Les sommets du G-7 sont censés symboliser "l'Occident", son unité et son pouvoir. Ces sommets ont fait semblant d'établir des orientations politiques pour le monde.

Nous sommes heureux de constater qu'ils relèvent du passé.

Je ne sais pas qui a retouché cette photo.

Il s'agit d'une modification d'une photo du photographe Jesco Denzel, membre du staff de la chancelière allemande Merkel, qui a été téléchargée sur son compte Instagram :

Est-ce censé la rendre plus belle ? N'est-elle pas similaire à cette scène ?

Une autre image de ce moment montre les différents chefs d'État en train de rédiger un document commun et de discuter de ses formulations. Trump n'était évidemment pas enclin à faire des compromis.

Avant d'assister au sommet, Trump a trollé ses collègues en invitant la Russie à rejoindre le G-7/G-8 sans conditions. La Russie a été expulsée après que la Crimée ait voté pour rejoindre sa patrie. Merkel, qui avait négocié l'accord de Minsk avec la Russie, en a été furieuse. Elle veut utiliser une telle invitation comme élément de négociations futures. (C'est un argument stupide. La Russie n'est pas intéressée à rejoindre le format du G-7/G-8).

Il y a maintenant de nombreux domaines où les États-Unis et leurs alliés ne sont pas d'accord : les changements climatiques, l'accord avec l'Iran, le commerce ne sont que les plus importants.

Avant de quitter le sommet, Trump a de nouveau utilisé un langage mafieux contre tout le monde :

    Alors qu'il se préparait à quitter en avance le sommet du G-7 à Charlevoix, au Canada, pour se rendre à Singapour avant sa rencontre prévue avec le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un, Trump a lancé un ultimatum aux dirigeants étrangers, exigeant que leurs pays réduisent les barrières commerciales envers les États-Unis ou bien risquent de perdre leur accès au marché de la plus grande économie mondiale.

    "Ils n'ont pas le choix. Je vais être honnête avec vous, ils n'ont pas le choix", a déclaré Trump aux journalistes lors d'une conférence de presse, ajoutant que les entreprises et les emplois avaient quitté les États-Unis pour échapper aux barrières commerciales à l'étranger. "Nous allons régler cette situation. Et si ce n'est pas réglé, nous ne traiterons pas avec ces pays."

La dispute à la réunion du G-7 contraste singulièrement avec l'autre réunion plus importante qui s'est tenue aujourd'hui, à savoir le 18e sommet de l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS) à Qingdao, en Chine :

    Eblouissant la ville de Qingdao, des feux d'artifice ont illuminé les visages des invités qui ont traversé le vaste continent eurasien jusqu'à la côte de la mer Jaune pour le 18e sommet de l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS), samedi soir.

    Il s'agit du premier sommet de ce type depuis l'expansion de l'organisation en juin 2017, lorsque l'Inde et le Pakistan sont devenus membres à part entière.
    ...
    L'esprit de confiance mutuelle, d'intérêt mutuel, d'égalité, de consultation, de respect des diverses civilisations et de poursuite d'un développement commun a été affirmé dans la Charte de l'Organisation de Shanghai, une organisation régionale globale fondée en 2001 par la Chine, le Kazakhstan, le Kirghizistan, la Russie, le Tadjikistan et l'Ouzbékistan, puis élargie à huit États membres.

    Ce week-end, Xi présidera le sommet pour la première fois en tant que président chinois, en présence des dirigeants d'autres États membres de l'OCS et de quatre États observateurs, ainsi que des chefs de diverses organisations internationales.
    ...
    L'OCS est devenue une organisation couvrant plus de 60 pour cent de la masse continentale eurasienne, près de la moitié de la population mondiale et plus de 20 pour cent du PIB mondial.

Deux "réalistes" étatsuniens, Henry Kissinger et Zbigniew Brzezinski, avaient toujours averti que l'Occident devait faire en sorte de séparer la Chine et la Russie s'il voulait conserver sa position de leader mondial. Nixon s'est rendu en Chine pour y parvenir.

Des années plus tard, les États-Unis sont tombés dans le mythe selon lequel ils avaient "gagné" la guerre froide. Les Etats-Unis se sentent invincibles, la "seule superpuissance" et cherchaient à "les gouverner tous". Ils se sont réveillés de ce rêve après avoir envahi l'Irak. La puissante armée étatsunienne a été réduite en bouillie par des 'nègres de sable' qu'elle méprisait. Quelques années plus tard, les marchés financiers étatsuniens étaient sérieusement désorganisés.

Les tentatives brutales d'encercler davantage la Russie ont mené à l'alliance sino-russe qui dirige maintenant l'OCS et bientôt, pourrait-on dire, le monde. Il n'y aura pas de photo comme celle du G7 émanant du sommet de l'OCS. Le président chinois Xi appelle le président russe Poutine "mon meilleur ami".

L'Occident a perdu en Eurasie.

Les États-Unis sont réduits à se comporter comme une brute de cour d'école qui bat les membres de son gang parce que ses anciennes victimes sont devenues trop fortes.

Trump se rend à Singapour pour rencontrer Kim Yong-un. Contrairement à Trump, le leader suprême de la Corée du Nord sera bien préparé. Il est probable qu'il fera tourner Trump en bourrique pendant les négociations. Si Trump essaie de l'intimider comme il intimide ses "alliés", Kim fera ses valises et partira. Contrairement aux "alliés" étatsuniens, il n'a pas besoin de s'incliner devant Trump. La Chine et la Russie assurent ses arrières. Elles sont maintenant les puissances qui peuvent diriger le monde.

L'occident c'est le passé, l'avenir est à l'est.

Traduction SLT

lien : http://le-blog-sam-la-touch.over-blog.com/2018/06/l-occident-c-est-du-passe-moon-of-alabama.html