1% des suffrages exprimés du second tour, et plus de dix millions de voix d'avance. Parmi ses soutiens, plus de 3 millions et demi avaient voté Jean-Luc Mélenchon au premier tour. En effet, une étude Ipsos montre que 52% de ceux qui avaient porté leurs suffrages vers le candidat de la France insoumise au premier tour se sont rabattus sur Emmanuel Macron au suivant. 17% ont déposé un bulletin blanc ou nul dans l'urne, et un peu moins d'un quart ont refusé d'aller voter. Les 7% restants ont voté pour Marine Le Pen au second tour. Le bilan est beaucoup plus positif que ce que laissait présager le vote interne organisé par la France insoumise avant le second tour.

Pour rappel, après le premier tour, Jean-Luc Mélenchon avait refusé de donner la moindre consigne de vote, alors que Benoît Hamon et François Fillon avaient appelé à se ranger derrière Emmanuel Macron quelques minutes seulement après avoir appris leur élimination, le dimanche 23 avril. Sous le feu des critiques, la France insoumise avait organisé une consultation interne de ses 450 000 militants sur Internet, ouverte pendant une semaine jusqu'au 2 mai, leur laissant le choix entre trois options : le vote Macron, le vote blanc ou nul, et l'abstention. Le vote Marine Le Pen était considéré comme incompatible avec les principes défendus par le mouvement. Plus de 243 000 participants ont exprimé leur opinion sur le site Internet, et près de 65% d'entre eux ont choisi le vote blanc/nul (36,12%) ou l'abstention (29,05%). Seuls 34,83% ont indiqué être favorables à un vote Macron.

L'attitude du leader de la France insoumise, et l'insubordination revendiquée de ses partisans, ont provoqué des sursauts d'indignation dans le paysage politique. Jean-Luc Mélenchon s'est attiré des critiques quasi unanimes, notamment à gauche. Manuel Valls a déclaré "ne pas comprendre qu'il ne s'engage pas davantage" contre le FN, Pierre Moscovici a qualifié les indécis "d"inconscients", tandis que Jean-Christophe Cambadélis a jugé que l'attitude de Mélenchon était "une faute". Emmanuel Macron lui-même a jugé que les électeurs de la France insoumise "valaient mieux" que les hésitations de leur chef de file. Jean-Luc Mélenchon a lui insisté sur le fait que "pas une voix" ne devait aller vers le Front national, tout en refusant de dire pour qui il allait voter.

 

La consultation interne a fait repartir les salves de critiques, dirigées spécifiquement vers les électeurs de la France insoumise ayant exprimé leur refus de voter Macron au second tour. Lors d'une réunion contre le Front national, le psychanalyste Jacques-Alain Miller a ainsi déclaré : "Ce soir, on va faire une percée, on va enfoncer les mélenchonistes abstentionnistes". Le sommet a peut-être été atteint par le dessinateur Plantu, dans une illustration publiée pour L'Express : il y accusait les Insoumis d'être les complices inconscients de la mise en place d'un régime simili-fasciste, suite à l'arrivée du FN au pouvoir.

 

L'appel à voter Macron pour faire barrage au Front national n'a pas toujours été d'une finesse absolue, mais il semble avoir produit ses effets : alors que seul un tiers des Insoumis ayant pris part à la consultation s'étaient positionnés en faveur d'un vote Macron au second tour, plus de la moitié des électeurs de Mélenchon ont fait ce choix le dimanche 7 mai. L'histoire ne dit pas si c'est grâce aux leçons de morale.

 

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