Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Vu au MACROSCOPE
Visiteurs
Depuis la création 1 378 952
Newsletter
30 juin 2017

Le jour où Simone Veil défendit l'IVG devant une assemblée d'hommes

 http://madame.lefigaro.fr/societe/discours-le-jour-ou-simone-veil-defendit-ivg-devant-assemblee-dhommes-300617-133051#auteur

 

 

«Je voudrais tout d'abord vous faire partager une conviction de femme. Je m'excuse de le faire devant cette Assemblée presque exclusivement composée d'hommes : aucune femme ne recourt de gaieté de cœur à l'avortement. Il suffit d'écouter les femmes.»

C'est par ces mots, il y a quarante-trois ans, le 26 novembre 1974 exactement, que Simone Veil entre dans l'histoire. Rescapée des camps de la mort, cette magistrate nommée ministre de la Santé par Jacques Chirac monte au perchoir de l'Assemblée nationale, à l'époque constituée à 95 % d'hommes, pour présenter son projet de loi. Valéry Giscard d'Estaing - qui désire légiférer rapidement - vient d'être élu président de la République ; et la France, six ans après les événements de mai 1968, prend le train de la modernité. Car, si la pilule est légalisée dans l'Hexagone depuis 1967, l'interruption volontaire de grossesse, elle, reste interdite.

Un discours historique devant une assemblée d'hommes

Aucune femme ne recourt de gaieté de cœur à l'avortement. Il suffit de les écouter 

Le constat est sinistre. Les femmes souhaitant avorter - et ceux qui les y aident - sont dans l'illégalité. Elles sont 300.000 en 1974. Les plus riches se rendent à l'étranger (Angleterre et Pays-Bas), les plus démunies risquent leur vie en ayant recours à des «faiseuses d'anges». Au moment du discours fondateur de Simone Veil, le procès de Bobigny, où des femmes sont jugées pour avortement, et la plaidoirie de l'avocate Gisèle Halimi sont passés par là. Les associations féministes qui se battent pour défendre ce droit gagnent du terrain dans l'opinion des Français et cette question de santé publique devient plus que pressante. La loi, au bord de l'obsolescence, est appliquée de manière laxiste.

Dans un long entretien avec la journaliste Annick Cojean, paru dans Le Monde en 2005, Simone Veil revient sur les attaques qu'elle a subies à l'époque. «Je savais – ne serait-ce que par le courrier reçu – que les attaques seraient vives, car le sujet heurtait des convictions philosophiques et religieuses sincères. Mais je n'imaginais pas la haine que j'allais susciter, la monstruosité des propos de certains parlementaires ni leur grossièreté à mon égard. Une grossièreté inimaginable. Un langage de soudards. Car il semble qu'en abordant ce type de sujets, et face à une femme, certains hommes usent spontanément d'un discours empreint de machisme et de vulgarité», confiait alors l'ex-ministre.

 

En vidéo, le discours de Simone Veil en 1974

http://madame.lefigaro.fr/societe/discours-le-jour-ou-simone-veil-defendit-ivg-devant-assemblee-dhommes-300617-133051

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité
Vu au MACROSCOPE
Derniers commentaires
Archives
Publicité