Israel vs Liban - Israel Seeks US Ammunition, Support for Planned Attack on Lebanese Civilian Targets

Israël demande aux États-Unis de fournir des munitions et d'appuyer un plan d'attaque contre des cibles civiles libanaises

sur mintpressnews

March 02nd, 2018

By Whitney Webb Whitney Webb @_whitneywebb

Le sénateur Graham a déclaré que le gouvernement israélien demandait aux États-Unis des " munitions, des munitions et des munitions ", ainsi qu'un soutien diplomatique des États-Unis, car le Hezbollah est devenu " intégré " dans ces structures.
par Whitney Webb le 02 mars 2018
BEIRUT - Il y a quelques semaines à peine, il semblait qu'Israël était sur le point de déclencher une guerre avec la Syrie. Cependant, le sénateur Lindsey Graham (R-SC), connu pour ses tendances néoconservatrices, met maintenant en garde contre le fait que c'est l'autre voisin du nord d'Israël, le Liban, qui est dans la ligne de mire. Lors d'une conférence de presse mardi, Graham - qui s'est rendu au Moyen-Orient avec le sénateur Chris Coons (D-DE) - a déclaré aux journalistes que " le Sud-Liban est le théâtre de la prochaine guerre ".

Bien qu'il ait régulièrement soutenu l'agression militaire israélienne et défendu depuis longtemps la destruction de l'accord nucléaire iranien (JCPOA), Graham a donné un ton sinistre, qualifiant le voyage d'"énervant" et avertissant que la guerre pour laquelle les Israéliens planifient "va être vraiment sanglante".
Selon Graham, qui a reçu plus de 380 000 dollars du lobby israélien au cours des deux derniers cycles électoraux, le gouvernement israélien se prépare à la guerre en raison de la présence présumée d'une usine de roquettes au Liban. L'usine serait reliée au Hezbollah, un parti politique libanais initialement formé pour contrer l'occupation illégale du Liban par Israël dans les années 1980. C'est également une grande puissance militaire dans le pays et a aidé l'armée libanaise - bénéficiaire de l'aide militaire américaine - à défendre le pays lors des guerres passées avec Israël en 2000 et 2006. Elle a également passé les dernières années à combattre avec succès des groupes terroristes comme Daesh (ISIS) en Syrie.

De plus, Marwa Osman, analyste politique et commentatrice vivant à Beyrouth, affirme que l'affirmation d'Israël selon laquelle le Hezbollah aurait une usine de roquettes au Sud-Liban serait "risible" si les menaces construites autour de cette affirmation ne menaçaient pas autant de vies civiles. Dans une interview accordée à MintPress News, Osman a noté que les armements du Hezbollah proviennent de l'étranger, ce qui rend déraisonnables les affirmations du gouvernement israélien:

Pourquoi la résistance islamique au Hezbollah aurait-elle besoin d'une "usine" alors que tous les missiles et armes dont elle a besoin sont livrés par la République islamique d'Iran? ... Toute personne saine d'esprit qui n' a qu'une carte du Liban peut voir qu'il est pratiquement impossible d'avoir n'importe quelle sorte de munition ou d'usine d'armes dans les zones qu'Israël a pour cibles, à savoir la banlieue de Beyrouth connue sous le nom de Dahye."
Malgré l'absence de preuves concrètes de l'existence de l'usine de roquettes, les responsables israéliens ont déclaré aux sénateurs américains que, si l'usine continue à fonctionner," ils vont devoir entrer ", comme l'a dit Graham. Autrement dit, Israël a l'intention d'envahir le Liban parce que le Hezbollah - un acteur majeur du gouvernement libanais - fabriquerait des armements qui pourraient être utilisés contre Israël à un moment donné dans l'avenir. En d'autres termes, Israël planifie une guerre "préventive" basée sur de maigres preuves.

Pour Osman, le manque de preuves d'Israël n' a pas été une surprise:

Israël n' a jamais eu besoin d'une excuse pour envahir ou bombarder quelque endroit que ce soit. Elle s'est toujours placée dans une position offensive avec la même vieille excuse qu'elle défend son existence. De quelle stratégie de défense parlent-ils quand ils possèdent des avions de guerre et qu'ils envahissent les espaces aériens libanais et syriens?"

Recherche de munitions et couverture diplomatique
Selon d'autres rapports récents, Israël n' a pas l'intention de perdre contre le Hezbollah, comme il l'a fait en 2006, mais vise plutôt une "victoire décisive". Lorsqu'on lui a demandé ce qui constituait une "victoire décisive", le général de division Yaakov Barak des Forces de défense israéliennes (FDI) a répondu:"Si nous réussissons à tuer le[chef du Hezbollah] Nasrallah dans la guerre suivante, je verrais cela comme une victoire décisive.

Le Président libanais Michel Aoun, chrétien et partisan du Hezbollah, a condamné les menaces de guerre - en déclarant, lors d'une rencontre avec le Secrétaire général adjoint de l'ONU, que "le Liban tient à maintenir la stabilité et le calme au Sud-Liban, mais qu'il est également prêt à se défendre si Israël commet un assaut".

Cependant, les propres déclarations de Graham jettent le doute sur le récit officiel de la guerre imminente. M. Graham a déclaré que le gouvernement israélien demandait au gouvernement américain des " munitions, des munitions et des munitions ", ainsi qu'un soutien diplomatique pour le moment où Israël frapperait des cibles civiles - comme " les immeubles d'appartements civils, les hôpitaux et les écoles " - parce que le Hezbollah est devenu " intégré " dans ces structures.

Cette demande du gouvernement israélien s'appuie sur des déclarations antérieures de responsables israéliens, telles que celles faites par le ministre israélien de l'Education Naftali Bennett. M. Bennett a déclaré l'an dernier au journal israélien Haaretz que les civils " doivent " être pris pour cible la prochaine fois qu'Israël et le Liban iront en guerre:

Les institutions libanaises, leurs infrastructures, l'aéroport, les centrales électriques, les carrefours routiers, les bases de l'armée libanaise - ils devraient tous être des cibles légitimes en cas d'éclatement de la guerre. ce qui signifiera renvoyer le Liban au Moyen Âge."

Comme Osman l'a noté, Israël a souvent pris pour cible des cibles civiles lors de ses incursions militaires au Liban:

Les bombardements d'hôpitaux, d'écoles et d'immeubles ne sont-ils pas exactement la même stratégie qu'Israël utilise chaque fois qu'il bombarde des cibles libanaises?"

Compte tenu de ces demandes, Israël ne prévoit pas de bombarder simplement l'usine de roquettes dont il prétend être existentiellement menacé. Au lieu de cela, elle se prépare activement à bombarder des cibles "civiles" parce que les partisans et les membres d'un parti politique libanais y vivent. On peut difficilement qualifier de guerre d'autodéfense la préparation d'une guerre qui visera intentionnellement des civils, d'autant plus qu'Israël reçoit chaque jour plus de 10 millions de dollars d'aide militaire des États-Unis. Au lieu de cela, ceci a tous les signes d'une guerre d'agression visant des innocents.

L'autodéfense ou une autre guerre des ressources?
Alors qu'Israël qualifie cette guerre imminente de défensive, des preuves récentes suggèrent que la défaite du Hezbollah est probablement une guerre destinée à s'approprier des ressources critiques et à assurer une domination géopolitique au Moyen-Orient. Par exemple, Israël et le Liban ont récemment participé à de chauds échanges concernant le contrôle des gisements de gaz naturel dans le bassin du Levant, dont on estime qu'ils contiennent au total 1,7 milliard de barils de pétrole récupérable et 122 billions de pieds cubes de gaz.
Deux des blocs assignés au Liban peu après la découverte de gaz dans la région en 2009 ont récemment été vendus aux enchères fin janvier à un consortium d'entreprises énergétiques européennes et russes. Cependant, l'un de ces blocs est contesté par Israël, ce qui conduit le ministre de la Défense israélien Avigdor Lieberman à qualifier cette initiative de "conduite très, très provocante et provocatrice", ce qui alimente la spéculation selon laquelle l'action militaire israélienne n'est pas loin derrière.

En outre, Israël - actuellement en pleine sécheresse historique - s'intéresse de nouveau aux riches ressources en eau douce du Sud-Liban. Même avant la fondation officielle d'Israël, les planificateurs stratégiques sionistes avaient d'abord cherché à incorporer le Litani, le plus grand fleuve du Liban, comme frontière nord, mais ils avaient rencontré la résistance des Français qui, à l'époque, étaient la puissance coloniale qui contrôlait le territoire libanais. Cependant, Israël n' a jamais abandonné ses ambitions.

Par exemple, plusieurs experts ont affirmé que l'occupation du territoire libanais par Israël en 1978 et 1982 résultait directement de la volonté israélienne d'obtenir les ressources en eau du Sud-Liban. En 1982, les plans israéliens visant à siphonner jusqu' à 60 pour cent du débit de Litani vers Israël ont été rendus publics. Depuis que le Hezbollah a expulsé Israël du Sud-Liban en 2000, l'eau a également joué un rôle majeur dans les conflits ultérieurs.

Bien que les ressources soient un facteur contributif, Osman affirme que le principal facteur qui motive l'agression d'Israël est "la disponibilité et le pouvoir de la résistance[Hezbollah].

Osman poursuivit:

Le Hezbollah de la Résistance libanaise a acquis beaucoup d'expériences nouvelles et a amélioré ses capacités de missiles à un point tel qu'ils pourraient même avoir les mains sur un système de défense aérienne. Cela signifie que maintenant, Israël risque même de voler dans l'espace aérien libanais."

Ces " nouvelles expériences " sont venues grâce à l'implication du Hezbollah en Syrie - où il a aidé avec succès le gouvernement syrien dans la lutte contre les groupes terroristes soutenus par les gouvernements occidentaux, les monarchies du Golfe et Israël - qui a renforcé la composante militaire du Hezbollah.

Selon Osman, l'augmentation des capacités du Hezbollah résultant de son implication en Syrie a suscité de vives inquiétudes au sein du gouvernement israélien:

Le fait que depuis trois ans, les efforts conjoints et coordonnés entre l'ASA[Armée arabe syrienne] et le Hezbollah ont permis de libérer environ 70 % du territoire syrien des Takfiris soutenus par l'Occident (en gardant à l'esprit que la superficie des terres libérées équivaut à trois ou quatre fois la superficie des territoires palestiniens occupés) place Israël dans une position très paranoïaque."

Israël a soutenu les forces d'opposition syriennes dans l'espoir non seulement de renverser le gouvernement syrien, mais aussi d'affaiblir le Hezbollah. N'ayant pas réussi à affaiblir le Hezbollah à cause d'un conflit par procuration en Syrie, Israël tente désespérément de le faire en finançant sept factions rebelles différentes dans le sud de la Syrie tout en menaçant la population civile du Sud-Liban. Ne voulant pas à nouveau être dépassée par son ennemi résilient et ingénieux, la menace de guerre que font les responsables israéliens semble être un plan visant à aller directement à la source - c'est-à-dire les partisans civils du Hezbollah - dans une tentative désespérée de contrer le Hezbollah.

Top Photo | Des filles israéliennes écrivent des messages sur des bombes à une position d'artillerie lourde près de Kiryat Shmona, dans le nord d'Israël, près de la frontière libanaise. (AP/Sebastian Scheiner)

Whitney Webb est rédactrice pour MintPress News et a écrit pour plusieurs agences de presse en anglais et en espagnol; ses articles ont paru notamment dans ZeroHedge, l'Anti-Media et 21st Century Wire. Elle vit actuellement dans le sud du Chili.

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